mardi 27 janvier 2009

La campagne, ça vous gagne

Grâce à la tempête qui a ravagé le sud-ouest ces derniers jours MisterBitch est coincé à Perpignan. Heureusement car je n’ai absolument rien nettoyé ou rangé chez moi après le week-end lexo/calins. Il est censé arrivé ce soir chez moi.

Hier, je me lève pas trop tard pour mettre un peu d’ordre. Au milieu de tout ça je vais m’inscrire au RMI (youpi). Grand sentiment de solitude quand la nana du centre commence à m’expliquer toutes les démarches et que je lui dis avec mon plus grand sourire « oui, je sais, c’est pas la première fois que je viens vous voir ! ».

Me voilà donc officiellement un boulet complet à la charge de la société. Cette fois vous pouvez le dire, ce sont vos impôts qui vont financer mes soirées ! Alors heureux ?

Ndlr : ça me fait penser à la discussion que j’ai eu avec l’un d’entre vous ce week-end qui me suggérait d’ouvrir un fond de cotisation pour que vous puissiez financer ma vodka ! Après tout, je vous divertis, je mérite une rétribution, non ?


En revenant chez moi, je m’arrête à une pharmacie pour me ravitailler en lexo. J’ai des ordonnances d’avance que me fait mon médecin de famille. Au besoin je pioche et hop je vais chercher ce que je veux. Le souci c’est que la nana elle avait pas l’air contente.

Une ordonnance renouvelable je ne sais plus combien de fois, faites à 600 km d’ici il y a plusieurs mois ça énerve les pharmaciennes apparemment. Elle a donc passé 10 minutes à la retourner dans tous les sens pour chercher la petite bête. Elle finit par céder et part chercher ce que je suis en droit de prendre. Elle grimace un sourire, puis en jetant un dernier coup d’œil elle me dit « ah mais en fait elle n’est plus valable, il y a une durée de 6 mois, elle a périmé la semaine dernière ». Et de ranger les médocs avec son plus grand sourire qui voulait dire « et dans le cul la balayette ! ».

Connasse !

Tu veux jouer ? Jouons…

Je file chez le médecin en bas de chez moi, je me fais faire une ordonnance et je retourne illico à la pharmacie. Non mais oh !

Je suis toujours étonné de la facilité avec laquelle on peut se faire prescrire toutes ces conneries… (au passage ça fait 22 euros dans le cul de la sécu, alors que si elle avait pas sa conne…)

Une fois chez moi j’en avale un et je décide de finir mon ménage posément puis de préparer des crêpes pour la soirée à venir. Mon téléphone sonne :

« Monsieur Gauthier, je suis Monsieur bidule-truc de la société machin-chose, j’aimerais vous rencontrer ce soir à 17h, c’est possible ? »

Il est 15h45, je suis pas rasé, je n’ai pas de chemise repassée, et je dois me rendre dans un bled dont je ne connaissais même pas l’existence. Une fois sur le site de la RATP j’apprends qu’il y a un département 77 en bordure lointaine de Paris et un RER E pour s’y rendre (et même que la ligne elle est violette, si c’est pas cool ça !)

Un métro, deux RER et un bus plus tard je suis en retard de trente minutes !

Ndlr : question existentielle numéro 7328 : ils font comment les pauvres dans leur banlieue pourrie pour vivre de façon civilisée quand il faut attendre minimum 25 minutes un train sur un quai glacial ?


L’entretien sera un désastre. Le mec qui me reçoit me demande de me dire ce que je fous là vu que, je cite, « je viens juste d’apprendre que vous venez, je n’ai même pas encore lu votre CV ». Ben voyons, j’ai que ça à foutre connard !

Je lui raconte ma vie, il me coupe au bout de trois minutes et me sort « non mais soyons sérieux, moi ce que j’ai à vous proposer c’est de porte-à-porte pour 1000 euros par mois, je doute d’arriver à vous faire bander avec ça ! Je me trompe ? »

Effectivement, j’ai explosé de rire… On s’est donc quitté en bon terme, et ça faisait longtemps que j’étais pas aussi content de pas avoir été engagé. La fatigue, le lexo, et l’angoisse de la campagne environnante devait y être pour quelque chose aussi !

Je retourne à l’arrêt de bus, il fait nuit, je suis au milieu des bois, il n’y a pas un chat, je suis obligé de me mettre sur la route si je veux pas flinguer mes pompes, il n’y a pas de trottoir ! Je me dis que je pourrais très bien mourir là et que personne ne me retrouverait ! Mais quel est l’abruti qui a pensé à aller planter une société au milieu des bois ?

Y en a qui se lance de ces défis à la con, j’vous jure !

Je n’ai plus de liquide sur moi, et vu que les arbres ne sont toujours pas équipés de distributeurs de billets de série, je monte dans un bus sans payer pour la première fois depuis très longtemps (mais je m’en excuse auprès du chauffeur quand même, ben oui, suis poli merde !).

Bus, gare, RER, métro, je suis chez moi à 19h, j’en peux plus. Je n’ai toujours pas mangé de la journée, je n’ai plus le temps de préparer les crêpes pour ma soirée. 7h48 me rejoint, on se boit une petite coupe pendant que je me change et on file à la soirée sans autre cérémonie.

Au moins j’aurais vu des arbres !

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