Quand j’étais un jeune ado, il y avait deux choses que je voulais faire dès le jour de mes 18 ans. La première serait de m’inscrire sur les listes électorales. J’ai toujours été un passionné de politique. Je m’estimais lésé de ne pouvoir voter. À 15 ans, j’avais une compréhension politique bien meilleure que la plupart des adultes qui m’entouraient. J’ai pris mon mal en patience et j’ai attendu…
La seconde chose très importante pour moi fut le don de sang. Mon père et ma grand-mère sont des grands donneurs de sang, depuis que je suis tout petit, je les voyais partir régulièrement. Ma grand-mère a même reçu une décoration pour son engagement dans cette cause. J’étais très fier de ma famille et des valeurs qu’elle défendait. Mon père me disait, alors que je n’avais que 10 ans, « tu sais, c’est rien de se faire prendre un peu de sang alors qu’on est en bonne santé, ça permet de sauver plein de vie, c’est très important ». De même tous les membres de ma famille sont pour le don d’organe par ailleurs.
Bref, me voilà donc franchement majeur, quand dans ma fac ils installent un stand pour le don de sang. J’étais au RU avec mes amis, ils avaient cours et pas moi, donc je les laisse pour aller donner mon sang.
J’étais fier comme un coq. Je ne pensais pas forcément à tous les gens qui allaient profiter de mon don, mais plutôt au fait que je participais à quelque chose de plus grand que moi et de bien ! En plus je suis O neg, donneur universel, donc mon sang est précieux (genre je me la pète et alors ?).
J’entre donc dans la caravane installée pour, un médecin vérifie mon âge et commence à me poser des questions. Il voulait savoir si j’avais eu des transplantations, des transfusions, des maladies, enfin le questionnaire médical classique quoi. Et puis il me posa une question qui sur le coup me paru anodine « avez-vous des relations sexuelles avec des partenaires du même sexe ? ». La réponse fut bien sûr « oui ».
Et là il grimaça et arrêta son questionnaire. Il inscrivit quelque chose en rouge en travers du dossier qu’il était en train de remplir et me dit « nous ne pouvons pas prendre votre sang, vous faites parti d’une population à risque ».
J’étais sur le cul, je lui ai demandé en quoi j’étais une population à risque. Il m’a dit « vous avez des relations homosexuelles, vous êtes donc dans une population à risque ». Je me suis défendu en disant que je me protégeais, en plus à l’époque je n’avais pas le même passif que maintenant, et je n’avais eu que très très peu d’amant (en fait seulement 2). Il m’a alors dit « si vous n’avez pas de relations sexuelles pendant 6 mois et que vous venez faire une prise de sang et que 6 mois après vous êtes toujours négatif à tous les tests, donc sans relations sexuelles entre bien sûr, alors nous pourrons reconsidérer ce rejet ».
Un an sans sexe pour pouvoir donner mon sang, et encore ce n’est pas sûr qu’ils acceptent.
Je suis sorti de la caravane avec les jambes tremblantes. J’avais des vertiges, j’étais au bord du malaise. Dans ma tête résonnait le mot « rejet ». Oui j’étais rejeté parce que j’étais homosexuel. Mais sur le coup je me suis senti anormal, sale et surtout malade. J’étais malade dans ma tête de faire ce que je faisais et en plus j’allais être malade dans mon corps, puisque tous les gays étaient séropo.
Voilà comment j’ai interprété ce refus.
J’ai tellement eu honte que quand mes amis sont revenus de leur cours, j’étais allé m’acheter une boite de pansement à la pharmacie et je m’en suis collé un sur le bras pour faire comme si j’avais donné mon sang.
Heureusement pour moi, j’étais suivi par un psy à l’époque qui m’aidait beaucoup. Et j’ai rapidement surmonté cette épreuve. En fait ça a constitué pour moi le premier acte officiel d’homophobie de ma jeune vie. La première fois que mon orientation sexuelle avaient provoqué une réaction négative de la part d’un étranger.
Et comme toutes les premières fois, ça laisse des traces…
Presque 10 ans après, la France n’a pas évolué, et aujourd’hui encore les homosexuels masculins n’ont pas le droit de donner leur sang, parce qu’ils sont dans une population à risque. Mais il n’y a pas de population à risque, il y a des comportements à risque. Que je ne puisse plus donner mon sang aujourd’hui parce que j’ai des percings, des tatouages, et que j’ai baisé des centaines de mecs, c’est tout à fait normal.
Mais qu’un jeune ado, qui n’a quasiment pas de vie sexuelle, se fasse rejeter parce qu’il est homosexuel, ce n’est pas normal. Certains hétéros ont une sexualité tout aussi débridée que la mienne, et ils peuvent donner leur sang.
Ce n’est pas juste.
C’est un acte homophobe.
J’ai honte de mon pays…
La seconde chose très importante pour moi fut le don de sang. Mon père et ma grand-mère sont des grands donneurs de sang, depuis que je suis tout petit, je les voyais partir régulièrement. Ma grand-mère a même reçu une décoration pour son engagement dans cette cause. J’étais très fier de ma famille et des valeurs qu’elle défendait. Mon père me disait, alors que je n’avais que 10 ans, « tu sais, c’est rien de se faire prendre un peu de sang alors qu’on est en bonne santé, ça permet de sauver plein de vie, c’est très important ». De même tous les membres de ma famille sont pour le don d’organe par ailleurs.
Bref, me voilà donc franchement majeur, quand dans ma fac ils installent un stand pour le don de sang. J’étais au RU avec mes amis, ils avaient cours et pas moi, donc je les laisse pour aller donner mon sang.
J’étais fier comme un coq. Je ne pensais pas forcément à tous les gens qui allaient profiter de mon don, mais plutôt au fait que je participais à quelque chose de plus grand que moi et de bien ! En plus je suis O neg, donneur universel, donc mon sang est précieux (genre je me la pète et alors ?).
J’entre donc dans la caravane installée pour, un médecin vérifie mon âge et commence à me poser des questions. Il voulait savoir si j’avais eu des transplantations, des transfusions, des maladies, enfin le questionnaire médical classique quoi. Et puis il me posa une question qui sur le coup me paru anodine « avez-vous des relations sexuelles avec des partenaires du même sexe ? ». La réponse fut bien sûr « oui ».
Et là il grimaça et arrêta son questionnaire. Il inscrivit quelque chose en rouge en travers du dossier qu’il était en train de remplir et me dit « nous ne pouvons pas prendre votre sang, vous faites parti d’une population à risque ».
J’étais sur le cul, je lui ai demandé en quoi j’étais une population à risque. Il m’a dit « vous avez des relations homosexuelles, vous êtes donc dans une population à risque ». Je me suis défendu en disant que je me protégeais, en plus à l’époque je n’avais pas le même passif que maintenant, et je n’avais eu que très très peu d’amant (en fait seulement 2). Il m’a alors dit « si vous n’avez pas de relations sexuelles pendant 6 mois et que vous venez faire une prise de sang et que 6 mois après vous êtes toujours négatif à tous les tests, donc sans relations sexuelles entre bien sûr, alors nous pourrons reconsidérer ce rejet ».
Un an sans sexe pour pouvoir donner mon sang, et encore ce n’est pas sûr qu’ils acceptent.
Je suis sorti de la caravane avec les jambes tremblantes. J’avais des vertiges, j’étais au bord du malaise. Dans ma tête résonnait le mot « rejet ». Oui j’étais rejeté parce que j’étais homosexuel. Mais sur le coup je me suis senti anormal, sale et surtout malade. J’étais malade dans ma tête de faire ce que je faisais et en plus j’allais être malade dans mon corps, puisque tous les gays étaient séropo.
Voilà comment j’ai interprété ce refus.
J’ai tellement eu honte que quand mes amis sont revenus de leur cours, j’étais allé m’acheter une boite de pansement à la pharmacie et je m’en suis collé un sur le bras pour faire comme si j’avais donné mon sang.
Heureusement pour moi, j’étais suivi par un psy à l’époque qui m’aidait beaucoup. Et j’ai rapidement surmonté cette épreuve. En fait ça a constitué pour moi le premier acte officiel d’homophobie de ma jeune vie. La première fois que mon orientation sexuelle avaient provoqué une réaction négative de la part d’un étranger.
Et comme toutes les premières fois, ça laisse des traces…
Presque 10 ans après, la France n’a pas évolué, et aujourd’hui encore les homosexuels masculins n’ont pas le droit de donner leur sang, parce qu’ils sont dans une population à risque. Mais il n’y a pas de population à risque, il y a des comportements à risque. Que je ne puisse plus donner mon sang aujourd’hui parce que j’ai des percings, des tatouages, et que j’ai baisé des centaines de mecs, c’est tout à fait normal.
Mais qu’un jeune ado, qui n’a quasiment pas de vie sexuelle, se fasse rejeter parce qu’il est homosexuel, ce n’est pas normal. Certains hétéros ont une sexualité tout aussi débridée que la mienne, et ils peuvent donner leur sang.
Ce n’est pas juste.
C’est un acte homophobe.
J’ai honte de mon pays…
29 commentaires:
Lynchons la traitresse Bachelot à coup de crocs ! Rassemblons des paires de crocs roses (de toute façon c'est moche) et balançons les sur le passage de la ministre et devant la porte de nos EFS locaux !
En Couple depuis 5 ans , j'ai 22 ans , O+ , aucune IST , aucun prob de santé ...
Mon partenaire , 22 ans , O- , aucune IST , aucun prob de santé ...
On s'est fait jeter , un médecin peut nous dire que malheureusement même si notre profil est absolument sans risque , la reglementation lui interdit de prélever notre sang , mais non ca serait trop gentil , on se fait recaler comme des malpropres et limite on se fait engueuler de lui avoir fait perdre du temps ... lamentable !
J'ai été informé de cela avant de même songer à aller donner mon sang, mais j'imagine bien la claque quand tu as fait la démarche d'aller vers eux et et que tu es informé / rejeté sur place...
Hélas, je crois que ça ne bougera plus avant un moment, maintenant.
Egalement très choquée par cette règle aberrante dans un pays où la discrimination fondée sur les préférences sexuelles est punie pénalement.
Je ne comprends d'ailleurs même pas comment cela est juridiquement possible O_ô
De toutes façons, il y a un problème avec ce don du sang... Comme avec tous les dons en France.
Je suis une fille hétéro, testée sous tous rapports tous les six mois, je me protège toujours, etc etc... mais je n'ai jamais pu donner mon sang, parce que je change de partenaires, que je ne suis pas en couple: donc forcément malade.
C'est comme ça. Et c'est pire avec les gays: c'est tout bonnement ridicule. Après qu'on ne vienne pas nous dire qu'ils ont besoin de sang et que personne ne donne. Faudrait voir à pas déconner.
en même temps, c'est une mesure qui s'explique par des données épidémiologiques incontestables : entre 10 et 18% des gays sont contaminés, alors que ce pourcentage n'est seulement que de 0,2% pour les hétérosexuels (chiffre du ministère de la santé) ;
le risque me semble trop élévé et à un moment il faut être pragmatique ;
et puis, peut-on parler d'homophobie à partir du moment où les lesbiennes peuvent elles parfaitement donner leur sang ?
Désolé les gars, je suis peut-être aussi choqué par cette loi que vous mais bradshaw a entièrement raison de nous rappeler les données épidémiologique. C'est en effet dur d'accepter le rejet quand on fait parti des 80% des gay non contaminés mais force est de se plier à la sécurité d'autrui. Ce n'est pas de l'homophobie mais de la protection. Je n'aimerai pas attrapé le SIDA par une transfusion... soyons logique, je n'aimerai pas attrapé le SIDA tout cours!!!!
On peut parfaitement parler d'homophobie. Mais au delà de ça, on peut surtout parler de risque majeur pour l'intégralité de la population. Cela signifierait que les dons ne sont pas testés, et qu'ils sont considérés sains sur la bonne foi des donneurs ? Bravo. Quelle fantastique apprentissage des erreurs du passé (cf le scandale du sang contaminé).
Si les dons sont effectivement testés, mais qu'on refuse le sang des vilains invertis pour économiser (ca serait du temps perdu de prendre du sang pourri pour se rendre compte après qu'il est pourri, alors autant sauver du temps), alors c'est véritablement de l'homophobie.
Moi la seule fois où j'ai donné du sang, le médecin était gay. Il m'a posé la question, j'ai répondu oui, il a dit "donc on va dire non sinon je ne peux pas vous le prendre". Là c'etait un choc aussi. J'ai donc décidé de militer contre le don du sang, de façon absolument passive évidemment.
Par contre, j'avais écrit à l'Elysée pour me plaindre de l'homophobie de la République Française :
- sur les déclarations de la présidence de l'époque sur le mariage gay "ce n'est pas possible et personne n'a le pouvoir de changer ça", je considérais que c'etait du foutage de gueule. Si même le président ne peut changer la loi, on peut se passer de lui je pense.
- sur le refus de mon sang de gros pédé. Et là on m'a répondu que récemment (à l'époque) le statut des homosexuels avait été révisé, passant de population à risque à population ayant des comportements à risque, ce qui est beaucoup plus respectueux de notre nature invertie.
Alors, en plus de nous considérer comme des pestiférés, on nous prend pour des cons. Merci la République !
PS: c'est quand même dommage, même si on est une population de grands malades, on est statistiquement beaucoup plus portés sur les devoirs civiques et la solidarités, ou comment se mettre à dos une énorme part de marché, CQFD
les dons de sang sont testés, mais il existe une période muette entre la contamination et la présence d'anti-corps dans le sang qui permet de rendre le virus détectable (le dons est contaminant mais le test sera négatif)
C'est marrant pourquoi les gays sont-ils plus "à risques" que les hétéros? Je veux bien que les relations anales entraînent des micro blessures bidule truc qui peut amplifier les risques de transmission, mais ils se protègent autant que tout le monde non?
Ou alors j'ai encore trop d'illusions?
J'imagine que tu as lu cette brève de la Gazette des Communes d'hier :
L'exclusion des homosexuels du don du sang est "discriminatoire"
Jean-Luc Romero, président d'Elus Locaux Contre le Sida (ELCS), a estimé le 14 janvier 2009 "discriminatoire" l'exclusion des homosexuels du don du sang, maintenue par un arrêté du ministère de la Santé qui doit paraître dans les prochains jours.
Jean-Luc Romero "estime que l'exclusion des gays du don du sang est discriminatoire, disproportionnée pour assurer la sécurité transfusionnelle et dangereuse à un moment où le sang manque", selon un communiqué.
"Cette interdiction, même si la ministre ne ferme pas la porte à de futures évolutions, est une décision discriminatoire, comme l'ont déjà reconnu le Comité national d'éthique en juin 2002 et la Halde en février 2006", affirme Jean-Luc Romero. Il a également estimé cette interdiction "réellement dangereuse" au moment où le sang "manque cruellement dans les établissements de soins français".
Cette mesure est "totalement disproportionnée au regard de la sécurité transfusionnelle dont personne ne conteste l'importance et qui est assurée par les méthodes modernes de collecte et de conservation du sang", a-t-il ajouté.
Un arrêté va allonger l'âge limite pour donner son sang jusqu'à 70 ans au lieu de 65, mais maintient l'exclusion des homosexuels masculins des dons de sang. Etre un "homme ayant eu un rapport avec un homme" demeure une des contre-indications permanentes au don.
Bref c'est bien dommage et je partage ton opinion !
En même temps y'a des risques à ne pas courrir point barre, toi ça touche ta fierté rien de plus, dans 1 cas sur 5 se serait contre indiqué, ben toi non plus tu ne veux pas être ce cas sur 5 qui en subissant une transfusion sanguine sera contaminé...
Tendre vers le risque zéro c'est le principe de la médecine, les susceptibilités de chacun elle en a rien à foutre la médecine que tu sois gay, hétéro ou autre c'est comme ça, y'a rien de choquant là dedans...
Je le répète c'est plus une question de fierté qu'autre chose en la circonstance... Faut pas se sentir persecuter non plus...
Il m'est arrivé la même chose... Rien d'étonnant sauf que... JE SUIS UNE FILLE!!!
Non qu'il y ait une différence entre filles et garçons mais s'il n'y a pas pénétration, en quoi fais-je partie des populations à rique?
Un jour il faudra qu'on m'explique!
Comme dit plus haut, la discrimination peut être la même pour une fille ..... sous prétexte que Mme n'a pas une fidélité d'endive à un partenaire. Et quand bien même, hein ? Si Monsieur va voir ailleurs ? Il le dira à Mme ?
Bien qu'étant la première à fustiger toute communauté qui s'exclut d'elle même en se plaignante sans cesse d'être stygmatisée et créant ainsi sa propre catégorie (femmes, hommes, homos, gascons, alsaciens ou végétariens).... c'est une franche injustice.
Cependant, que répondez vous à la dure loi statistique énnoncée par la mère Bachelot ?
Parce que crier à l'injustice est fort libérateur ... mais le "bon sens populaire" ne vous donnera pas pour autant raison.
Aux chiffres de la mère Bachelot je répondrais qu'aujourd'hui en France la grande majorité des nouvelles contaminations sont le fait d'hétéros...
Et qu'ils sont considérés comme plus dangereux que les homos du fait qu'ils n'ont pas pour habitude de se tester régulièrement. Contrairement à une population gay bien entrainée à ce niveau !
Mais nous ne sommes pas ici dans un débat de chiffre, ni dans un problème de fierté. C'est de la discrimination, et en plus c'est fait avec un tact que peu peuvent supporter.
Ceux qui n'ont jamais été discriminé ne peuvent bien sûr pas comprendre à quel point ça peut faire mal !
Risque zéro c'est un concept point barre, y'a encore pas si longtemps il y eut cette affaire tu sais "responsable mais pas coupable" blablabla... Le don du sang, les transfusions ce n'est pas demain que les restrictions s'amenuiseront...
Après le tact des personnes, qui plus est médecin, l'énoncé "population à risque" je suis bien d'accord que cela est du plus mauvais effet, mais cela regarde plus une question de forme que de fond je pense...
Taratata...
@Bradshaw : depuis 1998 ont été mises en évidence les enzymes précurseurs des anticorps du VIH qui est efficace à 90%, or ces enzymes apparaissent 15 à 20mn après la contamination. Certes, je n'ai pas depuis entendu parler de test commercialisés, mais si la technique existe, il n'appartient qu'à la médecine de la développer.
Quant au courageux qui se cache derriere le masque de l'anonymat pour proférer des propos dont il ne mesure pas la portée, je répondrai d'abord que "point barre" est destiné à fermer une discussion et qu'à moins de disposer de la sainte vérité, c'est assez mal venu, et ensuite que si on refuse des dons au nom du principe de sûreté, alors on évitera tout simplement de se faire transfuser (c'est encore plus sûr, comme l'abstinence pour pas choper le sida), et puis, à l'occasion on arrête de se plaindre qu'on n'a pas suffisamment de dons.
En tant que population victimes de discriminations, il nous tient à coeur de venir en aide... je ne parle peut être qu'en mon nom, mais comme je l'ai déjà dit les devoirs civiques nous concernent vraiment, dont le don du sang.
Et si notre pays était cohérent, il imposerait des tests, voire des développements des techniques existantes, pour avoir des tests fiable. Ca coûterait sans doute moins cher que de se plaindre et de faire des campagnes pour sensibiliser des gens qui s'en tamponnent comme de ma première capote.
1) En tant qu’individu, il n’est jamais agréable d’être catégorisé (se voir prêter certaines caractéristiques a priori – to be identified as) de l’extérieur alors que si cette catégorisation fait l’objet d’un choix personnel (to identify with) les choses sont ressenties différemment et (ré)appropirées. Ceci étant dit (pour expliquer que je peux comprendre le sens du post), je pense que les médecins partent de l’idée que tout le monde ment (y compris l’hétéro marié) et que si une choix doit se faire entre deux maux, le mieux pour protéger l’individu X qui a besoin de sang, est de se baser sur 1) l’a-priori du mensonge 2) les stats // taux d’infection i.e. mieux vaut un hétéro qui ment qu’un homo qui fait la même chose. C’était vrai il y a 20 ans, cela reste vrai. La santé de M X ne devrait pas dépendre des impératifs de ce qui est juste ou subjectivement moral., parce que basés sur la connaissance des donneurs. Oui, cela serait formidable d’ajouter un composant « analyse psychologique » à la collecte du don de sang. Faisable ou réaliste, non.
2) Gauthier, Gauthier, etc… J’ai probablement déjà commenté sur ton blog dans ce sens, mais bon, je vais le refaire quand même. 1) parce je suis plus diplômée que toi et fais un boulot de sous-diplômée, et vis avec 2) parce que ton inhabileté à accepter les choses telles qu’elles sont commencent à me saouler (strain, pas méchant) et qu’il est temps de « wake up and smell the coffee » et que 3) un boulot en inadéquation avec ton niveau d’études n’enlève rien à ton estime personnelle si cette estime est fondée (et donc gagnée) et si 4) tu avais la moindre idée de ce qu’est la misère, la pauvreté et le besoin de survivre, tu en serais peut-être arrivé à la même conclusion. Oui, les gens de gauche qui ne connaissent que le caviar me fatiguent. Si tu connaissais autre chose, peut-être arrêterais tu de te lamenter sur le symbolique (la dignité, ce que tu vaux, etc…) pour t’intéresser au matériel – ce qui t’est nécessaire pour ta survie quotidienne parce qu’en dernier recours, la dignité est un luxe.
pour ne pas polémiquer davantage, je conseille ce dossier sur le site de têtu, il est accessible et met à mal les idées reçues :
http://www.tetu.com/rubrique/sante/sante_don_du_sang.php
à propos de statistiques, il y en a une qui prouve que dans une très grande proportion , le conjoint trompé, quel que soit son sexe , est rarement au courant des aventures de sa moitié! et je vois lmal dans un couple hétéro , une partie demander à l'autre le port du préservatif! donc statistiquement parlant,il y a une population hétéro qui ne connait pas la vie sexuelle totale de son conjoint ni les risques de contamination possibles! alors , le risque le plus proche de zéro ne serait il pas UNIQUEMENT dans le traitement des dons sanguins et pas dans la sélection restrictive des donneurs (et moi j'ai été écarté pour une question de maladie "auto-immune" -terme dont je ne connais pas le sens- alors qu'une connaissance ayant connu la même pathologie n'est pas exclue)
Il faut arrêter 30 secondes. Ce qui compte avant tout c'est de donner son sang. Avoir le droit ou non Gay ou pas gay la question n'est pas là. On se doit de donner son sang point même si il faut mentir. C'est la seule solution pour le moment. Arrêtons de faire nos chochottes et de crier à la discrimination. Oui c'est un peu le cas mais on s'en fout, c'est pas ce qui compte. Il y a derrière une cause bien plus importante, SAUVER DES VIES, alors arrêtons de pleurer et agissons.
Oui et non Plaquette. En mentant, je ne suis pas sûr que l'on ne se mette pas en défaut vis à vis des autorités. Prendre des risques pour masquer l'hypocrisie, non. Et c'est pas comme ça qu'on fait avancer les choses. Ils veulent du sang ? Qu'ils en prennent là où il y en a, qu'ils prennent celui qu'on veut bien leur donner.
@bradshaw : je vais aller lire, mais si Tetu était objectif, ça se saurait.
Gauthier, tu n'as pas les pieds sur terre (et c'est peut-être pour ça que tu te vautres en entretien : les entreprises le sentent et de nos jours elles ont besoin de gens qui 'ont faim" pas de fils à Papa ultrariche comme toi qui n'a pas besoin de travailler et vie dans le théorique, le ciel des idées - cf le commentaire ci-desssus hyper pertinent sur la gauche caviar). Le fait est que le sang est récolté dans un bus par journée et par type sanguin. Le screening qui est fait dans le bus vise à éviter de contaminer toutes les poches de sang récoltées ce jour là. Car c'est après sa journée de collecte uniquement que le contenu de chaque poche de collecte est testée. Si aucun screening n'est fait pour écarter des populations à risque, toute la poche risque d'être contaminée ce qui signifie que pour un homo mâle à qui ont aura autorisé à donner son sang et qui fait partie des 18% contaminés, tu fous en l'air tout le travail de collecte d'une journée (soit une 30 aine de personnes qui ont donné et qui elles ne sont pas barebacker tous les soirs dans les backrooms). C'est autant de sang, dans une logique de pénurie, qui ne pourra pas sauver une personne en demande (y compris des homos mâles qui en ont besoin). Evidemment la solution technique serait de tester chaque don dans le bus mais c'est trop cher et délicat techniquement vu la taille des bus (on ne peut pas non plus y embarquer un laboratoire biomédical). Est-ce que tu comprends donc maintenant que cette décision, elle ne vise pas les homos ?
Mais que ce screening vise plutôt à s'assurer que justement les homos qui auront besoin de sang un jour n'en manqueront pas parce qu'un des leurs a fait le malin lors du screening, qu'il avait le VIH et a foutu en l'air toute une journée de collecte...
Est-ce que tu es capable de grandir un peu, de mûrir et de faire la différence entre une revendication identitaire de confort et la mort de patients/accidentés... par pénurie de sang ?
Tu peux développer la méthode de la collecte ? A te lire, on a l'impression que le sang d'une journée de collecte est mélangé directement. Je dois être blonde, parce que là je suis certaine d'avoir mal compris.
Pour Chipo : non tu n'es pas blonde ! :) Il se trouve que la plupart des gens croient que chaque prélèvement est testé individuellement par donneur ce qui est faux. La phase de qualification (c'est à dire de détection du virus) est en 3ème étape et se fait à un niveau global (groupement de plusieurs dons de même groupe et rhésus). Si tu veux approfondir la question regarde là : http://www.dondusang.net/rewrite/article/59/que-devient-le-sang-des-donneurs/qualification/qualification.htm?idRubrique=24
Et bien c'est pareil au Québec (mais il y a un système de code barre qui te permet de te rattraper aux branches basses si tu as menti "pour faire bien" sur tes comportements à risque, tu peux faire le don mais si tu as choisi le code barre "bouh j'ai menti" le sang part direct à la poubelle, le tout pour éviter de mettre un sparadrap pour les apparences. Hypocrisie vous avez dit?) sauf qu'en plus si tu as passé plus de 6 mois cumulatif en France et quelques autres pays (et 3 mois au UK) de 1980 à je sais plus quand, tu peux pas donner non plus bicause le potentiel "vache folle"...
Je suis donc discriminée sur mes honteuses origines françaises...
"Risque Zero" ???
Voici ce qui me choque le plus avec le principe de population à risque : un hétéro ayant une vie de débauche ne sera jamais considéré comme un risque parce que le questionnaire ne le concerne pas ...
Associer "homos" et "sida" n'est certainement pas la meilleur des tactiques de prévention du sida chez les hétéros.
Et le risque pour le transfusé d'attraper une cuite?
Dans la mesure où pour chaque don est pratiquée une "qualification du don" comprenant :
_Hématocrite
_groupage ABO - rhésus ; phénotypage Rh et Kell, RAI
_Recherche de syphilis, HIV, HCV (hépatite C), HTLV-1, CMV, et paludisme
je pense bien que toutes les précautions sont prises pour ne pas nuire au receveur par l'acte de transfusion, quel que soit le donneur. Ainsi écarter volontairement les homosexuels du don est non seulement discriminatoire, mais prive surtout la société d'une formidable stratégie de dépistage de masse.
Enregistrer un commentaire