Chose promise, chose due. Voilà donc le même exercice que celui de la semaine dernière, on prend donc les articles un an, deux ans et trois ans avant. Cette fois le thème sera plus le taff, son absence, sa recherche, ses problèmes. Et vous allez voir comme en trois ans, il s’en est passé des choses quand même…
Mercredi 19 décembre 2007
Truffe !
Je suis désolé de vous délaisser (ben oui hier j’ai rien poster), mais c’est un peu le rush en ce moment. Ça l’est encore, mais là c’est juste que j’ai envie/besoin de vous raconter ma vie, donc je prends le temps.
Comme vous le savez, je bosse dans une administration, avec un homme politique (il est pas tout seul, mais je bosse que pour lui quoi). Et je découvre donc le petit monde de la politique, chaque jour un peu plus. Je voudrais revenir sur un épisode bien particulier de mon apprentissage de la vie.
Il y a une tradition là où je suis. Quelques jours avant Noël, le big boss (genre monarque local de mon administration), offre un somptueux repas à ses collaborateurs et à ses collègues. Comme je suis tout nouveau tout beau, je l’ignorais. Il se trouve qu’il y a deux mois, une collègue m’a demandé d’échanger des horaires avec elle. Ne voyant pas d’objection à finir plus tard ce jour là plutôt qu’un autre (pas de vie famille moi, pas de vie sentimentale, je suis flexible), et sachant qu’elle avait des enfants, j’ai accepté sans conditions.
La semaine dernière, j’apprends l’existence de ce repas où je serais enfin en mesure de voir tous les élus en vrai, et passer un moment off avec mon chef et ses collaborateurs. Bref je suis ravi, et je me mets en quête du précieux sésame (le carton d’invitation à mon nom). Là on m’apprends quelque chose de relativement désagréable. Etant donné que les places sont chères, seuls les collaborateurs d’un certain rang (pas le mien) sont admis au repas. Le seul moyen pour le petit personnel (moi) d’y aller est de travailler plus tard ce jour là.
Et qui c’est qui a échangé ses horaires et qui donc fini plus tôt le dit jour ? Bibi le couillon !!!!! Là j’hésite entre étrangler la connasse qui a sciemment profité de mon ignorance, et rappeler que même si je suis d’un rang dit « inférieur » de part mes attributions, je n’en reste pas moins collaborateur d’élus (et même cadre, c’est sur mon contrat) alors que les connasses qui sont considérées comme mes égaux ne le sont pas elles…
Oui je sais ça paraît confus, tout ce que vous avez à savoir c’est que là où je suis, avant de devenir un employé à part entière qui jouit de toutes ses prérogatives, il faut en passer par la case « je suis une pauvre merde sans aucune capacité de réflexion ».
Donc je prends la sous-chef à part et je lui explique qu’assister à ce repas me ferait vraiment plaisir, que ça me tient à cœur et que je veux y aller quoi merde ! Elle m’explique gentiment qu’elle ne peut rien faire et que je n’avais qu’à pas changer mes horaires… Sympa !
Le jour dit, je quitte mon taff en saluant tout le monde avec le plus grand sourire qui soit et je me dirige vers mon métro. Mon téléphone sonne, c’est mon chef :
Et voilà comment je suis rentré dans la salle de réception avec le carton d’invitation de mon chef (lui il n’en a pas besoin, il est quand même très beaucoup connu). Et j’ai pu manger plein de trucs avec des truffes ! Content le gaugau ! Là je me dis que mon sourire « hollywood » ne doit pas être au point, parce qu’il a très facilement percé à jour ma contrariété du moment…
L’histoire pourrait s’arrêter là, mais non. A table je suis avec une bonne partie des collaborateurs de mon chef. Des gens avec qui je bosse toute la journée depuis prés de 3 mois maintenant mais avec qui je n’entretiens aucune relation autre que professionnelle. En gros je ne les connais pas, ils ne me connaissent pas, on ne parle de rien d’autre que de travail. Pour moi si ce repas était aussi important, c’est parce que je voulais les voir en dehors du bureau (même si on n’était pas loin), pour discuter d’autre chose et essayer de réchauffer les relations.
J’ai échoué, mais alors complètement. Ça pourrait n’être qu’anecdotique, la pauvre tafiole qui essaye de créer des liens dans un cabinet politique et qui se fait rembarrer, mais en fait le malaise est plus profond. J’ai complètement raté mon intégration. Je m’en suis rendu compte quand j’ai vu le comportement de celle qui est arrivé juste avant moi : détendue, souriante, laçant des sujets de conversations, faisant des apartés avec le chef, bref intégrée quoi.
D’ailleurs quand elle est arrivé, les autres lui ont dit que la tradition voulait qu’elle fasse un discours, vu qu’elle était la dernière à avoir intégrer l’équipe, elle s’exécute et dit « bon ben à Gauthier maintenant, il est arrivé presque en même temps que moi » et on lui a répondu que je n’avais pas besoin de le faire vu que j’étais d’un rang inférieur à elle…
Ça m’a mis à l’aise vous n’avez pas idée. J’ai quand même tenté de lancer des discussions, deux fois, et les deux fois les gens on fait comme si je n’étais pas là. J’ai donc fini par manger en silence. Le seul qui m’a adressé la parole était mon voisin, je l’avais croisé quelque fois (on ne travaille pas dans le même bâtiment) et il m’a raconté sa vie, et demandé d’où je venais, ça m’a fait un bien fou.
Car plus le repas avançait, plus j’étais mal à l’aise, et plus je m’exposais à une grosse bourde. Ben oui moi quand je suis mal à l’aise, je fini par merder, pas vous ? Bref à un moment j’ai lâché une bêtise, et j’ai entendu la réflexion qui s’en est suivie « mais comment tu supportes ça ? » « je ne supporte plus, et je ne fais, de toute façon, aucun effort ! et puis c’est pas comme si j’avais eu le choix ».
J’espère que je suis parano et que j’ai mal compris, parce que sinon… Voilà donc comment moi, l’hyper sociable, le mec qui peut arriver dans une salle où il ne connaît personne et repartir au bout d’une heure avec 40 amis pour la vie, voilà comment je me retrouve con, incapable de créer le moindre lien, incapable de me faire apprécier, incapable de plaire ! Et ça me fait mal…
Mais j’ai compris pourquoi, en arrivant dans ce bureau, j’étais tellement intimidé, que je me suis mis moi-même en position d’infériorité, en attente, en mode apprentissage. Je n’ai pas montré que j’étais capable de prendre la moindre décision. J’ai merdé mon entrée, et du coup je suis incapable de rattraper le coup, le mal est fait.
J’ai eu l’impression de revenir 15 ans en arrière, quand je n’étais pas populaire, quand je n’avais pas d’amis, quand j’étais le boulet dont on devait s’occuper par charité chrétienne. Je ne supporte pas. Mais alors pas du tout !
J’étais indésirable à ce repas, je suis indésirable à ce poste, je suis une truffe. Mais au moins j’ai mangé des truffes… (le jeu de mot de folie !)
Note pour moi-même : la prochaine fois que je suis parachuté d’en haut dans une équipe de travail qui me voit arriver d’un très mauvais œil, ne pas me mettre en position d’attente et d’admiration, mais leur montrer que merde moi aussi j’ai bouffé de la vache enragée, et que oui ils ont raison d’avoir peur de ma belle gueule, de mes diplômes et de mes jolis costumes, parce que oui je vais prendre leur place !
Non mais…
Si seulement je pouvais en vouloir à mon chef, mais non, il est adorable ! Il m’a juste imposer dans une équipe qui ne veut pas de moi et c’est à moi de me débrouiller avec « tous mes diplômes ».
Lundi 18 décembre 2006
Ma journée merdique
Ce matin, j’avais rendez-vous à 11h pour soutenir mon rapport de stage. Je dirais même plus pour « enfin » soutenir… Oui, ça mérite un petit flash-back.
J’ai rendu mon rapport de stage le 27 octobre. Au départ je devais le rendre le 10, mais j’ai obtenu un délai de la part du directeur du master. Et non, ce n’était pas pour mes beaux yeux, mais juste parce que je finissais mon stage le 30 septembre, et j’estimais que ça serait vraiment trop juste de faire ça en 10 jours. Le directeur m’a gracieusement autorisé à rendre ma copie le 30 octobre au plus tard.
Vous noterez que je me suis exécuté dans les délais, et même en avance ! Il est inutile de dire que je loupe ainsi le jour de soutenance commun à tous les étudiants (le 20 octobre). Mais étant naturellement confiant en l’être humain, je ne m’inquiète pas outre mesure.
Je rappelle vers le 10 novembre pour demander quand je soutiens. On m’informe qu’on ne sait pas (le « on » étant le secrétaire, mon nouveau futur meilleur ami, mais je ne le soupçonnais pas à ce moment-là). Je rappelle la semaine suivante, même réponse. Puis encore la semaine suivante, encore même réponse. Là je précise que je suis en recherche active d’emploi, et que la mention « diplôme en cours d’obtention » sur mon CV commence à faire tâche…
On me propose le 1er décembre. Je râle, mais ai-je le choix ? La veille, j’appelle pour confirmer (comme demandé par le secrétaire), et là j’ai le droit à un merveilleux « oui, mais non, rappelez-moi la semaine prochaine, je verrais si j’ai quelqu’un ».
J’explose…
Il m’informe qu’en fait si ça pose un problème c’est parce que le directeur du master a décidé de me faire soutenir :
Donc vu que mÔssieur le directeur a donné un ordre, ces abrutis l’écoutent et s’écrasent… Et moi ? Je poireaute…
Enfin, à force de ténacité, on me propose la date du 18 décembre (aujourd’hui). Pour la petite info c’était vendredi dernier ça. Donc trois jours avant ! Heureusement que j’ai rien à préparer…
Bref, je me pointe avec un quart d’heure d’avance (et quand on me connaît, on sait que c’est un miracle). Et j’attends... j’attends… j’attends… 1h30 plus tard, le directeur arrive et me dit « je suis désolé, on était en train de choisir les sujets des prochains partiels, on y va ? ».
MAIS JE M’EN FOUS MOI DE TES SUJETS DE PARTIELS À LA CON !!!!!!!
Il me fait entrer dans son bureau. Et là je dois dire que je suis resté sur le cul, extrait de conversation :
Il a semblé déçu, mais il s’en remettra… Je suis sûr que des étudiants craquent et racontent des trucs interdits, c’est dégueulasse de foutre la pression comme ça ! Mais maintenant je sais pourquoi il voulait que je passe avec lui.
Ça a duré 15 minutes (pour 1h30 d’attente !) et, à la fin, il m’a dit « allez, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous mettre une note dégueulasse ! ».
Du coup, je m’inquiète…
Mercredi 28 décembre 2005
Temple solaire quand tu nous tiens…
Une fin d’année 2005 à la hauteur de l’année écoulée. En effet il reste encore 3 jours avant 2006 et je ne sais toujours pas si on va y arriver. Océane vous a expliquer dernièrement que par sa faute, et son entière et exclusive faute, l’année 2005 fut longue, extrêmement longue… Je ne vais pas revenir sur le pourquoi du comment, mais il n’empêche que je ne comprends toujours pas comment en ce 28 décembre 2005 je suis encore en vie. Pour ceux qui ont pris le blog en route vous pouvez toujours vous reporter à mes articles précédents. Rien que cet été ce fut mémorable…
Donc que se passe t il dans ma vie actuellement pour que je n’en vois pas le bout de c’te putain d’année de mes deux … Je suis actuellement en vacances, et pour fêter ça, je suis redescendu dans ma belle ville rose. Je vis donc chez papa-maman (ouais je sais ça fait bizarre mais mes parents n’ont toujours pas divorcé, je sais je ne suis pas normal), et ce pour 17 long jours. J’ai eu du mal à m’habituer à Paris, mes amis me manquaient, mes parents aussi quelque part, mais là je dois vous dire quelque chose de très sérieux, la prochaine fois que je reviens à Toulouse, je vais à l’hôtel !
PUTAIN MAIS QU’ILS ME GONFLENT LES VIEUX !
J’en parlais à Océane cette semaine et elle me répond « mais Gauthier, en fait là tes parents considèrent que tu as encore 15 ans, ils t’empêchent de sortir, de prendre le voiture, de te coucher tard, de vivre ta vie comme tu veux, et ça te fais chier ? Ben écoute réagis comme si tu avais 15 ans, tu vas voir ça va les calmer.. » Ben je dois avouer que c’est pas con du tout comme idée, donc me voilà lundi soir à faire… le mur ! Si j’ai 24 ans, et je fais le mur une fois que mes parents sont couchés… Mais où va le monde ?
Pourquoi ça se passe mal avec eux ? Bon vous connaissez ma tendance à l’alcoolisme festif, et donc le week end où je suis revenu ils m’ont prévenu « on te prête les voitures, mais si tu en abime une, c’est fini tu roule à pied ». Ok message reçu… Déjà le soir même Mister Big vomi sur la voiture que j’utilise (à savoir celle de ma mère). Pas bien ! Mais ils ne disent rien. Le jeudi de la semaine suivante je vais en boite, la boite où Océane travaille, et on se met complètement minable. Je fini à parler à des gens dans une langue qui m’appartient, je suis tellement saoul que je ne sais pas ce que j’ai fait 70% de la soirée (ça fait un gros trou ça quand même). Et en sortant sur le parking un gentil monsieur me parle, on papote de je-ne-sais-plus-trop-quoi, et en même temps je me retrouve à fumer un joint qui sort de je ne sais où ! Là je suis fini. Mais encore faut-il traverser Toulouse, qui conduit ? Personne ? Bon tant pis c’est moi… Et dans une avenue suffisamment large pour passer trois semi remorque de face, j’accroche un rétro… aie… Là Mister Big qui connait mes parents, me dit « tu t’es fait arracher le retro sur le parking pendant que tu étais dans la boite, tu t’es fait arracher le retro sur le parking… » Et il me le répète à peu près 20 fois dans l’espoir que je m’en souvienne le lendemain. Quand j’ai raconté ça à mon père bizarrement il ne m’a pas cru, moralité, j’ai plus droit de toucher aux voitures.
Voilà pour la petite histoire. Mais s’il y n’y avait que ça… Donc je passe mes journées à me faire grave iech dans ma banlieu lointaine (à 20km de Toulouse ya rien à faire…) et pendant ce temps que se passe t il dans la civilisation ? Océane et Mister Big cumulent les problèmes… Surtout Mister Big le pauvre il lui en arrive des vertes et de spas mûres en ce moment, d’ailleurs je profite de notre notoriété pour lancer le grand « Mister-Big-o-thon » Donné, donné, Dieu vous le rendra… Mais il vous racontera ses malheurs mieux que moi.
Donc fin d’année pourrie, pas de zizi. Oui hier je devais retrouver un chouchou pour aller faire des galipettes. Enfin quelque chose de positif pendant mes vacances, on doit se retrouver au sauna vu que chez mes parents on ne peut pas, et chez lui non plus. Donc je me pointe dans un sauna glauquissime de ma belle ville rose à l’heure dite. J’attends, j’attends, j’attends, je fini par rentré parce qu’il fait -15°C, je me retrouve à thon-land. Que des vieux à poils en train de s’enculer dans tous les coins, ça sent le vieux sperme, le vieux cul, bref je suis aux anges… j’attends toujours. Là je reçois un texto « j’ai cassé ma voiture je suis rentré chez moi pour pleurer », ben ma fin d’année pourrie est contagieuse en plus ! Super !!! Donc je suis seul, nu, au milieu de vieux qui s’enculent… Je décide de baiser quoiqu’il m’en coute. Et merde après tout j’ai fait 30 km pour arriver là, je mérite ma pipe. Je cherche un mec de mois de 35 ans, et je fini par en trouver un, il a mon âge, il est beau, il me plaît, et à mon avis je lui plais puisqu’il me suit partout (oui un jour je vous ferez un article consacré aux saunas, ce merveilleux monde à part). Je rentre dans le hammam, il me suit, je m’assoie, un mec s’assoit à coté de moi dans le brouillard et commence à me caresser. Je me laisse faire, il m’embrasse, je me laisse faire, il me prend par la main pour m’emmener dehors et se trouver une cabine, je me laisse faire. Retour à la lumière : ARGH C’EST PAS LE BON ! Et me voilà devant un mec de 35 ans mais bien bien sonnés qui m’entraine dans une cabine, et moi avec mon érection rouge de honte à ne pas savoir quoi dire (il vient quand même de me tripoter pendant 15 min sans que je ne proteste). Je m’esquive prétextant un besoin urgent de me laver ! Et puis je réfléchis « après tout il est bien aussi, un peu âgés, mais bon je le répéterai pas… ». Et je m’enferme dans une cabine, il me fait comprendre qu’il veut se faire sodomiser, je m’exécute, mais ça ne rentre pas, même à grand renfort de poppers ça ne passe toujours pas, il passe sur moi et il s’assoie comme un bourrin sur mon sexe, forcement avec l’élan là ça passe, bon je n’ai pas souvent mal quand je baise, mais cette fois je me suis fait défoncer le pubis, bref il prend son pied, il jouie en deux min et se sauve… Et moi je fais quoi ? Bon ok j’ai compris je me branle et je vais me coucher. SOIREE DE MERDE !!!!
Donc programme de la fin de semaine, je prépare le réveillon, je refuse de rencontrer de nouvelles personnes, je refuse de prendre la voiture, je refuse de baiser, je refuse de boire, je refuse de respirer, bref, en fait je vais peut être me coucher et attendre 2006 sous ma couette… Parce que à notre niveau le suicide collectif n’est pas loin, mais alors pas loin du tout, surveillez votre télévision, si vous entendez parler d’un nouveau « Temple solaire » sur Toulouse, c’était nous ;)
Analyse
Alors, il y a trois ans, je me plaignais de ma vie mi-parisienne mi-toulousaine et en fait ni parisienne ni toulousaine, parce qu’à force d’avoir le cul entre deux chaises on ne l’a nulle part. Il est consternant pour moi de voir à quel point je pouvais avoir une confiance aveugle en mon avenir à cette époque-là. Je n’en parle pas clairement, mais c’est plus les problèmes dont je parle. Il est clair que j’angoissais plus pour un rétro de voiture cassé que pour mes diplômes.
D’ailleurs, j’avais pas trop à m’inquiéter pour mes diplômes, il est clair que j’ai toujours bien réussi les études, mais j’aurais pu commencer à me préoccuper de la suite. Bref… Ce qui me marque le plus c’est la petite phrase sur le divorce de mes parents. J’ai passé mon adolescence et ma vie de jeune adulte à ironiser sur le fait qu’ils étaient toujours ensemble et que ça faisait de moi un cas particulier. Si j’avais su…
En même temps on ne se rend compte de ce qu’on a que quand on le perd…
Il y a deux ans, j’étais angoissé par ma soutenance. Un périple de plusieurs semaines qui se soldait par une blague en fin de compte. Le directeur du master qui me fait poireauter deux mois pour me recevoir, et encore plus d’une heure quand je suis dans le couloir, tout ça pour quoi ? Parce qu’il veut que je lui parle des dossiers sur lesquels j’ai travaillé. C’est pas le confidentiel défense qui l’étouffe lui…
Là encore, ça fait seulement deux mois que je suis en recherche d’emploi. Je passais quasiment un entretien toutes les semaines à cette époque-là. Je n’étais absolument pas angoissé par mon avenir, je le savais radieux. Et je trouvais même ça normal de ramer quelques semaines ou quelques mois avant de décrocher le job en or, juste pur pouvoir dire dans les dîners « non mais j’ai connu la galère, 3 mois de chômage à la sortie de mes études supérieures, c’est trop pas cool ! ».
Si j’avais su…
Et puis il y a l’article de l’année dernière. Celui qui marque ma prise de conscience, ou tout du moins le début de ma prise de conscience. Ça fait donc officiellement un an aujourd’hui que je sais que je me suis trompé.
Quand je dis que je me suis trompé, c’est plus diffus que ça. J’ai fait des études correctes qui me correspondent. J’ai fait les bonnes démarches, pour rencontrer les bonnes personnes, et j’ai décroché les bons jobs pour me lancer. Tout était parfait. La seule chose que j’avais pas pris en compte c’est « les autres » et leur capacité à m’affecter.
Et quand je dis « affecter » c’est un mot faible. Comment j’ai pu me laisser déborder et submerger à ce point alors que j’étais là où je rêvais d’être depuis 3 ans ? D’accord le job en lui-même n’avait rien à voir avec mes compétences. J’étais clairement surqualifié. Mais j’avais mis un pied dedans. J’avais donc la possibilité de m’accrocher et de faire mon trou. Mais non j’ai échoué lamentablement.
Et cet échec est clairement émotionnel. Je n’ai pas su gérer les relations de travail. Pourtant je sais que je ne vis pas dans le monde des bisounours… Ça n’aurait pas des conséquences désastreuses aujourd’hui, j’en rirais à me faire péter une veine !
Voilà, on boucle la boucle des introspections de fin d’année. Au moment où vous lirez cet article, je serais dans le train pour Toulouse. J’y passe les fêtes de fin d’année. Je ne sais pas trop si je serais assidu. Je pense de toute façon que vous aurez autre chose à foutre que de venir prendre de mes nouvelles tous les matins.
Alors enjoy les vacances, les cadeaux et le gras ! Et pour ceux qui sont trop pauvres ou trop seuls pour avoir des fêtes de fin d’années dignes de ce nom, dites-vous qu’il y a pire, vous pourriez être dans une prison afghane !
Mercredi 19 décembre 2007
Truffe !
Je suis désolé de vous délaisser (ben oui hier j’ai rien poster), mais c’est un peu le rush en ce moment. Ça l’est encore, mais là c’est juste que j’ai envie/besoin de vous raconter ma vie, donc je prends le temps.
Comme vous le savez, je bosse dans une administration, avec un homme politique (il est pas tout seul, mais je bosse que pour lui quoi). Et je découvre donc le petit monde de la politique, chaque jour un peu plus. Je voudrais revenir sur un épisode bien particulier de mon apprentissage de la vie.
Il y a une tradition là où je suis. Quelques jours avant Noël, le big boss (genre monarque local de mon administration), offre un somptueux repas à ses collaborateurs et à ses collègues. Comme je suis tout nouveau tout beau, je l’ignorais. Il se trouve qu’il y a deux mois, une collègue m’a demandé d’échanger des horaires avec elle. Ne voyant pas d’objection à finir plus tard ce jour là plutôt qu’un autre (pas de vie famille moi, pas de vie sentimentale, je suis flexible), et sachant qu’elle avait des enfants, j’ai accepté sans conditions.
La semaine dernière, j’apprends l’existence de ce repas où je serais enfin en mesure de voir tous les élus en vrai, et passer un moment off avec mon chef et ses collaborateurs. Bref je suis ravi, et je me mets en quête du précieux sésame (le carton d’invitation à mon nom). Là on m’apprends quelque chose de relativement désagréable. Etant donné que les places sont chères, seuls les collaborateurs d’un certain rang (pas le mien) sont admis au repas. Le seul moyen pour le petit personnel (moi) d’y aller est de travailler plus tard ce jour là.
Et qui c’est qui a échangé ses horaires et qui donc fini plus tôt le dit jour ? Bibi le couillon !!!!! Là j’hésite entre étrangler la connasse qui a sciemment profité de mon ignorance, et rappeler que même si je suis d’un rang dit « inférieur » de part mes attributions, je n’en reste pas moins collaborateur d’élus (et même cadre, c’est sur mon contrat) alors que les connasses qui sont considérées comme mes égaux ne le sont pas elles…
Oui je sais ça paraît confus, tout ce que vous avez à savoir c’est que là où je suis, avant de devenir un employé à part entière qui jouit de toutes ses prérogatives, il faut en passer par la case « je suis une pauvre merde sans aucune capacité de réflexion ».
Donc je prends la sous-chef à part et je lui explique qu’assister à ce repas me ferait vraiment plaisir, que ça me tient à cœur et que je veux y aller quoi merde ! Elle m’explique gentiment qu’elle ne peut rien faire et que je n’avais qu’à pas changer mes horaires… Sympa !
Le jour dit, je quitte mon taff en saluant tout le monde avec le plus grand sourire qui soit et je me dirige vers mon métro. Mon téléphone sonne, c’est mon chef :
• Gauthier tu es dans le métro ?
• Non pas encore…
• Ecoute, je ne savais pas que ça te tenait tant à cœur de venir manger avec nous, il fallait venir me le dire, je n’étais même pas au courant !
• Et bien oui c’est vrai que ça m’aurait fait plaisir, mais je ne vais pas me mettre à pleurer, c’est pas grave !
• Bon si tu n’as rien de prévu ce soir, reviens et on se débrouillera pour te trouver une place !
Et voilà comment je suis rentré dans la salle de réception avec le carton d’invitation de mon chef (lui il n’en a pas besoin, il est quand même très beaucoup connu). Et j’ai pu manger plein de trucs avec des truffes ! Content le gaugau ! Là je me dis que mon sourire « hollywood » ne doit pas être au point, parce qu’il a très facilement percé à jour ma contrariété du moment…
L’histoire pourrait s’arrêter là, mais non. A table je suis avec une bonne partie des collaborateurs de mon chef. Des gens avec qui je bosse toute la journée depuis prés de 3 mois maintenant mais avec qui je n’entretiens aucune relation autre que professionnelle. En gros je ne les connais pas, ils ne me connaissent pas, on ne parle de rien d’autre que de travail. Pour moi si ce repas était aussi important, c’est parce que je voulais les voir en dehors du bureau (même si on n’était pas loin), pour discuter d’autre chose et essayer de réchauffer les relations.
J’ai échoué, mais alors complètement. Ça pourrait n’être qu’anecdotique, la pauvre tafiole qui essaye de créer des liens dans un cabinet politique et qui se fait rembarrer, mais en fait le malaise est plus profond. J’ai complètement raté mon intégration. Je m’en suis rendu compte quand j’ai vu le comportement de celle qui est arrivé juste avant moi : détendue, souriante, laçant des sujets de conversations, faisant des apartés avec le chef, bref intégrée quoi.
D’ailleurs quand elle est arrivé, les autres lui ont dit que la tradition voulait qu’elle fasse un discours, vu qu’elle était la dernière à avoir intégrer l’équipe, elle s’exécute et dit « bon ben à Gauthier maintenant, il est arrivé presque en même temps que moi » et on lui a répondu que je n’avais pas besoin de le faire vu que j’étais d’un rang inférieur à elle…
Ça m’a mis à l’aise vous n’avez pas idée. J’ai quand même tenté de lancer des discussions, deux fois, et les deux fois les gens on fait comme si je n’étais pas là. J’ai donc fini par manger en silence. Le seul qui m’a adressé la parole était mon voisin, je l’avais croisé quelque fois (on ne travaille pas dans le même bâtiment) et il m’a raconté sa vie, et demandé d’où je venais, ça m’a fait un bien fou.
Car plus le repas avançait, plus j’étais mal à l’aise, et plus je m’exposais à une grosse bourde. Ben oui moi quand je suis mal à l’aise, je fini par merder, pas vous ? Bref à un moment j’ai lâché une bêtise, et j’ai entendu la réflexion qui s’en est suivie « mais comment tu supportes ça ? » « je ne supporte plus, et je ne fais, de toute façon, aucun effort ! et puis c’est pas comme si j’avais eu le choix ».
J’espère que je suis parano et que j’ai mal compris, parce que sinon… Voilà donc comment moi, l’hyper sociable, le mec qui peut arriver dans une salle où il ne connaît personne et repartir au bout d’une heure avec 40 amis pour la vie, voilà comment je me retrouve con, incapable de créer le moindre lien, incapable de me faire apprécier, incapable de plaire ! Et ça me fait mal…
Mais j’ai compris pourquoi, en arrivant dans ce bureau, j’étais tellement intimidé, que je me suis mis moi-même en position d’infériorité, en attente, en mode apprentissage. Je n’ai pas montré que j’étais capable de prendre la moindre décision. J’ai merdé mon entrée, et du coup je suis incapable de rattraper le coup, le mal est fait.
J’ai eu l’impression de revenir 15 ans en arrière, quand je n’étais pas populaire, quand je n’avais pas d’amis, quand j’étais le boulet dont on devait s’occuper par charité chrétienne. Je ne supporte pas. Mais alors pas du tout !
J’étais indésirable à ce repas, je suis indésirable à ce poste, je suis une truffe. Mais au moins j’ai mangé des truffes… (le jeu de mot de folie !)
Note pour moi-même : la prochaine fois que je suis parachuté d’en haut dans une équipe de travail qui me voit arriver d’un très mauvais œil, ne pas me mettre en position d’attente et d’admiration, mais leur montrer que merde moi aussi j’ai bouffé de la vache enragée, et que oui ils ont raison d’avoir peur de ma belle gueule, de mes diplômes et de mes jolis costumes, parce que oui je vais prendre leur place !
Non mais…
Si seulement je pouvais en vouloir à mon chef, mais non, il est adorable ! Il m’a juste imposer dans une équipe qui ne veut pas de moi et c’est à moi de me débrouiller avec « tous mes diplômes ».
Lundi 18 décembre 2006
Ma journée merdique
Ce matin, j’avais rendez-vous à 11h pour soutenir mon rapport de stage. Je dirais même plus pour « enfin » soutenir… Oui, ça mérite un petit flash-back.
J’ai rendu mon rapport de stage le 27 octobre. Au départ je devais le rendre le 10, mais j’ai obtenu un délai de la part du directeur du master. Et non, ce n’était pas pour mes beaux yeux, mais juste parce que je finissais mon stage le 30 septembre, et j’estimais que ça serait vraiment trop juste de faire ça en 10 jours. Le directeur m’a gracieusement autorisé à rendre ma copie le 30 octobre au plus tard.
Vous noterez que je me suis exécuté dans les délais, et même en avance ! Il est inutile de dire que je loupe ainsi le jour de soutenance commun à tous les étudiants (le 20 octobre). Mais étant naturellement confiant en l’être humain, je ne m’inquiète pas outre mesure.
Je rappelle vers le 10 novembre pour demander quand je soutiens. On m’informe qu’on ne sait pas (le « on » étant le secrétaire, mon nouveau futur meilleur ami, mais je ne le soupçonnais pas à ce moment-là). Je rappelle la semaine suivante, même réponse. Puis encore la semaine suivante, encore même réponse. Là je précise que je suis en recherche active d’emploi, et que la mention « diplôme en cours d’obtention » sur mon CV commence à faire tâche…
On me propose le 1er décembre. Je râle, mais ai-je le choix ? La veille, j’appelle pour confirmer (comme demandé par le secrétaire), et là j’ai le droit à un merveilleux « oui, mais non, rappelez-moi la semaine prochaine, je verrais si j’ai quelqu’un ».
J’explose…
Il m’informe qu’en fait si ça pose un problème c’est parce que le directeur du master a décidé de me faire soutenir :
- Je ne vois pas où est le problème, lui ou un autre je m’en fous moi !
- Oui mais il tient à le faire lui-même, et il n’est pas disponible en ce moment…
- Ben alors demandez à quelqu’un d’autre !
- Il a expressément précisé qu’il voulait s’occuper personnellement de vous. Je ne peux rien faire…
- …
Donc vu que mÔssieur le directeur a donné un ordre, ces abrutis l’écoutent et s’écrasent… Et moi ? Je poireaute…
Enfin, à force de ténacité, on me propose la date du 18 décembre (aujourd’hui). Pour la petite info c’était vendredi dernier ça. Donc trois jours avant ! Heureusement que j’ai rien à préparer…
Bref, je me pointe avec un quart d’heure d’avance (et quand on me connaît, on sait que c’est un miracle). Et j’attends... j’attends… j’attends… 1h30 plus tard, le directeur arrive et me dit « je suis désolé, on était en train de choisir les sujets des prochains partiels, on y va ? ».
MAIS JE M’EN FOUS MOI DE TES SUJETS DE PARTIELS À LA CON !!!!!!!
Il me fait entrer dans son bureau. Et là je dois dire que je suis resté sur le cul, extrait de conversation :
- Bon ok, dans votre rapport tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, mais bon, maintenant qu’on est entre nous, dites-moi ce qui cloche dans votre stage !
- Mais, rien… Ce n’est pas édulcoré, c’est la vérité !
- Ils disent tous ça… Allez vous aller bien trouver quelque chose !
- Non !
(…)
- Ok, bon et alors parlez-moi de ce que vous avez fait mais qui n’est pas là-dedans…
- Je ne peux pas vous en dire bien plus, tout le reste est classé confidentiel défense !
- Oui mais on est entre nous, ils me disent tous ça ! Mais quand même vous pouvez bien me raconter quelque chose !!!!!
- Non, à moins que vous soyez habilité, je ne vous dirais rien…
Il a semblé déçu, mais il s’en remettra… Je suis sûr que des étudiants craquent et racontent des trucs interdits, c’est dégueulasse de foutre la pression comme ça ! Mais maintenant je sais pourquoi il voulait que je passe avec lui.
Ça a duré 15 minutes (pour 1h30 d’attente !) et, à la fin, il m’a dit « allez, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous mettre une note dégueulasse ! ».
Du coup, je m’inquiète…
Mercredi 28 décembre 2005
Temple solaire quand tu nous tiens…
Une fin d’année 2005 à la hauteur de l’année écoulée. En effet il reste encore 3 jours avant 2006 et je ne sais toujours pas si on va y arriver. Océane vous a expliquer dernièrement que par sa faute, et son entière et exclusive faute, l’année 2005 fut longue, extrêmement longue… Je ne vais pas revenir sur le pourquoi du comment, mais il n’empêche que je ne comprends toujours pas comment en ce 28 décembre 2005 je suis encore en vie. Pour ceux qui ont pris le blog en route vous pouvez toujours vous reporter à mes articles précédents. Rien que cet été ce fut mémorable…
Donc que se passe t il dans ma vie actuellement pour que je n’en vois pas le bout de c’te putain d’année de mes deux … Je suis actuellement en vacances, et pour fêter ça, je suis redescendu dans ma belle ville rose. Je vis donc chez papa-maman (ouais je sais ça fait bizarre mais mes parents n’ont toujours pas divorcé, je sais je ne suis pas normal), et ce pour 17 long jours. J’ai eu du mal à m’habituer à Paris, mes amis me manquaient, mes parents aussi quelque part, mais là je dois vous dire quelque chose de très sérieux, la prochaine fois que je reviens à Toulouse, je vais à l’hôtel !
PUTAIN MAIS QU’ILS ME GONFLENT LES VIEUX !
J’en parlais à Océane cette semaine et elle me répond « mais Gauthier, en fait là tes parents considèrent que tu as encore 15 ans, ils t’empêchent de sortir, de prendre le voiture, de te coucher tard, de vivre ta vie comme tu veux, et ça te fais chier ? Ben écoute réagis comme si tu avais 15 ans, tu vas voir ça va les calmer.. » Ben je dois avouer que c’est pas con du tout comme idée, donc me voilà lundi soir à faire… le mur ! Si j’ai 24 ans, et je fais le mur une fois que mes parents sont couchés… Mais où va le monde ?
Pourquoi ça se passe mal avec eux ? Bon vous connaissez ma tendance à l’alcoolisme festif, et donc le week end où je suis revenu ils m’ont prévenu « on te prête les voitures, mais si tu en abime une, c’est fini tu roule à pied ». Ok message reçu… Déjà le soir même Mister Big vomi sur la voiture que j’utilise (à savoir celle de ma mère). Pas bien ! Mais ils ne disent rien. Le jeudi de la semaine suivante je vais en boite, la boite où Océane travaille, et on se met complètement minable. Je fini à parler à des gens dans une langue qui m’appartient, je suis tellement saoul que je ne sais pas ce que j’ai fait 70% de la soirée (ça fait un gros trou ça quand même). Et en sortant sur le parking un gentil monsieur me parle, on papote de je-ne-sais-plus-trop-quoi, et en même temps je me retrouve à fumer un joint qui sort de je ne sais où ! Là je suis fini. Mais encore faut-il traverser Toulouse, qui conduit ? Personne ? Bon tant pis c’est moi… Et dans une avenue suffisamment large pour passer trois semi remorque de face, j’accroche un rétro… aie… Là Mister Big qui connait mes parents, me dit « tu t’es fait arracher le retro sur le parking pendant que tu étais dans la boite, tu t’es fait arracher le retro sur le parking… » Et il me le répète à peu près 20 fois dans l’espoir que je m’en souvienne le lendemain. Quand j’ai raconté ça à mon père bizarrement il ne m’a pas cru, moralité, j’ai plus droit de toucher aux voitures.
Voilà pour la petite histoire. Mais s’il y n’y avait que ça… Donc je passe mes journées à me faire grave iech dans ma banlieu lointaine (à 20km de Toulouse ya rien à faire…) et pendant ce temps que se passe t il dans la civilisation ? Océane et Mister Big cumulent les problèmes… Surtout Mister Big le pauvre il lui en arrive des vertes et de spas mûres en ce moment, d’ailleurs je profite de notre notoriété pour lancer le grand « Mister-Big-o-thon » Donné, donné, Dieu vous le rendra… Mais il vous racontera ses malheurs mieux que moi.
Donc fin d’année pourrie, pas de zizi. Oui hier je devais retrouver un chouchou pour aller faire des galipettes. Enfin quelque chose de positif pendant mes vacances, on doit se retrouver au sauna vu que chez mes parents on ne peut pas, et chez lui non plus. Donc je me pointe dans un sauna glauquissime de ma belle ville rose à l’heure dite. J’attends, j’attends, j’attends, je fini par rentré parce qu’il fait -15°C, je me retrouve à thon-land. Que des vieux à poils en train de s’enculer dans tous les coins, ça sent le vieux sperme, le vieux cul, bref je suis aux anges… j’attends toujours. Là je reçois un texto « j’ai cassé ma voiture je suis rentré chez moi pour pleurer », ben ma fin d’année pourrie est contagieuse en plus ! Super !!! Donc je suis seul, nu, au milieu de vieux qui s’enculent… Je décide de baiser quoiqu’il m’en coute. Et merde après tout j’ai fait 30 km pour arriver là, je mérite ma pipe. Je cherche un mec de mois de 35 ans, et je fini par en trouver un, il a mon âge, il est beau, il me plaît, et à mon avis je lui plais puisqu’il me suit partout (oui un jour je vous ferez un article consacré aux saunas, ce merveilleux monde à part). Je rentre dans le hammam, il me suit, je m’assoie, un mec s’assoit à coté de moi dans le brouillard et commence à me caresser. Je me laisse faire, il m’embrasse, je me laisse faire, il me prend par la main pour m’emmener dehors et se trouver une cabine, je me laisse faire. Retour à la lumière : ARGH C’EST PAS LE BON ! Et me voilà devant un mec de 35 ans mais bien bien sonnés qui m’entraine dans une cabine, et moi avec mon érection rouge de honte à ne pas savoir quoi dire (il vient quand même de me tripoter pendant 15 min sans que je ne proteste). Je m’esquive prétextant un besoin urgent de me laver ! Et puis je réfléchis « après tout il est bien aussi, un peu âgés, mais bon je le répéterai pas… ». Et je m’enferme dans une cabine, il me fait comprendre qu’il veut se faire sodomiser, je m’exécute, mais ça ne rentre pas, même à grand renfort de poppers ça ne passe toujours pas, il passe sur moi et il s’assoie comme un bourrin sur mon sexe, forcement avec l’élan là ça passe, bon je n’ai pas souvent mal quand je baise, mais cette fois je me suis fait défoncer le pubis, bref il prend son pied, il jouie en deux min et se sauve… Et moi je fais quoi ? Bon ok j’ai compris je me branle et je vais me coucher. SOIREE DE MERDE !!!!
Donc programme de la fin de semaine, je prépare le réveillon, je refuse de rencontrer de nouvelles personnes, je refuse de prendre la voiture, je refuse de baiser, je refuse de boire, je refuse de respirer, bref, en fait je vais peut être me coucher et attendre 2006 sous ma couette… Parce que à notre niveau le suicide collectif n’est pas loin, mais alors pas loin du tout, surveillez votre télévision, si vous entendez parler d’un nouveau « Temple solaire » sur Toulouse, c’était nous ;)
Analyse
Alors, il y a trois ans, je me plaignais de ma vie mi-parisienne mi-toulousaine et en fait ni parisienne ni toulousaine, parce qu’à force d’avoir le cul entre deux chaises on ne l’a nulle part. Il est consternant pour moi de voir à quel point je pouvais avoir une confiance aveugle en mon avenir à cette époque-là. Je n’en parle pas clairement, mais c’est plus les problèmes dont je parle. Il est clair que j’angoissais plus pour un rétro de voiture cassé que pour mes diplômes.
D’ailleurs, j’avais pas trop à m’inquiéter pour mes diplômes, il est clair que j’ai toujours bien réussi les études, mais j’aurais pu commencer à me préoccuper de la suite. Bref… Ce qui me marque le plus c’est la petite phrase sur le divorce de mes parents. J’ai passé mon adolescence et ma vie de jeune adulte à ironiser sur le fait qu’ils étaient toujours ensemble et que ça faisait de moi un cas particulier. Si j’avais su…
En même temps on ne se rend compte de ce qu’on a que quand on le perd…
Il y a deux ans, j’étais angoissé par ma soutenance. Un périple de plusieurs semaines qui se soldait par une blague en fin de compte. Le directeur du master qui me fait poireauter deux mois pour me recevoir, et encore plus d’une heure quand je suis dans le couloir, tout ça pour quoi ? Parce qu’il veut que je lui parle des dossiers sur lesquels j’ai travaillé. C’est pas le confidentiel défense qui l’étouffe lui…
Là encore, ça fait seulement deux mois que je suis en recherche d’emploi. Je passais quasiment un entretien toutes les semaines à cette époque-là. Je n’étais absolument pas angoissé par mon avenir, je le savais radieux. Et je trouvais même ça normal de ramer quelques semaines ou quelques mois avant de décrocher le job en or, juste pur pouvoir dire dans les dîners « non mais j’ai connu la galère, 3 mois de chômage à la sortie de mes études supérieures, c’est trop pas cool ! ».
Si j’avais su…
Et puis il y a l’article de l’année dernière. Celui qui marque ma prise de conscience, ou tout du moins le début de ma prise de conscience. Ça fait donc officiellement un an aujourd’hui que je sais que je me suis trompé.
Quand je dis que je me suis trompé, c’est plus diffus que ça. J’ai fait des études correctes qui me correspondent. J’ai fait les bonnes démarches, pour rencontrer les bonnes personnes, et j’ai décroché les bons jobs pour me lancer. Tout était parfait. La seule chose que j’avais pas pris en compte c’est « les autres » et leur capacité à m’affecter.
Et quand je dis « affecter » c’est un mot faible. Comment j’ai pu me laisser déborder et submerger à ce point alors que j’étais là où je rêvais d’être depuis 3 ans ? D’accord le job en lui-même n’avait rien à voir avec mes compétences. J’étais clairement surqualifié. Mais j’avais mis un pied dedans. J’avais donc la possibilité de m’accrocher et de faire mon trou. Mais non j’ai échoué lamentablement.
Et cet échec est clairement émotionnel. Je n’ai pas su gérer les relations de travail. Pourtant je sais que je ne vis pas dans le monde des bisounours… Ça n’aurait pas des conséquences désastreuses aujourd’hui, j’en rirais à me faire péter une veine !
Voilà, on boucle la boucle des introspections de fin d’année. Au moment où vous lirez cet article, je serais dans le train pour Toulouse. J’y passe les fêtes de fin d’année. Je ne sais pas trop si je serais assidu. Je pense de toute façon que vous aurez autre chose à foutre que de venir prendre de mes nouvelles tous les matins.
Alors enjoy les vacances, les cadeaux et le gras ! Et pour ceux qui sont trop pauvres ou trop seuls pour avoir des fêtes de fin d’années dignes de ce nom, dites-vous qu’il y a pire, vous pourriez être dans une prison afghane !
4 commentaires:
Un très bon post d'analyse de soi... Espérons que 2009 t'apporte ce que tu désires (enfin, pas trop de choses mauvaises pour ta santé!) et une sorte de paix...
Bonnes fêtes à notre Gauthier national!
bonne analyse !! quel retour sur soi ! Mes blogs précédents ont disparus, je me rend donc compte qu'il ne reste pas grand chose des 4 dernières année que je viens de passer depuis mon entrée (et ma sortie) de l'IUT... dommage, j'aurais bien aimé relire, pour voir
Bravo, pour tout le blog de cette année. Il me semble parfait , et j'attends toujours avec impatience sa parution pour le lire . Je ne sais pas si l'introspection est bonne , parce qu'en définitive , tu nous livres souvent des actions extérieures à ton caractère.
Bon Noël ...mais écris .
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