Je suis en train de matérialiser une phase de déni comme rarement je l'ai fait...
En ce moment ça se passe très mal pour mon avenir de professeur remplaçant. Je suis sur deux établissements, donc j'ai deux principals (ou principaux? tiens je sais pas comment le tourner...), mais l'un des deux est le principal de référence auprès du rectorat (mon vrai chef en gros), en fait je suis "prêté" au second établissement.
Sur les deux principaux, ça se passe très bien avec un et plutôt mal avec l'autre. Avec lequel ça se passe mal ? Je vous le donne dans le mille, celui qui va me noter et qui fait son rapport au rectorat bien sûr, sinon c'est pas drôle !
En fait je le trouvais plutôt bizarre avec moi, à me convoquer toutes les semaines ou presque pour la moindre broutille, au début j'ai pas fait attention, je pensais que mon jeune âge (30 ans pour l'éduc nat en dehors de la ZEP c'est super jeune), mes percings et mes tatouages le rendaient nerveux quand à ma capacité à ne pas offusquer parents et élèves de la banlieue dorée ou j'ai atterri...
Et puis il ya eu la prise de bec sur les horaires. Je ne peux matériellement pas être à l'heure deux jours de la semaine dans son établissement parce que je suis en cours dans l'autre établissement le matin, et je dois traverser toute l'agglo (plus une partie de la banlieue) avec périph', autoroute et nationales surchargées... La première fois qu'il m'en a parlé, je lui ai dit que j'en étais désolé mais qu'à moins d'un changement d'emploi du temps ou de me fournir un avion ou de manger en conduisant, je ne pouvais pas être à l'heure (le retard étant compris entre 2 et 5 minutes maximum). Il m'a répondu qu'il allait voir, et que dans le même temps je devais faire le maximum pour assurer mon service. Je lui ai répondu que je ne pouvais pas supprimer les 10 à 15 minutes que je m'accordais pour avaler un repas tout prêt sachant que ces deux jours là j'ai 7h de cours à assurer (de 8h à 17h non stop) à moins de risquer de tomber dans les pommes.
Comme un con j'ai attendu la suite.
Re-convocation.
Il ressort son discours sur mes retards à répétition qui sont inacceptables toussa toussa... Je reste un peu con et je lui dis que je pensais qu'il allait modifier mon emploi du temps. Il refuse et me dit que c'est à moi de m'adapter.
Je lui tiens tête et lui dis qu'il ne me fera pas renoncer à ma pose repas, ni modifier la circulation pour que je puisse faire les 30km en moins de 40 minutes (et 40 minutes c'est quand je roule comme un malade au mépris des limitations de vitesse, j'ai déjà perdu 3 points dans l'histoire...)
Il me dit : "mais vous savez que je vais vous noter à la fin de votre remplacement, et vu votre comportement je vais être sévère, je ne suis pas sûr que vous puissiez retrouver du travail dans l'éduc nat après ça!"
Je me crispe et commet l'irréparable. Malheureusement, il m'a fallu un mois pour le comprendre, je lui ai raconté mes deux derniers remplacements à la fin desquels pour cause d'homophobie j'ai été mal noté, et que donc après une fausse accusation de racisme et une mutation, une note dégradée par quelques retards me faisait plus sourire qu'autre chose... Vu que j'étais en poste dans deux des établissements les plus demandés et quotés de l'académie ! Et qu'en plus j'avais une porte de sortie dans mon "vrai" métier, à savoir la politique.
(Je résume hein, mais vous voyez l'idée)
A y repenser je devais être de super mauvais poil ce jour-là, moi qui passe 99% de ma vie professionnelle à m'écraser et à subir les injustice, voilà qu'au milieu de rien, je prends la mouche, me vexe et parle mal à mon supérieur !
Ça ne m'était jamais arrivé, enfin en dehors d'un job étudiant dont je me fous par essence... (faut voir comment je parlais à mes supérieurs quand je faisais du télémarketing, c'était jouissif et rendait le job supportable au final... Et je ne parle pas de mon passage à Quick !)
Bref, je me dis qu'il faut que je fasse preuve de bonne volonté, et qu'il est suffisamment intelligent pour ne pas monter l'incident en épingle, et que surtout il va regarder mon travail en classe avant de dire que je suis un prof merdique...
Mon remplacement se terminait le 9 mars, le jour même j'ai un rendez-vous avec un politique qui cherche un coordinateur de campagne, je suis super recommandé, super préparé, je vais avoir ce job. Je glisse donc au principal avec qui ça se passe bien que j'ai une opportunité que je ne peux refuser et que si elle se concrétise je ne renouvelle pas mon contrat, il me soutient, tout va bien !
L'entretien se passe bien, on me promet un réponse le lundi qui suit pour une prise de poste la semaine suivante, j'appelle donc le gentil-principal pour lui dire que je peux rempiler pour une semaine au moins en attendant de savoir, il accepte.
Le mardi, n'ayant toujours pas de nouvelles du politique, je me rend au secrétariat pour signer mon renouvellement de contrat jusqu'au 5 avril date retour du professeur en charge de ces classes. Le contrat s'arrête le 25 mars, je demande des explications, le principal sort de son bureau et me demande de le suivre : "Je vais être franc, j'ai demandé au rectorat de ne plus vous avoir comme professeur, ils ont refusé, j'ai négocié de vous faire un contrat de 15 jours en attendu une inspection d'une IPR afin de faire un rapport et de voir si on vous maintient dans vos fonctions"
Je suis sur le cul, la dernière fois que j'ai vu une IPR c'était pour me faire accuser de racisme en octobre et au final son rapport a amener le rectorat à me muter de force...
J'ai donc de très grandes chances de ne plus être prof là où je suis, voir de plus être prof du tout.
Le mercredi le politique me rappelle pour me dire que je suis pas retenu.
Le jeudi je reçois un courrier et un mail du parti pour me dire qu'ils ne peuvent rien pour moi malgré mes qualités blablabla...
Quand j'ai vu ma psy et que je lui ai résumé tout ça en une heure, elle a marqué une pause, et m'a dit avec sa voix la plus douce "quelque soit l'heure, le jour ou la raison, si ça va pas, vous m'appeler en attendant qu'on se revoit, ok ?"
Je me dis qu'elle exagère, ok j'accumule les problèmes, mais je peux gérer et traverser la tempête quand même.
Bien sûr...
Et sinon là on est dimanche, il est 16h passé, je n'ai pas dormi depuis vendredi matin 6h, j'ai pas déssaoulé depuis vendredi soir, je dois en être à 6 grammes de cocaïne à moi tout seul, j'ai baisé le petit copain d'une amie sachant qu'il est amoureux de moi et que ça va foutre la merde dans un groupe d'amis d'une dizaine de personne qui se connaissent depuis longtemps, j'ai pété un plomb en boite en présence de MisterBitch, j'ai fait 500km en voiture... (par contre j'ai dépensé que 50 euros pour tout ça, c'est la seule chose dont je peux me vanter sur les dernières 48h)
Je résume parce que hein ça serait trop long...
Mais c'est évident, je gère bien !
Très bien même...
Je vais avaler un lexo et aller dormir en espérant que je puisse aller bosser demain matin à 8h... Et faut que pense à donner mon corps à la science, je devrais être mort normalement, n'importe qui serait couché depuis longtemps... Il y aura sûrement des choses importantes à apprendre de mon cadavre ^^
4 commentaires:
L IPR va venir t'inspecter pendant un cours ? Alors prépare le bien . Il faut dans un cours une ligne directrice, un fil rouge qui doit toujours être suivi . Il faut alterner documents et poser des questions précises aux élèves à propos de ces documents et marquer sur le tableau la synthèse des résultats.
Ensuite un peu de cours magistral sans aucune intervention des élèves .
Le résumé écrit doit être bref et concis , et si possible rédigé avec l'aide des élèves .
Si tu connais bien ton cours et si tu sais précisément où tu dois arriver , si tu maîtrises bien la participation des élèves , cela ,devrait aller .
Va falloir surtout que t'apprennes un jour à t'aimer et arrêter de rechercher toujours la validation chez tes lecteurs !
Salut, on ne se connait pas et je venais uniquement par amour de l'Absolut sur ton blog. D'ailleurs : Tricheur ! ;)
Et je me rends compte que j'ai aussi fait un burn out, aux mêmes périodes que toi. Mon contrat a l'air moins précaire que le tien, je ne suis pas dans l'EN, mais je me heurte aux mêmes cons. Je ne suis pas suivie, et j'ai le sentiment qu'on ne s'en sortira jamais plus. Comme si une fois ouverte, la blessure avait beaucoup plus de facilité pour s'ouvrir à nouveau.
Néanmoins le calme et le fait de pouvoir se lâcher entre potes m'aide beaucoup. Me permet de relativiser, de voir que tout le monde souffre. Et qu'il est possible de supporter et d'avancer quand même :) Alors courage. Respire.
Et sinon, en parler à un syndicat, t'y as pensé ?
Je dis ça je dis rien, mais les chefs d'établissements / rectorats essayent souvent de faire pression au bluff. Et les syndicats te répondent et s'occupent de toi même si t'as pas ta carte chez eux.
Enregistrer un commentaire