samedi 24 juin 2006

Tous des connards

Vendredi soir, minuit quarante, je suis seul chez moi devant un verre de coca et le film X de Pinktv. Je dis du mal des hommes avec Nina sur msn. Vous avez dit vie pathétique ? Je réponds : bienvenue chez moi…

Aujourd’hui Nina a essuyé une (grosse) déception sentimentale. Une de plus, une de trop ? À force de lui briser son petit cœur, je ne suis pas sûr qu’elle arrive à recoller les morceaux et qu’il refonctionne. Tous des connards.

Je suis « revenu », comme certain l’ont dit dans les com’ de cette semaine. Oui, mais pourquoi ? Je suis alcoolique ? Je suis un baiseur invétéré ? Je suis dépendant de la consommation excessive ? Oui mais je me consume plus qu’autre chose. Je ne veux pas repartir dans une fuite en avant, mais des fois c’est nécessaire, une heure, une nuit, une semaine, mais c’est nécessaire. Tous des connards

Je veux rencontrer le prince charmant ? Je veux baiser tous les mecs que je croise ? En fait j’en sais rien. Je ne sais qu’une chose, en ce moment il y a deux hommes que je veux voir : l’un vit à 10000km, l’autre ne daigne même pas répondre à mes coups de fils. Tous des connards.

Je plais, je séduis, je fascine, j’intimide, mais que voient-ils ? Une épave qui permet de se faire limer ? Une star que l’on veut accrocher à son tableau de chasse ? Le plan cul parfait qui permet de s’abandonner quelques heures ? L’anxiolytique gratuit ? Je suis superficiel, je traite les hommes comme des objets, j’utilise, je jette quand j’ai fini, je ne m’ouvre pas, je ne montre que ce que l’on veut voir, mais des fois j’ai envie que l’on me surprenne, que l’on m’étonne, que l’on me touche. Tous des connards.

J’aime le contrôle, j’aime la facilité, j’aime la quantité, j’aime la distance. Mais pourquoi je dissocie tant les choses ? Quelle force me pousse à fermer mon cœur au fur et à mesure que j’ouvre ma braguette ? Et pourquoi suis-je incapable de voir autre chose que le cul d’un mec ? Pourquoi je ne m’intéresse pas à lui ? Pourquoi ça me saoule quand il me raconte sa vie ? De toute façon je ne me souviendrais pas de son prénom dans 4 jours, alors pourquoi se sent-il obligé de me parler de sa tante Berthe qui a vomi sur son cousin pendant le mariage de sa sœur ? Mais suce-moi, au moins tu as la bouche occupée. Tous des connards.

De toute façon je m’en fous. Je n’ai pas besoin d’amour. J’ai mes amis, l’alcool, le sexe, les sorties, le tourbillon de la vie… Alors pourquoi je ressens un vide ? Je veux m’accomplir dans ma vie professionnelle, je suis insatisfait, malgré ma réussite incontestable, je n’arrive pas à me sentir complet. Il manque quelque chose. Un diplôme de plus ? Un salaire plus conséquent ? Des amis supplémentaires ? Une paire de bras (jambes) de plus dans lesquels m’abandonner quand j’en ai besoin ? Non c’est autre chose… Mais c’est dans ma tête ou dans mon cœur ? Tous des connards.

Anastacia a dit « I’m not that kind of girl », moi oui, et alors ? J’ai fait un énorme travail sur moi. La trithérapie, la fin de ma vie étudiante, l’accomplissement d’un projet professionnel ambitieux, tout ça m’a poussé à me remettre en question. Je ne peux pas rester ado toute ma vie, il va falloir commencer à vivre comme un grand un jour, et si ce jour était arrivé ? Aïe, je pensais qu’on me préviendrait. Je ne suis pas sûr ! Et si j’arrêtais de vivre trop tôt, et si je pouvais encore repousser quelques limites ? Et si je me perdais et que j’étais incapable de revenir… Il faudrait que quelqu’un me retienne. Mais tu n’es pas là. Tous des connards.

Les gens se réjouissent de me revoir tel qu’ils m’imaginent, tel qu’ils me connaissent. Pour moi c’est facile d’être cette personne-là. Les encouragements ou les félicitations quand je raconte que je me suis bourré la gueule à oublier où j’habitais, à baiser un mec qui gueule « vas-y baise-moi la chatte, hum elle est bonne ta queue », ça me fait gerber… Oui je me suis amusé ! Mais pourquoi je ne suis pas applaudi quand je fais pénitence, quand je me retiens, quand je change, quand j’avance… Tous des connards.

Je suis futile, je suis fatigué, je suis attiré par le fond. Je regarde en haut, je fais un effort, je regarde en bas, je me complais. Ce soir Nina m’a dit « Je bois, je suis malade, je dors, comme ça je touche le fond, un coup de talon et je remonte ». Moi je ne veux pas toucher le fond, je ne veux pas que les gens que j’aime touche le fond. Tous des connards.

Je suis un connard. Moumour je t’aime. Je suis incapable d’écrire un article aussi beau que celui que tu m’as écrit, alors je ne tente même pas. Je t’aime, je suis là, tu es là, et un jour tous ces connards ne nous toucheront plus. Ta vie sera plus belle que dans tes rêves les plus fous, parce que s’il y a bien une chose que tu mérites, c’est ça.

Je t’aime.


Gauthier.

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