vendredi 31 mars 2006

La recherche d’emploi

Je finis mes cours dans une semaine, après quoi j’ai deux semaines de vacances/révisions, une semaine d’examens. Et là nous serons déjà fin avril, mon stage commence le 1er août ARGH

Que faire pendant trois mois ? M’installer à une terrasse de café avec mon iBook tous les jours ou presque ? Partir en vacances, faire le tour du monde, passer voir mon américain, me mettre sur une plage des Seychelles ? Sortir tous les soirs, boire, baiser, m’amuser ? Écrire un livre philosophique ? Et comment je paye mon loyer moi ????? En me prostituant ? Nan…

Seule solution : trouver un job ! Là ça devient un problème. Je suis diplômé bac + 5 (enfin presque) en Sciences Politiques. Faisons un bilan : je connais sur le bout des doigts les conflits dans le monde de ces dernières années, je suis incollable sur les religions et les conflits qui en découlent, je suis blindé en économie régionale, je suis spécialiste de l’Asie, un peu moins du Moyen Orient, un peu moins des continents Américain et Africain, je suis capable de pondre un analyse de 15 pages sur quelque chose que je ne connais pas en moins de 3h… Maintenant essayons de faire entrer ses compétences dans une grille de job : où puis-je postuler ?

Le constat est amer, et là je cite un grand de ce monde Louis de Funès dans La folie des grandeurs « Qu’est ce que je vais devenir ? Je suis ministre… Je ne sais rien faire !!!! ». Alors me voilà reparti à faire des lettres de motivations pour des jobs qui me motivent mais alors pas du tout. Et autant je suis bon menteur (normal je suis dans la politique) autant des fois, je cale. Alors oui je bosse depuis que j’ai 18 ans pour financer mes études, et j’en ai écumé des taffs de merde, ça j’ai un CV bien rempli de tous ces jobs et autres boulots à la con. Mais là j’ai pas envie d’y retourner, j’ai plus envie de faire un boulot sans reconnaissance, sans salaire potable, sans avenir, sans motivation… Sachant ce que je vais faire à partir du 1er août en plus, ça me fout encore plus les boules…

Alors voilà ça fait une heure que je suis devant word, page vide, avec l’entente de la société, et je sèche complètement. Est-ce que si je mets « je souhaite travailler dans votre entreprise parce que j’ai besoin d’un salaire et d’une occupation pour les trois prochains mois » ça passe ou pas ? J’en doute fortement…

Allez, je me motive, je me motive, je me motive, je me motive… Je vais aller faire les boutiques et je m’occuperais de ça lundi ;)

Le week-end porte conseil (surtout la vodka)

jeudi 30 mars 2006

Mon américain

Mon coeur,

Je suis triste aussi, et je ne réalise pas que tu es parti, loin, si loin... J'écoute des chansons tristes ce soir, ce n'est pas une bonne idée, je suis fatigué, mais je n'ai pas envie de dormir, je ne peux pas... Je ne peux pas te parler, je peux juste écrire un mail. Mais comment décrire ce que je ressens? Je ne peux pas... Si seulement je maîtrisai la langue de Shakespeare, si seulement tu maîtrisais la langue de Molière... Je pourrai trouver les mots, pour te dire comment mon coeur se serre, comment il se vide, comment il s'éteint, comment tu l'as rallumé.

Tu ne le connais pas, mais j'écoute Jacques Brel ce soir, une très belle chanson française "Ne me quitte pas"

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs cœurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
D'un ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas.



Tout est dit... J'aimerais que tu sois là... J'aimerais pouvoir te parler avec mes yeux, et que tu me répondes avec les tiens. Je ne m'étais pas senti aussi bien avec un garçon depuis 5 ans. Cinq années de traversée du désert, en étant persuader de connaître les ficelles, de ne plus pouvoir souffrir, de savoir éviter les pièges. Mais quel doux sentiment ce fut de se laisser prendre dans le tien. Je me suis senti vivre, revivre...

Avec le temps, tout passe... Je garde au fond de moi ton image, ta douceur, ta candeur... Je t'embrasse.



Gauthier.

mercredi 29 mars 2006

Il est parti

Mercredi 29 mars 2006, 8h02, je suis malheureux…

Mon bel américain vient de claquer ma porte, il est en route pour l’aéroport, il est parti, et moi je suis tout seul… Premier réflexe ? J’allume une clope et j’allume mon iBook pour coucher mes impressions sur le clavier… Vie pathétique de merde !

Je n’ai pas envie d’écrire des pages aujourd’hui, je n’arrive pas à me comprendre, je ne veux même pas essayer de me comprendre. Je pense que je vais avaler un lexomil et me remettre au lit. Peut-être que j’ai encore le temps de regarder l’épisode de Totally Spies sur Jetix. Ça me fera du bien…

Et si je l’avais serré plus fort ? Et si je lui avais dit ce que ça me faisait de le voir partir ? Et si je l’avais accompagné à l’aéroport ? Pfff… Pourquoi faire ? Pleurer dans ses bras, pleurer en refermant la porte, pleurer à la porte de la zone de transit internationale ? Non… Ma vie est peut-être une mauvaise sitcom par moments, mais elle ne deviendra pas un très mauvais film américain…

Je vais juste éviter les fast-foods et autres appendices de la culture US quelques temps… J’ai besoin de penser à autre chose…

lundi 27 mars 2006

Je suis désolé

Mais je suis obligé de vous livrer une énième introspection. Mais ce n’est pas ma faute. Je me pose des questions suite à une aventure des plus banales. Laissez-moi vous exposer la situation, et mon analyse.

Jeudi soir, je viens de boire quelques verres en compagnie de Nina, Sab, et La Rouquine. Soirée charmante, en compagnie de filles charmantes. Il est 21h et quelques et je suis très en retard à mon second rendez-vous de la soirée. En effet j’ai donné mon numéro à un charmant jeune homme quelques jours auparavant alors que j’étais à 4,5g d’alcool dans chaque bras, accroché à mon bar, à grand renfort de « je suis désolé de te draguer alors que je suis saoul, mais tu es trop mignon, ça fait 15 jours qu’on nous a présenté et je pense tout le temps à toi depuis… blablablabla ». Bref le pauvre, il a souffert, j’ai dû le saouler bien 30 min, mais le pire c’est qu’il rappelle et me file rancard. Elle est pas belle la vie ? Donc je suis très en retard… Que faire ? Prendre un Taxi bien sûr !

Et là c’est le drame !!!! J’arrive à la station de Taxi, je monte illico dans le premier qui passe (pour une fois j’attends pas 1h, ça me change). Le chauffeur, un vieux métis de 40/45 ans au moins, laid comme un poux, me fait la causette. Je ne sais pas s’il y a des chauffeurs de taxi qui nous lisent, mais dans le doute je voudrais faire passer un message. On prend le Taxi pour éviter le métro, le bus, ou la rue, bref pour être tranquille, assis confortablement, au chaud, et au calme ! Oui au CALME ! Alors pourquoi vous sentez-vous toujours obligé de disserter sur le temps, les parisiens, les transports en commun, le maire de Paris, les travaux, les manifestations, etc.. Hein, POURQUOI ???? Et alors ce qui me gonfle le plus c’est « et vous allez où en fait ? » sous entendu « tu vas voir qui ? tu vas faire quoi ? tu me racontes ta soirée ? » Ou pire encore « mais sinon vous faites quoi dans la vie ? » MAIS JE TE DEMANDE SI TA SŒUR ELLE SUCE ????? Putain ça fait du bien !!!!! Putain de pays de merde où il n’y a pas de limo à chaque coin de rue, au moins le chauffeur on le fout derrière une vitre et il ferme sa gueule !

Donc mon vieux chauffeur me pose mille et une question, dont la traditionnelle :
- Mais en fait vous allez faire quoi là-bas ?
- Je vais boire un verre dans tel club…
- Ah… Tout seul ?
- Euh… Non, je suis attendu…
Il me sourit et enchaîne illico :
- Vous allez dans des saunas ?
- … Pardon ?
- Oui, les saunas, vous connaissez bien non ?
Là c’est le drame, ce chauffeur s’est rendu compte que j’allais dans un club gay, il est gay, et donc forcément, il va me draguer… Là je transpire à grosse gouttes !
- Non je ne vais pas dans les saunas, je n’aime pas ça… Je trouve ça glauque, c’est sale, ça pue, et c’est rempli de vieux pervers trop fauché pour s’offrir une pute !
- Ah… C’est votre droit ! Mais il faut bien draguer quelque part !
- Je suis maqué…
J’ai vraiment été super désagréable, j’ai répondu au lance-pierre, à ce moment précis je me dis qu’il a compris le message, et qu’il va fermer sa gueule…
« C’est dommage, t’es mignon ! » MAIS IL ME TUTOIE MAINTENANT ! Je rêve… Mais je ne suis pas au bout de mes surprises… Il arrête la voiture dans une petite rue, et se retourne :
- Tu as retenu le chemin pour venir plus vite ici ?
- Oui merci, c’est gentil… (en fait je lui avais demandé de me déposer à un endroit un peu éloigné de la boite parce que je ne savais pas comment aller directement devant, mais lui il connaissait bien par contre)
- Je vais me garer un peu plus loin ? On pourra se détendre…
- Se quoi ??? (j’ai très très peur là)
Et là c’est LE DRAME !!!! À ce moment précis, il passe sa main entre mes jambes et la pose sur mes couilles ! J’ai la nausée… Je repousse sa main et lui demande de se tenir tranquille. Il revient à la charge. Je lui précise que mon petit copain est super jaloux et qu’il m’attend à l’entrée de la boite. Que s’il voit la scène, il va lui casser la gueule (oui je mens et alors il ne me connaît pas, je dis ce que je veux na !). Mais non il insiste. Bon je vais pas me faire violer par un vieux con dans un taxi quand même ! Je lui dis très clairement :
- Arrêtez ou je descends sans vous payer !
- Ouh lalala c’est bon, il faut pas s’énerver, j’ai le droit de tenter ma chance !
- Non, il ya des façons de le faire… Et ça n’en est pas une !
- Oui mais c’est pas la peine de le répéter, tu le diras à personne hein ?
Je suis gentil, parce que j’ai quand même payé ma course, et je n’ai même pas relevé le numéro de la plaque pour le signaler… Mais pour qui il se prend ? Maintenant je m’en veux de pas avoir noter son numéro de plaque, parce que s’il fait ça à un petit jeune qui ne sait pas se défendre, et qui n’ose pas dire non de façon énergique, il peut avoir des problèmes. En tout cas je suis consterné par le culot de ce mec… (c’était une 406 blanche c’est tout ce dont je me souviens, voilà)

Et là je me pose la question : pourquoi s’est-il permis de me toucher ? Y avait-t-il quelque chose chez moi qui lui a laissé penser qu’il pouvait le faire ? Tout chez moi ne montre qu’une chose : vient coco, je vais te donner du plaisir ! Non je ne crois pas… En tout cas, ce message ne s’adresse pas à tout le monde !

Alors je fais le point sur ma vie, et je me fais peur (comme à chaque fois). Je sors avec un model américain, beau, gentil, agréable, bref parfait… Je vais en boite pour rejoindre un jeune homme de 21 ans, beau comme un cœur, après qui tout le monde court, il a un visage d’ange, et il me fait un effet indescriptible ! Depuis ce rendez-vous, on sort aussi ensemble. Dans la semaine, je me suis « offert » un amant en cdd renouvelable. Un gentil cadre de passage sur Paris pour quelque temps (il est envoyé ici en formation). Il rentre tous les week end chez lui, mais il aime bien venir se mettre à quatre patte devant moi dans la semaine ! Et mon amant du mois dernier refait surface en m’annonçant fièrement « j’en suis sûr, je ne suis pas bi, je suis pédé, j’aime trop quand tu me défonces ! », on est heureux de le savoir… Et donc forcement, il veut que je le « défonce » le plus rapidement possible pour fêter ça !

Bon 4 « mecs », mais toujours qu’une bite, et surtout une absence totale de cœur, malgré un soupçon de scrupules (mais c’est juste pour la forme). Donc oui peut être que je transpire le sexe… Maintenant parlons de mon week end. Jeudi, le petit jeune mignon m’éconduit au métro « pas le premier soir » qu’il me dit. Tant pis… Mon cdd renouvelable fera l’affaire ce soir. Le lendemain, je me pose un peu. Le samedi, mon américain débarque à 15h, on baise comme des castors jusqu’à 21h. On va dans un bar avec quelques amis, il me dit qu’il doit rentrer se coucher tôt, tant mieux ! Le petit jeune m’attend en boite. Je le rejoinds, il rentre avec moi cette fois. On baise tout dimanche. 16h il repart, mon américain m’appelle :

- Je peux venir ?
- Euh… non j’ai beaucoup de travail en retard, on se voit demain, ok ?
- Je suis triste mais travail bien !


Oui, j’avoue, je n’ai pas du tout bossé, je me suis reposé, je ne pouvais pas avoir encore du sexe, je ne suis pas acteur porno… Maintenant voyons ma semaine : lundi je vois mon américain, il passe la nuit avec moi, mardi on passe la journée ensemble. Il rentre mercredi dans son pays, donc mardi soir je reste tranquille chez moi à verser une petite larme. Mercredi, je passe la journée avec mon petit jeune. Il passe la nuit chez moi. Jeudi, j’ai cours, en fin de journée mon ex-bi nouvellement homo me rejoint en fin d’aprèm pour fêter sa conversion. Vendredi, je souhaite un bon week end à mon cdd renouvelable !

Et ce week end ? Je ne sais pas qui je baise… Mais par contre je vais boire, ça c’est sûr. J’ai un anniversaire. Et la copine qui fête ses 24 ans m’a dit, pour être sûr que je viennes le sourire au lèvres « j’ai un ami qui a craqué sur ta photo, il sera là, je suis sûr que vous ferez un beau couple, il va trop te plaire »… Je ne sais pas du tout comment je vais organiser mon emploi du temps la semaine prochaine, mais ça promet.

Moi je dis, Paris est une ville magnifique… Il me faut juste un chauffeur perso pour que mon bonheur soit parfait ;)

jeudi 16 mars 2006

Le petit garçon

C’est l’histoire d’un petit garçon ordinaire. Il grandit dans une famille normale. À 2 ans, ses parents décident d’aller vivre en banlieue parisienne. Le petit garçon est sage et gentil. Il est peut-être plus timide que les autres, plus calme que les autres. Mais ses parents sont si fiers de tout ce qu’il peut faire, ils l’encouragent tout le temps. Le petit garçon est plus éveillé que ces camarades de classe, et au lieu de jouer avec ses copains de maternelle, il reste pendant les récréations pour dessiner avec la maîtresse. Très vite la maîtresse demande aux parents de venir, et devant le refus de leur fils de s’intégrer, ils décident de le faire passer dans la classe supérieure.

Dans sa nouvelle classe, il se lie d’amitié avec une gentille petite fille plus âgée que lui. Il la suit partout, il veut la protéger. Un jour un « grand », un méchant « grand », décide de soulever la jupe de la gentille fille devant tout le monde pendant la récréation. Le petit garçon s’enflamme en un quart de seconde, il fonce tête baissée, et envoie le « grand » dans le grillage. Le grand saigne et pleure devant tout le monde. Les maîtresses qui assistent à la scène convoquent encore une fois les parents du petit garçon. Tout le monde s’inquiète de ce geste. Alors les parents du petit garçon ont une idée…

Quelque mois plus tard, à l’orée de ses quatre ans, le petit garçon hérite d’un petit frère. En voilà une idée de génie ! Le petit garçon ne sera plus tout seul… Mais cette « nouveauté » se révèle très vite être très embarrassante. Un petit frère ça pleure, ça réclame l’attention toujours grandissante de ces parents, ça grandit et ça vient dans la chambre du petit garçon, ça déplace ses jouets, ça utilise ses jouets, ça gêne…

Un soir, la maman monte dans la chambre du petit frère, alors âgé de 3 ans, et surprend le petit garçon en très mauvaise posture. Il tient fermement la tête de son petit frère entre ses petites mains, et il a un genou posé sur sa nuque. La maman se fige, elle sait que si elle ne réagit pas convenablement l’aîné de ses fils peut, dans un geste qu’il ne contrôlera pas, qu’il ne comprendra pas, briser la nuque de son petit frère. Elle hurle… Le petit garçon lâche prise ne comprenant pas les cris hystériques de sa maman, et la baffe démesurée qu’il reçoit une fois que son petit frère touche le sol.

Outre ses petits problèmes domestiques, le petit garçon comble ses parents. Il réussit très bien à l’école, il n’a pas beaucoup d’amis, mais il est sage, il est poli, il est la fierté de ses parents. Alors que son petit frère est turbulent, agité, mauvais élève. Les parents ne se rendent pas compte, mais ils disent à leurs amis et à la famille que l’aîné est très intelligent et que le second est très beau. Dans la tête d’un enfant, ce genre de discours se transforme très vite, et devient « l’aîné est moche, le second est bête ». Les deux petits garçons en souffrent, chacun de leur côté, mais ils continuent à se détester, pour la forme tout du moins. Le petit garçon ne s’entend pas avec les autres petits garçons de son école, il ne joue qu’avec des filles, les filles sont plus gentilles avec lui, elles le comprennent. Le petit garçon ne sait pas jouer au foot, il joue à la marelle, le petit garçon ne sait pas jouer aux billes, il joue à la corde à sauté, le petit garçon ne sait pas espionner les filles dans les vestiaires, il joue à papa-maman.

Le petit garçon a une nouvelle petite copine, ils se font des bisous, à 7 ans il sait déjà qu’il faut introduire sa langue dans la bouche de la fille et tourner. Il ne comprend pas trop pourquoi, mais ça lui fait plaisir de le faire. Il ne comprend pas non plus pourquoi son zizi s’obstine à devenir tout dur quand il fait des bisous à sa copine. Ils promettent de se marier, ils auront trois enfants. Ils s’enfuiront tous les deux quand ils auront fini le CM2, pour éviter que le papa de la petite copine ne tue le petit garçon. Le papa est un ex-taulard, plein de tatouages, et un jour il a dit au petit garçon qu’il ne laisserait aucun garçon toucher sa fille. Le petit garçon a très peur, il touche déjà sa fille tous les jours.

Un matin pas comme les autres il arrive à l’école et la maîtresse vient lui dire que sa petite copine est parti vivre très loin. Le petit garçon pleure… Il se sent seul, il n’a que 8 ans, et il a le cœur brisé. Après ça le petit garçon ne sera plus jamais le même pense-t-il.

Il rencontre un petit garçon dans un repas d’entreprise de son papa. L’autre petit garçon n’est pas comme les autres, il vient lui parler, ils jouent ensemble, ils rient. C’est la première fois que le petit garçon s’amuse avec un autre petit garçon de son âge. Il est heureux. Les parents des deux petits garçons sont tellement contents de voir leurs progénitures, d’habitude si solitaires, s’amuser ensemble qu’ils décident de se revoir. Les parents se lient d’amitié, les petits garçons aussi. Les petits garçons grandissent ensemble, ils se voient très souvent, ils jouent au docteur ensemble, ils jouent à papa-maman, ils ont 8 ans et ils s’embrassent. Ils sont heureux.

Un soir, les parents du petit garçon entrent dans la chambre où les deux enfants dorment ensemble, ils sont tous nus dans le lit, ils ont 8 ans. Ils ne comprennent pas ce qu’ils font. Ils jouent, ils apprennent, ils sont innocents. Les parents hurlent, pleurent, donnent des baffes…

Les petits garçons ne seront plus jamais les mêmes, surtout un. Un jour, ils discutent, ils ont 12 ans maintenant, l’ami du petit garçon lui dit :
- Moi j’aime pas les pédés
- Mais on a été pédés nous ! répond le petit garçon.
- Non, on s’amusait juste…
- …
Le petit garçon pleure. Il ne comprend pas, il ne se comprend pas. Son corps change, il découvre l’excitation sexuelle, le désir, et ce désir, il ne l’éprouve que pour son ami, pourquoi ? « Les pédés, ils sont pas normaux, les pédés ils sont malades dans leurs têtes ». Le petit garçon n’est pas pédé, il est normal, il n’est pas malade dans sa tête, il est normal… Il aime son ami, il le désire, mais il doit se taire, il doit taire se qui le brûle de l’intérieur, ça passera.

Le petit garçon a 16 ans, il est en terminale, il est populaire, il a bien changé depuis son enfance, il est devenu beau, il n’a que des amies mais il s’en moque, les garçons sont toujours trop bêtes. Il sort avec la plus belle fille du lycée. Sa petite amie, plus âgée, lui demande de lui faire l’amour. Le petit garçon hésite, il ne l’a jamais fait encore. Mais il a envie. Il a oublié son amour pour l’autre petit garçon. Il franchit le pas, mais, après quelques semaines, quelque chose ne va pas. Le petit garçon se sent sale, il a envie de vomir, il ne supporte pas de toucher cette fille, si belle, si douce, si tendre. Non il ne peut pas. Il ne peut plus. Pourquoi ? Alors que tout se passait si bien, pourquoi il a tant envie de mourir ?

Une nuit le petit garçon se réveille en sursaut, il est en sueur, il tremble, et son cœur va exploser. Il vient de faire un rêve. Dans son rêve, il faisait l’amour à l’autre petit garçon, et il ne peut pas chasser cette idée de sa tête. Il doit savoir, il le faut, sinon il va devenir fou, il le sent, il est en train de franchir une autre ligne. Cette barrière qu’il avait refermé et tenté d’oublier lors de cette discussion, alors qu’il n’avait que 12 ans.

Le petit garçon décide d’attendre d’être à la fac. Il choisit un inconnu sur le net, et après plusieurs mois d’échanges, et deux séances de psy hebdomadaire pour le convaincre qu’il est « normal », il saute le pas. Il le fait. Il couche avec un homme. Il vient d’avoir 18 ans.

Le petit garçon est gay ? Non ce n’est pas si simple, il faut encore quelques années d’errances, quelques excès, tous les excès, il frôle la mort tant de fois, mais il a besoin de se mettre en danger pour savoir où sont ses limites. Il finit par les trouver, et il peut fièrement annoncer au reste du monde, ses parents, sa famille, ses amis, qu’il est gay. Il en est fier, il est normal. Mais à force de se consumer, il a détruit la seule chose qui faisait de lui ce petit garçon si formidable : son cœur.

Ce soir le petit garçon pleure. Il vient de regarder une série. Dans cette série, deux hommes s’aiment et se le prouvent de la plus belle façon qui soit, l’un d’eux renonce à vivre sa vie, pour sauver celle de l’autre. Le petit garçon avait oublié ce qu’était l’amour ? Non, il a tenté de le faire, comme il a tenté d’oublier ce qu’il ressentait pour l’autre petit garçon à l’âge de 12 ans.

Le petit garçon a peur, il sait qu’il doit refaire battre son cœur. Mais il ne sait pas comment s’y prendre.

samedi 11 mars 2006

J’ai le melon

Comme vous le savez peut-être, ou peut-être pas, je ne suis pas un model de modestie, ni d’humilité, et encore moins de compassion. Bref mes amis les plus proches peuvent vous le dire, je suis plutôt puant comme mec quand je m’y mets. Alors forcément comme je suis bien élevé, je fais des efforts pour « bien passer » en société. Je ne peux pas décemment cracher mon fiel ou me mettre en avant 24/24h 7/7j, sinon je serais bien seul.

Oui parce que comme tout spécimen d’homo insupportabilus (Mister Big si tu nous regardes des fleurs…), je suis aussi hyper sociable, j’ai besoin d’avoir un milliard d’amis, d’être complètement overbooké, bref ça me permet de me sentir encore plus important.

Pourquoi je vous parle de ça aujourd’hui ? Parce que j’ai atteint des sommets ces derniers temps. Oui j’ai une chance insolente, tout me réussi, ça en devient indécent. Par où commencer ?

Vous le savez sûrement, mais je suis encore étudiant, et je passe beaucoup de temps à sortir, à baiser, bref à m’amuser. Mais j’ai quand même validé mon semestre avec brio (j’ai loupé la mention, mais comme la moitié de la promo s’est fait recaler, ben ça donne de la valeur à mes notes). En plus, pour la petite histoire, quand je me suis retrouvé devant ma feuille d’examens j’ai été super déçu par les sujets. Je suis en bac + 5, le minimum c’est, à mon avis, de vérifier si l’on sait réfléchir, analyser, synthétiser, bref si on a un cerveau suffisamment développé pour devenir des cadres supérieurs. Perso j’attache très peu d’importance et de crédit aux gens qui sont capables d’apprendre par cœur et de le recracher pendant un examen. Ça va, on est plus au lycée. Ben nos profs nous ont simplement demandé de recracher le cours, du par cœur, à la virgule près. Le truc bête et méchant, n’importe quel couillon avec un QI suffisamment élevé pour pouvoir nouer ses lacets tout seul est capable d’apprendre par cœur et de réciter. Donc au lieu de passer 3h dans la salle pour chaque examen, j’y suis resté entre 1h30 et 1h45, juste le temps de remplir deux copies doubles, c’est quand même très scolaire tout ça… Donc le fait que tous ceux qui sont recalés sont resté les 3h à se prendre la tête sur des sujets niveau bac (pour moi) ben ça me regonfle encore plus le melon démesuré qui me sert de boite à cerveau ces temps-ci.

Parlons du reste. Je suis dans un master professionnel, il me faut donc un stage pour valider mon année. Je suis quelqu’un de très pragmatique quand il le faut. Donc ma recherche de stage, ça donnait à peu près ça : « bon ça c’est bien, mais tu seras jamais pris ! ça aussi c’est génial, mais tu n’as pas le niveau ! oh là ! alors celui-là il est parfait, mais il y a 700 candidatures, comment peux-tu être pris ? tient, je vais postuler là, c’est nul, je devrais y arriver ! ». Donc j’envoie mes dossiers de candidature, je fais un beau CV, de belles lettres, je mets une belle photo de moi, bref je fais les choses bien. Et puis je me dis « et merde, après tout, ça te coûte qu’un timbre, postule pour le stage parfait où il y a 700 candidats pour un poste, on sait jamais ». Eheheheheh, donc je peux officiellement l’annoncer, j’ai un stage, et lequel à votre avis ? Ben oui mesdames z’et messieurs, j’ai écrasé 700 personnes pour l’avoir : JE SUIS TROP FORT ! Bon par contre j’en ai presque pleuré, et j’ai pas encore tout à fait réaliser, mais bon le fait est que je vais faire un stage de la mort qui tue. J’aimerais bien vous expliquer, mais sous couvert de préserver un semblant de vie privée et d’anonymat, je ne peux pas. Et en plus j’ai pas le droit de parler de ce que je vais faire (les plus perspicace aurons sûrement une piste avec ce que je viens de dire). Donc on refout une couche au melon, là c’est officiel, je passe plus les portes…

À cela s’ajoute ma vie sexuelle, tout le monde a pu lire mon précédant article, mais si… Celui où j’explique que j’ai enculé un futur mannequin américain, qui m’a hurlé du « Djisseus Kraïste » toute la nuit !!!!! Donc oui j’avoue, je me tape des bombes, des mecs à vous faire vous dévisser la tête quand vous les croisez dans la rue. Le genre de mec qu’on voit dans un magazine, et on se dit « mais ça n’existe pas des mecs comme ça, regarde-le, il est trop beau !!! ». Ben si mesdames z’et messieurs, ça existe, et je dois même avouer quelque chose, il est très gentil, et il me fait des compliments par rafales. Moi là c’est officiel, j’en peux plus, c’est plus un melon que j’ai, c’est une montgolfière. Je suis tellement gonflé que je touche plus Terre…

Donc pour revenir au problème de base, je suis puant. Je dénigre et je critique. Je me sens largement supérieur. En même temps, c’est pas ma faute, les gens sont médiocres, et ils se complaisent dans leur médiocrité. C’est affligeant. Vous aussi je suis sûr que vous savez de quoi je parle. Je suis en plus de tout, mais en fait ça va ensemble, complètement élitiste. Regardez derrière vous, et repensez à vos camarades de collège ou de lycée. Je suis sûr que vous ne voyez plus 95% des gens que vous fréquentiez à l’époque. Là vous en recroisez un/une par hasard dans une soirée. Ça fait super plaisir ce genre de truc, perso suis toujours super content de les recroiser, bref. Donc vous commencez à papoter, et ça donne quelque chose comme ça :

- Alors tu fais quoi de ta vie ?
- Je suis en Science po, je vis à Paris, et je suis gay et toi ?
- J’ai arrêté en première, je me suis marié avec marc, on a deux gosses, je suis caissière à Ecomarché, et je fais construire ma maison à côté de celle de mes parents.
- …


Comment peut-on ???? Cet exemple est tiré d’une histoire vraie, et la fille a rajouté « putain je suis bien contente de te revoir, c’est tous des ploucs au village, je les supporte plus, il faut trop que tu viennes boire le café » Et toi t’es quoi ? T’es pas la reine des ploucs peut-être ??? Je rêve… Ma meilleure amie au lycée, enfin mes trois meilleurs amis au lycée sont dans cette situation : bac – 2, marié, presque des enfants, travaillant pour le smic, et super heureux ! Moi je ne comprends pas… Alors je ne choisis pas mes fréquentations selon leurs diplômes, ni leur culture, mais il faut bien avouer que s’ils sont incapables de tenir une conversation je ne vais pas les voir souvent et ils ne deviendront jamais des amis. J’ai essayé de passer outre ça, et ça donne des situations super compliquées, où à la fin on se dispute façon « j’ai 12 ans, t’es plus ma copine, je vais te pourrir ta vie, bouh vilaine ». Perso je trouve ça fatigant à mon age d’avoir encore ce genre de relations humaines.

Donc oui je suis puant, élitiste, et j’ai un melon inimaginable. Et alors ??? Je n’oblige personne à me supporter. Et le plus fort c’est qu’apparemment c’est ce qui me rend si attractif quand on me rencontre. Parce que je suis la personne avec qui tu vas pouvoir t’isoler dans un cocktail pour dire du mal de l’ensemble de la salle. Et ça, c’est pas complètement jouissif ? Pour une plus ample compréhension du phénomène « lange de pute », reportez vous à l’article de Nina. Bref j’assume complètement mes défauts, j’en fais même des qualités. C’est normal, je suis tellement intelligent !!!!

lundi 6 mars 2006

Ma vie est un sitcom porno

Sous titre : Dieu est partout.

Sous la pression générale, je suis obligé d’écrire un article pour vous raconter mon week end, et plus particulièrement ma soirée de samedi. Je n’avais pas vraiment envie, parce qu’à part une ou deux anecdotes, on reste dans quelque chose que vous n’avez que trop l’habitude de lire : de l’alcool, du sexe, de la débauche…

Mais apparemment il faut quand même que je le raconte, alors je m’exécute…

Plantage du décor : semaine de merde, Nina a déprimé toute la semaine, moi je me suis cogné 38 à 39°C de fièvre en continue, ça a démarré par une jolie rhino, puis c’est devenu grippal et ça se termine en bronchite façon cancéreux en fin de vie… Alors pour rappeler quand même, cette semaine je passais un entretien très important pour mon avenir professionnel. Vous imaginez qu’avec la fièvre et 2h de sommeil dans les jambes, j’ai été au maximum de mes capacités intellectuelles !!!!! Si je croise Dieu, je le fume ! Heureusement au milieu de tout ça j’ai appris que j’avais validé mon semestre (ouf !).

Donc me voilà abordant le weed end avec une réelle appréhension, que peut-il se passer après une semaine pareille ? Ben n’importe quoi voyons ! Donc ma collègue de promo russe m’informe que je suis obligé de me rendre à sa soirée de samedi. Oui je trouve aussi qu’on m’oblige à faire beaucoup de choses en ce moment, mais que voulez-vous, je suis faible môa ! Donc je prends Nina sous le bras et nous voilà devant un étal de vodka sibérienne.

Pour être sûr que je vienne ma russe m’avais préciser « on ne sera pas nombreux, il a moins d’alcool, et surtout on ne fête rien, donc ça sera calme ». L’embuscade de folie !!!! Mais comment avec tout mon entraînement j’ai encore pu me faire avoir ? Mais ça sentait le piège à 20 bornes et moi j’y fonce la bouche en cœur !!!! Je suis nul quand je m’y mets quand même… Donc fatalement on se retrouve à une petite quinzaine, avec du champagne parce que son mec a eu son concours de la fonction publique ! ON FÊTE RIEN DE PARTICULIER ? Pfffff Je suis parti à minuit trente avec 4,5 g dans chaque bras… Une épave…

La mère Nina elle était déconstruite, elle a passé une bonne partie de la soirée sur une poire, à bader une étagère fixée à 2m du sol en face d’elle, j’ai des photos, elle est belle, mais plus totalement attribuée (il n’y a plus personne, c’est flippant, elle est floue à force de boire !). Donc elle fini par migrer vers le canapé, ce qui la rapproche de son étagère, et elle lui déclame son amour, et se lance devant une assistance médusée à l’explication du pourquoi du comment qu’elle a une vie sexuelle avec les étagères ! (on l’a déjà expliqué 20 fois, relisez les vieux articles)

Donc direction le métro, et retour dans nos quartiers, je suis quand même très très saoul, et j’ai envie de sortir… Mais pour d’obscures raisons je dois me lever à 11h le dimanche matin, et Nina aussi, alors que faire ? Oui tient avant de continuer, je vais quand même préciser ceci : on l’a fait une fois (de se lever aux aurores un dimanche), on le fera pas deux, la prochaine fois par pitié passe un soir, tu verras on sera en meilleure forme, bref on se refait ça quand tu veux… Mais pas un matin, ok ? Fin du message personnel...

Donc il est plus raisonnable de rentrer, Nina s’exécute, et elle vous racontera, si elle le souhaite, sa nuit tout en triptyque… Moi je décide de partir en boite, forcement, et me promettant de rentrer pour 3h du matin ! Je suis drôle de dire ce genre de connerie, je sais… Donc me voilà au bar, je commande mon verre, et le temps que le serveur me le prépare, je lance un regard bovin à l’assemblée, et je passe en mode radar « le premier qui me sourit je passe la soirée avec ». Personne ne me sourit, forcement, donc désabusé je me retourne vers le barman, je prend mon verre, et là mon regard croise celui de la bombe qui est assise à la droite, je ferme un œil (très classe) pour ne pas le voir en double, il est très beau, je souris, il me sourit, il rougit, je lui propose un verre, il accepte. YES, JE VAIS BAISER CE SOIR ! Non vous n’avez pas loupé d’épisodes, il suffit que le mec accepte quelque chose venant de moi, ça veut dire qu’il est prêt à parler, et donc il se fera avoir et finira avec ma bite dans son cul, c’est mathématique, je transforme toujours l’essaie… N’est pas sex symbol qui veut…

Donc on papote, on papote, et il m’apprend qu’il est américain, il vient de Seattle, il passe un mois sur Paris, il me trouve très beau, il adore la France et les français, je n’ose pas lui demander son age, je ne suis pas sûr qu’il soit totalement majeur en fait… Il me demande s’il peut passer la nuit avec moi, avec un accent très prononcé, je ne peux malheureusement pas vous le reproduire ici. J’accepte, mais le problème c’est qu’il vit avec plusieurs autres américains, bref chez lui c’est pas possible. Qu’à cela ne tienne, allons chez moi !

ET MERDE ! J’ai oublié un léger détail, un détail tout frisé, un détail avec un accent toulousain, un détail qui dort dans mon lit ce soir : Emma ! Que faire ? Rentrer, mettre Emma dans la baignoire, et baiser comme des castors toute la nuit à côté ? Non quand même ça ne se fait pas voyons… Il reste une solution : prendre un taxi et aller à l’hôtel ! Nous sommes samedi soir, nous sommes sur Rivoli, il est 3h du matin, nous cherchons un taxi, et donc nous allons à l’hôtel à pied (note pour plus tard : brûler un taxi pour se défouler de ne jamais en trouver quand c’est important). Et on se couche gentiment dans une chambre double avec deux petits lits côte à côte. Oui ben moi quand j’ai pas de chance j’ai pas de chance, et il n’y avait plus de grand lit voilà. Et je me fais violer…

Oui vous avez bien lu, violer, le petit il était entreprenant, et il savait ce qu’il voulait, voilà ! Il me demande très poliment si je veux bien « aller en dedans de lui ». MAIS BIEN SÛR !!!!! Et là c’est le drame. Oui parce que c’est une fois qu’il a un sexe « au dedans de lui » que l’américain se dévoile. Vous avez déjà vu un film X homo (oui parce que dans les hétéros je sais pas) américain ? Pour ceux qui connaissent pas ça donne à peu près ça : « Oh Yeah, fuck, fuck my ass, fuck da ass, fuuuuuuuuck, oh yeah baby, come on, fuck me, fuck, fuck, fuck, fuck, i’m gonna cum, oh yeah jesus ! », en gros je suis obligé de couper le son sinon j’ai envie de rire ! Je pensais que c’était juste pour les films, une espèce de légende urbaine tirée de je ne sais quel réalisateur tordu… Et bien pas du tout !!!!

Ce charmant jeune homme c’est acharné à hurler le nom de Jésus Christ Notre sauveur tout le long de l’acte sexuel ! Et moi ya des moments où je n’ai pas vraiment envie d’entendre parler de Jésus. Ça donnait quelque chose comme ça « Oh fuck, jesus christ, oh jesus, fuck, fuck, jesus, oh jesus christ, oh yeah, jesus !!!!! ». Là l’alcool m’a beaucoup aidé, oui je me suis concentré sur ce que je faisais pour ne pas rire. Et puis au bout de 5/10 min de « JESUS, OH YEAH FUUUUUCK », j’ai perdu pied, je me suis lâché, j’étais dans mon film X rien qu’à moi, et il en a eu pour ces « fuck » le petit américain croyez moi. Donc, comme dans les films, on change de positions toutes les trois minutes, on fait des trucs acrobatiques, qui relèvent plus de l’exploit sportif que de la recherche simple du plaisir, des trucs à vous filer des crampes pour vos trois prochaines vies, bref des trucs de ouf. Je pensais pas être aussi sportif au passage… Donc après trois portés en levrettes transversales il m’informe qu’il va jouir « oh fuck, i’m gonna cum ». Enfin je peux dormir, merci mon dieu !

Le lendemain on remet ça au réveil, je vous raconte pas, c’est pareil… Et on se met à papoter, et comme je ne suis plus morte poule, je me souviens de ce qu’il m’a dit. La vision qu’un américain a de Paris et des français est très intéressante. Par exemple en parlant de la Tour Montparnasse il me dit « on dirait une noire queue, mais une grande ! », voilà no comment ! J’apprends également qu’il est venu à Paris pour devenir « model », et je dois avouer qu’il a du potentiel ce petit, il est beau, il est beau, il est beau, IL EST BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!

Je viens de recevoir un mail de sa part, il veut me revoir très rapidement, je pense que je vais répondre par l’affirmative, bien entendu je vous tiendrais au courant de ma vie sexuelle avec un futur mannequin.