Nuit de l'angoisse

Jeudi soir, après une journée à suer sang et surtout eau dans un bureau sans clim, je suis invité à aller manger avec mes anciens collègues au collège où j'ai fait mon dernier remplacement. Déjà ça a mal commencer.

Je vis dans le sud de paris, je bosse à l'est (loin) et le collège est au nord ouest (loin), je dois donc passer chez moi, me laver (rah bonheur de la douche) me changer et repartir dans l'autre sens. J'ai calculé que j'aurai passer 6h dans les transports ce jeudi, fun isn't it ?

Je me pointe fatalement à la bourre, je profite de la remise des cadeaux de fin d'année, je fais des câlins et des bisous à mes anciens collègues que j'aime bien et qui me manquent un peu, je bois, je mange, je bois, je bois, je bois.

Tout le monde me félicite pour mon nouveau taff, bref tout va bien.

Minuit, je suis saoul, une collègue me ramène à la gare et j'attends une plombe je dernier train pour Paris. Fatalement, une fois dans le centre, plus de métro. Tant pis, je vais prendre un taxi, on est en semaine, ça devrait pas poser problème.

Mais c'est là que je me suis fourvoyé, il faisait super chaud, les étudiants étaient de sortie, il y a avait du monde un truc de dingue, et pas de taxi, mais alors pas un seul. Je tourne une petite demi heure, je me décide à aller boire un verre dans un bar que je connais, fatalement c'est LE soir où y a personne que je connais. J'avale mon verre à grande vitesse et me remets en quête du taxi salvateur.

Toujours rien, mais le souci c'est qu'on approche les 2h du mat' et que moi je suis crevé et que je bosse le lendemain. Je tourne et retourne, mais rien n'y fait...

Je me résigne donc, je vais prendre le bus de nuit. La dernière fois, c'était quand MisterBitch était saoul et vomissait partout, j'en garde un très mauvais souvenir. Au fond de moi je me dis "tu n'es pas si snob que ça, tu peux prendre le bus de nuit, c'est gratuit et les gens sont gentils, tu risques rien!".

Résultat : c'est pas que je sois snob, c'est que les gens sont cons, sales, bourrés (en plus d'être pauvres?) dans les bus de nuit. J'ai repéré tout de suite ceux, qui comme moi, auraient préféré éventrer leur mère avec les dents plutôt que de se retrouver là, et puis ceux qui étaient dans leur élément.

Et ça donne quoi un gens dans son élément dans un bus de nuit ?

Du bruit, du bruit et encore du bruit.

Il est 3h20 quand je monte dans le bus (oui il y a en a pas beaucoup quand même), je suis crevé au possible, je n'ai presque plus de batterie dans mon iPhone, je suis debout, je me fais marcher dessus et un groupe de bacheliers pro (ils en ont parlé, je n'ai pas deviné tout seul) m'enfonçaient des coudes dans le dos en hurlant et en riant.

Je prends sur moi en me disant que la musique couvre un peu leur boucan et qu'on ne peut pas mourir d'un mal de crâne.

Arrivé à 3 stations de chez moi, l'iPhone rend l'âme, une fille d'un mètre 02 juste derrière moi se met à hurler pendant 5 minutes. Je suis au bord de l'explosion (toujours mal au crâne). Je descend du bus et me dit que ça vaut bien 10 minutes à pied.

Une fois dehors, j'ai pris un coup de froid sur ma transpiration, et avec l'alcool, la fatigue, le mal de crâne, mon corps a fait une réaction dont seul il a le secret : j'ai eu un coup de chaud. Vous savez le truc ou vous avez de le fièvre tout d'un coup, avec les jambes qui se coupe et la respiration qui devient difficile.

Ben moi j'en ai fait un à 10 minutes à pied de chez moi à 4h passées du matin.

Moralité j'ai mis plus de 20 minutes à arriver chez moi en menaçant de tomber dans les pommes.

2h plus tard je devais me lever pour le taff, youpi !

Alors voilà, je le dis, et je l'assume : je ne suis pas fait pour le bus de nuit, mon corps a fait un rejet ou une allergie, j'ai faillit en mourir, maintenant je sais que c'est taxi ou rien, je suis fixé !