vendredi 28 avril 2006

Stade de France

Que se passe t il au Stade de France quand il n’y a pas de match ou autres événements ? Les employés entretiennent la pelouse, les gradins. Les services du Consortium Stade de France travaillent dans leurs bureaux (très chouettes les bureaux au passage !). Et le plus produit : les touristes ! Oui mesdames z’et autres, il y a des touriste même au Stade de France ! Je sais ça fait peur.

Alors sachez que vous pouvez contre la modique somme de 8€, entrer sur le stade, et vous prosterner devant la pelouse mythique ou la France remporta jadis la coupe du monde. Oui j’ai bien dit prosterner ! Parce qu’en fait on n’a pas le droit de marcher sur la pelouse (c’est un peu écrit partout, genre à partir du parking il y a des panneaux « Pelouse interdite », au cas où tu comprennes pas et qu’il faille te dire les choses 400 fois, là pas d’excuse !). Donc les groupes de touristes (environ 20 personnes plus le guide) arrivent tous par la même porte, ils se placent en rang d’oignon le long de la pelouse « interdite », et là tout le monde à genoux et on pose ses mains sur le célèbre parterre d’importation espagnole.

Le premier groupe, ça fait doucement sourire, à partir du dizième on se foutait ouvertement de leur gueule, genre « allez les gars, c’est l’heure de la prière !!! » (oui je sais on est con !). Bref nous voilà bien amusé par tout ça. Quand tout à coup nous apercevons un groupe de costard cravate qui se regroupe sur le gradin. À ce moment précis, les écrans géants annoncent « Bienvenue Vinci ». Mais serait-ce donc la société Vinci ? En fait les salles de réunions du stade sont louées toute l’année pour des séminaires et autres (ils doivent se faire un fric quand même ! Société mercantile de merde !). Et donc on les observe, franchement un costume cravate ça se prosterne pas sur la pelouse pour piquer un brin d’herbe ! ET BEN SI !

Bref le foot rend con, et je crois que cet endroit est tellement chargé de mauvaises vibrations non-intellectuelles que tout le monde se transforme instantanément en « fan de zizou-jogging-bière-pizza-abonné canal plus ».

Non je n’ai pas été sur la pelouse… j’ai juste pris des photos ! (le premier qui ri, je l’étrangle !)



jeudi 27 avril 2006

Je vais mourir

Bon je suis en vacances, mais maintenant il faut quand même des sous pour payer mon loyer ! deux possibilités : vendre mon corps, ou vendre mes compétences manuelles et/ou intellectuelles. J’ai choisi la deuxième option. Oui j’aime les défis, alors comme vendre mon corps ça serait trop facile, je prends l’autre ! Quoi ? Ben oui suis beau comme un dieu, j’arrête pas de vous le dire, il faut suivre bordel !

Donc me voilà joyeusement inscrit dans une agence d’intérim pour étudiants. Au départ je me suis inscrit là parce que je voulais faire du télémarketing, c’est comme ça que je finance mes études, donc je suis déjà formé, je sais tout vendre avec un téléphone, je sais tout faire avec un téléphone en fait (comprenez ce que vous voulez !). Ce matin, mon téléphone sonne (j’ai pas trop dit le mot « téléphone » dans ces deux lignes ? Bof on s’en fou… Je fais pas du Sartre moi !) :

- Bonjour Gauthier, je t’appelle pour te proposer de travailler vendredi et samedi, tu es libre ?
- Oui, bien sûr, c’est pour quelle société ?
- Le Stade de France !
- … Ils ont besoin de téléacteurs ? … Je m’y attendais pas…
- Non, pas du tout, il s’agit d’installer des produits publicitaires dans le stade avant la rencontre de samedi soir, et de distribuer le journal du Stade de France pendant que les gens arrivent. Ça te va ?
- Oui, j’y suis jamais allé en plus, ça fait l’occasion !


Me voilà donc embaucher pour passer deux jours dans le Stade de France, lieu de pèlerinage au combien mythique pour tous les mono-neuronnaux de France et de Navarre (comprenez : les gens qui aiment le foot !). Oui moi j’aime pas le foot, j’ai vu deux match en entier dans ma vie, et encore on m’a obligé ! À savoir la finale de la coupe du monde en 1998, et la finale de l’euro 2000. Mais bon il n’y a pas que le foot au Stade de France ! Je nourri donc l’espoir qu’il s’agisse de rugby ou de n’importe quoi d’autre !

Je me présente à l’agence quelques heures plus tard, pour remplir mon contrat et récupérer les consignes. La chef nous explique comment ça va se passer. Elle insiste lourdement sur tout le dispositif de sécurité qui sera mis en place. Elle précise qu’on ne risque à priori pas grand-chose, sachant qu’il y aura, et je cite, « des milliards de flics postés à des centaines de km à la ronde ». Mais… euh… pourquoi ? Alors je me lance :

- Euh, mais c’est à cause des attentats de cette semaine qu’il y aura autant de flics ?
- … (énorme blanc dans la salle, je remarque même deux trois sourires moqueurs !)
- Non parce que tu insistes beaucoup là dessus, mais moi comme j’y suis jamais allé je ne sais pas quels sont les mesures de sécurité habituelles !
- Gauthier tu sais ce qu’il se passe au Stade de France ce week-end ?
- Non…
- C’est la finale de la coupe de France de foot, entre PSG et OM !
- …

Je me suis senti extrêmement seul pour le coup ! Donc je viens de signer un contrat qui m’oblige à être au milieu d’hordes de hooligans prêtent à se foutre sur la gueule à chaque instant !!!!! MAMAN JE VAIS MOURIR !

À 8,03 € brut de l’heure, je trouve ça complètement sous-payé pour le coup ! Ça m’apprendra à accepter un boulot juste pour m’occuper… Dieu merci nous ne sommes pas autorisé à assister au match, ça m’aurait vraiment fait chier de devoir assister à ça ! Enfin voilà tout ça pour dire que je suis officiellement accrédité pour passer le week-end dans les coulisses d’un grand événement sportif, et que je serais prêt à tuer pour ne pas y être… Chienne de vie !

Gauthier dépité.

mardi 25 avril 2006

Ça y est !

Je viens de passer mon dernier examen. À moins d’une obligation de rattrapage, c’était mon dernier examen de toute ma vie d’étudiant. Une page se tourne. Un bilan s’impose ! Alors, je vais avoir 25 ans dans quelques jours, ça fait 8 ans que j’ai mon bac, donc 8 années de débauche, d’insouciance, de sexe, de drogue et d’alcool viennent de trouver leur terme. Que ça me paraît déprimant de voir les choses de cette façon, pas vous ? En 8 ans que c’est il passé ?

J’ai passé des diplômes. J’ai redoublé, je me suis réorienté, je me suis pris quelques mois (années ?) sabbatiques. Et surtout, j’ai appris énormément de choses :

- Que la politique est un art et non une science.
- Qu’il ne faut pas prendre de la cocaïne passé 6h du matin.
- Que la religion est la source de tous les maux de l’humanité.
- Que je pouvais rester saoul pendant 1 mois entier.
- Que l’Asie est le siège d’un renouveau libéral et démocratique.
- Que les hétéros mâles sont passifs.
- Que les Etats-Unis ne sont pas peuplés que d’incultes capables (et heureux) de voter Bush ou Schwarzenegger.
- Que l’abus de poppers me rend tout bleu.
- Que la science ne permet pas de sauver l’humanité.
- Que je ne suis pas fait pour être acteur porno.
- Que la philosophie ne permet pas de sauver l’humanité.
- Que je ne suis pas capable de conduire en buvant et en me droguant, il faut le faire au feu rouge.
- Que le totalitarisme est inhérent à la nature humaine, tout comme la torture et le mépris de la vie.
- Que je finirai pédophile à force d’enculer que des mineurs.
- Que la connerie est la seule valeur humaine universelle.
- Que je suis profondément alcoolique.


Bon, le bilan c’est fait ! Alors que va-t-il se passer maintenant ? Vais-je passer ma vie à suivre tous ces enseignements ? Vais-je devenir adulte ? Vais-je arrêter les expériences inédites, ou même arrêter de reproduire toutes celles déjà menée ? (Oui il faut vérifier plusieurs fois avant d’être sûr que, par exemple, les hétéros mâles sont forcément passifs !). Bref est-ce que je vais enfin me ranger ?

Alors je vais te répondre lecteur : oui je vais me ranger. Et je peux même te dire quand cela se produira : le lendemain de ma mort ! Oui parce que le jour même, ça sera encore grandement n’importe quoi !!! Mais vous vous attendiez à quoi ? Que j’entre dans les ordres ? Mais ça va pas non… Je suis l’incarnation de la débauche, je suis le mal absolu, la tentation suprême, et tant que l’on me prêtera vie et que j’en aurai la force, je m’évertuerai à foutre le bordel et à en profiter à fond !

Qu’on se le dise, le Gauthier post-examens est lâché, ça va dégoiser dans les chaumières. Je vais te retourner Paris, l’Ile de France, la France, le Monde !!!!! ET JE VAIS PAS ME GÊNER !

Gauthier Terminator.

Ps : Je ne peux ni boire, ni baiser pendant encore 13 jours, mais après ça je mets mon plan à exécution ! ET IL N’EN SERA QUE PLUS DIABOLIQUE !!!!!!!!

samedi 22 avril 2006

Sitcom Gauthier, épisode 4728

Vous le savez tous, je suis beau, intelligent, et tellement désirable que tous les hommes me courent après. C’est plus une malédiction qu’autre chose par moments. Quoique je m’en accommode très bien la plupart du temps. Oui ça me permet d’avoir une vie sexuelle complètement débridée. Alors bon, en ces moments de vaches maigres, je repense à tous ceux que j’aurais pu avoir et à qui j’ai dit non. Souvent c’était plutôt une bonne idée, d’autres fois ça me retourne l’estomac, genre : à m’en mordre sauvagement les doigts (et le reste).

Je vais vous raconter une énième anecdote sur ma vie si riche en rebondissement. Dernièrement j’ai fait la connaissance de Larouquine, fille délicieuse s’il en est. Elle est jeune (salope, moi suis vieille à côté !), gentille, cultivée, douce, complètement barrée, alcoolique, et moi je suis fan ! Lors de notre première rencontre, elle me fait une impression du feu de Dieu, elle me parle de tous ces pédés qu’elle côtoie (son frère en étant un, forcement, ça aide), de ces soirées VIP où elle traîne, bref je décide d’en faire ma nouvelle meilleure amie (Moumour pleure pas, tu reste la number 1 !). Et on en vient à causer cul (forcément). Et elle me parle de son mec.

Donc son homme, pour situer, est acteur porno gay, si si si si vous avez bien lu « acteur porno gay ». Sur le coup ça fait un choc, je sais. Alors moi pas peur, je demande des infos complémentaires. En fait il tourne de temps en temps pour une boîte de prod dont je tairais le nom. Il est bisexuel à la base. Moi je lui demande « mais comment peux-tu accepter que ton mec te trompe comme ça, et en plus des pervers se masturbent devant ses prouesses ! ». Le pire c’est que je fais partie des pervers sans le savoir, bref on s’en fou ! Donc elle m’explique que c’est avec des mecs, qu’en plus il est payé pour ça, et ça ne la dérange absolument pas. On entre dans les détails et elle m’explique qu’elle ne voit pas non plus pourquoi elle interdirait à son mec de coucher avec d’autres mecs, du moment qu’elle est au courant. Elle, de son côté, pourrait se permettre quelques infidélités. Bref je suis sur le cul, un tel couple je pensais que ça n’existait qu’à la télévision moi !

Quelque temps après, je rencontre son copain. PUTAIN MAIS IL EST BEAU !!!!!!!! Oui bon forcément qu’il est beau, mais il a quelque chose de … sexuel… et d’indescriptible, ça me mets en feu ! Et je crois que ça se voit que je suis en train de baver, donc les blagues vont bon train sur mes envies de lui profaner la tombe ! Pour rajouter à son dossier, il est gentil, agréable, et on peut parler de tout et de rien, bref il y a de quoi tomber sous le charme de suite ! Après ce premier contact, ma copine rouquine me dit quelque chose comme ça :

- Mais Gauthier tu en penses quoi de mon homme ?
- Ben il est très beau, tu en as de la chance !
- Tu sais on parlait des gens qui dégage sexuellement, tu sais les hormones, les gens qui sentent le cul, ils se reconnaissent entre eux, t’es pas d’accord ?
- Si, moi je repère les chauds comme ça, j’ai un radar, et j’en attire pas mal !
- Oui on est d’accord tu sens le cul Gauthier, comme mon mec et moi…
- Oui c’est plus flagrant pour ton mec de mon point de vue, vu que je suis gay !
- Tu as envie de coucher avec ?
- …
- Non parce que lui, oui, donc si vous voulez moi ça me dérange pas, et je dois avouer que l’idée m’excite d’ailleurs !
- …


Alors là, le Gauthier il ne sait plus quoi dire ! Et une fois que je retrouve mes esprits, je réalise donc qu’une bombe sexuelle, acteur porno, petit ami d’une amie, veut coucher avec moi, et tout le monde trouve ça tout à fait normal !

La semaine qui suit on en reparle, et Larouquine milite pour que je fasse une partie de jambes en l’air avec son homme ! Mais moi je peux pas. Je peux pas vous expliquer pourquoi, mais ça me bloque complètement. Si je ne connaissais pas Larouquine, peut-être que j’y arriverais. Et encore il faut que je me décomplexe, parce que coucher avec un mec qui a fait de la fellation et de la sodomie son métier, ça me complexe grave. Je ne suis pas Rocco Siffredi bordel ! Et quand bien même je suis un Dieu du sexe, j’ai peur de ne pas pouvoir rivaliser. Et puis s’il simule ? Comment le saurais-je ??? ARGH monde cruel !

Donc voilà où j’en suis : coincé par ma conscience et mes complexes, je pensais pas que ça pourrait m’arriver un jour, vraiment là je suis emmerdé. Je préfère quand je suis une enflure de première, je fais n’importe quoi sans me poser de questions, et tout le monde y trouve son compte (surtout moi).

Mais bon le problème ne se pose plus, je suis sexuellement non-opérationel pour quelques semaines. C’est juste que ça me perturbe « et si je l’avais fait avant ? », chienne de vie !

jeudi 20 avril 2006

AAAAAAAAAAAHHHHHHHHH Putain !

Bon là c’est la catastrophe intégrale. Demain dans vos journaux, vous pourrez lire « Un jeune étudiant pète les plombs et massacre une centaine de personnes à Paris ». Petit résumé de la situation : ce matin, je me lève aux aurores pour aller passer un entretien d’embauche pour lequel je suis moyen moins motivé. Mais avant ça il y a eu ma nuit, fantastique nuit !

Minuit : Lucie m’appelle :

- Allo moumour ? Je suis saoule ! Tu m’aimes ?
- Oui je t’aime, mais demain je me lève tôt, tu m’appelles pas passé 1h du matin, ok ?
- Oui promis moumour, à tout à l’heure !


À 1h du matin, elle s’exécute, pour m’informer qu’elle est encore plus saoule. Pute de copine, moi j’ai pas le droit de boire, grrrr. Je me couche après ça, et je m’endors comme un bien heureux ! 2h37, téléphone sonne :

- Moumour ? Il faut que tu m’aides !
- Je dors, et je suis à 700km de toi, tu peux pas te demmerder ?
- Non, parle à mon collègue et convainc le de me ramener chez moi !
- Monsieur, ayez l’obligeance de la ramener chez elle, elle va pas vous lâcher de toute façon, c’est ça ou elle dort avec vous ! (oui je connais la bête, elle est chiante quand elle boit !)
- Ok, je m’occupe d’elle !


Je me rendors pas, forcément j’ai loupé mon train de sommeil, donc à 3h je rappelle la dite saoularde pour vérifier si elle dort bien. Portable éteint, je suppute qu’elle dormasse. Moi je m’effondre. 3h17 :

- Bouhouhouhouhouhou…
- Moumour, ça va pas ? Pourquoi tu pleures ? Quelqu’un t’as fait du mal ? Dis-moi, parle-moi ! (le mec pas du tout affolé, j’imagine le pire : un viol, un meurtre, un lynchage, un braquage à la lime à ongle, bref tout !)
- (À dire en pleurant et en sanglotant) Je vais partir en Guadeloupe, bouhouhouhou, tu vas me manquer, bouhouhou, je t’aime, bouhouhouhou…
- (Ouf !) Oui mais ma moumour, on en a déjà parlé de ça, tu vas partir travailler là-bas, mais on va s’appeler, on se verra par web cam et deux fois par ans on se verra, une fois là-bas, une fois ici ! Allez tu vois tout en noir à cause de l’alcool, c’est pas grave !
- Bouhouhou, je t’aime, j’aimerais que tu me serres dans tes bras, bouhouhouhou, et puis de toute façon tu sais pas économiser, tu viendras jamais me voir, bouhouhou (lucide la fille quand elle bad-trip !)
- Mais ma moumour, c’est toi qui géreras mon argent, ok ? Comme ça j’aurai de quoi venir te voir ! (oui ben, j’invente ce que je peux, moi j’ai sommeil !)
- Bouhouhouhou (répéter pendant 15 min)


Je raccroche, il est 3h32, je me retourne près à sombrer dans un profond coma salvateur. 3h37 : texto de Mr Big « Putain, qu’est-ce qu’il faut pas faire pour avoir une vie sexuelle ! Je viens de passer 1/2h au tel avec un mec qui veut me niquer… ! Suis HS moi… veux dodo ! », ET MOI DONC CONNARD ! Puisque les forces toulousaines se liguent contre ma nuit de sommeil, je décroche mon tel et je papote avec le dit Mr Big le temps de m’en griller une.

Là cette fois, c’est bon, je dors ! 4h35 : texto d’une ex collègue de promo de l’année dernière « Je t’aime mon cœur, tu me manque », MAIS ILS ONT TOUS DÉCIDÉ DE SE MURGER ET DE PENSER À MOI CE SOIR ????? J’abdique, je m’écroule.

Je me lève quand même à l’heure. Je traverse Paris en costard-cravate (super à l’aise le mec). Je me détruis les pieds avec des chaussures en cuir qui ne se feront jamais à mes pieds ! Je rentre chez moi après un entretien d’embauche des plus catastrophiques, il est 11h30. Je mange un bout, et je décide de dormir 2h, histoire de compléter un peu ma nuit. C’est pile poil le moment où mon cher et tendre voisin décide de démonter sa porte d’entrée pour en mettre une autre. Là il est 16h, il est toujours en train de jouer de la perceuse, du burin, du marteau, et surtout il tape sur mes nerfs. Sachant qu’un connard de clébard taille XXS (si vous savez les mini-ballons de foot là, Yorkshire), se retrouve enfermé sur le balcon en face, et donc aboie en continue depuis 3h maintenant.

ET MOI J’EN PEUX PLUS, JE VAIS TOUS LES FLINGUER, DONNEZ MOI UNE ARME BORDEL, JE VEUX DU SANG, JE VEUX DES CRIS, JE VEUX DE LA MORT ET DE LA SOUFFRANCE ! AAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHH PUTAIN DE BORDEL À QUEUE DE MES COUILLES DE MERDE !!!!!

Ben vous savez quoi ? Ça n’a pas fait arrêter le bruit, mais ça va beaucoup mieux d’avoir gueuler ! Sur ce j’abandonne toute idée de révision aujourd’hui, et je vais me poser sur une terrasse de café quelque part, et le premier que je croise qui me regarde de travers je lui sors le dentier par l’anus !

La vie active

Moi je suis un intellectuel, pas un manuel (c’est ma grand-mère qui le dit, pas moi !). Par contre, comme tout le monde, j’ai besoin de travailler. Alors bon je finis mon année universitaire dans quelques jours, mon stage commence en Août, et je cherche du travail pour 3 mois. Je vous en avais déjà parlé, il y a quelques semaines. Aujourd’hui je suis allé à un entretien d’embauche.

Alors donc pour faire dans l’ordre, dans la nuit de vendredi à samedi, 3h00 du matin, je me décide à aller faire un tour sur www.anpe.fr histoire de voir ce qu’il y a dans ma branche. Quelle est ma branche ? Ben le télémarketing, je suis doué, je sais le faire (depuis que j’ai le bac, j’en ai fait des boulots à la con, mais c’est celui-là que j’ai le plus fait). Donc je regarde un peu ce qu’on me propose. Et je tombe sur une annonce « 35h, Paris centre, 1250€ par mois », bon c’est pas si mal ! Je me lance et j’appelle cette boîte mystère hier matin (enfin à 15h00 quand je me lève). Et ils me filent rancard aujourd’hui, à deux rues de chez moi, YOUPIIIIIII, pas de transport fastidieux, je vais bosser en bas de chez moi !

Je me pointe un peu en avance, rasé de près, avec mon cv de bac+5 à la main. L’entretien est collectif, et c’est une boîte d’intérim, donc je ne bosserai pas sur place : crotte ! On me demande de remplir une fiche de renseignement : nom, prénom, date de naissance, nationalité, niveau d’études, bref ça, ça va, je maîtrise. Et là, surprise : « réécrivez les frases suivantes, don selle si, s’en faire de fotes d’orthografe », c’est une blague ? Je m’exécute, en riant un peu ! Ensuite : « trouvez un slogan pour le portail www.lavieetudiante.com », mouais, là j’ai mis « le portail des étudiants », oui ok je me suis pas foulé. Je retourne la page « dictée ». on va nous faire faire une dictée ???? MOUMOUR HELP JE SUIS NUL EN AURTOGRAFE ! Le temps que la nana arrive pour nous faire faire la dictée la fille à côté de moi me demande :

- Tu as mis quoi là ?
- On te demande les 3 adjectifs qui définissent le mieux tes qualités !
- Ok mais tu as mis quoi ?
- Ben par exemple, tu peux dire « ponctuelle ».
- Ah c’est ça un adjectif alors ?
- …

Ok, je vais peut-être me sentir seul ici ! On se présente tour à tour, et je remarque que deux autres nanas sont en bac+4 et cherchent un boulot pour l’été. Tous les autres sont au chômage après un CAP coiffure ou secrétariat. Je me présente, je dois dire pourquoi je suis motivé, j’ai du mal, alors je fais rire la recruteuse avec mes histoires de télémarketing, elle semble séduite. Je pense pas être retenu, je suis surdiplômé, qualifié, et complètement démotivé, et ça se voit, mais bon j’ai essayé de jouer le jeu. Pour la dictée, les deux du fond se sont fait reprendre parce qu’elles copiaient ! Je me suis cru au collège…

Bref je viens de faire une dure immersion dans la vie active, enfin son prélude, et je me sens pas prêt à montrer ma motivation pour un boulot sous-payé. Surtout que je vais me retrouver sur un plateau de télémarketing entre Marie-thérèse, 45 ans, élevant seule ses trois enfants, et Franck, 21 ans, monté à Paris avec son BEP méca en poche. Limite, je serais plus motivé pour faire des ménages !

Bon et demain (jeudi), je dois me rendre à un rdv dans la boîte paternelle. Mon gentil géniteur a décroché son téléphone, et il a obligé le DRH à me prendre en rdv. Mais l’autre il ne s’exécute que pour faire plaisir à mon père, du coup je suis encore moins motivé. J’aime pas me faire pistonner, j’ai l’impression de devoir les choses, et j’aime pas, je veux pouvoir me débrouiller tout seul. Je suis assez grand ! Surtout que là pour pas foutre la honte à mon vieux, je dois me présenter en costard, tiré à 4 épingles, et je dois faire très bonne impression. Là c’est pas gagné. Moi en costume ? Je ressemble à un croque-mort, et je suis à l’aise là-dedans, c’est un vrai bonheur… Je me sentirais mieux en tutu ! Chienne de vie !

mardi 18 avril 2006

Je suis snob !

Plus le temps passe et plus je m’en rends compte : je suis snob ! Alors quoi, j’ai attrapé ça comme j’aurais chopé une bléno et ça peut se soigner ? Non je crois que mon cas est beaucoup plus désespéré que ça !

Je suis parisien, certes, mais pas depuis toujours, en fait ça ne fait même pas un an encore que je vis ici. Mais c’est fou ce que j’ai bien pris le pli : je détestais les touristes dès ma deuxième semaine, je déteste les gens qui m’abordent dans la rue, je déteste les jeunes cons sur les Champs, je hais totalement les gens qui me disent « mais de toute façon t’es parisien ! ». OUI ET ALORS CONNASSE ? Pfff… Je rêve !

Donc avec Nina on sort à tour de bras des réflexions très bien pensées du style « mais elle est trop conne, tu crois qu’elle s’en rend compte ? », « non mais ils se rendent comptent qu’ils sont ridicules là ? », « non mais tu as entendu ce qu’il vient de dire ? Oh mon dieu, je pensais pas qu’on puisse être aussi stupide ! », « ça me fatigue les gens comme ça… ». Là, juste après ce genre de phrase l’un de nous dit : « mon dieu moumour, qu’on est snob ! », et on éclate de rire, très discrètement bien sûr !

Le problème pour les gens qui nous entourent c’est que souvent on n’a pas besoin de parler pour se moquer d’eux : un regard, un geste, une allusion glissée dans la conversation, bref rien de visible pour le commun des mortels, mais nous, on vient de sérieusement se foutre de votre gueule ! Alors quoi ? Ça vous gêne ? Pffff, jaloux !

Et puis c’est pire quand on boit. Oui parce qu’autant on va se contrôler quand on est sobre, pour le politiquement correct, mais une fois à 4g, on ne répond plus de rien. Ça donne quelque chose comme ça :

- Ma moumour, t’es trop intelligente, suis trop fier de toi, et en plus t’es belle ! (oui on se fait des compliments quand on boit trop)
- Toi aussi mon moumour, si j’avais la moitié de ton intelligence… Hep barman, il est beau mon pote, hein ? Pas comme le cageot là ! Alors pourquoi tu ne sors pas avec ? Mon copain, il est génial, je suis snob et si c’est mon ami, c’est forcément quelqu’un de génial !
- …

Pour la petite histoire, le barman n’a pas cédé, mais bon pourtant je trouve que j’ai été super bien vendu, pas vous ? Et ça donne d’autres situations périlleuses : un mec me demande qui c’est la blonde à côté de moi, réponse « ma femme ! », et je me refou dans mon verre. Là il s’énerve, et me dit qu’il peut me faire jeter de la boite, que je ne sais pas à qui je parle, qu’il ne faut pas que je me foute de sa gueule. Alors j’explose de rire, et je demande à qui j’ai l’honneur. Et il me sort une carte d’un ministère (j’ai pas pu lire ce qu’il y avait dessus), j’en déduit que ce monsieur est fonctionnaire, « et alors ? » demande-je gentiment !

- Et alors ? Ben je te fous dehors si je veux !
- Le seul qui me foutra dehors ici, c’est le patron ! Pas un petit fonctionnaire qui se la pète et qui s’habille en Zara !
- Ah bon et tu fais quoi toi ?
- Je suis attaché auprès du Ministre de la Défense, je m’occupe de l’armement nucléaire !
- … Bonne soirée !


Oui j’ai menti, et alors ? Il était tellement saoul que j’aurais pu lui dire que j’étais son chef, il m’aurait cru !!!! Arf les cons, ça m’émeut… Une fois qu’il a tourné le dos, on l’a rhabillé pour l’hiver !

Alors voilà on râle tout le temps, contre tout le monde, personne ne nous arrive à la cheville, et tout est sujet à moqueries et autres démontages en séries. Le moindre petit rien nous met en orbite jubilatoire. Dernièrement on prend notre pied en allant sur des Skyblog ! Oh joie !!!! Je vous assure, c’est énorme ! La dernière fois, je lisais une présentation, ça donnait à peu près ça : « kikou, b1venu, laché vos cooooooooooooooom », et le mec à mon âge ! MON ÂGE BORDEL ! Je ne savais pas s’il fallait rire ou pleurer en fait ! Nina essaye régulièrement de causer en langage sms, elle est très douée, moi je n’y arrive pas du tout… Et puis vous allez pas me dire qu’ils ne cherchent pas un peu le bâton ces andouilles sur leurs blogs ? On apprend beaucoup de chose en les déchiffrant : pourquoi les gens nous paraissent si cons, parce qu’ils le sont réellement, pourquoi il vaut mieux vivre à Paris intra-muros que dans le 9-3, parce que manifestement ça laisse des traces…

Donc, nous sommes snob oui, mais en même temps nous sommes so « délicieusement subversifs » ;)

Moumour power !

lundi 17 avril 2006

Gauthier Inc.

En cette fin de week-end pascal, je suis sur MSN et je ne demande rien à personne. Je devrais réviser mes partiels, mais bon j’ai pas vraiment envie. Quand tout à coup une copine que je n’ai pas vu depuis quelques mois vient me sonner :

- Salut, j’ai un truc à te demander !
- Je t’écoute…
- Voilà la sœur de ma meilleure amie se marie en Juin, tu te souviens d’elle ?
- Oui oui, je l’ai vu trois fois il y a 3 ans !
- Voilà, bon ben elle aimerait que tu sois là, elle m’a dit « Invite Gauthier, il mettra l’ambiance ! »
- …


Je ne sais comment je dois le prendre ! Donc remettons les choses à leur place, cette copine est une amie très proche, même si ces derniers temps nous avons 1000 Km qui nous sépare. Sa meilleure amie je l’ai fréquentée pendant 3 ans lors de soirées éthyliques, on est parti en vacances chez elle, mais bon, on ne peut pas dire que je sois un proche de cette fille quand même ! Et sa grande sœur que j’ai vue 3 fois, en boite, complètement saoule (elle et moi), m’invite à son mariage ??? Pour mettre l’ambiance… Ça vexe un peu non ?

Nina m’a dit « mais elle a personne à inviter ou quoi ? ». En fait non, il semblerait qu’il y ait plus d’une centaine d’invités. De plus c’est une famille riche et complètement bourgeoise. Donc c’est sûr, ils ont besoin du pédé de service pour foutre l’ambiance. Mais je m’en fous, suis super content, je vais avoir une excuse pour aller faire les boutiques ! En plus ça se passe à Perpignan, je vais dormir sur un catamaran (je vous ai dit qu’ils étaient riches ?), et je vais faire la fête dans une propriété de plusieurs ha, la maison fait, je crois, 450m2 !!!!! Ça en fait des recoins pour vomir ça !!!!!! Je vais m’amuser !!!! Et peut-être trouver un gay qui s’ignore dans la haute bourgeoisie provinciale, miam…

De cette anecdote est parti une réflexion avec Nina : et si je me louais pour les mariages, et autres bartmizvas ? Après tout, quand je ne suis pas à l’article de la mort, je suis un gay luron ! (notez l’habile jeu de mot siouplé !). Et un pédé c’est tellement tendance ! Donc je vais officiellement enregistrer ma société à la chambre du commerce.

Gauthier Inc. vous propose une animation toujours garantie pour vos soirées. Tarif de base 300€ la soirée, prévoir hébergement et transport pour banlieue et province. Possibilité d’accompagnement : mon harem (au choix de l’organisateur, ou du prestataire de service, plus de 100 filles à disposition). Prévoir alcool et/ou drogues. N’accepte pas d’être payé en nature, possibilité de prestations « personnalisées » (strip-tease, fellation, gang-bang) avec surplus ou pas (la fellation est gratuite pour tout Brad Pitt pouvant attester de son identité !). Réduction de 20% pour les étudiants, et de 30% pour les mineurs, carte vermeil refusée !!!!

Vous en pensez quoi ? Je sens que je tiens le bon filon pour financer ma fin d’année moi ;)
Pourquoi j’irais me faire chier à faire du télémarketing ???????

jeudi 13 avril 2006

Mon corps, ma tête, et moi

Je suis un être humain. Mon cœur bat, je suis en vie. Mes yeux voient, mes oreilles entendent, mes bras et mes jambes bougent, mes lèvres goûtent, je suis chanceux. Mon cerveau comprend le monde qui m’entoure, je suis conscient de mon insignifiance au plan cosmique, je sais que je vais mourir un jour, je sais que je ne laisserai qu’une petite trace dans le cœur des gens que j’aime, je suis cartésien, je suis mortel, je ne suis rien.

Pourtant j’existe. Je respire. Je suis capable du meilleur comme du pire. Je peux donner la vie, je peux la prendre, ou la reprendre. Je peux changer le monde ou le laisser me changer. Je peux sentir, ressentir, souffrir… Mais surtout je peux vivre ! Je peux oui, mais est ce que je veux ? Suis-je capable de prendre la mesure de ce que j’ai ? Je ne vois que ce qui me manque, que ce qui me fait envie, que ce qui me fait peur, que ce qui me pousse ou me retient dans ma bulle.

Je n’aime pas mon corps, je suis fier de ma tête, je ne m’aime pas, je veux qu’on m’aime. Mon corps, ce problème, cette douleur, ce poids. Déjà on m’a brisé le cœur. La faute à qui ? La faute à quoi ? La faute à mon corps. Ma tête est parfaite, mon cœur est pur. Il ne veut plus de moi ? Non il ne veut plus de mon corps. Mon corps doit disparaître. La dépression m’emporte et m’excuse. Le mal-être m’envahit, la vie m’écœure, je me dégoûte. Je ne suis rien, mais je suis quand même. Je ne veux plus être, mais je ne peux pas m’effacer.

Alors j’efface mon corps, cet appendice que je traîne avec moi, que les autres voient. Ils ne voient que ça. Ils ne peuvent voir ma tête, mon âme, mon cœur, non ils ne voient que le corps. Ce corps que j’expie tels mes péchés, ce corps responsable de tout. La tête c’est la raison, le cœur la passion, le corps la tentation, moi je suis l’équilibre. Je vis parce que je pense ? Non. Je vis parce que j’aime ? Non. Je vis parce que je ressens ? Oui. Je ressens par mon corps. La tête analyse, le cœur saigne, le corps vit.

Alors comment vivre sans le corps ? Impossible. Si je supprime mon corps, je supprime ma vie. Mais si je détruis mon corps, je vis encore. Alors je le détruis lentement, méthodiquement, mais sûrement. Et je ne vis que plus intensément. Je repousse les limites, je me mets en danger, ce corps que j’exècre doit souffrir. Ainsi ma vie prend-t-elle un sens ? Non, mais elle n’est que plus intense.

L’anorexie, la drogue et l’alcool sont mes piliers. Le corps souffre, se tort, se raidi, mais il est encore là. Il me gêne moins, je vis avec. Je vais mieux. J’intériorise mes angoisses tout en exaltant mes passions. Je me fixe des buts, je les tiens. Rien ne m’arrête, je maîtrise tout. Ma vie, ma destruction, tout est à moi, tout est pour moi. Jusqu’à ce soir d’avril où je perds le contrôle.

Tout est calculé. A chaque limite atteinte, je stop la machine. Devant chaque barrière, ma tête ou mon cœur reprend le contrôle. Juste une décharge, courte mais intense comme pour dire « tu dérapes ». Et mon corps de repartir de plus belle dans une autre voie, un autre excès, tout aussi maîtrisé, tout aussi contrôlé, tout aussi aseptisé. Ce mal du siècle : la dépression ou le besoin de reconnaissance ? Et si l’un ne pouvait aller sans l’autre… Je ne suis pas psy, je suis juste dérangé, j’ai des questions, mais pas de réponses.

Je suis de la jeunesse dorée, de la jeunesse sans problèmes. Je dois inventer mes souffrances. Elles sont toutes plus folles les unes que les autres. Elles sont encore plus dangereuses parce qu’elles sont nécessaires. Mais une fois qu’elles sont là, je ne peux plus dissocier le réel du fantasme. Cette fois je suis tombé sur plus fort que moi. Plus fort que mon cœur, plus fort que ma tête. Trop fort pour mon corps ? Tout est remis en question, tout est suspendu. Mon corps a touché l’interdit, il a franchi la barrière. Et je ne peux plus me sauver, tout du moins pas seul. Je dois me laisser faire, accepter de l’aide, accepter de perdre le contrôle pour sauver mon corps, et donc sauver ma vie.

Ma tête et mon cœur ne le supportent pas. Je ne tiens plus. Mon équilibre vole en éclats. Moi, je ne suis plus rien, juste un pantin sous trithérapie préventive qui attend qu’on le sauve. Je ne contrôle pas parce que cette barrière, cette limite, je ne voulais pas la franchir. Ce danger je ne voulais pas l'affronter. Et pourtant il est bien là, réel, au-delà de tous mes fantasmes. Trop réel, trop fort. Pour la première fois j’ai envie de vivre? Non, la question n'est pas là. J'avais déjà envie de vivre, mais autrement, et aujourd'hui je le regrette.

Sauvez mon corps, sauvez-moi... S'il vous plait !

I will survive

(article publié chez les vingtenaires)
At first I was afraid
I was petrified
Kept thinkin' I could never live without you by my side
But then I spent so many nights
Thinkin' how you did me wrong
And I grew strong
I learned how to get along
And so you're back from outer space
I just walked in to find you here with that sad look upon your face
I should have changed that stupid lock
I would have made you leave your key
If I'd have known for just one second you'd be back to bother me
Go on now, go
walk out the door
Just turn around now
You're not welcome anymore
Weren't you the one who tried to hurt me with goodbye
Did I crumble
Did you think I'd lay down and die?
Oh no not I
I will survive
Oh, as long as I know how to love I know I'll stay alive
I've got all my life to live
I've got all my love to give
And I'll survive
I will survive
Hey hey
It took all the strength I had not to fall apart
Kept trying' hard to mend the pieces of my broken heart
And I spent oh so many nights
Just feeling sorry for myself
I used to cry
But now I hold my head up high
And you see in me
Somebody new
I'm not that chained up little person still in love with you
And so you feel like droppin' in
And just expect me to be free
But I'm savin' all my lovin' for someone who's lovin' me

Oui ce sont bien les paroles de l’indémodable tube disco par excellence : I will survive de Gloria Gaynor. Pourquoi je vous les balance ici ? Je vais essayer d’être court et surtout compréhensible (pour autant que je puisse l’être). J’adore cette chanson. Elle ne représente pas vraiment quelque chose pour moi, c’est juste que je la trouve gaie et entraînante. Ça tombe bien, c’est le but premier du disco.

Je ne l’écoute pas souvent. La plupart du temps, je la mets en soirée quand j’ai bien bu pour hurler un bon coup, ou je me déhanche dessus dans une boite minable (une boite qui passe encore du Gloria Gaynor ça existe aussi à Paris, faut pas croire… pffff). Bref, du fun, encore du fun, toujours du fun. Ça tombe bien je suis quelqu’un de fun.

Nina ma la chante depuis une semaine sur MSN pour me faire rire. Et je l’écoute en boucle dès que je suis devant mon mac. Pourquoi ai-je un tel besoin de disco débile en ce moment ? Non pas parce que je suis une grosse tafiole dénuée de goût musical (Manu Katché si tu nous regardes : des fleurs !). Non j’ai juste besoin de me remonter un peu le moral.

Dimanche soir, j’ai pris un TGV lancé à pleine vitesse dans ma gueule. La sale mauvaise nouvelle, celle que je ne pouvais pas sentir venir. Et depuis j’accuse un peu le coup. J’aurais voulu vous amener ça de façon plus tendre peut-être plus littéraire aussi. Mais j’en ai pas du tout l’envie, et encore moins la force. Je suis vidé de toute consistance (déjà qu’à la base c’est pas la joie !).

Pour planter le décor : je couche avec un inconnu, la capote explose, je m’en rends compte après le coït, il flippe, je ne comprends pas pourquoi. Je lui dis que je suis séronégatif, il flippe toujours. Il me dit qu’il est séropositif, je comprends pourquoi il flippe. Et moi ? Ben je suis sous trithérapie préventive depuis le début de la semaine. Alors je n’ai qu’une chose à dire à ce fucking virus : I WILL SURVIVE !

Ps : je sais que ça ne se fait pas, mais j’en parle sur mon blog. Je ne voulais pas faire un grotesque copié collé de mes post de la semaine. Vous méritez mieux que ça. Alors en attendant que je sois capable de reprendre sur les deux fronts, je vous invite à lire ce que j’ai publié sur mon blog. Promis la semaine prochaine je vous consacre plus de temps.

mercredi 12 avril 2006

Journée de merde

Ya des jours comme ça où tout part en couille ! Hier je me couche le cœur léger, en effet mes nausées et mes diarrhées m’ont enfin laissé quelques heures de répit. Ça y est me dis-je, je me suis habitué au traitement (les effets secondaires ne durent que quelques jours d’après les médecins). Ce matin je me réveille, et là c’est le drame !

Non je n’ai pas eu d’accident nocturne (beurkh). Je suis juste passé au stade suivant : douleurs musculaires, douleurs osseuses, et salive modifiée. Alors la salive qui se modifie me direz-vous, c’est pas le pire ! Ben en fait si, elle s’épaissit, et ça donne un vieux goût de rouillé dans la bouche, je peux pas l’expliquer, sauf que j’ai l’impression d’avoir sucer robocop toute la nuit, et je dois mâcher du chewing-gum en permanence. Pas top !

En plus aujourd’hui je dois aller faire la révision des 10 000. Comprenez qu’en fait, je dois aller me faire tripoter le visage par un chirurgien qui va vérifier si les plaques qu’on ma foutu sous la peau sont en bonne santé, et moi aussi par la même occasion. Verdict de la révision :

- Monsieur je vous conseille de garder vos plaques, elles sont recouvertes par l’os et une intervention serait douloureuse à ce stade, vous les supportez bien, non ?
- Ben j’ai des douleurs diffuses quasi-permanentes…
- Oui mais si on les enlève vous aurez mal de toute façon, et c’est pas sûr qu’après ces douleurs disparaissent.
- Je ne suis pas très chaud pour anesthésie générale là aussi il faut dire !
- Bon alors Monsieur, vous allez vivre avec vos plaques. Allez merci d’être venu !
- Je dois consulter régulièrement ?
- Non, non, allez bon vent ! (mais dis-le si je te dérange! J’ai le droit d’être inquiet non ?)


Connasse ! On voit que c’est pas toi qui vit avec des bouts de métal dans la face depuis 2 ans et demi ! Et puis je suis complètement hypochondriaque, alors si je veux re-consulter dans un an qui m’en empêche ? Non j’ai pas peur d’être ridicule, une fois j’ai dit à mon médecin : « Euh, j’ai mal au sinus, ça n’a rien à voir ? », mon médecin n’a répondu que par un sourire condescendant… Mes plaques sont sur la mâchoire inférieure… Et alors tout est relié bordel !!!! On ne sait pas tout !!!!

Ok je suis hypochondriaque et je me tais… Enfin cette histoire me fait penser à la fois où j’ai consulté un dentiste de grande renommée. Elle me dit « Bon vous avez un déséquilibre dans votre bouche, vous n’arrivez pas à faire contact avec vos dents correctement lors de l’occlusion, je vais vous rééquilibrer ! » . À mon grand air étonné, elle comprend qu’elle doit s’expliquer. Elle me demande de tendre le bras, je m’exécute, de serrer la mâchoire, je m’exécute, et elle appuie sur le bras et me force à le faire descendre. Après quoi elle me lime un demi-millimètre sur une molaire inférieure, et me demande de retendre le bras. Quand elle appuie dessus cette fois elle n’arrive pas à le faire descendre. J’ai retrouvé ma force, parce qu’elle m’a rééquilibré dans la bouche. Ne cherchez pas à comprendre, perso j’ai rien pigé. Dans tous les cas ça m’a coûté 50€ non-remboursable, parce qu’elle pratique des honoraires libres ! À ce tarif-là, je peux me limer les dents tout seul connasse !!!!! Bref comment voulez vous que je ne finisse pas obsédé par le « tout est relié, je sais pas comment, mais tout est relié ! ». Je plains mon généraliste, dire qu’il me supporte depuis que j’ai 5 ans.

Bon passons à la suite du programme. Je prends mon téléphone à midi pour demander des renseignements à mon médecin sur les conséquences de la trithérapie sur mon foie. Je n’arrive pas à le joindre. J’essaye Sida Info Service. Quelqu’un me répond :

- Oui bonjour, je m’excuse de vous déranger… Voilà je suis sous trithérapie préventive depuis 48h, et j’ai des questions concernant mon foie.
- Je ne sais pas si je vais pouvoir vous répondre monsieur, appelez votre médecin ! (il m’envoie bouler une fois !)
- Il ne répond pas, c’est pour ça que j’ai pensé à vous. Vous allez trouver ça très bête, mais je fête mon anniversaire dans 15 jours, mes amis viennent de loin, la date est arrêtée depuis longtemps, et je ne sais pas si je peux me permettre de faire une fête dans mon état.
- Il y a des choses plus importante que la fête monsieur… (et de deux !)
- J’en suis conscient, c’est pour ça que je vous appelle ! (je ne sais même pas pourquoi je suis encore aimable là)
- Si vous faites un excès avec la nourriture, l’alcool ou la drogue, vous allez solliciter votre cœur et surtout votre foie, et vous risquez un coma hépatique. De même que si vous associez des stupéfiants et de l’alcool, vous comprenez ? Mais vous pouvez faire la fête quand même ! (vas-y fou toi de ma gueule connard !)
- Merci… (sale con !)


C’est pas sa faute, mais ça fait du bien de râler contre quelqu’un !!!! Donc ma décision est prise, je viens d’envoyer un texto à tous mes invités pour annoncer que je ne pourrais pas faire la fête le jour dit, mais une quinzaine plus tard, s’ils veulent encore de moi ! Je vais avoir 25 ans, et le jour dit, je vais me coucher à 22h après avoir avaler deux boites de lexomil pour me calmer…

Le séropo avec qui j’ai couché et qui est donc entièrement responsable de tout ça (oui je suis de mauvaise foi et alors ?), m’a proposé d’aller boire un café pour parler de tout ça. Je vais peut-être accepter en fin de compte, juste pour lui foutre un coup de boule libérateur…

mardi 11 avril 2006

Stupid Girls

Quoi de plus normal que de me faire une petite dépression en ce moment. Mais je n’y arrive pas. Et là je me sens vraiment con ! Tout ce dont j’ai envie c’est de m’éclater à fond : shopping, copines au tél pendant des heures à raconter des conneries, resto, boites, alcool, drogue, sexe… Oui moi je m’éclate quand je déconne avec mes copines au tél, bon chacun sa façon de s’amuser…

Alors pourquoi ? Ben je ne sais pas trop… J’ai peut-être envie de penser à autre chose maintenant. De toute façon je ne peux pas faire grand chose à part prendre 4 pilules le matin et 4 pilules le soir. Le reste, c’est entre mon corps, la médecine moderne, et Dieu s’il passe par là ! Oui je deviens mystique quand je vais pas bien, désolé.

Et puis après tout peut être que le 10 juillet 2006 (trois mois à après l’impact, on sera exactement ce qu’il en est), ma vie sera finie ! Alors autant vivre à 3000% avant. Et puis si tout se passe bien, j’en remettrai une couche après. « La vie est un cadeau », oui et ce cadeau, on me l’a fait, je vais pas le foutre à la poubelle. En tout cas pas maintenant, pas comme ça, pas à cause de ça.

Hier un ami m’a dit ceci sur msn : « Mais ma fille t’es tellement mauvaise que ça doit se passer comme ça en ce moment dans ton corps :

- Tes anticorps : vous êtes qui vous ? Qu’est ce que vous foutez là ?
- Les virus : ben on contamine…
- Tes anticorps : NON MAIS ÇA VA PAS NON ! ALLEZ OUST, DEHORS !!!!
- Les virus : ah pardon, on s’en va…


Ils vont s’en souvenir de leur passage chez toi ! ». Et ce con au passage, il a réussi à me faire hurler de rire, alors que je venais d’apprendre la nouvelle donc je n’étais pas très en forme !

J’en deviens donc un model de futilité, je suis en train de me « paris hilton-iser ». Mon plus gros soucis actuel ? Je ne peux plus boire de vodka pendant un mois !!!!! Non mais vous imaginez un peu le truc ? Moi sans vodka ? Mais c’est la fin du monde… Apparemment j’ai le droit de boire du vin, mais pas d’alcool fort. Alors ok, cuite au champagne tous les week-ends ! Non je pense pas que ça soit autorisé aussi (mais dans le doute je vais quand même poser la question tout à l’heure). Plus de drogues ? Le cannabis je peux ? Oki, je me transforme en cheminée !

Ok je dis que je vais bien, mais peut être que cette envie inexplicable de faire la fête, d’exploser ma CB, et de boire ne serait que mon dérivatif ! Qu’est ce que c’est ? Une théorie de Nina, elle propose toujours des dérivatifs quand on a un problème. En ce moment elle se sort difficilement d’une histoire compliquée avec un mec, ben, elle a acheté un rameur, et elle s’en fait des ampoules tellement elle rame ! (Oh le jeu de mot !) Bref donc j’ai besoin d’un dérivatif pour pas devenir cinglé, nous sommes d’accord. Mais je pourrais me défouler dans mes révisions, ça serait plus sérieux…

Y a ça aussi, les examens dans deux semaines… Putain que je ne suis pas prêt du tout !!!!! Que fais-je ? J’ouvre mon livre sur les problèmes religieux du XXIe siècle ? Nan… Je vais faire du shopping, j’ai besoin de me faire épiler aussi, ah oui et je tuerais pour un bon massage là !!!!

Allez hop en selle ma fille, va faire ta blonde en ville, ça va te détendre !

lundi 10 avril 2006

Pourquoi ?

La vie est parfois gaie (gay ?), parfois moche. Pour moi elle fut alternativement l’un ou l’autre. Je ne suis pas plus à plaindre qu’un autre, je ne suis pas plus malheureux qu’un autre. J’ai même beaucoup de chance. Je suis jeune, je suis beau, je suis intelligent. J’ai un cercle d’amis super, j’ai des bons diplômes, une très belle perspective d’avenir.

Ça n’a pas toujours été le cas, plusieurs fois j’ai voulu mourir, j’ai voulu finir dans le caniveau. Je me suis détruit pas la drogue, l’alcool, la nourriture. Tous ces désordres extérieurs ne faisaient que refléter un grand désordre intérieur. Milles fois j’ai mérité le pire, milles fois je l’ai évité. Milles fois j’ai recommencé… Le tourbillon de la dépression m’a emporté dans ses profondeurs abyssales. Que la vie est confortable quand on ne va pas bien, que la vie est douce quand tout est excusé par le mal être qui vous dévore.

Une nuit, j’ai fait une rencontre, cette rencontre a changé ma vie pour toujours. C’était avec le conducteur d’une 306 sport. Il entre dans un tunnel à 130 km/h en ville, à contre-sens, j’arrive en face. Il s’enfuit, me laissant pour mort avec la moitié de mon visage sur le tableau de bord. Je me suis réveillé aux urgences, un chirurgien parlait à ma mère. Elle pleurait, il venait de lui expliquer qu’il ne savait pas s’il pouvait reconstruire mon visage. Alors ça y est, c’est fini ? Tous mes excès, toutes mes errances ont trouvé leur issue : je vais finir ma vie défiguré. Quelle pire punition pour quelqu’un qui vit dans le paraître, qui se sert de son corps et de sa beauté comme d’une arme de persuasion, qui fait passer l’apparence avant tout le reste. Tous ces gens que je ne déniais pas regarder parce qu’ils étaient moche… Quelle ironie !!!

Mes parents n’ont pas baissé les bras, ils ont passé la journée au téléphone, appelant toutes leurs connaissances, enfin une équipe de chirurgiens accepte de tenter quelque chose, mais sans promettre un résultat quelconque. Et je passe 7h sur une table d’opération. Quand je reviens enfin à moi ma mère pleure toujours. L’opération a raté ! Non elle pleure de joie. D’ici quelques jours, mon visage aura dégonflé et je redeviendrais celui que j’ai toujours été.

En fait pas tout à fait. Oui, à l’extérieur ils ont fait des miracles, tous les médecins/chirurgiens/dentistes que j’ai pu voir depuis me disent tous la même chose : je suis un miraculé de la médecine moderne. Si jamais ça avait eu lieu ne serait ce qu’un an plus tôt, ils n’auraient pas pu opérer. Mais à l’intérieur, tout a changé, j’ai décidé d’en finir avec ma « vie d’avant ».

Que dire de quelqu’un qui vous avoue que la meilleure chose qui lui soit arrivée c’est un grave accident de voiture ? C’est mon cas, et je l’assume, j’avais besoin de ça, le timing était parfait, je pouvais encore reprendre le contrôle , 6 mois après ça aurait été trop tard. Je me suis reconstruit entièrement. J’ai fait du vide dans mon entourage, j’ai changé de cursus universitaire, je me suis rapproché de mes parents. À y regarder de plus près, le parcours paraît presque mystique. Mais chacun son interprétation.

Je ne suis pas plus fort maintenant. Je maintiens ma barque tant bien que mal. Je suis à flot, je maîtrise les petites vagues. Mais que faire si une grosse devait repointer le bout de son nez ? Une vague scélérate m’engloutirait à coup sûr. Je suis fatigué de remonter des pentes pour les dévaler à coup sûr. Je me suis promis que c’était la dernière fois que je remontais, pour une bonne raison : je ne compte plus redescendre.

Printemps 2006 : je finis mes cours, je prépare mes examens, j’attends avec impatience d’entrer dans la vie active avec un pont d’or (un stage de folie), je sais que je peux encore aimer (mon cœur bat pour un bel Américain qui a fait un passage éclair dans ma vie), je sais que je peux devenir quelqu’un de très bien. Mais il ne faut pas m’appuyer sur la tête, je ne sais pas à quel point je suis accroché. Je peux lâcher à tout moment.

Ce soir, je discute avec un jeune homme sur Internet, en fait ça fait un mois que l’on discute. Il est mignon, il veut mon corps. Mais, pour tout un tas de raisons, je n’ai pas pu lui donner ce qu’il attend depuis un mois. Ce soir, j’abdique. Il vient chez moi. S’en suit une merveilleuse partie de jambes en l’air. Ça fait du bien. Du sexe avec un inconnu, pas de prise de tête, pas de questions, pas de réponses bien sûr. Mais ça fait du bien. Je m’abandonne dans les bras de mon exutoire.

Je me retire, je veux retirer le préservatif, il a explosé ! Le garçon semble très perturbé. Je reste calme. Il s’inquiète que j’aie joui en lui. Je lui annonce que je suis séronégatif, il me dit que lui aussi. Et il revient à la charge pendant 20 minutes. Je le sens très perturbé, alors je le rassure en lui disant qu’il n’y a aucune chance que je sois contaminé, je mets toujours des préservatifs. La dernière fois qu’une capote a explosé j’ai pris un traitement d’urgence. Donc s’il ne me croit pas (et il a le droit, on ne se connaît pas) je lui explique qu’il peut aller à l’hôpital en demander un. Il semble rassurer et il s’en va.

Trois heures après mon téléphone sonne, c’est lui. Il me dit qu’il m’a menti, qu’il s’en veut beaucoup, il est séropositif depuis deux ans. Ma vie vient de s’arrêter.

Pourquoi moi, pourquoi maintenant, pourquoi comme ça ? POURQUOI ?

vendredi 7 avril 2006

Cogito ego sucum © Larouquine

« Je pense donc je suce », merci Larouquine pour cette nouvelle maxime qui manquait tant à ma vie de débauche…

Je dois ici m’excuser publiquement, oui en effet j’ai encore vécu dans le péché toute cette semaine. Je vous ai récemment pondu un article sur l’alcoolisme, pourquoi tout d’un coup me suis-je interroger sur l’alcool et sa dépendance alors que je bois comme un trou depuis des années ? Parce que j’étais en panne d’inspiration ? Non bien au contraire, je suis en surdose d’inspiration.

Je vous explique mon cas en quelques lignes. Samedi soir, je me retrouve à l’anniversaire d’une copine de ma promo. Forcement on boit comme des trous avec la Nina. Et on échoue (plus totalement attribué) dans notre club favori. Là il est déjà quelque chose comme 4h30 du matin. Pour vous donner une idée de notre état de délabrement mental, on a engagé une discussion sérieuse dans le taxi. Oui pour paraître pas trop saouls et pour éviter de devoir aller du 17e au 1er arrondissement à pied, il faut savoir donner le change dans un taxi, donc la discut’ ça donne ça :

- J’achète trop de revues, j’ai pas le temps de tout lire, c’est la honte quand même !
- Oui ben moi c’est pas mieux, et dire que je suis journaliste !
- Comment ils font pour les droits d’auteurs dans Courrier International ? Non parce que ça doit poser des problèmes quand même !
- Ben écoutes, je me suis jamais posé la question, mais maintenant que tu m’en parles, il faut que je me renseigne…


Ben du coup le chauffeur il ne nous a pas parler, ET TOC ! Bon passé ce grand moment de solitude intellectuelle, nous voilà donc dans notre club. « TAVERNIER À BOIRE !!!!! ». Et ça picole, ça picole, ça picole… Là mon regard se pose sur la foule, et que vois-je ? Mon mec…

Ah oui je vous ai pas dit, j’ai un mec. Alors pour faire vite, l’américain en partance, j’étais très malheureux, donc j’ai décidé pour faire passer ma douleur de me prendre une béquille. Qu’est-ce qu’une béquille ? Ben le mec de transition, le mec dont tu n’as rien à foutre, mais qui te permet d’avoir une vie sexuelle et des câlins et des mots gentils, mais toi, donc, tu t’en fous royal !

Donc mon mec est visible (enfin autant que je peux voir) à l’horizon. Je titube jusqu’à lui, je l’embrasse bruyamment, et je repars dans mon coin. Il me fait comprendre qu’il aimerait me présenter des gens (il me reste 3g de sang dans l’alcool à ce moment-là). J’acquiesce. Et il me dit la chose de la façon suivante :

- Gauthier, je te présente ma sœur Fabien !
- Ah… Z’êtes sœurs ? Yen a une des deux qui est mieux réussie quand même !


Je fais un clin d’œil et je m’éclipse en hurlant de rire. Alors que c’est-il passé dans ma tête tordue ? Ben mon mec (mignon) me présente un autre mec (moche), en parlant au féminin (je déteste que mon mec fasse ça, si j’aime les hommes c’est pour une raison bien précise). Alors moi voulant faire de l’humour, je lâche cette petite phrase rigolote. Mais si c’est drôle, avouez… Nan ?

Bref la « sœur » a très mal pris la chose, mon mec n’en parlons pas. Mais moi je me rends pas compte de suite, et je continue à descendre joyeusement des vodkas sunrise avec Nina. Le patron nous présente un « hétéro » qui en fait se retrouve à violer un mec moins de 15 min après contre le miroir. Bref la soirée se déroule sans encombre. Jusqu’à ce que mon mec réapparaisse.

« Gauthier, ton mec te demande » me dit le barman. Je me déplace donc pour rejoindre l’élu de mon cœur, tout sourire (autant que je puisse l’être en tout cas). Et là je me rends compte que lui il sourit pas du tout… Oupsssss !!!! Et je m’en suis pris plein la gueule comme quoi j’ai pas été correct et bla bla bla… Il me demande de m’excuser auprès de la « sœur », je m’exécute, mais apparemment ça se voyait beaucoup que j’étais un poil hypocrite. Donc je ne fais qu’envenimer les choses.

Je retourne à ma Nina qui se retrouve attaquée lâchement par un hétéro qui lui parle en la regardant droit dans le décolleté (mais moumour c’était indécent ce que tu portais, c’est normal que ce brave garçon nous ait payé pleins de verres !). Et donc on boit à l’œil ! Merci moumour. Au bout de quelques verres, et des quelques tapes aux fesses de ma part pour le barman, je retourne voir mon cher et tendre. Et là que vois-je, que découvris-je, que découvra-je ? Mon abruti de mec dans les bras d’un autre, à se bécoter joyeusement ! Donc mon sang ne fait qu’un tour, et la suite de la soirée est censuré…

En gros je suis parti avec pertes et fracas…

Le lendemain, je reçois un charmant texto de mon doudou « il fo kon parl dier soir ». Z’avez pas compris ? Arf oui j’ai oublié de préciser, il est gentil, mais un peu jeune, un peu bac – 12 et bilingue langage sms. Moi je finis par traduire qu’il veut parler de notre rencontre de la veille. Là c’est la panique, j’appelle Nina et je lui demande ce qu’il s’est passé. Oui je n’ai aucun souvenir !!!! Moumour c’est ma boite noire ;)

Donc je laisse traîner un peu, il se trouve que cette semaine c’est la dernière semaine de cours de ma vie. Et j’ai un devoir important à rendre. Donc je me mets à fond là-dedans, espérant que l’autre il m’oublie un peu, ou qu’il me largue (ce qui m’arrangerait beaucoup !). Finalement il ne lâche pas le morceau, et il décide de prendre le taureau par les cornes (moi). Et je me retrouve à avoir une discussion philosophique, un poil ésotérique avec doudou d’amour. Et là j’en ai pris plein la gueule : je suis hautain, mal élevé, j’en ai rien à foutre de sa gueule, je ne mérite pas qu’il soit malheureux pour moi, bla bla bla bla. Moi tout ce que j’ai répondu c’est « je ne me souviens pas, j’étais bourré » et « je ne m’excuserais pas pour quelque chose que j’ai fait sous le coup de l’alcool, je ne suis pas responsable ». On a fini par casser (oh joie !), et là il me dit « mais je trouve ça dommage, ça aurait pu être bien nous deux… »

La naïveté humaine m’émeut au plus haut point… Ce garçon est formidable de naïveté ! Suis-je un monstre ? Oui complètement… Et alors ?

lundi 3 avril 2006

Les moches ont le droit d’être beaux

Peut-être que vous n’êtes pas câblé, et dans ce cas-là vous ne pouvez pas vous délecter de l’émission la plus pathétique du PAF. C’est un reality show, diffusé en vo doublée, deux épisodes par semaine, sur une chaîne pleine d’émotion (je tairai le nom de la chaîne, j’ai trop honte d’avouer ici que je la regarde !).

Cette émission c’est : relooking extrem. Le principe : on prend un moche, vraiment moche, pas bien dans sa peau, pas bien dans sa vie. Les amis et la famille témoignent pour dire des gentilles choses du style « oui ma fille est très gentille, elle est très sociable, elle gagne à être connu, mais elle n’est pas belle, regardez-la, elle ne trouvera jamais de mari ». Ou encore « j’aime mon mari, il est fantastique avec moi, mais il est persuadé d’être moche, moi je l’aime comme il est, mais je suis très impatiente de voir le travail que vous allez faire avec lui ». Genre, tu l’aimes comme il est, mais ça te dérange pas beaucoup qu’on te change ton mec couillasse !

Alors que fait la production de ces GM ? On les envoie deux mois à Hollywood, ils quittent leurs amis, leurs familles, et ils ne se verront plus durant tout le temps du relooking. Alors un relooking c’est quoi ? Ben on change les vêtements, le maquillage, la coupe de cheveux... Mais là on est aux States, et là-bas on fait pas comme tout le monde, on fait toujours plus grand, plus haut, plus fort ! Donc le plus gros du travail sera fait par des chirurgiens esthétiques.

Donc récapitulons, le/la moche est envoyé deux mois loin de ces proches pour se faire refaire le visage et le corps, après on change sa façon de s’habiller, de se maquiller, et de se coiffer. En moyenne ils subissent 5 à 12 opérations esthétiques en un temps record. Pour certains on les fait maigrir de façon « conventionnelle » parce qu’on ne peut pas enlever 20kg de graisse par liposuccion. On leur refait aussi très souvent les dents, et on fait des « miracles » avec des implants capillaires ou des rajouts.

Bref ces gens-là sont complètement modifiés, à tel point que certains ne se reconnaissent pas dans la glace, et quand leurs proches les voient, ils ne les reconnaissent pas. Par contre ils se ressemblent tous, tous des clones après être passé par les mains de ses chirurgiens. Le même nez, le même front, les mêmes yeux. Il y a une mode du corps comme il y a une mode vestimentaire. Ces dernières années, il faut un corps de brésilienne (poitrine normale, grosse fesse, ventre plat), il y a une dizaine d’année, il fallait ressembler aux stars de Dynastie, ou à Samantha Fox (grosse poitrine et taille de guêpe, jusqu’à se faire enlever des cotes !). Aujourd’hui on rajoute des formes aux femmes, imaginez vous dire à Victoria Principal dans les années 80 « mais d’ici 15 ans il faudra te faire mettre des implants dans les fesses pour être parfaite » elle aurait bien rit, et elle aurait eu raison.

Alors dans 10 ans tous ces gens seront démodés ? Ils repasseront sur le billard ? Ils redeviendront malheureux ? À supposer que ces changements les rendent vraiment heureux de façon durable…

Le dimanche soir je regarde FBI : portés disparus, je ne sais pas si vous connaissez, mais bon en gros le bureau du FBI recherche les gens qui disparaissent à New York. Un des derniers épisode c’était une réponse à cette émission (très controversée même aux Etats-Unis), une fille pas belle gagne l’émission et devient très belle (et célèbre un moment aussi comme toutes les « stars » de télé réalité), et elle n’est pas heureuse. Tant et si bien qu’elle décide de tout se faire enlever tous les rajouts, de défaire toutes ces opérations, parce que toutes ses souffrances n’ont rien changé dans sa vie, elle est toujours aussi triste !

Je pense que cette émission est dangereuse parce qu’elle encourage des gens malheureux, qui ne se sentent pas bien dans leur peau, et c’est compréhensible pour la plupart, à s’endetter pour se faire refaire le nez, comme si ça allait changer leurs vies !

Attention je ne suis pas un détracteur de la chirurgie esthétique. J’en ai bénéficié suite à un accident de la route qui m’avait défiguré, alors ça serait le comble que je me mette à cracher dans la soupe. Je pense que quand l’heure sera venu je me ferais lifter pour gagner quelques années, et pour me sentir bien devant la vieillesse qui se présente. Mais de là à refaire tout mon corps, non ! Bien sûr j’ai des complexes, bien sûr il y a des choses que j’aimerais changer, mais je ne comprends pas ce qui pousse ces gens dans cette démarche…

L’alcool, ce douloureux problème de société

Il y a différentes formes d’alcoolisme, et je vais essayer d’identifier la mienne à l’aide d’un article à 45% (non dilué s’il vous plait).

Donc je vais commencer par mon préféré : l’alcoolisme mondain. Qu’est ce que c’est ? Tout simplement une forme élitiste de l’alcoolisme pmu-esque (que nous verrons tout à l’heure). L’alcoolique mondain se targue assez régulièrement d’une particule ou d’une dizaine de couv’ de Télé 7 jours. Les deux n’ont aucune importance, sauf pour celui qui les revendique fièrement. Un alcoolique mondain ça ne paye pas ses consommations. Il boit dans les dînés, dans les cocktails, dans les soirées VIP (Very Important People), toujours à l’œil. Et oui plus on est riches moins on doit dépenser d’argent. D’ailleurs heureusement pour lui, parce que s’il boit autant c’est pour oublier qu’il est has been, ou has never been… et donc complètement fauché ! Moi je paye trop souvent ce que je bois donc c’est pas moi.

Voyons maintenant l’alcoolisme domestique. L’alcoolique domestique (alcoolicus domesticus) est un être troublé et troublant. Tout le monde est susceptible de le devenir après une rupture, un défilé JPG raté, une baisse des taux d’intérêts ou une hausse du prix du tabac… Bref les déclencheurs sont différents, mais le résultat reste le même. Le pauvre bougre boira tout le temps, en permanence, et du levé au couché, il aura une bouteille pleine à moins de 2 m de lui où qu’il soit. C’est pour ça qu’il sort peu, les femmes sont plus touchées, en effet, il n’est pas convenable pour une femme de se foutre minable en public, donc elle se cache ! Toutes les CSP peuvent être touchées. Donc l’alcoolique domestique boira de la villageoise, de la bière, de la vodka, de l’armagnac ou du champagne. Du moment qu’il y a de l’alcool… Mais lui il paye sa consommation, il se cache quand il achète les bouteilles au Shoppy, faisant jusqu’à trois superettes par jour pour brouiller les pistes. La désociabilisation est souvent le corollaire de cette forme d’alcoolisme. Je ne suis pas concerné, je ne bois pas tout seul chez moi, je suis hyper sociabilisé, et je n’ai aucune honte à boire comme un trou…

L’alcoolisme pmu-esque fait des ravages dans nos campagnes principalement. Où que vous viviez, qui que vous soyez, vous êtes déjà entré dans un PMU, ne serait ce que pour demander votre chemin. Et là votre regard se perd dans la foule des habitués, là un vieux à moustache, avec un gros nez rouge et un béret de travers, entre deux lampé du gros rouge qui lui sert de carburant, il réajuste son mégot de gitane maïs et se gratte la tête avec des ongles qui engendrerait un cataclysme par attaque cardiaque dans un salon de beauté… Là une femme, blonde décolorée délavée, avec un pull marin sale et déformé, elle doit avoir 29 ans sur sa carte d’identité, mais les poches sous ses yeux et ses dents pourries lui donne 48 ans, elle tient un verre de blanc, et fume des gauloise sans filtres. Là bas un homme, le mari de la blondasse apparemment, il fini vite son demi pour aller chercher leur progéniture à l’école, il ne s’est jamais brossé les dents de sa vie… l’alcoolique pmu-esque paye ses consommations, le plus souvent avec son RMI ou sa retraite. Si quelqu’un a pensé que ça pouvait être mon cas je le brûle sur place !!!! Je suis jeune, je suis beau, je dépense une fortune en crème miracle pour paraître frais en toutes circonstances, je m’asperge de parfum à 70€ la bouteille, et j’ai une hygiène irréprochable !!!! Non mais…

Il reste une catégorie : l’alcoolisme étudiant. Le brave étudiant qui travaille comme un forcené toute l’année pour obtenir des diplômes qui lui permettront un jour de rentrer, tête haute, dans son agence ANPE pour s’inscrire au RMI. Il doit décompresser, et donc que fait-il le week end ? Il boit avec ses potes. Alors après les modalités diffèrent, il peut se mettre minable à domicile avec une bande de potes, ou sur un quai de seines, toujours avec ses potes, mais aussi, encore avec ses potes plus quelques autres, dans la boite du coin. L’étudiant alcoolique a une espérance de vie réduite du moment qu’il vit en province et qu’il doit conduire pour rentrer… Les platanes ne sont pas vos amis, ils viennent se mettre juste devant votre voiture (mais que fait Sarkozy ?). Avec un peu de chances, il croisera la route du Lieutenant Lebo de la Gendarmerie de Péquins s/ Argoules qui lui retirera poliment son permis de conduire avant de le reconduire chez ses parents qu’il connaît depuis le collège. L’étudiant alcoolique est le plus souvent très gentil, très amoureux quand il boit un peu trop. Mais il y a aussi la forme bourrine : deux verres et il veut casser la gueule de tous ces cons qui le regardent de travers sur la piste. J’ai une très grande expérience du mec qui veut me dessouder parce que je parle avec sa meuf. Il me chope par le col et m’informe qu’il va me faire sortir les dents par l’anus, là s’armer de son plus beau sourire et tout en posant une main sur ses fesses lui dire : « Mais je préférerais faire autre chose avec mon anus, on t’a déjà dit que tu avais un cul d’enfer ? ». Là c’est quitte ou double, et perso je m’en suis toujours bien tiré, le bourrin arrête tout net, de peur que je le viol sur place. C’est fou ce que les hétéros ont peur des pédés ! Quelque part je suis un étudiant alcoolique, certes, mais je ne paye pas suffisamment mes conso pour ça, je sors trop souvent dans des endroits fréquentés par des VIP (Very Important Poufiasse).

Donc résumons, je suis un savant mélange d’alcoolisme mondain et d’alcoolisme étudiant… Nous voilà bien avancé… Mais dans tous les cas la seule chose à retenir c’est que je bois comme un trou, que j’aime ça, et que je l’assume complètement !!!! Maintenant il faut s’attaquer à l’autre souci : les trous de mémoire en soirée… Si vous avez un remède autre que « mais arrête de boire Gauthier bordel » je suis preneur…