lundi 17 janvier 2011

Retour au Pole Emploi

Le 3 novembre 2010, je me suis retrouvé en face de mon PDG qui m'annonce que je suis licencié pour raison économique. Il m'explique que la boite coule, je coute trop cher, mes projets ne rapportent pas d'argent, et donc il va liquider l'affaire ou la revendre à perte mais qu'il veut s'en débarrasser.

Je suis mal à l'aise parce qu'il ma fait clairement porter le chapeau. Normal, je suis en charge comme on dit et j'ai manifestement fait de mauvais calculs. Mais je le prends pas personnellement, je suis compétent, mes idées sont bonnes, mais la conjoncture, toussa toussa...

Bon, soit...

15 jours plus tard je suis convoqué officiellement pour me faire notifier mon licenciement, je me fais accompagner par le représentant syndical de ma boite pour la forme, je suis en confiance.

Uhuh, dieu que je suis stupide.

Le ton est donné d'entrée de jeu : 

  • Ah, vous êtes venu accompagné... (pause dramatique) ... C'est votre droit... (repause dramatique) ... Comme je vous l'ai annoncé il y a quelques jours, je suis dans l'obligation de vous licencier...
  • Oui, comment ça se passe ?
  • Déjà, je ne peux pas vous licencier pour raisons économiques, ça vous vous en doutez hein ? On part donc sur un licenciement pour faute !
  • ...
  • Dois-je vous énumérer vos fautes ou on passe directement à la suite ?
  • Non j'aimerais savoir !
  • Ah bon ? Vous n'avez pas une petite idée ? Ah ah...
  • ...

Et là, j'en ai pris plein la gueule mais comme rarement dans ma vie. Dans l'ordre je suis incompétent, pas qualifié, flemmard et un danger pour la société. Je suis arrivé en retard tous les jours, certains jours je n'ai même pas daigner honorer de ma présence mon bureau, j'ai accumulé deux mois de retard sur le lancement d'une campagne, je me suis inventé des rendez vous bidons pour prendre des week end à rallonge ou pour faire les soldes et je ne sais pas gérer un budget... Et j'en passe...

Je tombe des nues. Pour vous la faire courte, je suis arrivé une fois en retard à une réunion super importante, le reste du temps, non. J'ai travaillé de chez moi certains jours par facilité certes, mais bon j'avais l'autorisation et ma direction et mon contrat prévoyait le télétravail. J'ai effectivement eu des tas de rendez-vous, mais comme je ne suis pas le tueur que j'aimerais être je n'ai pas signé à chaque fois donc dans son esprit si je ne signe pas c'est que je n'ai pas eu de rdv. Enfin le retard de deux mois est en fait d'un mois et j'avais aussi l'aval de la direction (comment veux-tu lancer une campagne en aout quand personne n'est au bureau ? Moi je peux pas...)

Bref, c'est un tissu de mensonge qui n'a qu'un but, me faire partir sans que je l'ouvre.

La preuve, il me précise "bon comme c'est pas trop grave quand même, la loi m'interdit de vous licencier sans indemnité et sans préavis, vous pourrez partir une fois votre remplaçant formé et vous serez payé le temps de votre préavis"

Je me retourne donc vers le représentant syndical pour lui demander si tout est conforme, sa réponse "si ça te va, ça me va aussi". Ok il fait dans son froc visiblement...

J'ai passé les trois semaines suivantes à supporter une incompétente à qui je devais tout apprendre et je me suis barré sans demander mon reste début décembre. Ma remplaçante est aussi qualifiée pour reprendre mon job que je le serais pour batir un mur, mais ça ne semble choquer personne.

Quand je suis retourner récupérer mon solde de tout compte, le PDG m'a tendu une feuille avec une liste de question émanant de la chef de service, visiblement ma remplaçante n'a pas su finaliser plusieurs dossiers super important en cours. Les jours avant mon départ j'ai tout mis par écrit, tout expliqué par a+b, les contacts, les contrats, les clients plus ou moins importants... Et depuis un mois qu'elle est seule aux commandes elle n'a visiblement rien fait et c'est donc à moi qu'on demande de l'aide ?

Uhuhuhuh

Nan, je crois que là je vais dire non !

J'ai poliment laissé un message à mon ex-chef pour lui dire ce que je savais sur ces dossiers, et je suis parti. Elle m'a recontacté plus tard pour me dire qu'elle aurait préféré quelque chose de plus exhaustif par mail, je n'ai pas répondu parce que la seule réponse qui me venait était "j'aurais préféré garder mon job et ne pas me faire jeter comme ça!"

Au final, j'ai fait mon job, mais je coutais trop cher, ma remplaçante est une employée smicarde deux jours par semaine.

Et dire que je pensais qu'ils faisaient une affaire avec un chef de projet à 1800 bruts par mois, et ben non, on peut faire encore mieux !

Pas sûr que cette boite tourne encore dans un an.

Ce qui me chagrine le plus c'est que je me suis réellement investi dans cette société, ce projet me plaisait vraiment, et quand je signe un contrat avec un client ou un partenaire, c'est aussi ma crédibilité que j'engage, et laisser tout ça à des gens qui s'en foutent et qui vont surement tout foutre en l'air pour économiser 10000 euros, ça me fait mal...

Mais bon, je me console en me disant que je trouverai mieux, mieux payé, plus épanouissant et surtout, surtout mieux considéré !!!!!

Mais me retrouver au chômage à presque 29+1 ans, ben ça fait mal au cul quand même...


4 commentaires:

l'âne aux nîmes a dit…

et les prud'hommes?

Syl. a dit…

"mieux considéré" ?
Si tu trouves une boite où l'employé lambda est "mieux considéré", fais-moi signe, et je quitte ma Belgique pour y postuler ! :)
De par mon expérience (et mon âge) (presque 39+3), plus tu t'investis, mieux tu travailles, moins bien tu es considéré.
C'est comme ça, et si ça ne te convient pas, "y'en a 150 dehors qui attendent de prendre ta place" (fin de citation).
Bonne chance pour la suite. Bises.

Kitt67 a dit…

A la limite, je me demande si il ne voulait pas te foutre une faute lourde sur le dos et comme ca aucunes indemnités...

Sympa le début 2011

emploi maroc a dit…

bonne chance pour vos progrès d'avenir et dans votre parcours