mardi 19 septembre 2006

Si c’était le dernier jour

Voilà, nous sommes lundi soir, je tombe de sommeil, et au lieu de profiter d’un sommeil bien mérité, je cogite… On appelle ça la « descente » je crois (non en fait j’en suis sûr). Ce moment de spleen qui suit un moment d’euphorie intégrale. J’ai passé trois jours dans l’excès le plus total. L’alcool, la fatigue, le sexe, la drogue, tout ça m’a fait perdre pied. Et maintenant je récupère mes facultés petit à petit, et je réalise ce que j’ai fait.

Je n’ai aucune honte, ni par rapport à ceux que j’ai pu voir/rencontrer/baiser, ni par rapport à vous à qui je raconte tout, ni par rapport à moi. Non la honte n’a pas de prises sur moi. Enfin si, j’ai un rapport à la honte très bourgeois, j’ai honte de faire du bruit chez moi et que mes voisins se plaignent, je dois être une Bree en puissance ;)

Bref je viens de faire une longue introduction pour quelque chose que n’en mérite même pas.



Si c’était le dernier jour de ma vie, si je le savais, je ferais quoi ? Pour répondre à cette question, j’ai besoin de fouiller en moi. Je dois me disséquer, m’autopsier… Pourtant je ne suis pas encore mort, mais j’emploie machinalement, instinctivement des mots en rapport à la mort. Dès que je pense à ma fin tout est noir, si noir. Il n’y a pas de lumière, il n’y a pas de sentiments, il n’y a pas de vie. Juste un trou noir dans lequel mon corps et mon âme sombrent.

Une fin sans aucun sens, reflétant ma vie : noir, sans fin, sans buts, sans suite. Juste la nuit.

La vie sans but, quelle ironie pour quelqu’un qui vit autant que moi. Mes buts, je me les suis fixés, et je les atteins pour la plupart. Il m’est arrivé de me résigner, mais ces défaites sont immédiatement transformées en nouveau défis, et ça repart pour un tour. L’épicurisme dans toutes ces contradictions : se fixer des buts pour bâtir une vie sans savoir quoi faire de cette vie. J’ai l’impression d’être un amoncellement, une compilation, sans début, sans fin, et sans fil rouge. Un amas… vide.

Je suis vide de sens. Je suis vide. Et aujourd’hui il ne reste plus grand-chose, que des impressions de victoires, des goûts de défaites. Je n’ai que 25 ans, qu’est ce que je sais de la vie ? Trop pour en attendre que du bien, pas assez pour vouloir fermer mes yeux et sortir de la lumière.

La lumière m’aveugle, me trompe, m’empêche de discerner le vrai du faux. J’ai l’impression de devoir toujours avancer à tâtons. Ma vie n’a pas de sens, oui mais personne ne me guide. Alors quoi ? Je ne suis pas capable d’avancer tout seul ? Non, mais je ne veux pas que l’on me traîne par la main, la vie n’aurait plus de sens. Mais elle n’en a pas quand même…

Toutes ces contradictions s’entrechoquent. Et il n’en ressort qu’une seule chose : si je dois mourir ce soir, et si je sais que je meurs ce soir, je ne suis capable de faire qu’une seule chose.

Pourquoi, alors que je ne crois en rien, que je n’attends que du vide et du noir, je voudrais danser une dernière fois dans la lumière. Quel intérêt ? Qu’est ce qui me pousse à vouloir laisser quelque chose derrière moi ?

Oui il s’agit bien de ça, je laisserai quelque chose derrière moi, ça ne serait-ce pas plutôt quelqu’un ? Non… quelque chose.

La plus belle chose dont les hommes sont capables, c’est l’amour, et je veux laisser de l’amour derrière moi. Un sentiment auquel je crois, et dont je suis incapable de faire preuve de la façon qu’il conviendrait. Un amour pur et unique, voilà ce que je veux laisser.

Les ados sont capables de passer à l’acte en se disant « Il saura que quelqu’un l’aimait tellement qu’il a donné sa vie pour lui, c’est le plus beau cadeau qu’il puisse recevoir ». Je trouve ça pathétique. Mettre fin à ma vie par amour, c’est tellement contradictoire ! Mettre fin à mes jours parce que cette personne me refuse son amour ? Mais quelle abdication, je ne suis pas faible.

En revanche savoir que l’on doit partir, et faire preuve du plus éclatant des amours juste avant, oui, je peux faire ça, je veux faire ça.

Alors je te le dis, ce texte est pour toi, et je sais que tu l’as compris depuis le début, si ce soir je sais que je vais mourir, je viendrais sonner à ta porte et je te dirais juste ceci « Je t’aime, et je suis heureux de t’aimer toi, tu m’as permis de vivre et d’avancer, et si la nuit n’est pas aussi sombre que je le pense, tu seras ma lumière pour l’éternité ».

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