mercredi 8 novembre 2006

La normalité

Comme dirait le sage « la normalité ne peut se définir que par rapport à un individu ou à un groupe d’individu donné », autrement dit « ce qui est normal pour moi ne l’est pas forcément pour toi ! ». Bon je ne suis pas sûr que ce que je viens de mettre entre les premiers guillemets n’ait jamais été énoncé de la sorte, et si je viens de l’inventer, ben pensez à mettre mon nom après si vous me citez ;)

Alors pourquoi je vous parle de ça ? Tout simplement parce que j’ai décidé de me prendre la tête sur ce sujet un poil polémique (j’aime être borderline !). Je me suis rendu compte qu’avec le temps « ma » normalité, ce que j’estime donc être « normal » ne l’était pas pour tout le monde.

Comme une très grande majorité des gens, je suis issu d’une famille d’hétérosexuels. Et toute mon enfance, j’ai regardé des Disney (que j’adore encore d’ailleurs), et j’ai toujours pensé qu’un jour je me marierais, que j’aurais des enfants, et que je ferais comme tout le monde quoi. Pour pousser le vice, je dois confesser que mon rêve de bonheur à 12 ans c’était : une femme, trois enfants, une vieille ferme en auvergne, et moi instituteur pour une classe unique avec tous les niveaux, dans un village de 200 âmes…

Dieu merci j’ai commencé ma puberté et j’ai évolué !!!!!! Et maintenant que j’ai 25 ans, j’avoue que je n’ai pas du tout réalisé mon rêve de bonheur de petit enfant, mais ça vous le saviez déjà !

Alors voilà, à l’adolescence, j’ai commencé à reluquer le cul des garçons, à 18 ans, je faisais mon premier touche-pipi, et à 25 ans j’ai baisé 20 tonnes de mecs. Outre la performance sportive que cela représente, ça m’a fait évoluer dans ma petite tête. Et ça ne m’a pas empêché de rester un éternel romantique. Oui je baise à tout va, mais je m’émeus toujours devant un bouquet de rose (note importante : jamais un mec ne m’a offert de fleurs, sauf une fois, un mec bourré qui m’a offert une rose qui pue en boite, il avait dû la trouver parterre je pense…). Ça doit être pour ça que j’aime offrir des bijoux et des fleurs à mes Moumours, parce que moi ça me ferait tellement plaisir d’en recevoir régulièrement que je transpose (il n’y a ici aucun message subliminale, je suis comblé les filles, pas de panique !).

Mais quelque chose s’est brisé en moi, c’est indéniable. Et aujourd’hui je suis arrivé à un point de non-retour. Oui, les films romantiques me saoulent, excepté quand il s’agit d’une histoire d’amour homo (hommes ou femmes sans distinction par contre, mais homo !). Mais voir Jean tombé amoureux d’Irène et que leur histoire se finissent bien ou mal, qu’elle soit bien jouée ou pas, qu’elle soit drôle ou émouvante, elle me saoule, point barre ! Ça ne me fait plus rêver…

Mais dès que je tombe sur une belle (ou pas) histoire d’amour homo, elle peut prendre toutes les formes qu’elle veut, ça peut-être un navet, c’est pas grave, je suis content/ému/révolté, selon ce qu’est le film/livre/ou autre…

Alors quoi ? L’hétérosexualité me saoule ? Oui en quelque sorte, mais surtout le vrai problème, c’est qu’elle ne fait plus rien vibrer en moi. Je ne ressens plus rien devant ces histoires, qu’elles soient réelles ou fictives. J’ai déplacé mon spectre de la normalité ! Pour moi un homme ne peut être qu’avec un homme, et une femme avec une femme. Et au vue de ce que la télé ou le cinéma nous servent en ce moment il n’est pas nécessaire de dire que je reste sur ma faim…

Et ça s’applique à tous les niveaux. La normalité chez le Gauthier, et ce depuis quelques années maintenant, c’est l’homosexualité. Alors après vous comprenez plus facilement pourquoi j’explose quand on me sert un fabuleux « mais les enfants d’homos seront malheureux, parce qu’ils ne seront pas dans une famille normale ! ». Pour moi une famille anormale, c’est un père alcoolique et une mère dépressive ! Là oui c’est anormal… Mais c’est gens là se reproduisent, et sans avoir la bénédiction des autorités (faudrait pas pousser, merci la DASS), personne ne les en empêche…

Et merde, je suis revenu au mariage et à l’adoption, alors que c’était pas le but, mais je crois que ça doit vraiment me travailler maintenant…

Je ne demande pas grand-chose en fait, l’hétérosexualité ne me convient pas, elle ne me dérange pas, mais elle ne représente plus rien pour moi, à part quelque chose « d’autre ». Et je demande ce même droit pour moi, les gens comme moi, et nos enfants. Je comprends les gens qui s’enferment dans un ghetto, la vie est plus simple, le spectre de la normalité se déplace de lui même et on n’a plus aucun effort à fournir pour se sentir bien. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais faire ça ! Et pourquoi pas un pays qu’avec des gays et des lesbiennes, et puis on refait les guerres Israëlo-Arabes à notre sauce aussi ?

Je me suis construit ma vie, mon univers, avec mes référents. Je suis différent de vous. Mais on peut tous vivre ensemble, et faire en sorte que tout se passe bien sans que qui que ce soit se sente spolié de quoique ce soit ! Enfin ce n’est que mon point de vue…

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