vendredi 28 mai 2010

Un nouveau joujou

J'ai un écran relié a un ordi dans ma salle de classe, et je viens de
me rendre compte aujourd'hui que, si je voulais, je pouvais passer du
Lady Gaga a mes élèves pendant les cours!

^^

J'aime être prof en ZEP!!!!

Egypte 11

Mardi 11 mai

C’est la fin du séjour, tout le monde est nostalgique ce matin, et surtout crevé, encore un réveil à 6h30, on commence à puiser dans les réserves.

Direction le musée du Caire pour voir les pièces maîtresses de l’art égyptien antique. En gros j’ai surtout fondu devant la statue funéraire de Khephren, taille humaine, en Diorite noire veinée de blanc. Il faut savoir qu’ils ne disposaient pas des métaux durs, et même sans ça ils arrivent à faire ressortir le détail des genoux, des chevilles, des ongles, des tétons, bref, c’est un chef d’œuvre sans commune mesure.

La deuxième œuvre qui retient mon attention c’est la fresque dite des « oies de Meïdoum ». Toujours contemporaines de Khephren, cette fresque représente 6 oies de trois races différentes, les détails sont si fins, la couleur si bien préservée, qu’on peut voir les plumes, le bec avec les narines, les palmes avec les griffes, etc… Elle aurait été peinte hier, ça aurait été pareil !

Autre chose de surprenant, c’est la collection des objets retrouvés dans la tombe de Toutankhamon. Le masque funéraire de ce pharaon insignifiant dans l’histoire de l’Egypte, qui ne doit sa notoriété qu’à être le seul dont la tombe a été retrouvée quasiment intacte, est fascinant. On peut rester des heures à le regarder en se demandant comment l’artiste a pu faire un masque qui rend le pharaon si vivant, on a l’impression qu’il peut parler. C’est saisissant.

Enfin, la salle des momies royales. Certaines sont plus abîmées que d’autres. Mais elles sont quand même dans un état de conservation impressionnant. Imaginez que nous ne savons toujours pas à l’heure actuelle comment ils arrivaient à préserver un corps de la sorte. On a quelques piste bien sûr, mais on ne sait pas tout.

La mieux conservée à mon sens, est celle de Séthi Ier, père de Ramsès II, il aurait ouvert les yeux, j’aurais trouvé ça normal.

La visite se termine, et on file en direction du vieux Caire, pour visiter deux églises copte, une synagogue, une mosquée et la citadelle de Saladin. La première église copte est celle de la grotte de Jésus, là où Jésus et sa famille se seraient caché en Egypte pendant une persécution quelconque. Je ne me passionne pas vraiment pour les évangiles, donc j’ai pas tout retenu. La deuxième est beaucoup plus grande, construite sur une partie des fondations de la vieille ville, d’où son nom d’église suspendue. La synagogue est très ancienne et remonterait à l’ère ptolémaïque.

Dans ces trois monuments ce qui frappe c’est leur modestie, quasi-clandestine comparée à la taille des mosquées et même à celle des temples de l’ancien Egypte. On note donc bien que même si le christianisme a été majoritaire à ses débuts dans ce pays, il est très vite tombé dans la marge.

La citadelle de Saladin domine la ville. Elle peut faire penser à Carcassonne. En effet, les orientaux ont copié les châteaux forts que les croisés sont venus construire au 12ème siècle un peu partout en orient.

À l’intérieur, s’élève une mosquée immense sur le plan de Sainte Sophie de Constantinople (comme quasiment toutes les mosquées du monde arabe), elle date du 19ème siècle et est dédiée au fondateur de l’Egypte moderne, le roi Méhémet Ali.



Il faut bien entendu se déchausser pour pénétrer, et les femmes doivent se couvrir les épaules et les jambes. Tout le monde joue le jeu, sauf une vieille connasse qu’il faudrait menacer de foutre dehors à coup de pied pour qu’elle accepte de se couvrir. Apparemment son refus venait de son antipathie envers cette religion et ces pratiquants : en gros, une grosse raciste !

Mon père lui, sachant qu’il n’en avait rien à foutre de l’Egypte moderne et musulmane, il avait eu la décence de rester à l’hôtel cette après-midi !

On fini par une séance photo sur la place qui domine la ville du Caire. C’est magnifique, mais c’est la fin.

Le soir, je ne profite pas de la piscine, je me suis chopé une insolation, et je suis au bord de la mort, j’ai la nausée, des maux de tête atroces. Je me couche une heure pour récupérer, et me fait violence pour aller manger. C’est le dernier soir, je ne peux pas ne pas y aller.

On profite à fond de ce dernier moment, on mange, on boit, on rigole. Mais il faut bien finir par aller au lit. Demain réveil à 4h et on rentre en France.


Mercredi 12 mai

Départ à 5h pour l’aéroport. Tout le monde est très triste, personne ne parle vraiment. Pendant tout le trajet et surtout une fois arrivé chez moi, je me suis senti comme perdu. Je comprends maintenant les gens qui font de la télé réalité et qui pleurent quand ils se séparent. En fait quand on vit quelque chose de si fort avec des inconnus, on est obligé de se lier, et après ces liens paraissent très fort. Je vous assure que ça m’a angoissé de les quitter, je me suis senti seul et abandonné.

Mais bon, je fais survivre, et surtout, on a échangé les numéros pour se revoir, beaucoup sont parisiens…

Au final c’est donc un voyage magnifique, qui m’a quand même beaucoup rapproché de mon père, lui il a pu se faire des amis qu’il doit revoir, et ça c’est très bien pour lui. Moi j’ai des souvenirs plein la tête, un bronzage agricole qui va me suivre tout l’été, une envie de partir en voyage tous les mois. J’y ai pris goût, et je ne sais pas comment je vais faire pour revenir à ma petite vie…

Il va vraiment falloir que je trouve un taff correct et que j’apprenne à économiser si je veux repartir avant mes 60 ans… C’est pas gagné !

En tout cas, je le dis, l’Egypte c’est bon mangez-en !!!!!

jeudi 27 mai 2010

J'ai craqué...

... pour une paire de pompes inmettables ! ^^

Egypte 10

Lundi 10 mai

ZE BIG DAY !!! Programme : les pyramides de Gizeh et de Saqqarah.

YEAH-AH !!!!!

Il fait couvert pour la première fois depuis notre arrivé en Egypte. Il y a même un vent qui rafraîchit pas mal. Tant mieux ça fait du bien, j’espère juste qu’il y aura assez de lumière pour faire de belles photos devant les pyramides.

Avec le groupe des djeun’s ont a prévu de faire une collection de photos ridicules pour montrer à nos potes en rentrant, genre « j’y étais ! ».



Notre guide nous prévient que les vendeurs sur le site c’est la mafia. Qu’ils n’hésitent pas à voler à la tire, à forcer els gens à acheter (en te coinçant seul dans un coin), et même à les mettre sur un dromadaire de force et à demander de l’argent pour descendre.

Donc on évite les vendeurs aujourd’hui, ça tombe bien, j’ai plus un rond de toute façon… La visite se fait en trois temps, un premier arrêt devant Kheops, un second un peu plus hauts entre les trois pyramides, et un troisième au pied du Sphinx.



Pour la partie historique, les trois pyramides de Gizeh sont construites pour la plus grande par Kheops, ensuite celle qui a un peu de revêtement calcaire à son sommet c’est Khephren et la plus petite c’est Mykérinos. Tous les trois pharaons de la IVème dynastie, 2500 ans avant JC.

Le Sphinx est taillé dans la montagne et sa tête est celle de Khephren. Sur le site il y a aussi le temple funéraire de Khephren et les barques sacrées de Kheops.

Je ne vais pas vous faire un long exposé sur les pyramides, retenez juste qu’elles ont perdu quasiment entièrement leur revêtement de calcaire qui les rendait étincelante au soleil. Qu’une pyramide c’est un rayon de soleil pétrifié qui permet au défunt de rejoindre son père céleste pour l’éternité. Que l’intérieur des pyramides de referment plus de secret, les chambres funéraires sont étroites et pillées depuis l’antiquité, il n’y a même pas de fresque. Qu’on est toujours pas sûr à 100% de la technique utilisée pour les construire. Que les pierres tiennent entre elles sans mortier.

Et qu’en gros, ben ça te fout une claque quand tu est devant un monument de 146 mètres de haut qui est là depuis plus de 4500 ans. Qu’est ce qu’il restera des tours de la Défense dans 4500 ans ???? Hein ??? Ben je peux vous le dire : rien !

Donc moi j’ai passé presque 3h à déambuler sur le plateau de Gizeh, à prendre des photos, mais surtout à m’imprégner, à regarder de mes yeux directement l’œuvre colossale de trois pharaon un peu mégalos. J’aurai pu rester là des jours entiers, juste à contempler.

On ne peut pas imaginer, il faut y aller pour ressentir. Ça m’avait fait la même chose à Abou Simbel en un peu moins intense. Ça m’a coupé les jambes, je pouvais plus partir…

C’est magique aussi de l’avoir fait en fin de séjour, parce qu’on était une bonne bande de pote et on a pu en parler entre nous, se montrer des trucs qu’on avait pas forcément vu tout seul, se prendre en photo, bref partager quoi ! Et je crois qu’aller en Egypte seul et sans partager ce qu’on vit, c’est gâché !

L’après-midi c’est Saqqarah, la pyramide à degrés du Pharaon Djoser, IIIème dynastie. Le premier bâtiment en pierre de l’histoire de l’humanité, construit par l’architecte et médecin génial : Imhotep, en 2600 avant JC (à peu près).



Haute de 62 mètres, elle surplombe un complexe funéraire assez vaste. Le mur d’enceinte de ce complexe n’est pas sans rappeler les murs mésopotamiens. Qui a copié qui ? Là est la question…

Au départ l’architecte n’avait pas prévu de faire une pyramide, mais un mastaba comme pour les prédécesseurs de Djoser. Mais cette fois, il l’a construit en pierre et non pas en briques comme d’habitude. Le matériau semblant plus solide, il agrandit progressivement le mastaba pour finir par faire cette magnifique pyramide à degrés.

Il faudra encore plusieurs essais pour arriver à la forme pyramidale parfaite et solide de Kheops.

Cette visite permet de mieux appréhender le début de la civilisation égyptienne, quand ils tâtonnaient encore, quand ils inventaient encore. Parce qu’une fois finie cette période, les égyptiens vont toujours se référer aux anciens, et vont très peu évoluer jusqu’à la fin de leur historie au final.

Collé au complexe funéraire de Djoser, on visite un mastaba de la Vème dynastie. Les fresques sont d’une beauté inimaginable. Les couleurs sont vives alors qu’elles ont été peintes il y a près de 4500 ans. Pour vous dire, le peintre a voulu représenter une scène de pêche, il y a des centaines de poissons de dessinés, je n’en ai pas vu un seul qui se ressemblait. Ils sont tous différents. De même que les dizaines de serviteurs peints dans la scène d’offrande, tous différents.

Le soir c’est de nouveau piscine, bière, shisha et dodo de bonne heure.



mercredi 26 mai 2010

Egypte 9

Dimanche 9 mai

Levé 6h pour changer (la fatigue commence à se faire sentir). Je me réveille en jetant un œil par la fenêtre, la vue sur la méditerranée est magnifique.



En route pour une journée marathon dans Alexandrie. On commence par les catacombes, puis un amphithéâtre avec des annexes de l’ancienne université, puis le fort Mamelouk et enfin la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie.



Alors bon, ce programme peut paraître chargé, mais en fait à Alexandrie il n’y a pas grand-chose à voir, les monuments qui restent sont plutôt petits et très rares. Pourquoi ? Et bien parce que la ville moderne est construite 12 mètre au-dessus de la ville grecque et 6 mètres au-dessus de la ville romaine.

Donc pour fouiller il faudrait dynamiter les immeubles. Et ils ne sont pas près à faire l’effort de raser une ville de 4 millions d’habitants pour laisser les archéologues faire joujou avec des cailloux.

En fait ce qui est le plus intéressant dans cette ville, c’est la ville moderne. J’ai adoré m’y promener. Ça donne envie de venir passer quelques jours de vacances là au bord de l’eau et de se laisser chouchouter par le personnel d’un 5 étoiles.

Le soir direction Le Caire, donc encore 3h de bus, je commence à en avoir marre du bus, mais bon, c’est pour la bonne cause. Chose intéressante que j’ai oublié de préciser, on a perdu 10 degrés entre le nord et le sud, bon il fait toujours 30°, mais c’est mieux que plus de 40 non ?

Arrivé au Movenpick du Caire vers 19h30. L’hôtel est construit dans le cité du 6 octobre, ne vile nouvelle au nord du Caire. Il est immense, il y a trois piscines de la taille d’un terrain de foot, une galerie commerciale, trois ou quatre restaurants, un SPA, bref, le 5 étoiles comme tu peux l’imaginer.

On jette les valises et plouf dans l’eau.

Il faut que je fasse une pause pour parler des autres touristes qui sont avec moi. Il y a, à peu près, 80% de retraité, et donc très peu de jeunes. Mon père s’est lié avec des gens de son âge et commence de plus en plus à faire des trucs sans moi. Ça tombe bien, vu que je me suis lié avec les « plus ou moins 30 ans » et qu’on fait de plus en plus de trucs ensemble.

Donc ce soir c’est piscine entre jeunes à profiter de la vie. Puis repas gargantuesque (le buffet, un truc de ouf, rien que les desserts, ça te fait le repas), puis shisha avec bière, puis dodo bien mérité.

Putain, 5 ans !


Je viens de me rendre compte que le 24 mai ça a fait 5 ans que Gauthier existe sur la blogosphère. C'est juste énorme, on frise les 1000 articles et le demi million de visites.

Alors je tenais à vous dire merci. Merci à ceux qui sont là depuis le début, merci à ceux qui sont arrivés en cours de route, et même merci à ceux qui ont arrêté de me lire.

Ce blog n'a plus grand chose à voir avec ce qu'il était au début, c'est normal, je ne suis plus un étudiant de 24 ans fraichement débarqué à Paris.

C'est fou ce qu'il a pu se passer en 5 ans dans ma vie. Et ce que je trouve de plus sympa avec le blog, c'est que je peux relire des moments de ma vie et me souvenir vraiment. Parce qu'avec le temps on a le chic pour embellir ou enlaidir une situation, quelqu'un ou quelque chose, là j'ai tout écris quasiment sur le vif, donc rien n'est déformé (sauf quelques noms, dates et lieux, mais uniquement pour préserver ce qu'il me reste d'anonymat)

Je ne pensais pas quand j'ai publié mon premier article que dans 5 ans je serai encore là. Je vous remercie encore une fois. Deux infos pour terminer cet article qui n'en est pas, tu trouveras ici l'article de présentation de mon blog (au cas où tu sois paumé) et ici le véritable premier article écrit par votre serviteur (le tout premier je l'ai pas gardé, c'était un portrait chinois à la con!). Enfin sachez que ce mois-ci (juin) je suis dans Têtu, je n'ai pas encore lu l'article, alors c'est peut-être dangereux de dire que j'y suis (au cas où ils disent du mal de moi ^^).

Allez, encore des bisous et des merci !


mardi 25 mai 2010

Egypte 8

Samedi 8 mai

Levé 6h, on a organisé une visite du temple de Louxor avec une dizaine d’autres personnes intéressées. Oui, parce que même si le bateau est garé en face du temple, sa visite n’est pas comprise dans le forfait.



Il est magnifique, sobre, de dimension plus humaine que Karnak. Ces deux temples sont reliés par une allée de Sphinx de 3km qui traverse toute la ville et qui est en train d’être excavé (ils détruisent tout ce qui a été construit par-dessus depuis 3000 ans, y compris une église et une mosquée, ce qui est suffisamment rare pour être souligné).

La particularité du temple de Louxor, c’est que beaucoup d’entre vous en ont vu une partie : l’obélisque de la Concorde. Il faut savoir que la France a donc reçu les deux obélisque de Louxor en cadeau au 19ème siècle. Elle a mis deux ans à transporter le premier, et a officiellement renoncé à prendre le second qu’en 1980.

Aujourd’hui l’Egypte réclame son obélisque, ainsi que quelques autres œuvres majeures, mais pour l’instant tout le monde semble s’en foutre…

Le temple de Louxor est principalement l’œuvre du Nouvel Empire. Construit entre Aménophis III et Ramsès II, il est un des plus beau et des mieux conservés que j’ai pu visiter jusqu’à maintenant.

Les colonnes de style purement égyptien sont d’une pureté à couper le souffle. Les couleurs sont encore présentes dans pas mal d’endroits. Dans le fond du temple, les premiers Chrétiens avaient aménagé une église. Les fresques sont malheureusement en très mauvais état, mais on devine quelques scènes tirées de la bible.

Après cette visite rapide, je vais finir mes valises. Avec mes copines, on angoisse un petit peu de tomber sur nos soupirants respectifs qui seraient bien capables de nous proposer une dernière fois de « faire du love ». On rase les murs et on reste pas seuls. Opération réussie, on quitte le bateau comme des rats sans dire au revoir, mais bon, merde, ils nous ont fait chier !

On file prendre l’avion pour Le Caire, puis un bus pour Alexandrie. Pendant le trajet en bus qui dure trois heures, j’ai le temps de regarder le paysage. Le Caire est une immense métropole, surchargée, engorgée, polluée, sale, anarchique, bref tout ce qu’on peut imaginer d’une grande métropole du Sud.

J’aperçois les pyramides au loin perdues dans un brouillard de pollution, je ne les verrais que Lundi en vrai, il faut encore patienter. Mais de les voir là, si proche et si lointaines à la fois, semblant presque flotter au-dessus de cette ville tentaculaire, ça me retourne à l’intérieur. Imaginez qu’aucune construction de la ville moderne ne dépasse les pyramides ! (bon faut dire aussi qu’elles sont construites sur une montagne, mais bon).

Nous prenons la route du désert qui relie Le Caire à Alexandrie. Sur le bord de la route, le désert s’efface, laissant place à des villes nouvelles, des terres irriguées, des complexes hôteliers, des centres commerciaux…

Ce pays est en travaux, je ne peux pas tourner la tête sans voir une grue, une carrière, un immeuble en construction. C’est impressionnant, je me dis que si je reviens dans ne serait-ce que deux ans, je ne reconnaîtrais plus rien.

Notre guide nous parle de l’Egypte moderne, éducation, mariage, place des femmes, excision, immigration, etc… C’est très intéressant, j’aime qu’elle prenne le temps de nous aider à faire le lien entre histoire et présent. Après tout l’Egypte ce n’est pas qu’un tas de ruine, c’est aussi 80 millions de personnes plutôt jeunes et pauvres qui essaient de s’en sortir…

On arrive à Alexandrie quand la nuit tombe. L’impression de saleté et de pauvreté est encore plus saisissante qu’au Caire parce que la route traverse le centre industriel avant de s’enfoncer dans les quartiers pauvres de la ville. À Alexandrie sont concentrés 1/3 des industries du pays, et il y a un énorme pôle raffinerie (les français sont très présent pour les aider à liquéfier leur gaz naturel en vue de l’exportation).

Une fois la périphérie passée, c’est une autre ville que l’on découvre. Alexandrie c’est la ville de villégiature par excellence, un peu notre Nice à nous, avec des hôtels, des places agréables et une corniche de 25 km de long entièrement aménagé (elle peut faire penser à la promenade des anglais en beaucoup plus grand).

La ville a réussi à garder par endroits cette ambiance mi-orientale mi-occidentale qui faisait sa réputation au début du siècle dernier. Mais la modernité la rattrape aussi, des immeubles de 20 étages bouchent le front de mer. D’autres sont en état de délabrement très avancé…

On pose nos affaires à l’Hôtel Sheraton Plaza qui fait face à la Méditerranée et à l’ex-palais de vacances de la famille royale. Ma chambre est au 12ème étage, j’ai vu sur la baie, ça donne envie de mourir là et pas ailleurs.

Ensuite avec une dizaine de personnes on file sur la corniche pour se balader. Impression bizarre, les locaux ne nous harcèlent pas pour avoir « un euro ». En fait la pauvreté est plus présente au Nord qu’au sud, mais comme les villes sont moins touristiques (sauf Alexandrie, mais c’est du tourisme intérieur en grande majorité) et bien les gens se comporte comme dans n’importe quelle ville occidentale, ils s’en foutent de ta gueule !

On décide d’aller se mettre dans un bar pour boire un coup et surtout essayer la shisha. Je choisi fraise, une copine prend pomme, et on commence à fumer. C’est la première fois de ma vie, mais j’apprécie grandement, je me demande même pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt !!!!!

Retour à l’hôtel et dodo, parce que besoin.

lundi 24 mai 2010

Egypte 7

Vendredi 7 mai

Dernière journée de visite à Louxor avant de quitter la Haute Egypte, le programme du jour est plus que chargé. Réveil à 6h, départ pour la vallée des reines sur la rive Ouest de Thèbes.

Les souverains du Nouvel Empire ont délaissé les tombeaux construits sur forme de pyramide, trop voyants et donc trop tentants pour les pilleurs, pour des tombes creusées sous la montagne sacrée de Thèbes.

Inauguré par Thoutmosis Ier (18ème dynastie), la vallée des rois est la première à accueillir des dépouilles royales. Au début de la 19ème dynastie, les reines se feront creuser de magnifique tombeaux près de leur maris. Enfin, une vallée des nobles sera aussi aménagée toute proche.

Le site est choisi parce que la montagne sacrée de Thèbes est naturellement en forme de pyramide. Ainsi les anciens Égyptiens ne renonçaient pas à la forme pyramidale si importante pour garantir à l’âme du défunt de rejoindre son père céleste.

La vallée des reines ne contient pas que des tombeaux de souveraines, il y a aussi des princes, des princesses et des hauts dignitaires. La première tombe que l’on visite est d’ailleurs celle d’un fils de Pharaon. Les fresques sont au-delà de ce que l’on peut imaginer. Elles donnent l’impression d’avoir été peinte hier.

La deuxième est celle de la reine Titi de la XXème dynastie, elle est malheureusement en plus mauvais état. Toutes ces tombes sont connues depuis l’Antiquité, elles ont donc été dépouillées de leurs richesses depuis bien longtemps. Mais aucune de celles que j’ai visité ne sont intentionnellement dégradées par l’homme comme l’on pu être les temples.

Les fragiles parois sont protégées des indélicats visiteurs par des vitres en plexi. Malheureusement, ces vitres ne protègent pas de l’humidité dégagée par les centaines de touristes transpirants qui défilent chaque jour, et les fresques s’abîment très vite.

La plus belle tombe de la vallée des reines est celle de Néfertari, épouse de Ramsès II, elle est fermée au public depuis 7 ans à cause des dégradations justement qu’elle a subi au cours des décennies précédentes.

Après cette première visite, on prend le bus pour contourner la montagne et gagner la vallée des rois. Là un petit train, genre promène couillon, nous trimballe du parking jusqu’à l’entrée du site. Ça peut paraître exagéré, mais à 9h du matin, il fait déjà plus de 30°C, sans ombre et sans vent, on souffre !

Le ticket de la vallée des rois permet de visiter trois tombes au choix sur les 7 ouvertes, sauf celle de Toutankhamon pour laquelle il faut payer un supplément.

Je choisis la tombe de Thoutmosis III, celle de Taousert, la reine pharaon qui clôture la 19ème dynastie, et enfin celle de Ramsès III. La tombe de Thoutmosis III est unique. Les décorations sont en fait le livre des morts retranscrit en entier. Seul le noir et le rouge sont utilisés. Il n’y a quasiment aucun dessin, aucune sculpture. Juste le livre. Ce livre est très important pour les anciens égyptiens, puisque c’est grâce à lui que le défunt peut passer les épreuves qui l’attendent après la mort afin de revivre éternellement. De plus sa chambre funéraire est en forme de cartouche royal.

La tombe de Taousert, la reine pharaon est aussi unique car au début c’était sa tombe de régente, puis une fois couronnée, elle la fait agrandir et transformer pour être représenté en Pharaon, enfin son successeur qui inaugure la XXème dynastie l’accusera d’usurpation, il transformera encore une fois la tombe pour son propre usage. Au final on peut voir par endroit les trois couches successives de stupre avec des fresques différentes selon si elles représentaient la reine, la régente ou le roi.

Enfin celle de Ramsès III est beaucoup plus grande que les trois autres, inachevée car les ouvriers du village d’artisans qui étaient les seuls à travailler sur le site s’étaient mis en grève car ils n’avaient pas été payés pendant 2 mois. Il s’agit là de la première grève de l’histoire.

Il est 11h du matin et la chaleur est insoutenable. Tant pis, on continue. On file vers Deir El Bahari, le temple funéraire d’Hatshepsout, la reine Pharaon de la 18ème dynastie. Ce temple est unique aussi. Il est à moitié creusé dans la montagne Sacrée, et à moitié construit. Il est composé de trois terrasses bordée de colonnades, et fait face au Nil. Il a été entièrement détruit par le neveu et successeur de la reine, Thoutmosis III.



Depuis le milieu du XXème siècle, les archéologues le restaurent, on estime qu’il y a encore 50 ans de travaux avant de l’avoir entièrement remis sur pied. Les fresques présentent sont uniques. Elles racontent le voyage au pays de Pnount, en Somalie actuelle sûrement. Les Egyptiens étaient friands de produits exotiques africains. Sur les fresques sont représentés le village des africains, les animaux, les produits qu’ils échangeaient. Le tout avec des détails saisissants.

Si la visite est intéressante, la chaleur me fait souffrir. Je ne pense pas avoir eu aussi chaud de toute ma vie. Il faut s’imaginer en train de gravir des dizaines de marches dans un sauna. Je suis au bord du malaise, et je ne suis pas le seul.

On file assez vite pour la dernière visite de la journée, Deir El Medineh, le village des artisans. Là où les ouvriers en charge de creuser les tombes et construire les temples funéraires des pharaons ont vécu pendant le Nouvel Empire.

Du village entièrement construit en torchis il ne reste que les fondations et des tombes. Nous visitons deux d’entre elles appartenant à des chefs d’équipe. Le premier contemporain de Séthi Ier (père de Ramsès II) et le second contemporain de Ramsès III. Bien que les tombeaux soient de dimensions modestes, les fresques sont magnifiques. En effet, les artisans se servaient des mêmes méthodes et matériaux pour construire leurs tombes et celles des pharaons.

Sur l’une d’entre elles, on trouve la seule représentation connue du paradis telle que se l’imaginait les Egyptiens.

On fini par la visite du temple du village, et on rentre sur la bateau pour profiter de la dernière journée à Louxor comme il se doit : en ne faisant rien parce qu’il fait trop chaud !

Le soir, je continue à sympathiser avec les autres touristes. Il y a peu de gens de mon age, donc on se repère facilement au final. L’ambiance commence à prendre un tour très sympa sur le bateau.

Une fois la nuit tombée, avec mon père et un couple, on décide d’aller faire un tour dans le souk de Louxor. Premier accrochage avec mon p ère qui va faire une crise d’angoisse parce que nous sommes les seuls blancs de la rue. Je commence à en avoir marre des réflexions de mon père sur les arabes, les musulmans, les voiles, les minarets, etc…

Donc je lui suis rentré dans le lard en lui faisant comprendre ce que je pensais de sa façon de voir les choses. Mais merde s’il est si raciste que ça (et en fait, je l’ai un peu découvert pendant ce voyage), il ne part pas dans un pays musulman, il reste dans le Cantal, là au moins il n’y a pas de minaret !!!!!

Je suis très déçu par mon père sur ce coup-là, il a compris qu’il était allé trop loin, mais trop tard…

vendredi 21 mai 2010

Lady ? Gaga !

Demain soir je vais voir Lady Gaga en concert, j'en peux plus tellement j'ai trop hâte... Alors pour vous (me) faire patienter, voilà une ch'tite vidéo envoyée par une copine. C'est juste bon !


Egypte 6

Jeudi 6 mai

Le jeudi est une journée qui s’annonce plutôt cool, tant mieux, les deux derniers jours ont été particulièrement éprouvants. Réveil à 8h pour aller visiter le temple de Kom Ombo. Ce temple de l’époque Ptolémaïque a une particularité, c’est un temple double, dédié à deux divinités.



Plusieurs temples égyptiens sont dédiés à plusieurs divinités, par exemple ceux dédiés à la trinité familiale Amon, Isis, Horus. Mais dans ce cas, ils sont construits sur le modèle universel de tous les temples égyptiens et ne diffèrent que par la présence de trois sanctuaire côte à côte.

Alors que le temple de Kom Ombo lui est un double temple. Il possède un double axe central parallèle, avec deux portes monumentales, deux salles hypostyles, deux sanctuaires, bref tout en double.

Autre particularité, du fait que sa construction se termine pendant l’aire romaine, il ne possède pas de pylône, mais une porte monumentale.

Les pylônes, tours en forme de trapèze à l’entrée des temples, représentent les deux chaînes de montagnes de l’Egypte, à l’Ouest la chaîne Libyque, à l’Est la chaîne Arabique. L’axe central quant à lui représente la vallée du Nil.

Le temple de Kom Ombo n’est pas particulièrement bien conservé, situé très prés du Nil et encerclé par le désert jusqu’à il y a peu, il est resté livré à lui même bien trop longtemps. Les tremblements de terre successifs qui ont secoué le pays lui ont fait perdre pas mal de ces murs tombés au fond du fleuve et sûrement recouvert par une épaisse couche de limon.

D’ailleurs, une mission archéologique doit débuter sous peu, entre Assouan et Louxor, afin de draguer le fleuve et remonter les vestiges qu’il garde depuis des siècle.

L’autre particularité de ce temple, c’est la présence d’une des rares représentations au sujet de la médecine. Il faut savoir que les anciens égyptiens étaient très en avance dans ce domaine. Il faut attendre la fin du XIXème siècle en occident pour retrouver un tel niveau : anesthésie, chirurgie osseuse, dentaire, oculaire, et même chirurgie esthétique pense-t-on, mais malheureusement dans ce domaine les données restent à confirmer.

Les divinités vénérées ici sont les dieux Horus et Sobek, le dieu crocodile. Le peuple venait prier et se faire soigner par les médecins du temple, l’oracle était aussi très réputé.

A ce propos, on voit très bien dans les vestiges, la cache dans laquelle se mettait le prêtre pour entendre les questions des visiteurs, ainsi et par un habile jeu de résonance dans la pierre, il pouvait répondre, le visiteur croyant que c’était dieu lui-même qui lui parlait.

Cette technique n’était pas employée qu’à Kom Ombo, Alexandre le Grand a eu recours à l’Oracle de Siwa dans l’oasis occidentale, et les prêtres avaient usé du même stratagème pour lui donner les réponses qu’il attendait.

Dans quelques mois ouvrira près du temple le musée du Dieu Crocodile rassemblant les momies de cet animal qu’on trouve un peu partout en Egypte. En effet, chaque année un crocodile était choisi par les prêtres pour représenter Dieu, une fois l’animal sélectionné on le couvrait de bijoux en or (boucles d’oreilles, bracelets…), il était nourri de viande hachée aux épices et à sa mort il était momifié et enterré avec d’immenses richesses.

Une fois la visite terminée, on regagne le bateau qui continue à descendre le fleuve. Le soir nous devons être à Louxor. Je profite de ce temps libre pour rattraper un peu de sommeil perdu et bronzer sur le pont du bateau.

Le soir, le personnel du bateau organise une soirée orientale. Chaque touriste doit revêtir la gellabah achetée dans la semaine et se plier au rituel ridicule de la porter en public. Là je dois dire qu’on a frôlé l’ambiance club med. Mais bon, au final je me suis bien amusé. Le repas était typiquement égyptien, on a dansé, on a un peu bu, on a fait les photos de groupe. Bref une soirée bien sympathique.

Je suis resté sur le pont jusqu’à 2h du mat avec deux filles, on a vu le bateau arriver à Louxor et prendre la place qu’il ne quittera plus jusqu’à notre départ pour Le Caire samedi. On a tous eu un petit pincement au cœur en se disant que c’était une grosse partie de terminer. C’est vrai que la croisière fluviale c’est quand même super chouette.

Ça m’a presque donné envie d’en faire une en mer !

Ce petit moment sur le pont avec les filles nous a permis de parler assez librement. Elles ont commencé à raconter comment certains membres du personnel les draguaient ouvertement. Je leur ai parlé d’Achmed, mon soupirant insistant. On est arrivé à la conclusion que les Egyptiens, en général, ont beaucoup de mal avec le « non ». que ce soit au souk, ou en amour, ils ne renoncent jamais, jamais, jamais !

On a donc décidé de se prêter mains fortes au cas où nos soupirants respectifs deviendraient un peu trop collants.

jeudi 20 mai 2010

Egypte 5

Mercredi 5 mai

C’est ZE journée. Levé à 2h30 pour partir à 3h15 du matin en direction d’Abou Simbel, les temples de Ramsès II et son épouse préférée, Néfertari (la belle des belles, c’est la traduction de son nom), construits en pleine Nubie.

Le départ est aussi tôt, car suite aux attentats de 1997, l’armée égyptienne escorte les convois de touristes sur le site, il y a deux départs quotidiens, un à 4h du matin et l’autre à 11h du matin.

L’avantage d’un départ si tôt, c’est la fraîcheur de la nuit dans le désert. Et surtout, surtout, la possibilité de voir se lever le soleil dans ce même désert. J’ai regretté qu’on ne puisse pas s’arrêter pour profiter de se moment magique en dehors du bus. Mais du fait qu’on est en convoi, on ne fait pas ce qu’on veut.

Tout le monde se met à pioncer tant bien que mal pendant le trajet qui dure tout de même plus de 3h sur une route un peu défoncée dans un bus un peu spartiate. Moralité à l’arrivée, je suis une courbature d’1m94.

Tant pis, je suis à Abou Simbel.

Le site a donc été sauvé des eaux et a nécessité une dizaine d’année de travail pendant les 70’s. Ces deus temples ont la particularité d’être non pas construit, mais creusé dans la montagne, ce qui rend le sauvetage du site encore plus spectaculaire.

Les archéologues ont donc découpé la façade monumentale des deux temples, numéroté les morceaux, et rebâti la façade au sommet de la colline d’origine. Ce qui fait que le site actuel n’est qu’à 200 mètre du site originel.

L’intérieur est constitué de fresque somptueuse, il a fallu les découper, injecter de la résine pour les consolider, et les reconstituer plus haut. Afin de préserver l’impression engendrée par le fait que le temple soit creusé, les archéologues ont bâti une voûte de 60 mètres pour le grand temple et une de 15 mètres pour le petit à l’intérieur desquels ils sont reconstitués les temples d’origine. Enfin ces voûtes ont été recouvertes de gravats pour donner l’impression que le site est creusé.

Quand on arrive sur le site, il nous tourne le dos, il faut donc contourner les temples qui font face au lac Nasser actuellement pour découvrir leur façade. Celle du temple de Ramsès et composé de quatre colosses en position assise, coiffés de la double couronne, avec entre ses jambes ses enfants. La porte d’entrée est entourée par sa première épouse, Néfertari, et celle qui la remplacera après sa mort comme première épouse.

L’intérieur du temple est magnifique. Il est resté ensablé pendant des siècles, donc les fresques sont dans un état de conservation unique. Dans le temple de Ramsés, consacré aux quatre divinités les plus importantes du Nouvel Empire (Horus, Amon, Path et ????), les fresques sont toutes à la gloire du pharaon. La bataille de Kadesh figure en bonne place dans la salle hypostyle. Les chapelles attenantes au vestibule sont toutes richement décorées et mettent en avant Pharaon faisant des offrandes aux dieux.

Partout la couleur est là. La finesse des dessins et des sculptures contraste avec une certaine grossièreté des traits des temples de l’époque Ptolémaïque. Enfin, ici Ramsès est représenté comme Dieu vivant, égal des dieux créateurs.

Il ne s’est permis cette crise de mégalo que dans ce temple, situé en Nubie, loin de l’Egypte et du clergé de Karnak ou de Memphis qui n’aurait sûrement pas accepté ce genre de chose. La population égyptienne aurait aussi pu être choquée de voir leur Pharaon ainsi représenté.

En revanche les Nubiens, eux, étaient endoctrinés par ses représentations, et ainsi étaient moins enclin à faire la guerre contre l’occupant si celui-ci était un dieu.

Dans le sanctuaire, les quatre statues des quatre dieux sont assises l’une à côté de l’autre, à égalité. Une fois par an, le soleil levant venait toucher le fond du temple pour régénérer les statues. Dans les autres temples, on enlevait le toit de la salle du sanctuaire pour pratiquer ce rite de régénération. Ici le temple étant creusé c’était impossible, d’où l’alignement. En plus, le bras droit de chaque statue était en métal précieux pour que la chaleur du dieu soleil puisse être captée.

Un dieu en revanche reste dans l’ombre en permanence, c’est le dieu Ptah, le dieu caché comme l’appelé les anciens. Quand dans l’Antiquité, lors du règne de Ramsès, un colosse s’effondre lors d’un tremblement de terre, les anciens interprètent ce signe comme une manifestation de la colère de Ptah parce que sa statue reste dans l’ombre.

Le colosse effondré ne sera jamais reconstruit, seul des réparations superficielles sur les dégâts d’un autre colosse ont été opérés.

Le petit temple, consacré à l’épouse préférée, comporte sur sa façade 6 colosses, 4 de Ramsès et 2 de Néfertari. Dans le temple, les fresques de la salle hypostyle consacrent le rôle primordial de la première épouse. C’est la seule représentation, par exemple, de toute l’Égypte antique, où une reine accompagne son pharaon pendant qu’il terrasse ses ennemis.

Là encore, la finesse du trait est saisissante. Une représentation de la reine en Isis où celle-ci porte un voile transparent sur tout le corps est remarquable. Une autre exception de ce temple, tient en la fresque représentant Ramsès lors de son couronnement, il est couronné par deux dieux : Horus et Seth, son oncle maléfique. Il est rare, voire unique, qu’un Pharaon se place sous la protection d’un dieu si maléfique.

Enfin, la statue dans le sanctuaire devait être, dans l’Antiquité, recouverte de métal précieux, aujourd’hui il n’en reste rien…

Lors du sauvetage du site, les archéologues ont voulu conserver l’alignement par rapport au soleil. C’est pourquoi le site actuel est décalé de 200 mètres par rapport au site originel et non par manque de place.

Après la visite, je suis resté assis 30 minute face aux deux temples et j’ai rempli ma tête d’images. « Je suis à Abou Simbel ! ». Malheureusement, du fait de l'escorte officielle, il nous faut quitter le site tôt, à 10h, et je n’ai pas eu le temps de toute voir comme je l’aurais souhaité.



Petite remarque sur la connerie des gens, connerie qui peut me pousser au meurtre dans ce cas précis. Il est interdit de faire des photos dans les temples afin de préserver les fresques. Le tourisme de masse veut que des dizaines de groupes se retrouvent à se croiser dans des salles étroites. Il est donc normal d’être un maximun civilisé, ne pas se bousculer par exemple afin de ne pas être obligé de s’appuyer sur un mur, etc…

J’ai vu, de mes yeux vu, et je n’en reviens toujours pas, un connard (je n’ai pas d’autres mots), français de surcroît, en train de gratter avec son doigt une fresque vieille de 3200 ans. Peut-être qu’il voulait voir si c’était pas de la peinture fraîche, je ne sais pas, mais en tout cas il faut quand même être sacrément con et inculte, et au-dessous de tout, pour s’autoriser un tel geste.

Imaginez que ces monuments ont survécu à 3000 ans de guerre, d’abandon, de pillage et même sauvés des eaux d’un lac artificiel par une mission internationale hors de prix. Tout ça pour qu’un connard vienne gratter les murs avec ses doigts de gueux ?????

AAAAAAAAAAAHHHHHH JE VAIS LE TUER !!!!!!

Non, mais franchement, si tu t’en cognes de l’Egypte, de ces monuments et de son histoire, si tu veux juste bronzer au bord d’une piscine, tu vas en hôtel club à Djerba, mais tu viens pas à Abou Simbel, merde !!!!!!!



Fin du coup de gueule, mais fallait que ça sorte.

Lors dur retour, on passe par le haut barrage d’Assouan. La guide nous explique les bons côtés et les mauvais côtés de cette construction pour l’Egypte actuelle. D’ailleurs ça me permet de faire une petite parenthèse sur notre guide, Nadia, qui est extraordinaire. Elle s’attache, lors de chaque sortie, à nous parler autant de la ruine qu’on visite, que de l’Egypte contemporaine et de la façon dont vive ses compatriotes. Je trouve ça tout aussi intéressant que l’histoire, et ça nous permet, à nous, petits européens privilégiés, de nous rendre un peu compte de ce que c’est que de vivre dans le sud.

L’après midi sera consacrée à la sieste, en effet le voyage en bus n’était pas des plus confortable et je suis explosé de fatigue.

Le soir on décide de profiter de notre dernière nuit à Assouan pour aller faire un tour au souk avec une dizaine d’autres vacanciers. Le souk d’Assouan, c’est le souk des épices. Dès qu’on entre dans la rue piétonne, on est envahi par l’odeur enchanteresse du safran mélangé à l’anis et aux fleurs d’ibiscus, le tout se mélangeant à l’encens et la myrrhe, magique et dépaysant.

La balade dans le souk dure 3h, je rentre crevé mais content d’avoir vu, et surtout senti, tout ça.

Alors que je m’installe sur le pont pour rédiger le compte-rendu de cette journée, je retrouve une des filles avec qui j’ai visité le souk, elle est dans un autre groupe pour les visites donc on n’avait jamais discuté. Elle fait le voyage toute seule, et je pense qu’elle s’ennuie un peu. Moralité on a papoté 3h de tout et de rien et moi je n’ai pas fait mon compte-rendu du jour… Mais c’était bien agréable quand même. Je commence à me dire que je vais peut-être nouer des contacts avec des gens, et ça ne me déplait pas…

Point Achmed (du nom de mon soupirant dans l’équipe de maître d’hôtel), ce matin j’ai retrouvé sur mon lit les serviettes disposées en forme de cœur. Alors, tous les jours le garçon qui fait les lits et change les serviettes les dispose de façon à faire quelque chose de joli, on a eu le droit à un bateau, un crocodile ou encore une fleur. Mais voir, le lendemain de la déclaration d’Achmed, pas un mais deux cœurs sur mon lit, ça m’a fait bizarre.

Mon père lui a trouvé ça rigolo, je n’ai pas osé lui dire qu’il s’agissait d’une déclaration. Pensant d’ailleurs que c’était la fatigue qui me faisait imaginer des choses, je me suis couché. Je suis réveillé par le téléphone. Mon ami Achmed me demande si je dors, et si je veux le voir, je lui réponds que oui je dors et que j’aimerais continuer, il raccroche en me disant « bye my love ».

Ça semble mal engagé pour lui faire comprendre que, non, je ne suis pas du tout intéressé par lui… Encore deux jours coincé sur le bateau, ça promet !

Il faut tondre Benjamin de la nouvelle star !

7h et moi-même sommes atterrés par la coiffure, que dis-je, l'absence de coiffure du petit Benjamin, non mais c'est agressif de le voir toutes les semaines avec sa moumoute rousse à la télé.

Alors si toi aussi tu veux qu'il se tonde, si toi aussi tu jettes des bandes de cire chaudes (ou froides) sur ta télé pendant l'émission, rejoins-nous !

Une petite vidéo de 7h en train d'épiler son téléviseur :


mercredi 19 mai 2010

Egypte 4

Mardi 4 mai

Réveil à 6h, ouch, ça fait pas du bien ça quand on est en vacances, qu’à cela ne tienne, le programme de la journée est plus qu’alléchant !

On a passé la nuit à Assouan, dernière ville de l’Egypte proprement dite, ville du barrage, là où finit le Nil et où commence le Lac Nasser. On monte sur des barques légères à moteur pour faire le tour de la réserve naturelle jusqu’à la première cataracte (série de rapides qui rendent la navigation sur le fleuve très difficile, et même impossible pour les gros bateaux).

Le Nil compte 6 cataractes, mais une seule est en Egypte, les autres sont au Soudan.



A 7h du matin, il fait déjà chaud, et le soleil commence à griller mes chairs déjà bien fushia depuis dimanche. Après 20 minutes de navigation entre les îlots, on arrive à un embarcadère qui semble perdu au milieu du désert. La ville n’est pas loin, mais le dépaysement est tel que j’ai l’impression d’avoir faire un trecking de trois semaines au fin fond de l’Afrique.

C’est le moment « soit un touriste jusqu’au bout des ongles », je monte sur un dromadaire ! Ça peut paraître ridicule, mais j’avais très envie de le faire. Bon alors un européen sur un dromadaire, sachez-le, c’est pas étudié pour. On est ridicule, il n’y a pas d’autre mot. Il faut bien se tenir, le chamelier me dit de me pencher en avant, et en arrière le temps que ma monture se stabilise à ce qui me semble être 30 mètres du sol.

Mon chamelier est sympathique, jeune, il parle français et est craquant (ce qui ne gâche rien). Il me prend en photo, me demande où est ma femme, et si je trouve que le chameau est bien gentil. Une fois les banalités passées, on attaque le gros morceau, rester sur le dromadaire pendant qu’il avance. Ben là aussi, c’est pas inné !

Au final, je m’en suis plutôt très bien sorti (comprenez que je ne me suis pas vautré), la balade a duré moins de 30 minutes, ce qui peut paraître frustrant, mais en fait ça suffit, j’ai eu mal aux cuisses une bonne partie de la matinée. Et puis voir un petit bout de désert comme ça, ça vaut le détour. Je me suis rempli les yeux, je suis content.

Retour au bateau, et direction le village nubien plus en amont du fleuve. Je m’attendais à voir un village en carton-pâte, genre de reconstitution d’un mode de vie perdu. Et ben non, dans le village nubien, il y avait… les nubiens !

C’est magnifique, des petites maisons très colorées (bleu, blanc, vert, ocre…), et des gens très souriants et accueillant. On est invité à boire le thé à la menthe chez l’habitant, on goûte le pain du soleil (pain cuit toute une journée au soleil, mis au four juste trois minutes pour terminer la cuisson), la mélasse, le fromage et le nougat au sésame local. Tout n’est pas délicieux, mais une fois encore c’est dépaysant.

Les filles se font faire des tatouages en henné, avec mon père on file faire le tour du village. Des échoppes un peu partout avec des nubiens qui nous vantent leurs produits. Ici on vend du coton égyptien bien sûr, mais surtout des épices et des bijoux nubiens. Un commerçant m’a fait sentir ses épices, c’est une vraie invitation au voyage. Malheureusement je n’avais pas prévu de faire des achats et donc je n’avais rien sur moi, et je le regrette bien…

J’ai quand même pris un fou rire quand j’ai vu sur la devanture d’une échoppe « Carrefour » écrit en énorme. A ça il faut rajouter les slogans quand ils comprennent que nous sommes français « ici, c’est leader price » et le must du must « Mammouth écrase les prix ! ».

Ça faisait longtemps qu’on avait pas entendu parler du Mammouth hein ?

Deuxième fou rire quand un jeune me demande si je veux faire un tour sur son dromadaire, je lui dis que je viens juste d’en faire, et là, sans se démonter, il me répond « oui mais moi c’est un automatique ! ».

Bref, le nubien a de l’humour, et c’est pas pour me déplaire. Par contre ce qui commence à me chauffer c’est le soleil. Il est 10h du matin, et je crame littéralement. On remonte sur le bateau et on file vers le jardin botanique. Jardin qui n’a pour intérêt que d’être rempli d’arbres immenses venant du monde entier et procurant une ombre fraîche orgasmique !

A noter dans le jardin la présence de nombreux chats absolument pas farouche. Le chat typique d’Egypte, fin et gracieux, qui se frotte entre vos jambes au détour d’un arbuste aux fleurs démesurées et au parfum envoûtant.

Retour au gros bateau de croisière pour le déjeuner. Je dors une demi-heure. 13h30 on est dans le bus pour un programme exceptionnel. Premier arrêt à l’obélisque inachevé d’Assouan. Toute la pierre pour la construction des monuments en Égypte vient d’Assouan (et certaines de carrières situées encore plus au sud). Et dans une de ces carrières antique, un obélisque n’a jamais été détaché de la montagne.

Les anciens l’ont cassé pendant le travail et l’ont donc abandonné. Notre guide nous informe que tout ce qui est inachevé est une mine d’or pour les archéologues, vu qu’on peut apprendre comment ils faisaient. L’obélisque est dans une carrière écrasée de chaleur.

Je pense ne jamais avoir eu aussi chaud de ma vie. L’air que j’expire est plus frais que l’air ambiant, je le sens quand il passe mes lèvres, il les rafraîchit. La sensation est extrêmement bizarre, un peu comme dans un sauna dont on ne peut sortir au final ! J’ai la tête qui tourne, et je sens que je peux rapidement m’effondrer si je ne me mets pas à l’ombre.

Mais on a que 30 minutes pour visiter le site. Alors l’écoute attentivement les explications du guide quant à l’extraction de cet obélisque qui aurait fait plus de 40 mètres de haut et aurait donc été le plus grand jamais érigé. Son poids aurait atteint plus de 1200t. Colossal !

Je fais vite fait le tour du site en prenant tout un tas de photos en mode japonais (c’est à dir que je regarderai ce que je visite quand je verrai les photos) et je file à toute vitesse me mettre à l’ombre. Le problème c’est qu’à l’ombre, il y a les marchands.

Je me fais harceler 10 bonnes minutes alors que je tente de stopper l’ébullition dans mon cerveau, puis je craque, j’entre dans une échoppe. Là j’achète pour 15 euros de tissus (écharpe et chemise), juste pour que le mec arrête de me faire chier.

J’aurais acheté la boutique tellement j’étais décomposé de toute façon. Le massacre s’arrête quand mon père me récupère et me traîne de force dans le bus en me disant que je suis trop con de me faire avoir comme ça…

Je me dis que ça fera des heureux à Paris !

On enchaîne de suite sur la visite du temple de Philae. Construction de l’aire Ptolémaïque, commencé au IIIème siècle av JC et fini vers 50 av JC par le père de Cléopâtre, Ptolémée XII. Ce temple est un des rares à ne pas suivre le plan figé de tous les temples égyptiens qui veut que toutes les salles soient alignées selon l’axe central.



Cette exception tient du fait que le bâtisseur du dernier pylône a voulu conserver la porte datant de l’époque égyptienne qui n’était pas dans l’axe du temple.

Ce temple comporte une autre particularité, il a été sauvé des eaux. Noyé par la construction du premier barrage d’Assouan en 1902, il a été entièrement démonté et reconstruit sur une île toute proche de celle d’origine par une équipe d’archéologues italiens qui a profité du sauvetage des sites nubiens lors de la construction du second barrage. Les travaux commencés en 1972 s’achèvent en 1980 pour un coût total de 15 millions de dollars de l’époque. Mais sincèrement, qui osera dire que ça n’en valait pas le coup ?

L’île sur laquelle le temple est reconstruit a été entièrement arasée pour reproduire à la perfection l’île originelle. Ainsi les autres bâtiments (14 au total en comptant le temple principal), retrouve la configuration qu’ils ont toujours connue.

Le temple est dédié à la déesse Isis, et est un des plus importants de l’Antiquité de par sa taille bien sûr, mais aussi de par les terres immenses qui lui sont allouées et qui font la richesse de son clergé. Tant et si bien qu’il sera le dernier temple païen à fermer ses portes dans l’Empire romain devenu chrétien au IVème siècle. Alors que Théodose impose la fermeture des temples païens en 380 celui-là perdurera jusqu’en 541 ou 544 (je suis pas sûr de la date, je ne retrouve plus mes notes).

Du fait de l’engloutissement, les couleurs ont toutes disparu. De plus il a été transformé en église, donc plusieurs modifications on été apportées (des croix de malte sont gravées sur les piliers).

Des inscriptions sont visibles un peu partout et dans toutes les langues : grec, arabe, et même français avec une dédicace de l’armée de Napoléon qui a pourchassé les Mamelouks jusque dans cette région reculée.

A l’entrée du temple on note la présence d’un kiosque offert par l’empereur Trajan au IIème siècle, les chapiteaux de ses colonnes sont les plus beaux de toutes l’Egypte.

La visite s’achève et on part faire un arrêt dans une parfumerie. Alors ça peut paraître insignifiant, mais il ne faut pas oublier que la ville d’Assouan est réputée pour ses essences naturelles. Que ce soit pour se parfumer, parfumer la maison et le linge ou se soigner. Le vendeur nous explique les différences entre les 127 essences présentes. Il nous fait sentir les plus remarquables, et nous demande si ça ne nous fait penser à rien. Effectivement là on reconnaît Chanel n°5, ici Angel, là encore J’Adore de Dior.

En fait, les grands parfumeurs se servent d’essences connues ici depuis des lustres pour élaborer nos parfums occidentaux.

L’avantage d’une huile essentielle, c’est qu’elle est pure et peut s’accommoder de toutes sortes. Personnellement j’ai opté pour un assortiment de deux compositions qui servent à parfumer, une à soigner et la dernière pour la frime, il s’agit de l’huile de Lotus, le parfum des pharaons.

Ça sent divinement bon, j’en ai mis un peu le soir, et j’ai gardé un sentiment d’évasion toute la soirée.

Retour au bateau, dîné, et glandage sur le pont. La journée aurait pu s’arrêter là, mais c’est sans compté le pouvoir de la fleur de Lotus. Depuis que je suis là, le personnel est toujours au petit soin, et pas qu’avec moi, c’est tout le monde pareil.

Mais un des membres de l’équipe sort particulièrement du lot. Alors que tous les autres me saluent simplement quand je les croise, lui vient me saluer dès que je suis seul. Au début je n’ai pas fait attention, mais au bout de trois jours, j’ai commencé à me dire qu’il avait peut-être envie de causer.

Alors que je suis dans le jacuzzi, il vient derrière moi et me demande si on peut parler en anglais, alors qu’il commence à me dire que je suis très « modern » (comprenez tatoué et percé), quelqu’un s’installe dans le jacuzzi avec moi, il s’arrête net et me salue.

Tous les soirs avant de dormir, je me mets sur le pont pour écrire le compte-rendu de la journée, afin de ne rien oublier, alors que je suis en train d’essayer de me souvenir du poids de l’obélisque inachevé, il surgit de la nuit et reprend la discussion là où on l’a laissé 3h plus tôt comme si de rien n’était.

Je le trouve de plus en plus bizarre, mais bon il est gentil. Il me demande qui est le vieux monsieur toujours avec moi, je lui dis que c’est mon papa, puis il enchaîne sur si j’ai une femme ou une copine. Je fais mon plus beau sourire comprenant enfin ce qu’il me veut, et je le laisse méchamment patauger.

Je ne vais pas lui dire comme ça que je suis gay, je me délecte à le regarder tourner autour du pot. C’est méchant, parce qu’il est vraiment gêné, mais bon je suis en vacances, donc je ne fais rien…

Finalement il pose sa question, je lui dis la vérité. Et là il se lâche. Il m’explique que les filles ici c’est toutes des putes (je résume, mais en gros) qu’elles ne veulent que de l’argent. Les mecs locaux aussi, c’est facile de coucher, même dans le sud traditionaliste, avec de jeunes et jolis garçons, à condition d’être « généreux ». Mais lui il veut tomber amoureux, même si ça ne dure qu’une heure, alors il se tape des étrangers.

Bon c’était dit de façon beaucoup plus mignonne et poétique, mais je résume.

Il finit par me demander si j’ai déjà essayé les égyptiens, si j’aime les égyptiens, blablabla… Au final, il m’avoue que depuis l’instant où j’ai posé le pied sur le bateau, il brûle d’envie de venir me parler parce qu’il savait que j’aimais les garçons, mais que mon père est toujours collé à moi et que c’est très difficile de m’approcher.

Alors il m’a proposé de saouler mon père ou d’attendre qu’il dorme, ou qu’il aille se balader seul pour se câliner tranquillement. Parce que je suis « so cute ».

^^

C’est’y pas adorable ?

Bon, le hic c’est qu’il me plait pas, mais merde, je suis sur un bateau dans un pays qui n’est pas connu pour son hospitalité envers les gay, toute graisse dehors avec ma couleur fushia, et je chope quand même ?

Il est soit désespéré, soit les huiles essentiels ça marche vraiment !

Demain j’essaie celle qui rend les hommes amoureux, j’ai pas osé ce soir, mais je me dis que c’est peut-être pas utile au final…

mardi 18 mai 2010

Egypte 3

Lundi 3 mai

Réveil à 8h, mon père me souhaite mon anniversaire. Ce matin, j’ai 29 ans, et je suis sur un bateau qui remonte Le Nil. Et je suis bel et bien réveillé, enfin presque… J’accuse le coup de la veille, entre les émotions et le soleil, j’ai quand même un peu de mal ce matin.

Après un petit dèj rapide, on prend le bus pour le temple d’Horus. Dans la nuit notre bateau a accosté à Edfou. La ville est tout ce que l’on peut imaginer du tiers-monde. Sale, bruyante, surchauffée dès 9h du matin.

Entre le bateau et le bus, il y a 5 mètres, les vendeurs nous agressent pendant le trajet. C’est à la limite de l’oppression. « 1 euro madame, 1 euro ! ». Je les appelle les "uneuro"…

Notre guide nous prévient que pour entrer dans le temple on est obligé de traverser le souk à pied. Elle nous demande de ne pas nous arrêter et de ne pas ceder aux suppliques des vendeurs.

Dès la sortie du bus, Abdul me tombe dessus, il me demande mon prénom, et me dit que c’est chez lui que je dois faire mes courses, que je trouverai pas moins cher, on se sert la main, je lui dis que je dois aller visiter le temple et que je n’ai pas le temps, alors il me donne sa carte et me montre son échoppe. Alors que je m’éloigne, il me fait jurer de ne venir QUE chez lui après la visite, je promets et là il me sort la phrase qui fera ma journée « chez moi, c’est moins cher que chez Leclerc ! ».

De deux choses l’une, soit Leclerc est implanté en Égypte (ce dont je doute fortement), soit ils regardent TF1 ici aussi… Déjà que le pays va mal, c’est honteux de leur exporter TF1 !!!!

La visite commence. Le temple d’Horus a Edfou a été construit par les Grecs. Commencé sous Ptolémée II au IIIème siècle av JC, il est terminé en 50 av JC par Ptolémée XII (père de Cléopâtre). Ce temple est le plus remarquable Égypte car c’est le plus grand aussi bien conservé.



On peut craindre que la dynastie des Lagides n’ait voulu diluer la culture égyptienne dans la culture grecque, du fait de leur origine, mais en fait non, ce temple est un chef d’œuvre égyptien. Il est érigé à la gloire d’Horus, fils d’Amon et Isis, la « sainte trinité égyptienne » comme notre guide se plait à la nommer.

Tout est magnifique. Tout d’abord on accède au temple par une place entourée d’un mur d’enceinte reconstitué tel qu’il devait être à l’origine, en torchis et haut d’une dizaine de mètres. La place s’ouvre sur le pylône d’une trentaine de mètres de haut. Richement décoré, il en impose par sa perfection. L’entrée du temple est majestueuse, plus que celle de Karnak, qui est diminuée par l’inachèvement de son premier pylône.

Une fois passée les deux statue du Dieu Horus qui gardent l’entrée, on est dans la première salle hypostyle. Celle-ci est une place à ciel ouvert bordée de colonne de styles égyptiens et grecs mélangés (la colonne est égyptienne alors que le chapiteau est grec). Le moindre recoin de mur est décoré. Les hiéroglyphes et les représentations royales et divines s’imbriquent parfaitement.

On passe ensuite dans une seconde salle hypostyle couverte cette fois. Les couleurs sont encore présentes, mais le plafond est noirci du fait que des personnes ont vécu dans ce temple après son abandon au début de l’ère chrétienne jusqu’à sa redécouverte au XIXème siècle par un français (Auguste Mariette).

Ensuite on atteint le vestibule et enfin le sanctuaire. Là est reproduit une barque rituelle telle qu’elle devait être à l’époque où on sortait le dieu une fois l’an pour qu’il aille retrouver sa promise (Hathor) et qu’ils puissent enfanter…

Sur les cotés sont disposés des chapelles rituelles. Elles représentent les annexes du temple (bibliothèque, laboratoire…) et nous aide à comprendre comment fonctionnait un temple antique vu que les annexes (en torchis) ont disparues depuis longtemps.

À ce propos, il est important de préciser que la pierre est réservée à la maison de dieu, toutes les autres constructions de l’Egypte antique sont en torchis parce qu’elles n’avaient pas vocation à perdurer. Seul ce qui était fait pour les Dieux et les morts devaient être à l’épreuve du temps.

Ces chapelles sont remarquablement bien conservées, les couleurs sont encore là par endroits. Une est particulièrement importante, celle où la déesse Nout (la déesse du ciel) est représentée sur un plafond englobant toute la terre. C’est magnifique…

Un déambulatoire entoure le sanctuaire, sur ses murs sont représentés la plus vieille pièce de théâtre du monde (elle remonterait au Moyen Empire, 19ème siècle avant JC, et raconte l’histoire du Dieu Horus aidé de Pharaon qui combat un hippopotame représentant l’oncle d’Horus, le maléfique Seth).

Voilà pour la partie historique de la journée, passons à la suite de la vie en communauté sur un bateau.

On est un petit groupe restreint, donc on finit par se parler. Normal c’est le deuxième jour qu’on ne fait que se croiser, donc ça force à créer des liens. Il n’y a pas beaucoup de jeunes, mais vraiment pas, c’est surtout du retraité.

Donc l’après-midi, je passe mon temps à mater de la viande flétrie, couleur vanille-fraise, au bord de la piscine.

Miam miam

Ce lundi, il a fait particulièrement chaud d’ailleurs. On est entre Edfou et Assouan, donc on commence à s’enfoncer dans le sud de l’Egypte, et le soleil se charge de nous rappeler qu’on est plus habitué à la lumière des néons du métro qu’à celle du soleil du désert…

Perso, je suis d’une belle couleur fushia dans le cou, sur les bras, le nez et un peu les jambes. Le truc sympa c’est que je vais garder la marque du tee-shirt tout l’été maintenant ! Youpi, déjà qu’avec les 6 kilos en trop j’allais ramer sec pour choper sur la plage, là c’est même plus la peine… Sauf sur je croise un orque, il pensera peut-être que je suis sa femelle bicolore, sinon…

Tout ça pour dire qu’il n’y a pas grand-chose à faire quand on est coincé sur le bateau qui navigue toute l’après midi. Si ce n’est se recouvrir de crème solaire et s’hydrater à grand renfort de bière égyptienne.

Le soir, pendant le repas, les langues se délient un peu plus avec nos voisins de table. L’ambiance se décontracte vraiment, ma voisine ose même un tutoiement à mon égard ! Bref, c’est la fête.

Tout à coup, les lumières s’éteignent, et tout le personnel du bateau sort en même temps des cuisines avec un gâteau à la main et une bougie dessus. Tout le monde chuchote « ah, c’est l’anniversaire de qui ? », même moi je me prends au jeu de chercher l’abruti qui va se prendre la honte devant 100 personnes qu’il ne connaît pas à écouter se faire chanter « joyeux anniversaire machin » parce que personne ne connaît son prénom.

Le gâteau remonte les tables jusqu’à la mienne, et le maître d’hôtel me le présente avec son plus beau sourire. Ah ben vi, c’est mon anniversaire. Je check le gâteau pour être sûr, il y a bien mon prénom dessus, bon, ben pas de doute, c’est pour ma pomme.

Alors que tout le personnel se met à chanter en jouant du tambourin et en encourageant les autres à chanter aussi, je jette le regard le plus noir que j’ai en stock à mon père qui me lance, mort de rire « ah mais j’y suis pour rien, je te rappelle qu’ils ont ton passeport, et arrête de faire la gueule, t’es filmé ! ».

En effet, j’ai le Spielberg du bateau qui me film sous tous les angles pour mettre dans le DVD souvenir (à 20 euros les deux exemplaires). Et voilà donc que je souffle, que je souris, que je remercie, que je fais l’ému, toussa toussa, et juste quand je me dis que je vais pouvoir m’enfuir, un serveur découpe le gâteau et me dit de faire passer à toute la salle.

Oui, TOUTE la salle.

Je me suis donc baladé de table en table avec des assiettes, en disant « bonsoir, c’est mon anniversaire, vous voulez un peu de gâteau ? »

AAAAAAAHHHHHHH MAIS POURQUOI MOI ????

Bon, en plus il était pas bon ce truc, enfin pas pas bon, mais c’était de la crème à la crème avec un glaçage à la crème, un poil lourd quoi…

Mais ça reste une de mes plus belles journées d’anniversaire. Et pour rien au monde je ne l’échangerai contre quoique ce soit…

lundi 17 mai 2010

Je suis trop vieux pour ces conneries

Juste un petit message pour vous dire que vendredi soir j'ai fêté mes 29 ans avec le vodka club. Un vodka club élargi, avec des collègues et une copine que j'ai ramené d'Égypte.

C'était géant, comme à chaque fois, grâce à 7h qui nous a prêté son chez-elle, ben vi pour cause de voisin-psychopathe-peut-être-toujours-en-vie je ne peux pas faire de soirée chez moi.

Au final, on a bu comme des trous, mais quand je dis comme des trous, c'est encore léger, il y avait une bouteille d'alcool fort par personne, il ne reste plus rien, normal !

J'ai eu de jolis cadeaux, dans le désordre : des bijoux, des livres, de la vaisselle, des gadgets inutiles mais indispensables (comme un marteau de designer, si si si, ça existe et c'est moi qui l'ai!).

Je réitère ici mes remerciements pour vous tous bande de petits coquinous qui êtes venus me souhaiter une bonne dernière année sur terre. Un bisou aussi à ceux qui n'ont pas pu venir (et heureusement, parce que sinon, il fallait péter les murs), on se fera quelque chose ensemble dans pas longtemps.

Me voilà donc dans ma trentième année, je ne pensais pas vivre aussi vieux, mais une chose est sûre, c'est la dernière fois que je fête mon anniversaire.

Soit je meurs avant le prochain, soit je reste bloqué à 29 !

Voilà, Gauthier il n'aura pas 30 ans, qu'on se le dise !!!!!!!



Ps: pour la blague, je retourne au collège, je suis contractualisé, il semblerait qu'ils ne puissent pas se passer de moi, pauvres gamins, pauvres parents, pauvres collègues : me revoilà !!!!!!

Pps: il y a 11 épisodes sur mon voyage en Égypte en tout, donc la suite demain, n'ayez pas peur !

Egypte 2

Dimanche 2 mai

Debout à 8h, mon père me dit « je vais descendre déjeuner, prends ta douche et rejoins-moi ! ». J’ai pris mon air le plus diplomate pour lui expliquer qu’étant avec moi, j’apprécierais qu’il soit lavé de frais pour aller prendre son déjeuner avec tout le monde… Chose qu’il a accepté de faire (premier drame, évité).

À 10h, on prend le bus pour aller visiter Karnak. Karnak c’est le plus grand ensemble consacré aux dieux jamais construit par l’homme. C’est 300 000 m2 de temples. Karnak c’est inracontable, ça se vit !



À l’arrivée on est accueilli par une immense place qui laisse toute leur place aux deux pylônes construits sous la 30ème dynastie au IVème siècle avant JC. Ils feraient 40 mètres de haut s’ils étaient finis. La première salle, inachevée elle aussi, rassemble des constructions allant du 13ème siècle avant JC (Ramsès II) au IVème siècle. Tous les grands pharaons de ce millénaire ont laissé leur empreinte. Là une colonne, là une allée de sphinx, là un reposoir pour les barques sacrées, là une statue, etc…

Sur la droite de cette salle, s’ouvre un petit temple de conception très classique. Construit au 12ème siècle par Ramsès III, il honore la trinité de Thèbes (nom antique de la ville de Louxor), le père, la mère et le fils.

Le second pylône, construit par Ramsès II s’ouvre sur l’hypostyle, salle à colonne d’une dimension pharaonique (c’est le cas de le dire) vu qu’on peut y faire tenir Notre Dame de Paris sans problème. Les colonnes centrales, les plus hautes, atteignent 30 mètres de haut et sur leurs chapiteaux on peut faire tenir 50 personnes sans se serrer.

Les dimensions donnent le vertige, la perspective encore plus, enfin on est saisi par les détails. Les hiéroglyphes donnent l’impression d’avoir été gravés hier, certains ont encore leurs couleurs vives.

Au fur et à mesure qu’on s’enfonce dans le temple, on remonte le temps. Ramsès II, Séthi Ier, Thoutmosis III, Hatchepsout… Tous ont voulu laisser leur marque sur le plus grand et le plus important temple de l’Egypte du Nouvel Empire.

Après avoir contourner le centre du sanctuaire et vu ce qu’on nomme « le jardin botanique de Karnak » (à cause des splendides représentations de végétaux et d’animaux des quatre coins de l’empire de Thoutmosis Ier), on tombe sur une chapelle construite par Hatchepsout où elle a voulu être représenté en Pharaon (c’est-à-dire avec les attributs royaux bien sûr, mais aussi, d’une façon masculine).

Cette salle couverte est de dimension modeste, mais elle frappe par ses couleurs et surtout par la façon employée pour faire « disparaître » Hatchepsout. Toutes ces représentations sont martelées de façon très méticuleuse. Voir une femme pharaon qui ose se comporter, s’habiller et régner comme un homme était trop pour les anciens égyptiens.

Il est bon de noter qu’Hatchepsout, qui règne au 15ème siècle avant JC, n’a pas été assassinée ou emprisonnée, elle a été traitée de la sorte une fois morte.

Enfin, la visite se termine par le lac sacré, il représente l’océan primordial, Noun pour les égyptiens, duquel le monde a émergé. Se laver dans le lac sacré purifie l’âme, mais il servait aussi à élever les oies sacrées du temple.

Voilà pour la partie histoire. En sortant du temple, j’ai pu me frotter aux locaux, alors que je regardais un présentoir avec des bibelots, un vendeur m’accoste, je lui dit que je ne suis aps intéressé et m’apprête à partir quand il me demande du feu, je lui tend mon briquet, il décide qu’il est mieux que le sien, me donne le sien et garde le mien. J’ai eu beau tout essaye,r il n’a rien voulu entendre, je suis donc parti en me disant qu’il valait mieux que ça soit un briquet lucky strike que j’avais eu en cadeau que mon appareil photo…

De retour sur le bateau, on passe l’après midi à cramer au soleil, en faisant trempette dans la piscine de temps en temps. J’ai un coup de soleil du tonnerre, je pense à investir dans la société qui produit Biafine, ça sera plus économique…

Le soir, juste avant de dîner, on arrive au niveau de l’écluse d’Esna. Sous les yeux médusés de tous les passagers présents sur la terrasse, une myriade de petit bateau à rame où on prit place deux locaux, accostent notre bateau.

Ils restent sagement dans leurs embarcations (sûrement parce que personne n’ouvre les porte du bateau), et ils nous jettent des gellabah et autres services de tables par dessus les barrières. Alors pour info le bateau sur lequel je suis fait 5 niveaux, donc facilement 15 mètres de haut. Et ben les mecs ils envoient leurs paquets à cette hauteur comme toi tu irais jeter un trognon de pomme à la poubelle.

Je ne comprends pas trop comment on peut faire pour les payer. En fait, tu prends le colis qui t’intéresse et tu mets de l’argent dans un autre colis et tu renvoies ce dernier par-dessus bord au vendeur.

Simple, mais il fallait y penser.

Voilà comment je me suis retrouvé à assister à des négociations où le vendeur et l’acheteur sont séparés de 15 mètres verticalement. Hallucinant, et dépaysant !!!!!!

vendredi 14 mai 2010

Egypte 1

Voilà donc le résumé de mon voyage en Égypte, attention ça fait 25 pages, donc je pense que je vais le publier sous forme de feuilleton. Par avance je vous demande pardon pour les fautes et les erreurs, je n’ai pas trop le temps, donc je vous livre ça brut !

Bonne lecture !

Samedi 1er mai

Je n’avais jamais pris un vol international, j’ai donc découvert avec émotion les joies des formalités à CDG. À ma grande surprise tout se passe plutôt bien et surtout vite. Si ce n’est les 2h pour l’enregistrement. Oui bon, c’est au terminal 3, charter oblige, donc il y a peu de personnel.

Une fois la douane passée, je tombe en émoi devant un duty free. Que dis-je ? Je découvre le duty free. Oui je n’avais jamais pratiqué non plus, après vérification, c’est officiel, comme je quitte l’UE, j’ai le droit de payer mes cigarettes sans taxes.
HOURRA !

Une cartouche plus tard, j’attends mon avion.

Je vole sur XL Airways, une sombre compagnie que je connais par la sale môme, j’ai pas trop peur, jusqu’à ce que je vois l’avion, un A320 daté au carbone 14. Mon père m’explique que la plupart des compagnies charter rachètent les avions des autres compagnies, donc ils sont plus vieux.

:peur :
Le vol se passe bien, sauf qu’il dure 4h30. Moi je n’ai jamais pris l’avion plus d’1h (Paris-Toulouse), donc au bout d’un moment j’ai envie de tuer des gens juste pour le plaisir (et oublier mon envie de fumer), mais bon je survis…
On atterri (que dis-je ? on tombe) à Louxor à minuit 20 heure locale. Il faut savoirr qu’à ce moment-là, je suis debout depuis 7h du mat’ et que je me suis déjà tapé 5h de voiture et 1h de reureu pour venir du Cantal avec mon papa.
Bref, je suis une épave.

Le bus qui nous sort de la piste est une épave aussi, ça tombe bien, on est raccord. 1h plus tard, on a passé la douane et récupéré les valises. On saute dans le bus affrété et direction le bateau.
Là notre gentil accompagnateur se présente, Fouad de son prénom, sera notre meilleur ami pendant 12 jours (c’est lui qui le dit, mais j’ai tendance à le croire). Il commence par une phrase qui me fait du bien (je rappelle que je suis crevé, et un peu stressé de faire un tel voyage pour la première fois), cette phrase magique est donc : « vous êtes en vacances, on est là pour s’occuper de tout, vous n’avez qu’à vous occuper de vous faire des souvenirs ! »

Y a pas à dire, comme entrée en matière, c’est le pied !

Je descends mon niveau de stress à quasi-nul grâce à lui ! On traverse Louxor en bus, et on s’arrête devant le temple de Louxor (celui à qui on a piqué un obélisque pour en faire un rond point à Paris !), je suis en extase.


Non, l’extase ce n’est rien comparé à ce qu’il se passe dans ma tête à ce moment-là. J’ai envie de pleurer, de rire, d’hurler, tout ça en même temps. Putain, je suis devant le temple de Louxor quoi !

Je pensais plus aller en Egypte depuis très longtemps, et là, j’y suis.

C’est surtout que je ne réalise vraiment qu’en le voyant. Jusque-là ça restait vague, lointain, pas réel… Toutes mes craintes quant à ma capacité à passer du temps avec mon père sans que ça se passe mal ce sont envolées en une microseconde devant ces pierres majestueuses sorties de la nuit comme pour me dire « et bé connasse, tu en as mis du temps pour venir ! »

Le bateau est garé juste en face, on jette nos valises, et je monte au dernier niveau, celui de la terrasse avec piscine. J’allume une clope, je décapsule un coca, je m’assieds face au temple, et je contemple…

Je suis resté une heure là, à rien faire, à rien dire, seul, face à mon rêve devenu réalité.

La nuit fut agitée, je me suis retourné mille fois en me disant « tu y es, tu y es, tu y es ! ». Et j’ai paniqué comme un malade à l’idée que j’allais pas en profiter comme il se doit. Moralité j’ai très mal dormi, et c’est exactement ce que je voulais pas pour être en forme le lendemain.

mercredi 12 mai 2010

:'(

Suis rentré aujourd'hui, je vous poste le résumé de mes vacances bientôt, le souci c'est que j'en suis à 17 pages et que j'ai pas fini. J'ai aussi plus de 2000 photos à trier...

Bref, tout ça bientôt.