mardi 27 décembre 2011

Un Noël marquant

Après mon réveillon plutôt mouvementé, j'ai pris un lexo pour arriver à dormir. Forcément, impossible de me lever avant 11h du mat' ce qui énerve mon père, mais ma mère ayant compris que les événements de la veille m'ayant fortement contrarié, il valait pas mieux en remettre une couche.

On se prépare donc pour aller rejoindre mes grands parents, qui sont en fait les parents de ma mère, ceux de mon père nous ayant déjà quitté comme dit précédemment. On arrive sur place à midi trente, ma grand mère a déjà tout préparé, et on se met à table : foie gras, escargots, chapon, truffade, buche aux fruits. 

Ma mère me raconte un passage de mon enfance que j'avais oublié qui nous fait tous hurler de rire. Quand je dis tous, c'est vite fait : mes parents, mes grands parents, et moi. Mon oncle, sa femme, ma cousine, son mari et son foetus ayant préféré aller skier que de passer Noël avec nous (mon oncle et ma mère sont en froid), et mon frère ayant préféré partir je ne sais où étant fâché avec ma mère et surtout avec moi.

Je vous raconte l'anecdote ? Allez, suis gentil. Donc j'ai trois ans, et je porte déjà des lunettes, mes deux parents sont présent lors de ma rencontre avec un nouvel ophtalmo suite à un déménagement. J'étais un enfant très docile et très gentil, mais il fallait pas me contrarier. Au moment où je m'installe sur la chaise, mon pied touche une partie de la chaise qu'il n'était pas censé toucher, et l'ophtalmo m'engueule copieusement. Je ne dis rien, mais ma mère remarque que je prends illico ma "gueule de con" comme elle l'appelle.

Les questions commencent, préalablement, l'ophtalmo avait vérifié auprès de ma mère si je savais reconnaitre les formes et les couleurs, ce qui est le cas, donc elle m'interroge : 

  • Bon, là tu vois quoi ?
  • Quoi...
  • Et ça c'est quoi là ?
  • Là...
  • Et cette couleur c'est laquelle ?
  • Laquelle...
  • Mais vous m'avez menti, il ne sait rien reconnaitre cet enfant, je ne peux pas le soigner, apprenez lui les formes et les couleurs et revenez dans 3 semaines !
Mes parents se retenaient d'exploser de rire, ils ne m'ont même pas engueuler, ils ont juste chercher un autre ophtalmo qui a pu me prescrire des lunettes vu qu'il a su me parler gentiment et donc obtenir de moi ce qu'il voulait ! Déjà à 3 ans fallait pas me prendre de haut, non mais...

Bref, il y a donc une bonne ambiance, grâce aux anecdotes, au vin, et à notre capacité à faire semblant...

Mes grands parents sont âgés, donc on s'occupe du service et de ranger/nettoyer après le repas, même si ma grand mère râle parce qu'elle ne supporte pas d'être diminuée, mais bon à 84 ans elle a le droit de se poser et de rien faire. Ce qu'elle finit par faire.

Elle s'installe sur une chaise pendant qu'on termine.

Ma mère coupe les cheveux de mon grand père et de mon père, quand je remarque que ma grand mère essaye d'avaler un médicament sans succès. Elle veut se vaporiser quelque chose dans la bouche, je lui demande ce que c'est. Elle souffre d'angine de poitrine, et doit lors d'une crise de fatigue, prendre un vasodilatateur en solution nitré (en gros, du poppers) ce qui me fait hurler de rire...

Ma mère l'aide et lui donne son médicament, on continue nos discussions. Après 2 ou 3 minutes, ma mère remarque que mamie est devenue très pâle, elle s'approche, lui parle, elle répond pas, elle lui prend la main, elle est glacée, elle répond par dans petits râles. Toute la famille s'affole, elle fait visiblement un gros malaise.

Je décroche le téléphone pour appeler le 15, ma grand mère dans un effort surement surhumain m'interdit d'appeler les secours parce qu'elle ne veut pas être hospitaliser à Noël, et que de toute façon ça va passer. On la lève de sa chaise pour l'allonger sur le canapé, je remarque qu'elle a mouillé sa chaise. Je tends donc le téléphone à ma mère en lui disant que si elle ne les appelle pas je vais le faire, elle s'exécute. Mon grand père fond en larme.

Les pompiers arrivent en 5 minutes, avec l'aide de ma mère ils vont vérifier ce qui lui arrive, la laver et la changer. Ils veulent l'hospitaliser, elle refuse, alors ils lui posent les questions de routine pour vérifier si elle a bien toute sa tête : 

  • Madame, quel jour sommes nous ?
  • Dimanche de Noël, vous voyez pas le chapon là ?
  • Et de quelle année ?
  • Mais il m'emmerde lui, ben on est en 2011 !
  • Et qui est le président ?
  • Le nabot comme l'appelle mon petit fils ! Mais il a finit avec ces questions à la con ? Il va nous pourrir notre journée de Noël si ça continue, et de toute façon je n'irai pas à l'hôpital j'ai déjà dit !!!!!

Le pompier prendra tout ça avec le sourire, et une fois que ma mère aura signé la décharge, ils repartiront en laissant ma mamie avec nous...

Verdict des pompiers : elle a juste pris trop de vasodilatateur, et à donc fait un blackout à cause de ça... Mais sinon elle va bien...

Grosse frayeur tout de même...


En entendant les réponses aux questions, je sais d'où je tiens mon côté espiègle quand quelqu'un me fait chier, merci mamie !

Entre temps, je laisse un message à mon frère et à ma cousine, pour les prévenir. Ma mère m'engueulera après en me disant "mais moi j'aurais préféré qu'on leur dise que ce soir, une fois que tout aurait été fini, avec une formule du genre "mais vous n'étiez pas là, ça n'aurait servi à rien" comme ils m'ont dit ce printemps alors que je cherchais ma mère partout pendant 24h et qu'ils ne m'avaient pas dit qu'ils l'avaient fait hospitaliser!"

Pas faux, mais sur le moment je ne pense pas à mal moi...

En fait le premier réflexe fut d'appeler mon frère en pensant "elle va mourir le jour de noël et à cause de notre dispute il ne sera pas là!"

Et surtout ça me rappelle un très mauvais souvenir, la dernière fois que j'ai vu une personne proche de moi mouiller son pantalon, c'était la mère de mon père, et elle est morte quelques semaines plus tard sans que j'ai pu la revoir, c'est la dernière image que j'ai d'elle, et je ne voulais pas que ce soit la dernière image que j'ai de mon autre grand-mère.

Je suis lucide, elle a 84 ans, une angine de poitrine, mon grand père a 87 ans et c'est un grand cardiaque, ils ont passé 2 mois à l'hosto cette année, il y a de grandes chances que ce soit notre dernier Noël, mais je ne suis pas prêt à leur dire au revoir, je ne le serai sûrement jamais...

Ce soir je suis tout seul dans la maison de mon père, mes parents sont parti en vacances, et j'attends le vodka club au presque grand complet pour une semaine de ski et de folie, j'en ai besoin, vraiment.

C'est aussi la première fois que je suis seul dans cette maison, la première fois que je suis seul dans une maison dans le Cantal, et j'en mène pas large, je n'ai pas forcément que de bons souvenirs ici, il ya eu plus de morts que de naissances dans ma famille depuis que je suis venu au monde et quatre ont eu lieu dans la maison où je suis...

Dépêchez vous les copains ^^

Un gaugau un poil morbide

5 commentaires:

nigloo a dit…

Au moins on ne s'ennuie pas chez les "bourgeois"!!:)

7h48 a dit…

je laisse un commentaire :)

Anonyme a dit…

Je n'en attendais pas moins!! :)))

Sugar D

Alain lo Grelh a dit…

Et vive les mamys du Cantal qui tiennent encore le coup. Le repas de Noël: pas mal sauf que le bûche au beurre eut été mieux appropriée que la bûche aux fruits invention des gens de la ville, quant à la truffade je ne puis en dire du mal mais en bon aveyronais que je suis j'ai un faible pour l'aligot :-)

Bonne année avec tes copains-copines

sam a dit…

mièvre et condescendant.