J'ai quitté ma vie tant de fois que je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à choisir la fuite comme unique moyen de régler mes soucis. J'ai fui dans ma tête, dans mon corps, et de manière plus prosaïque en prenant un train ou un avion pour recommencer ailleurs.
Mais quand je jette un oeil dans le rétro je ne vois rien de changé. Je ne sais pas ce qui cloche vraiment chez moi. Je n'aime pas mon corps ? Je n'aime pas ma sexualité ? Je n'aime pas le regard des autres ? Je n'aime pas mes parents ? Je n'aime pas ma vie ? Je ne m'aime pas...
La tête doit toujours être occupée, si je m'arrête de penser, de me projeter, je panique, je perds pied, et je me noie.
J'ai décidé d'en finir une fois pour toute avec cette vie. J'ai fait le burn out de trop dimanche dernier. Pourtant tout va bien. J'ai un travail qui me plait, un appartement dans lequel je me sens bien, des amis fantastiques, une famille aimante (non vraiment vous tueriez pour avoir mes parents). Pourtant je ne me fais du mal à un point qui en devient insoutenable. Si je ne me suis pas tiré une balle ou jeté de la fenêtre, ce que j'ai fait ces dernières années était tout comme, et ce que j'ai fait ce week-end n'était que le point d'orgue.
Je ne survivrai pas au prochain, je le sais, j'en suis sûr.
Je suis sûr que d'une chose en fait, je ne veux pas mourir.
Mais voilà je ne sais pas comment vivre.
Survivre ne me suffit pas.
Rien ne me suffit.
Ce vide que je n'arrive pas à nommer, à comprendre, à cerner m'aspire.
Alors pour la première fois, sans user de dérision, sans me cacher, sans faux-détours, je vais dire (écrire plutôt) ce qui me fait si peur :
Bonjour, je m'appelle Gauthier et je suis toxico.
Mercredi j'ai rendez-vous chez un psy. Je ne sais pas ce que ça va donner, mais j'ai envie/besoin d'en parler, alors je refais vivre cet espace, mon tout petit espace sur le net, pour raconter, déverser, pleurer, peut-être bientôt rire...
Je ne sais pas si ça durera, mais ce soir j'en avais besoin...
La seule raison pour laquelle je n'ai pas encore appelé mon dealer c'est parce que je me suis enfilé un lexo et que j'attends qu'il m'assome... (tu parles d'un réflexe à la con)
J'ai envie d'arrêter, mais je sens que ça va être dur, très dur, trop dur ?
A suivre...
7 commentaires:
Tres heureuse de te retrouver Gauthier. Bonne chance pour la decroche. You can do it!
Gauthier n'est pas seul...
Etre conscient du problème et arriver à l'exprimer est le début de tout, avoir envie de le résoudre est la deuxième étape et pas des moindre, et accepter l'aide d'autrui est déjà une troisième étape de taille.
Tu as déjà bien avancé sur le parcours difficile, continue et n'hésites pas à faire appel à ceux capables d'écouter sans juger, rien que pour te permettre de t'entendre dire les choses que tu as du mal à regarder en face.
Courage ...
Que dire d'intelligent et utile? Tu peux faire face à cette situation à condition de te faire aider. Ne reste pas seul dans ta lutte. Mes vœux t'accompagnent.
Bon courage, tu sais qu'on est tous là pour t'aider à décrocher et à redevenir le Gauthier de 2007, toxico (un peu) mais surtout formidable (beaucoup) ;)
On ne peut peut-être pas faire grand chose, mais sois assuré que tu as devant toi des oreilles (yeux) attentives(fs). Bizzz, et courage !
Courage!
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