Bon, alors, je vous délaisse, j’en ai conscience. Mais bon, j’ai un peu une vie de fol’ail quand même depuis qu’il m’a pris de faire prof.
Quelle idée à la con quand j’y pense…
En même temps j’avais pas vraiment envisagé que ça allait marcher hein, je me suis un peu lancé là dedans comme un malade en phase terminale qui se lance dans un traitement expérimental « Ça passe ou ça casse de toute façon j’ai plus rien à perdre »
Mais voilà, j’ai entamé cette troisième semaine avec la profonde conviction que le métier de prof, c’était absolument pas fait pour moi.
Mais j’ai besoin d’argent, et surtout surtout surtout surtout j’ai besoin de faire quelque chose de mes journées et de mes nuits. Quelque chose d’autre que de me poutrer la tronche à pas d’heure avec des inconnus ou pas.
Besoin de remettre en route mon cerveau.
Besoin de me sentir utile.
Et quoi de plus gratifiant que d’enseigner ce que j’aime à des petites têtes blondes bien faites passionnées par tout ce que je raconte ?
Mais les charmantes têtes blondes ne le sont pas vraiment.
Alors oui, ils sont pas tous méchants. En fait il y en a que deux ou trois par classe qui sont bêtes comme leur pied et qui ne méritent même pas que j’use de la salive ou de l’encre pour les foutre plus bas que terre et tenter de les refoutre dans le droit chemin.
Sur 180 élèves c’est pas la mort.
Mais voilà, il y a le phénomène de groupe…
Et puis il y a moi.
Moi et mon manque certain et affligeant de d’autorité naturelle sur l’adolescent des beaux quartiers.
Je suis le prof que je détestais quand j’étais élève.
Le prof gentil, un peu trop gentil, qui n’a aucune autorité, qui n’arrive pas à faire cours, et qui n’arrive à rien d’autre que de passer pour complètement impuissant tout au long de la journée. Je détestais ce genre de prof parce que moi j’aimais (et j’aime toujours) apprendre. J’aimais travailler à l’école. J’étais plutôt un bon élève, mais faignant, alors j’avais besoin d’un prof qui me canalise et qui me tire vers le haut.
Oui quand on a des facilités on a tendance à s’endormir quand on ne nous secoue pas.
Je crois que mes bulletins scolaires peuvent se résumer par cette phrase « peut mieux faire » ou encore mieux « nonchalance ».
Alors moi j’apporte quoi à ces gosses ?
Pas grand-chose de constructif.
Aux éléments perturbateurs j’apporte un grand sentiment de puissance. Ils empêchent le cours de se dérouler, ils ont l’impression qu’ils peuvent me faire craquer.
Un élève m’a dit aujourd’hui, droit dans le nombril (oui ils sont pas grands encore à c’t’âge là) « je vous ferais craquer, vous démissionnerez, comme les autres ».
Le pire c’est que je sais qu’il en est persuadé le con.
P’tit merdeux va !
J’aimerais bien voir les parents, juste pour pouvoir faire une photo et la coller en face de la définition de « échec parental » dans le Gros Robert.
Aux bons élèves, je ne peux pas apporter une bonne ambiance de travail, ils finiront par être pénalisé et sûrement par chuter, en tout cas ils décrochent rapidement, certains ne prennent pas le cours correctement à cause du bordel. L’effet de groupe joue aussi. Ils savent qu’ils auront des bonnes notes, alors ça ne les motive pas trop.
Au ventre mou, à ceux qu’on doit aider et qui peuvent faire quelque chose de bien, à la grande majorité, je n’apporte pas grand-chose non plus. Ils ont tendance à se ranger du côté de ceux qui perturbent. En revanche ce sont ceux que je peux recadrer le plus rapidement. Ils ont encore un certain respect des profs, et surtout de leurs parents (le mot sur le carnet reste l’arme ultime quand même).
Bref, je suis pas mal démoralisé.
À vrai dire, je pense m’enfuir très loin pendant les vacances et ne pas revenir à la rentrée.
Ouais je sais, c’est lâche, mais je peux me justifier.
Prof, c’est pas le métier que tu fais sans avoir ça au fond de toi. Tu peux pas aller taffer juste pour le fric. J’ai eu des profs comme ça, qui nous détestait, ça se sentait, je n’ai jamais compris comment l’éducation nationale pouvait garder en son sein des anomalies pareilles qui n’apportent plus rien à leurs élèves.
En plus ça coûte une fortune en psy et lexomil à la sécu…
J’ai voulu être prof pendant 10 ans, puis je me suis ravisé à la veille (ou presque) de passer le CAPES et je me suis trouvé une voie qui me correspondait mieux. Attention j’adore enseigner. J’adore transmettre. J’adore les enfants. Je suis vraiment passionné par la connaissance et j’adore raconter tout plein de choses à mes amis (aller au musée avec moi c’est toujours une aventure !).
Mais voilà, moi je sais pas faire le gendarme. Je ne sais manifestement pas m’imposer devant des ados. Je ne sais pas gérer la pression que cela engendre. Et surtout je n’arrive absolument pas à relativiser.
J’entends leurs moqueries, à la limite de l’insulte chez certains.
J’ai fait comme si je n’entendais pas, tout simplement parce que je ne savais pas quelle attitude prendre. Je me suis dit que mal répondre à ce genre de chose serait pire que de les ignorer. J’ai sûrement fait une énorme bêtise.
Aujourd’hui j’ai dû piquer une colère parce que j’ai reçu plusieurs fois des stylos ou des boulettes de papier sur la tronche.
J’en revenais pas moi même qu’ils puissent faire ça.
Cette après-midi, j’ai passé 40 minutes assis derrière mon bureau à regarder une de mes classes faire ce qu’elle voulait : se lever, parler, se battre, s’embrasser, se jeter tout et n’importe quoi. Je n’ai rien dit, je n’ai rien tenté, je suis juste resté assis et attendant que ça sonne pour enfin pouvoir rentrer chez moi.
En sortant de cours, je suis allé prendre conseil auprès de mes collègues, ils m’ont servi la soupe habituelle « il faut punir, coller, mettre des mots, et surtout faire ce que tu dis que tu vas faire ».
Oui et bien si ça marchait, je le saurais…
En rentrant chez moi, j’ai essayé de réfléchir à l’attitude à adopter en revenant demain pour ne pas revivre le même enfer.
La seule réponse qui me vient c’est « trouve un autre travail ! ».
Je pensais avoir quelques semaines devant moi pour réfléchir (merci les vacances), mais en fait il faut que je rende un dossier d’inscription pour l’année prochaine jeudi. Jeudi, je dois donc avoir décidé si je veux continuer ou pas.
Et je ne sais toujours pas quoi faire…
J’en suis arrivé à m’entendre dire « si seulement ils pouvaient me virer… »
Ouais, si seulement…
Quelle idée à la con quand j’y pense…
En même temps j’avais pas vraiment envisagé que ça allait marcher hein, je me suis un peu lancé là dedans comme un malade en phase terminale qui se lance dans un traitement expérimental « Ça passe ou ça casse de toute façon j’ai plus rien à perdre »
Mais voilà, j’ai entamé cette troisième semaine avec la profonde conviction que le métier de prof, c’était absolument pas fait pour moi.
Mais j’ai besoin d’argent, et surtout surtout surtout surtout j’ai besoin de faire quelque chose de mes journées et de mes nuits. Quelque chose d’autre que de me poutrer la tronche à pas d’heure avec des inconnus ou pas.
Besoin de remettre en route mon cerveau.
Besoin de me sentir utile.
Et quoi de plus gratifiant que d’enseigner ce que j’aime à des petites têtes blondes bien faites passionnées par tout ce que je raconte ?
Mais les charmantes têtes blondes ne le sont pas vraiment.
Alors oui, ils sont pas tous méchants. En fait il y en a que deux ou trois par classe qui sont bêtes comme leur pied et qui ne méritent même pas que j’use de la salive ou de l’encre pour les foutre plus bas que terre et tenter de les refoutre dans le droit chemin.
Sur 180 élèves c’est pas la mort.
Mais voilà, il y a le phénomène de groupe…
Et puis il y a moi.
Moi et mon manque certain et affligeant de d’autorité naturelle sur l’adolescent des beaux quartiers.
Je suis le prof que je détestais quand j’étais élève.
Le prof gentil, un peu trop gentil, qui n’a aucune autorité, qui n’arrive pas à faire cours, et qui n’arrive à rien d’autre que de passer pour complètement impuissant tout au long de la journée. Je détestais ce genre de prof parce que moi j’aimais (et j’aime toujours) apprendre. J’aimais travailler à l’école. J’étais plutôt un bon élève, mais faignant, alors j’avais besoin d’un prof qui me canalise et qui me tire vers le haut.
Oui quand on a des facilités on a tendance à s’endormir quand on ne nous secoue pas.
Je crois que mes bulletins scolaires peuvent se résumer par cette phrase « peut mieux faire » ou encore mieux « nonchalance ».
Alors moi j’apporte quoi à ces gosses ?
Pas grand-chose de constructif.
Aux éléments perturbateurs j’apporte un grand sentiment de puissance. Ils empêchent le cours de se dérouler, ils ont l’impression qu’ils peuvent me faire craquer.
Un élève m’a dit aujourd’hui, droit dans le nombril (oui ils sont pas grands encore à c’t’âge là) « je vous ferais craquer, vous démissionnerez, comme les autres ».
Le pire c’est que je sais qu’il en est persuadé le con.
P’tit merdeux va !
J’aimerais bien voir les parents, juste pour pouvoir faire une photo et la coller en face de la définition de « échec parental » dans le Gros Robert.
Aux bons élèves, je ne peux pas apporter une bonne ambiance de travail, ils finiront par être pénalisé et sûrement par chuter, en tout cas ils décrochent rapidement, certains ne prennent pas le cours correctement à cause du bordel. L’effet de groupe joue aussi. Ils savent qu’ils auront des bonnes notes, alors ça ne les motive pas trop.
Au ventre mou, à ceux qu’on doit aider et qui peuvent faire quelque chose de bien, à la grande majorité, je n’apporte pas grand-chose non plus. Ils ont tendance à se ranger du côté de ceux qui perturbent. En revanche ce sont ceux que je peux recadrer le plus rapidement. Ils ont encore un certain respect des profs, et surtout de leurs parents (le mot sur le carnet reste l’arme ultime quand même).
Bref, je suis pas mal démoralisé.
À vrai dire, je pense m’enfuir très loin pendant les vacances et ne pas revenir à la rentrée.
Ouais je sais, c’est lâche, mais je peux me justifier.
Prof, c’est pas le métier que tu fais sans avoir ça au fond de toi. Tu peux pas aller taffer juste pour le fric. J’ai eu des profs comme ça, qui nous détestait, ça se sentait, je n’ai jamais compris comment l’éducation nationale pouvait garder en son sein des anomalies pareilles qui n’apportent plus rien à leurs élèves.
En plus ça coûte une fortune en psy et lexomil à la sécu…
J’ai voulu être prof pendant 10 ans, puis je me suis ravisé à la veille (ou presque) de passer le CAPES et je me suis trouvé une voie qui me correspondait mieux. Attention j’adore enseigner. J’adore transmettre. J’adore les enfants. Je suis vraiment passionné par la connaissance et j’adore raconter tout plein de choses à mes amis (aller au musée avec moi c’est toujours une aventure !).
Mais voilà, moi je sais pas faire le gendarme. Je ne sais manifestement pas m’imposer devant des ados. Je ne sais pas gérer la pression que cela engendre. Et surtout je n’arrive absolument pas à relativiser.
J’entends leurs moqueries, à la limite de l’insulte chez certains.
J’ai fait comme si je n’entendais pas, tout simplement parce que je ne savais pas quelle attitude prendre. Je me suis dit que mal répondre à ce genre de chose serait pire que de les ignorer. J’ai sûrement fait une énorme bêtise.
Aujourd’hui j’ai dû piquer une colère parce que j’ai reçu plusieurs fois des stylos ou des boulettes de papier sur la tronche.
J’en revenais pas moi même qu’ils puissent faire ça.
Cette après-midi, j’ai passé 40 minutes assis derrière mon bureau à regarder une de mes classes faire ce qu’elle voulait : se lever, parler, se battre, s’embrasser, se jeter tout et n’importe quoi. Je n’ai rien dit, je n’ai rien tenté, je suis juste resté assis et attendant que ça sonne pour enfin pouvoir rentrer chez moi.
En sortant de cours, je suis allé prendre conseil auprès de mes collègues, ils m’ont servi la soupe habituelle « il faut punir, coller, mettre des mots, et surtout faire ce que tu dis que tu vas faire ».
Oui et bien si ça marchait, je le saurais…
En rentrant chez moi, j’ai essayé de réfléchir à l’attitude à adopter en revenant demain pour ne pas revivre le même enfer.
La seule réponse qui me vient c’est « trouve un autre travail ! ».
Je pensais avoir quelques semaines devant moi pour réfléchir (merci les vacances), mais en fait il faut que je rende un dossier d’inscription pour l’année prochaine jeudi. Jeudi, je dois donc avoir décidé si je veux continuer ou pas.
Et je ne sais toujours pas quoi faire…
J’en suis arrivé à m’entendre dire « si seulement ils pouvaient me virer… »
Ouais, si seulement…
14 commentaires:
En fait le secret, c'est d'etre tres dur au debut. Tu ne laisse absolument rien passer, tu fais la gueule. Tu punis. Et apres, c'est respect garanti.
Mais si tu as rate le coche, la c'est beaucoup plus difficile. Effectivement il ne te reste qu'a punir en masse. Faire des interros surprise, mettre des zero, je sais pas. C'est du boulot pour restaurer ca.
Alors depose un dossier mais n'oublie pas: c'est la premiere impression qui compte..
Ouiiiii soit dur ! C'est la solution : aucune toletance apred ya un respect
Je me rappelle une prof de bio remplacante en 1ere, pas d'autorite
, 1er poste, bordel, le dernier jour
on lui a offert un tres gros bouquet
de fleur et on avait fini au cafe
du coin !
Signe fiuuu
Pinaise. Ben je compatis ...
T'as vu la journée de la jupe ?
( Non, je te suggère pas de les prendre un otage ! )
Quand on pense qu'il y en a qui supportent ça pendant toute une carrière... quel gâchis.
Es-tu soutenu par la hiérarchie, cad : si tu souhaites virer un élève ou un groupe d'élèves qui perturbe de ton cours, peux-tu le faire?
(logiquement non, sinon tu l'aurais déjà fait...)
Aïeeee, ça fait limite mal de lire ça.
Ca me rappelle ma prof de maths de cette année. Elle est nouvelle et elle a aucune expérience. Bien sûr elle a plein de connaissances, elle est sûrement doué en maths mais elle a vraiment du mal à nous le transmettre (même si cela n'a pas l'air d'être ton cas) mais surtout elle n'a jamais établi son autorité.
Pendant le premier mois, on sortait les tables dehors, y'en a qui sortait pas la fenêtre, d'autres qui fumaient ... Conséquence : même si le contenu s'est amélioré, impossible de nous le transmettre ...
Le truc qu'il l'a perdu en fait c'est qu'elle a voulu être "gentil" avec nous, ne pas nous coller.
Une fois je lui ai raconté que notre prof de maths de l'année d'avant nous jeté des craies. Elle a été traumatisé.
N'essaye pas d'être gentil, tu DOIS établir ton autorité. Mais ne tombe pas dans l'excès inverse ...
Oui car la même prof de maths, elle a tellement été maltraité (je me reconnais dans certains de tes élèves, d'ailleurs tous ce qu'ils attendent c'est que tu les remettes à leur place) qu'elle a fini par devenir méchant et surtout très distante.
Alors sois sympa tout en étant ferme, les élèves ne sont pas tes ennemis :p (et inversément ^^)
Ah oui : trois choses à ne surtout pas faire au risque de perdre son autorité : - menacer de façon extravagante (des trucs totalement invraisemblables)
- menacer sans agir (tu menaces d'une heure de colle, tu la donnes, et surtout t'oublies pas !)
- faire appel à l'administration car tu n'as pas d'autorité (c'est la preuve ultime de ta faiblesse).
Hum, moi j'enseigne à de l'adulte, mais une chose marrante c'est de ne rien l'aisser passer, rien, genre pas un mot dans la classe, pas un bruit, autorité max, tolerance zéro.
et de leur demander a la fin ce qu'ils préfèrent, tolérance zero ou ambiance sympa.
récolter les avis, et recanaliser quand ils recommencent à reprendre les mauvaises habitudes.
Ce n'est pas magique, mais si tu as besoin, le bouquin "boite a outils du formateur" est utile.
Courage, ne te laisse pas marcher dessus par des merdeux!
Si tu aime enseigner, pourquoi ne pas le faire à un plus haut niveau? c'est à dire au lycée, ou en fac, où la les élèves sont là parce qu'ils le veulent et que de toute façon, ya le bac a la fin ou les partiels donc ils savent qu'il faut écouter.
Sinon, tu peux essayer d'organiser un rendez-vous avec les parents des élèves récalcitrant (avec leur présence et celle du principal éventuellement)
Bon comme tout le monde y va de son conseil, je m'y mets aussi :
J'avais un prof qui arrivait à imposer un respect très simplement : il rodait dans les rangs, ça évite le bordel ambiant et la montée de la parlote. Bon c'était un ancien militaire mais il sans être absolument méchant il savait te prendre sur le fait. Un élève nie rarement quand il est pris et ça le calme assez vite. Par exemple, un qui se balançait un peu trop sur sa chaise et hop, il arrivait discrètement derrière et donnait un p'tit dans la chaise pour te déstabiliser. Bien sûr, il restait derrière pour te rattraper mais ça reste gravé dans ta mémoire. Idem pour un endormi. Et il repartait dans son cours sans rien montrer aux autres. Pour un élève casse-bonbon, il avait juste besoin d'une bonne dose de réparti.
Pour ce qui est de s'imposer, un truc extrêmement important c'est de parfaitement connaître le nom de tout tes élèves et de bien leur faire comprendre que tu les connais. Ils se sentent surveillés individuellement parce qu'ils ne savent pas que tu as seulement appris tous les noms la veille au soir sans aucune distinction ;)
Autre chose : ne les infantilise jamais, parles leur comme à des adultes sinon ils rentrent dans leur rôle de chiard et là c'est foutu.
N'hésites pas non plus à les déplacer près de ton bureau. Quand ils sont jeunes, ils n'ont pas peur de toi tant que tu es loin d'eux.
Voilà, bonne chance pour la suite ;)
Bon, y'a déjà pas mal de conseils ici, ceux de tes collègues, je ne vais pas m'y coller moi aussi. J'ai enseigné deux ans mais à des élèves ingénieurs qui DEVAIENT avoir la moyenne à mon cours pour valider leur année donc, forcément ça aide à avoir le calme...
Ce que tu racontes ressemble furieusement de près ou de loin à ce qu'ont pu me raconter ma soeur et mes ami(e)s prof sur leur début de carrière. Pour ceux que je connais ça s'est arrangé avec le temps (ou ils le vivent mieux, je ne sais pas). Ma soeur, dit parfois elle que, même si elle adore son boulot, elle ne se voit pas faire ça toute sa vie.
Mais, allez, un peu d'humour, j'ai pas l'habitude de faire de la pub mais je recommande la lecture du blog BD d'une prof de français en collège http://lestoujoursouvrables.over-blog.com/ Je trouve ça assez drôle, elle y parle de son métier (mais aussi de ce qui se passe suite à la sortie de sa BD et du bar à hôtesses qui vient d'ouvrir juste en bas de chez elle).
Franchement ma première réaction a été comme tout le monde de la compassion...
Après je n'ai pas pu m'empêcher de penser que pour être respecté il faut être respectable. Par exemple, le piercing dans la langue, ça n'évoque pas spontanément quelqu'un qui se conforme aux traditions pieusement conservées et transmises de générations en générations. Perso, ça ne me gêne aucunement...mais le rappel simultané aux vertus de l'autorité parentale et à la dévotion respectueuse à l'égard du porteur du Savoir me semble légèrement en décalage...voire en opposition!
Enfin, je me rappelle aussi de certaines anecdotes dans ce blog concernant un voisin harceleur/harcelé (je ne me prononcerais pas) qui font irrésistiblement penser que quand une société fout le camp au point qu'un différend entre voisins se régle à coups de poing dans l'escalier de l'immeuble (puisque la police n'y est pas parvenu tant les positions sont irréconciliables), il est sans doute un peu vain d'espérer que les enfants des protagonistes ne lancent pas de boulette en papier sur le professeur...
Vieux con ai-je décidé d'être, vieux con je serai jusqu'au bout: lorsque l'on décide de n'être pas dans la société, dans la vie commune, lorsque l'on a décidé délibérément de s'affranchir des lois, règlements, usages, etc. il ne faut pas venir se plaindre quand parce que l'on est contraint de changer de camp on s'aperçoit que l'on a installé le (ou au moins pris sa part dans l'installation du) laxisme!!!
Cela étant, je te souhaite très sincèrement bon courage.
Bon, moi, tu vois, j'ai 25 ans , je suis agrégé de lettres classiques et Prof titulaire depuis 3 ans .Mais surtout , je n'ai aucun problème de discipline. je ne crois pas que l'autorité s'acquiert, elle est innée, du moins , je le crois . De toute façon , ne laisse pas le bruit ou le bazar s'installer réagis tout de suite et punis fermement ! Le Proviseur ou le Principal peuvent mettre un élève 3 jours à la porte sans passer par le conseil de discipline. uses en !
Ne faiblis pas et ne te laisse pas impressionner. Tu fais un métier , il faut le bien faire.Use de tous les moyens possibles et courage .
Ah au fait , une réflexion personnelle, tu rédiges bien et avec facilité. il y a bien longtemps que je l'avais remarqué.
Amicalement.
Une salle de cours, c'est une salle de théâtre. Le sujet de la pièce doit-être bien écrit, une bonne mise en scène, de bons acteurs, et ton auditoire sera médusé. J'ai eu des professeurs comme cela qui ont réussi là ou d'autres ont échoué avec leurs heures de colles et leurs conseils de discipline.
Travail à effectuer pendant les vacances:
- Trouver un personnage fort et charismatique
- S'imprégner de sa substance
- Reproduire à l'identique
- et le jouer 100 fois devant des inconnus
Ce travail sera noté sur 60. Bon courage!
beaucoup de bons conseils, mais pour résumer, je dirais que ton cours doit être bien préparé et une astuce qu'un prof débutant avait instaurée dès son premier cours, l'interro systématique à chaque début de cours, portant sur la matière de la leçon précédente ! il n'avait pas une personnalité imposante (plutôt petit avec un léger zézaiement) mais ça a marché et plus tard il a pu même faire carrière en politique, d'abord comme bourgmestre ( votre maire) puis député!
LOL ! J'adore le commentaire de "Vieux C...". Notre pauvre Gauthier se retrouve dans la situation de l'arroseur arrosé.
Ah mes pauv' gens, y'a plus d'respect de nos jours ! ;-)
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