mardi 12 juin 2012

Le jour d'après

Je suis en colère, en colère contre moi, contre mes amis, contre le monde entier.

Comment le monde peut-il continuer à tourner alors que je suis détruit. J'aimerais tout casser, tout détruire, tout brûler, que le monde ressemble à ce que j'ai dans la tête, le chaos, la confusion, la fin de la civilisation...

Je vois deux psy, donc j'ai des gens à qui parler, de ce côté là je ne suis pas seul. Mais je n'ai pas envie de leur parler. Répéter encore et encore les mêmes choses.

Alors je prends des benzo et des opiacés pour dormir 20h par jour. Les rares moments où je suis éveillé, je prends ma carte bleue et je l'explose, j'ai refais ma chambre, j'ai acheté des produits informatiques, des vêtements, des bijoux, une montre, j'ai dû dépenser plus de 1000 euros en une semaine.

Et le pire ?

Ça me fait du bien pas plus de 3 minutes, et il faut recommencer...

Je hais mon corps, je mange à m'en faire vomir, je veux grossir, devenir difforme, que plus jamais personne n'ait plus jamais envie de me toucher.

J'ai fait un premier test HIV, je suis S-, du moins je l'étais il y a 6 semaines. La suite mi-juillet.

Je suis arrêté jusqu'à la fin de l'année. Vu que ce n'est pas un accident le Rectorat a décidé de ne pas me payer. 

Comment je vais payer les dépenses ?

Je m'en fous, je continue tant que ça marche. Avec un peu de chance, je me ferais saigner dans ma baignoire par le prochain psychopathe qui croisera ma route un soir où j'aurais besoin d'amour et juste qu'on me regarde à nouveau, ou pire je chercherai quelqu'un susceptible de me me faire du mal parce que je suis trop lâche pour le faire moi-même, et comme ça je n'aurais plus à m'occuper des factures !

Je me deteste, c'est ma faute, uniquement ma faute, je ne suis pas une victime, je suis une salope qui a couché comme d'autre vont pisser, je paye les pots cassés...

J'ai eu ce que je méritais.

Je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste, je me deteste... 

17 commentaires:

Chipolata a dit…

Gauthier, je me répète, mais pense à l'hospitalisation et arrête de te tuer. Même si c'est à petit feu.
:(

Anonyme a dit…

Nous avons été confronté(e)s à trois constatations troublantes:
1. Nous sommes impuissant(e)s devant la dépendance et notre vie est incontrôlable.
2. Bien que nous ne soyons pas responsables de notre maladie, nous sommes responsables
de notre rétablissement.
3. Nous ne pouvons plus reprocher aux gens, aux lieux et aux choses d’être responsables de notre dépendance. Nous devons faire face à nos problèmes et à nos émotions.
Le meilleur outil que nous possédons pour nous rétablir est le dépendant en rétablissement. »


http://www.na.org/admin/include/spaw2/uploads/pdf/ips/fr/FR1200.pdf

Anonyme a dit…

Je passe souvent sur ton blog mais je ne laisse jamais de commentaire. Mais là, vu ce que tu traverses je veux venir te dire mon soutien. Ce n'est pas grand chose, je sais.
Cet ignoble salopard t'a fait un mal immense, mais tu ne dois pas le laisser te détruire davantage en renonçant. Cela sera sans doute long, mais je souhaite qu'un jour tu commences à aimer la vie et à t'aimer toi même. Tu le mérites. Tu vas te reconstruire, j'en suis sûre. Je t'embrasse,
Ava

Fanny Hill a dit…

Cet article m'a fait pleurer. L'intensité derrière l'écran est rélle ! Et pourtant on ne peut faire grand chose: enfin si, on vous lit ?

M. a dit…

Je suis sur Paris. On va prendre un verre ?

M.

Anonyme a dit…

est ce que tout cela est vrai au fond ?

déja comment le mec a t'il pu te ramener chez toi alors qu'apparement tu étais saoul ? comment connaissait il ton adresse ? le digicode ? l'étage ?

Comment a t'il trouver tes clés ?

Toi qui n'est pas né de la dernière pluie nivo alcool, comment quelqu'un a t'il pu te mettre quelque chose dans ton verre sans t'en rendre compte ?

Si tu ne te souviens de rien, comment sais tu si c'est un viol ou une relation consentie ?

après je ne minimise pas mais le viol est un acte grave, et le balancer comme ça sur un blog, ça me parait étrange vu les antécédents de tes posts…

Vincent a dit…

"j'aurais besoin qu'on me regarde à nouveau". Mais des gens te regardent Gauthier, nombreux regards bienveillants t'entourent. A ton tour de les regarder.
Quant au courageux "anonyme", j'aime ces gens qui mettent tout en doute sans avoir aucune connaissance. Pourquoi perd-il son temps sur des blogs où il croit savoir lire des mensonges, c'est là un mystère insondable.

presso a dit…

Déchirant de lire ça... et de constater qu'on est impuissante mais presque dans un cas de non assistance à personne en danger.

Malgré tout, fais attention à toi...

_Seb67 a dit…

Oh putain... Je pense très fort à toi...

nicolas a dit…

je passe souvent sur ton blog sans laisser de commentaires. Parfois j'aime, parfois j'aime pas et d'autres encore où j'ai envie de me moquer....mais là, si tu veux Gauthier, je peux te laisser mon appartement sur Lille le temps que tu ailles mieux. Je n'y suis pas souvent et ma famille est très proche. Lille ce n'est pas Paris mais j'ai un jardin devant ma fenêtre et quand je me mets à mon bureau j'ai l'impression de n'avoir besoin de rien d'autre.

Anonyme a dit…

Salut Gauthier,

Première fois que je laisse un commentaire ici et pourtant je te suis depuis un bail.
Ta situation m'attriste beaucoup.
Je ne te donnerais qu'un conseil, retire toi un temps, fait toi hospitaliser, va souffler loin de paris, des factures, d'un quotidien qui risquerait de te faire déraper.
Prend du temps ailleurs, pour te retrouver avec toi, même si ce toi pour l'instant, tu le trouves pas fameux, y a une part de ce toi qui veut sortir, s'en sortir. C'est à celui là qu'il faut tendre la main, un espèce de contrat avec soi même; genre, ok, je vais pas bien du tout là, je n'y arrive plus, je vais faire les choses dans un premier temps pour me stabiliser, pour aller un peu mieux...ça sera pas simple, mais je me le dois à moi même, parce que je veux continuer à vivre, parce que quelque part je sais qu'il me reste encore beaucoup de choses à vivre, que je sais aussi que je suis bon, aimé et aimant quand je vais bien, quand je suis bien avec moi même. Et je veux retrouver et/ou construire ce gauthier...
Cet hiver, je suis descendu très loin, c'était une putain de période où je n'en pouvais plus, ou je ne voyais plus d'issue, où je n'avais plus d'énergie...je me suis regardé "alcoolique" que j'étais, au chomage, tout un parcours de vie gaché, moi qui a le même âge que toi, les mêmes études de scpo brillante et tutti quanti...
Je suis parti en catastrophe, j'ai tout balancé à mes parents, me suis sevré et ai pris un bon mois de "cure", de "ailleurs, juste du temps pour moi"...Et petit à petit j'ai remonté la pente, ai retrouvé un autre regard sur moi, sur mes capacités, sur ce que j'avais envie d'en faire de ma vie.

Voilà, moi je partirais en "cure" si j'étais toi. C'est pas funky, mais c'est une étape pour retrouver ton autonomie après, ta force de vivre, ton élan...

Y a une bonne clinique juste à côté de Toulouse, "clinique Aufrery" à Balma, c'est ta région, tu pourras également reconnecté avec une ville que tu as surement apprécié, et puis y a tes proches à côté...et tes proches sont aussi là pour ça, pour ces mauvais où ça va pas, dis toi qu'au final, ils seront plus que soulagé que tu fasses tout ça pour aller mieux...

Voilà, prend toi en main, a minima, fais les choses pour te protéger, souffler, sois égoiste dans le bon sens, va prendre du temps pour toi en dehors du monde, pour être plus serein, pour te regarder, te pardonner, te demander bon alors, de quoi j'ai envie maintenant, pourquoi je me sens mal, qu'est-ce que je peux y faire...

Je te souhaite de retrouver ta légèreté, ton entrain, ta subtilité, et je vois un bel homme dans tes écrits, qui ne demande qu'à sortir de son cocon.

G.

Anonyme a dit…

trop bon de te voir couler a pic petite lope...

Calisto a dit…

Je suis très triste, même si je te connais pas, e pense fort à toi, et j'espère sincèrement que tu vas vite t'en sortir, tourner la page, et repartir vers de nouvelles aventures.
On en peut pas revenir en arrière, c'est dommage ; aller de l'avant c'est facile à dire... j'espère que tes amis comme Misterbitch seront là pour te soutenir dans ces moments... Ne reste pas seul, je pense.
Je t'embrasse

Nathanael a dit…

Mon Dieu,

Je découvre cette article sur ton Blog et ça ma donné envie de lire ton blog alors je vais m'y mettre. Ça fait resurgir en moi des chose.

Nathanaël.

Anonyme a dit…

On ne se connaît pas, mais je te souhaite sincèrement d'aller mieux. C'était un accident de lavie. Prend soin de toi, entoure toi de gens qui t'aime, surtout ne sombre pas.

Anonyme a dit…

Ca faisait un bail que je n'étais pas passé... changement d'ambiance radical.

J'ai immédiatement pensé à cette chanson:
http://www.youtube.com/watch?v=DUPH1RDuY2Q

Je me doute que tu n'es pas plus avancé mais te souhaite d'avoir le courage nécessaire pour surmonter "ça".

Anonyme a dit…

Je retombe sur ce blog par hasard. Sept années ont dû passer et... rien n'a changé : Gauthier "dégueule" toujours son mal de vivre.
Gauthier, personne ne te prendra en charge mais tu trouveras des gens à tes côtés SI TU fais le premier pas pour essayer de t'en sortir.