vendredi 7 avril 2006

Cogito ego sucum © Larouquine

« Je pense donc je suce », merci Larouquine pour cette nouvelle maxime qui manquait tant à ma vie de débauche…

Je dois ici m’excuser publiquement, oui en effet j’ai encore vécu dans le péché toute cette semaine. Je vous ai récemment pondu un article sur l’alcoolisme, pourquoi tout d’un coup me suis-je interroger sur l’alcool et sa dépendance alors que je bois comme un trou depuis des années ? Parce que j’étais en panne d’inspiration ? Non bien au contraire, je suis en surdose d’inspiration.

Je vous explique mon cas en quelques lignes. Samedi soir, je me retrouve à l’anniversaire d’une copine de ma promo. Forcement on boit comme des trous avec la Nina. Et on échoue (plus totalement attribué) dans notre club favori. Là il est déjà quelque chose comme 4h30 du matin. Pour vous donner une idée de notre état de délabrement mental, on a engagé une discussion sérieuse dans le taxi. Oui pour paraître pas trop saouls et pour éviter de devoir aller du 17e au 1er arrondissement à pied, il faut savoir donner le change dans un taxi, donc la discut’ ça donne ça :

- J’achète trop de revues, j’ai pas le temps de tout lire, c’est la honte quand même !
- Oui ben moi c’est pas mieux, et dire que je suis journaliste !
- Comment ils font pour les droits d’auteurs dans Courrier International ? Non parce que ça doit poser des problèmes quand même !
- Ben écoutes, je me suis jamais posé la question, mais maintenant que tu m’en parles, il faut que je me renseigne…


Ben du coup le chauffeur il ne nous a pas parler, ET TOC ! Bon passé ce grand moment de solitude intellectuelle, nous voilà donc dans notre club. « TAVERNIER À BOIRE !!!!! ». Et ça picole, ça picole, ça picole… Là mon regard se pose sur la foule, et que vois-je ? Mon mec…

Ah oui je vous ai pas dit, j’ai un mec. Alors pour faire vite, l’américain en partance, j’étais très malheureux, donc j’ai décidé pour faire passer ma douleur de me prendre une béquille. Qu’est-ce qu’une béquille ? Ben le mec de transition, le mec dont tu n’as rien à foutre, mais qui te permet d’avoir une vie sexuelle et des câlins et des mots gentils, mais toi, donc, tu t’en fous royal !

Donc mon mec est visible (enfin autant que je peux voir) à l’horizon. Je titube jusqu’à lui, je l’embrasse bruyamment, et je repars dans mon coin. Il me fait comprendre qu’il aimerait me présenter des gens (il me reste 3g de sang dans l’alcool à ce moment-là). J’acquiesce. Et il me dit la chose de la façon suivante :

- Gauthier, je te présente ma sœur Fabien !
- Ah… Z’êtes sœurs ? Yen a une des deux qui est mieux réussie quand même !


Je fais un clin d’œil et je m’éclipse en hurlant de rire. Alors que c’est-il passé dans ma tête tordue ? Ben mon mec (mignon) me présente un autre mec (moche), en parlant au féminin (je déteste que mon mec fasse ça, si j’aime les hommes c’est pour une raison bien précise). Alors moi voulant faire de l’humour, je lâche cette petite phrase rigolote. Mais si c’est drôle, avouez… Nan ?

Bref la « sœur » a très mal pris la chose, mon mec n’en parlons pas. Mais moi je me rends pas compte de suite, et je continue à descendre joyeusement des vodkas sunrise avec Nina. Le patron nous présente un « hétéro » qui en fait se retrouve à violer un mec moins de 15 min après contre le miroir. Bref la soirée se déroule sans encombre. Jusqu’à ce que mon mec réapparaisse.

« Gauthier, ton mec te demande » me dit le barman. Je me déplace donc pour rejoindre l’élu de mon cœur, tout sourire (autant que je puisse l’être en tout cas). Et là je me rends compte que lui il sourit pas du tout… Oupsssss !!!! Et je m’en suis pris plein la gueule comme quoi j’ai pas été correct et bla bla bla… Il me demande de m’excuser auprès de la « sœur », je m’exécute, mais apparemment ça se voyait beaucoup que j’étais un poil hypocrite. Donc je ne fais qu’envenimer les choses.

Je retourne à ma Nina qui se retrouve attaquée lâchement par un hétéro qui lui parle en la regardant droit dans le décolleté (mais moumour c’était indécent ce que tu portais, c’est normal que ce brave garçon nous ait payé pleins de verres !). Et donc on boit à l’œil ! Merci moumour. Au bout de quelques verres, et des quelques tapes aux fesses de ma part pour le barman, je retourne voir mon cher et tendre. Et là que vois-je, que découvris-je, que découvra-je ? Mon abruti de mec dans les bras d’un autre, à se bécoter joyeusement ! Donc mon sang ne fait qu’un tour, et la suite de la soirée est censuré…

En gros je suis parti avec pertes et fracas…

Le lendemain, je reçois un charmant texto de mon doudou « il fo kon parl dier soir ». Z’avez pas compris ? Arf oui j’ai oublié de préciser, il est gentil, mais un peu jeune, un peu bac – 12 et bilingue langage sms. Moi je finis par traduire qu’il veut parler de notre rencontre de la veille. Là c’est la panique, j’appelle Nina et je lui demande ce qu’il s’est passé. Oui je n’ai aucun souvenir !!!! Moumour c’est ma boite noire ;)

Donc je laisse traîner un peu, il se trouve que cette semaine c’est la dernière semaine de cours de ma vie. Et j’ai un devoir important à rendre. Donc je me mets à fond là-dedans, espérant que l’autre il m’oublie un peu, ou qu’il me largue (ce qui m’arrangerait beaucoup !). Finalement il ne lâche pas le morceau, et il décide de prendre le taureau par les cornes (moi). Et je me retrouve à avoir une discussion philosophique, un poil ésotérique avec doudou d’amour. Et là j’en ai pris plein la gueule : je suis hautain, mal élevé, j’en ai rien à foutre de sa gueule, je ne mérite pas qu’il soit malheureux pour moi, bla bla bla bla. Moi tout ce que j’ai répondu c’est « je ne me souviens pas, j’étais bourré » et « je ne m’excuserais pas pour quelque chose que j’ai fait sous le coup de l’alcool, je ne suis pas responsable ». On a fini par casser (oh joie !), et là il me dit « mais je trouve ça dommage, ça aurait pu être bien nous deux… »

La naïveté humaine m’émeut au plus haut point… Ce garçon est formidable de naïveté ! Suis-je un monstre ? Oui complètement… Et alors ?

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