mercredi 4 mars 2009

Mon voisin, mon amour

Voici le retour de votre sitcom « Gauthier et son voisin psychopathe ». Souvenez-vous, dans le dernier épisode Gauthier était convoqué au commissariat suite à un dépôt de main courante de la part de son voisin préféré pour tapage nocturne. Grâce à cette audition, qui ne sera suivie d’aucune amende ou réprimande, Gauthier avait obtenu ce pourquoi il aurait vendu sa mère sous forme de jambon séché : le nom du voisin qui lui pourri la vie depuis un an et demi.

Servez-vous votre vodka, prenez votre pop-corn, attention, voilà la suite !

Décor : samedi soir, Gauthier reçoit dans son appartement un échantillon représentatif de la tafiolitude parisienne, à savoir MisterBitch et Bradshaw. De la vodka et de la musique pour jeter l’ambiance, il est 22h.


J’adore toujours autant faire la fête chez moi, c’est vrai, je mets la musique que j’aime, je bois ce que j’aime, je reçois qui je veux, et si je suis trop bourré pour bouger, je peux m’endormir dans ma baignoire sans être obligé de me taper 1h de transport !

Samedi à 22h, on commence à être un peu saoul. Je décide de faire plaisir à MisterBitch, et sur un coup de tête, je mets la musique à fond pour danser. Je ne le fais jamais, pas que je tienne à respecter la tranquillité de mes voisins, non, mais pour vraiment pousser le son chez moi il faut que je tire un câble de la chaîne hifi et en général j’ai la flème de le faire !

Mais là je suis en forme, donc je branche l’iMac sur la chaîne et j’envoie le caca. La dernière fois que j’ai utilisé ce dispositif sonore c’était pour mon anniversaire, en mai donc (et après on va me dire que je fais du bruit tout le temps, voyez bien que c’est faux !). Donc nous voilà en train de danser sur Priscilla puis Lady Gaga (oui on a toujours des goûts musicaux de merde).

C’est extrêmement bruyant, on danse, on hurle, on saute, ça dure 10 minutes. Les meilleurs blagues sont les plus courts, donc c’était prévu pour ne pas durer plus de trois chansons. Au moment où je baisse le son et où j’attrape mon verre en rigolant de ce grand moment de n’importe quoi qu’on vient de vivre, j’entends ma sonnette retentir.

En fait s’il m’a fallu 45 sec pour aller ouvrir, la sonnette a retenti 45 sec. J’en suppute donc que la personne qui sonne est relativement énervée (oui je suis médium intérimaire). J’ouvre en me parant de mon plus beau sourire, et je tombe nez à nez avec un monsieur qui a les yeux injectés de sang.

- Bonsoir, je suis M. Tartampion, votre voisin du dessous, vous n’en avez donc réellement rien à foutre de faire du bruit en permanence au mépris des règles et des lois ?
- M. Tartampion ! (je force encore plus le sourire) Je suis ravi de faire enfin votre connaissance ! Bon alors, pour les tags sur ma porte et les lettres anonymes on fait quoi ?
- …


Oui j’aime provoquer, surtout que lui je l’attendais de pied ferme ! S’en est suivie une diatribe de sa part, je n’ai pas plus en placer une, il m’a traité de tout, me menaçant des flammes de l’enfer si je ne changeais pas au plus vite de comportement. J’ai quand même réussi à lui en placer une ou deux dont je suis très fier, à savoir : « si vous ne supportez pas les bruits de voisinages, retournez dans la Creuse ! » et mon préféré « la police s’excuse de me déranger à chaque fois que vous les appelez ! ».

Il est parti en hurlant (et ça c’est pas gentil pour mes voisins gentils qui n’avaient rien demandés !) « vous m’avez vu, c’est la première et dernière fois, je vous ai filmé, je saurais me défendre et faire valoir mes droits ! Je ne vous souhaite pas une bonne soirée ! », et il ramasse la caméra qu’il avait planqué dans un recoin de mon couloir.

J’explose de rire en lui souhaitant une agréable nuit…

Donc il m’a filmé pendant qu’il m’insultait (c’est vachement utile pour me faire un procès ça). Je pense qu’il devait avoir peur de moi, il s’est dit que si je lui cassais la gueule il aurait une preuve… Je sais pas trop en fait…

Bref, la soirée continue, il revient 2h après, et en remet une couche, cette fois il ne me filme pas et me parle beaucoup plus poliment. Il me ressert le même plat avec les bruits de talons toute la nuit, les meubles que je déplace, la musique et les bruits de voix… Et ce tous les soirs depuis un an et demi.

C’est bien connu, ma passion c’est de déplacer une armoire normande en talon aiguille à 2h du matin le tout en écoutant Britney à fond et en hurlant en Tchèque !

Ndlr : il entend peut-être des voix en fin de compte, parce qu’en tout cas c’est pas moi ! Je devrais lui suggérer un bon psy !


Enfin bref, il est fou, je lui ai dit qu’il fallait qu’il arrête de faire une fixation sur moi et qu’il se trouve un hobby. Et hier j’ai reçu une lettre recommandée m’enjoignant, je cite « très officiellement de cesser de faire du bruit le soir et la nuit ».

J’aimerais vous la recopier ici, c’est tellement drôle (et plein de fautes). J’y apprends qu’il a déposé un nombre incalculable de main-courantes contre moi. Il me ressort la même rengaine que samedi soir en me parlant de mon mode de vie, de ma façon d’être, etc… Bref je me fais traiter de sale pédé alcoolique en fin de compte (snob et puant aussi, oui il me l’a dit ! ah je ris…)

Alors je fais quoi ? Je continue à vivre ma vie (c’est-à-dire rejouer le match armoire normande / buffet auvergnat tous les soirs sur fond de techno moldo-slave), je me calme et me cloue du feutre sous les pieds aussi pour plus faire de bruit (j’en ai déjà sous tous mes meubles en plus des tapis !), ou je contre-attaque ?

Hum… Ça demande réflexion non ?

Je crois que je vais contre-attaquer…

La suite au prochain épisode ! En attendant n’oubliez pas : mangez un ours pour sauver les saumons !