mardi 25 mai 2010

Egypte 8

Samedi 8 mai

Levé 6h, on a organisé une visite du temple de Louxor avec une dizaine d’autres personnes intéressées. Oui, parce que même si le bateau est garé en face du temple, sa visite n’est pas comprise dans le forfait.



Il est magnifique, sobre, de dimension plus humaine que Karnak. Ces deux temples sont reliés par une allée de Sphinx de 3km qui traverse toute la ville et qui est en train d’être excavé (ils détruisent tout ce qui a été construit par-dessus depuis 3000 ans, y compris une église et une mosquée, ce qui est suffisamment rare pour être souligné).

La particularité du temple de Louxor, c’est que beaucoup d’entre vous en ont vu une partie : l’obélisque de la Concorde. Il faut savoir que la France a donc reçu les deux obélisque de Louxor en cadeau au 19ème siècle. Elle a mis deux ans à transporter le premier, et a officiellement renoncé à prendre le second qu’en 1980.

Aujourd’hui l’Egypte réclame son obélisque, ainsi que quelques autres œuvres majeures, mais pour l’instant tout le monde semble s’en foutre…

Le temple de Louxor est principalement l’œuvre du Nouvel Empire. Construit entre Aménophis III et Ramsès II, il est un des plus beau et des mieux conservés que j’ai pu visiter jusqu’à maintenant.

Les colonnes de style purement égyptien sont d’une pureté à couper le souffle. Les couleurs sont encore présentes dans pas mal d’endroits. Dans le fond du temple, les premiers Chrétiens avaient aménagé une église. Les fresques sont malheureusement en très mauvais état, mais on devine quelques scènes tirées de la bible.

Après cette visite rapide, je vais finir mes valises. Avec mes copines, on angoisse un petit peu de tomber sur nos soupirants respectifs qui seraient bien capables de nous proposer une dernière fois de « faire du love ». On rase les murs et on reste pas seuls. Opération réussie, on quitte le bateau comme des rats sans dire au revoir, mais bon, merde, ils nous ont fait chier !

On file prendre l’avion pour Le Caire, puis un bus pour Alexandrie. Pendant le trajet en bus qui dure trois heures, j’ai le temps de regarder le paysage. Le Caire est une immense métropole, surchargée, engorgée, polluée, sale, anarchique, bref tout ce qu’on peut imaginer d’une grande métropole du Sud.

J’aperçois les pyramides au loin perdues dans un brouillard de pollution, je ne les verrais que Lundi en vrai, il faut encore patienter. Mais de les voir là, si proche et si lointaines à la fois, semblant presque flotter au-dessus de cette ville tentaculaire, ça me retourne à l’intérieur. Imaginez qu’aucune construction de la ville moderne ne dépasse les pyramides ! (bon faut dire aussi qu’elles sont construites sur une montagne, mais bon).

Nous prenons la route du désert qui relie Le Caire à Alexandrie. Sur le bord de la route, le désert s’efface, laissant place à des villes nouvelles, des terres irriguées, des complexes hôteliers, des centres commerciaux…

Ce pays est en travaux, je ne peux pas tourner la tête sans voir une grue, une carrière, un immeuble en construction. C’est impressionnant, je me dis que si je reviens dans ne serait-ce que deux ans, je ne reconnaîtrais plus rien.

Notre guide nous parle de l’Egypte moderne, éducation, mariage, place des femmes, excision, immigration, etc… C’est très intéressant, j’aime qu’elle prenne le temps de nous aider à faire le lien entre histoire et présent. Après tout l’Egypte ce n’est pas qu’un tas de ruine, c’est aussi 80 millions de personnes plutôt jeunes et pauvres qui essaient de s’en sortir…

On arrive à Alexandrie quand la nuit tombe. L’impression de saleté et de pauvreté est encore plus saisissante qu’au Caire parce que la route traverse le centre industriel avant de s’enfoncer dans les quartiers pauvres de la ville. À Alexandrie sont concentrés 1/3 des industries du pays, et il y a un énorme pôle raffinerie (les français sont très présent pour les aider à liquéfier leur gaz naturel en vue de l’exportation).

Une fois la périphérie passée, c’est une autre ville que l’on découvre. Alexandrie c’est la ville de villégiature par excellence, un peu notre Nice à nous, avec des hôtels, des places agréables et une corniche de 25 km de long entièrement aménagé (elle peut faire penser à la promenade des anglais en beaucoup plus grand).

La ville a réussi à garder par endroits cette ambiance mi-orientale mi-occidentale qui faisait sa réputation au début du siècle dernier. Mais la modernité la rattrape aussi, des immeubles de 20 étages bouchent le front de mer. D’autres sont en état de délabrement très avancé…

On pose nos affaires à l’Hôtel Sheraton Plaza qui fait face à la Méditerranée et à l’ex-palais de vacances de la famille royale. Ma chambre est au 12ème étage, j’ai vu sur la baie, ça donne envie de mourir là et pas ailleurs.

Ensuite avec une dizaine de personnes on file sur la corniche pour se balader. Impression bizarre, les locaux ne nous harcèlent pas pour avoir « un euro ». En fait la pauvreté est plus présente au Nord qu’au sud, mais comme les villes sont moins touristiques (sauf Alexandrie, mais c’est du tourisme intérieur en grande majorité) et bien les gens se comporte comme dans n’importe quelle ville occidentale, ils s’en foutent de ta gueule !

On décide d’aller se mettre dans un bar pour boire un coup et surtout essayer la shisha. Je choisi fraise, une copine prend pomme, et on commence à fumer. C’est la première fois de ma vie, mais j’apprécie grandement, je me demande même pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt !!!!!

Retour à l’hôtel et dodo, parce que besoin.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est toujours très intéressant.
Merci Gau'.

Olive

Julien a dit…

Tu racontes trop bien :) C'est plaisant ! Biz

fiuuu a dit…

tu devrais faire prof gaugua !!