vendredi 21 mai 2010

Egypte 6

Jeudi 6 mai

Le jeudi est une journée qui s’annonce plutôt cool, tant mieux, les deux derniers jours ont été particulièrement éprouvants. Réveil à 8h pour aller visiter le temple de Kom Ombo. Ce temple de l’époque Ptolémaïque a une particularité, c’est un temple double, dédié à deux divinités.



Plusieurs temples égyptiens sont dédiés à plusieurs divinités, par exemple ceux dédiés à la trinité familiale Amon, Isis, Horus. Mais dans ce cas, ils sont construits sur le modèle universel de tous les temples égyptiens et ne diffèrent que par la présence de trois sanctuaire côte à côte.

Alors que le temple de Kom Ombo lui est un double temple. Il possède un double axe central parallèle, avec deux portes monumentales, deux salles hypostyles, deux sanctuaires, bref tout en double.

Autre particularité, du fait que sa construction se termine pendant l’aire romaine, il ne possède pas de pylône, mais une porte monumentale.

Les pylônes, tours en forme de trapèze à l’entrée des temples, représentent les deux chaînes de montagnes de l’Egypte, à l’Ouest la chaîne Libyque, à l’Est la chaîne Arabique. L’axe central quant à lui représente la vallée du Nil.

Le temple de Kom Ombo n’est pas particulièrement bien conservé, situé très prés du Nil et encerclé par le désert jusqu’à il y a peu, il est resté livré à lui même bien trop longtemps. Les tremblements de terre successifs qui ont secoué le pays lui ont fait perdre pas mal de ces murs tombés au fond du fleuve et sûrement recouvert par une épaisse couche de limon.

D’ailleurs, une mission archéologique doit débuter sous peu, entre Assouan et Louxor, afin de draguer le fleuve et remonter les vestiges qu’il garde depuis des siècle.

L’autre particularité de ce temple, c’est la présence d’une des rares représentations au sujet de la médecine. Il faut savoir que les anciens égyptiens étaient très en avance dans ce domaine. Il faut attendre la fin du XIXème siècle en occident pour retrouver un tel niveau : anesthésie, chirurgie osseuse, dentaire, oculaire, et même chirurgie esthétique pense-t-on, mais malheureusement dans ce domaine les données restent à confirmer.

Les divinités vénérées ici sont les dieux Horus et Sobek, le dieu crocodile. Le peuple venait prier et se faire soigner par les médecins du temple, l’oracle était aussi très réputé.

A ce propos, on voit très bien dans les vestiges, la cache dans laquelle se mettait le prêtre pour entendre les questions des visiteurs, ainsi et par un habile jeu de résonance dans la pierre, il pouvait répondre, le visiteur croyant que c’était dieu lui-même qui lui parlait.

Cette technique n’était pas employée qu’à Kom Ombo, Alexandre le Grand a eu recours à l’Oracle de Siwa dans l’oasis occidentale, et les prêtres avaient usé du même stratagème pour lui donner les réponses qu’il attendait.

Dans quelques mois ouvrira près du temple le musée du Dieu Crocodile rassemblant les momies de cet animal qu’on trouve un peu partout en Egypte. En effet, chaque année un crocodile était choisi par les prêtres pour représenter Dieu, une fois l’animal sélectionné on le couvrait de bijoux en or (boucles d’oreilles, bracelets…), il était nourri de viande hachée aux épices et à sa mort il était momifié et enterré avec d’immenses richesses.

Une fois la visite terminée, on regagne le bateau qui continue à descendre le fleuve. Le soir nous devons être à Louxor. Je profite de ce temps libre pour rattraper un peu de sommeil perdu et bronzer sur le pont du bateau.

Le soir, le personnel du bateau organise une soirée orientale. Chaque touriste doit revêtir la gellabah achetée dans la semaine et se plier au rituel ridicule de la porter en public. Là je dois dire qu’on a frôlé l’ambiance club med. Mais bon, au final je me suis bien amusé. Le repas était typiquement égyptien, on a dansé, on a un peu bu, on a fait les photos de groupe. Bref une soirée bien sympathique.

Je suis resté sur le pont jusqu’à 2h du mat avec deux filles, on a vu le bateau arriver à Louxor et prendre la place qu’il ne quittera plus jusqu’à notre départ pour Le Caire samedi. On a tous eu un petit pincement au cœur en se disant que c’était une grosse partie de terminer. C’est vrai que la croisière fluviale c’est quand même super chouette.

Ça m’a presque donné envie d’en faire une en mer !

Ce petit moment sur le pont avec les filles nous a permis de parler assez librement. Elles ont commencé à raconter comment certains membres du personnel les draguaient ouvertement. Je leur ai parlé d’Achmed, mon soupirant insistant. On est arrivé à la conclusion que les Egyptiens, en général, ont beaucoup de mal avec le « non ». que ce soit au souk, ou en amour, ils ne renoncent jamais, jamais, jamais !

On a donc décidé de se prêter mains fortes au cas où nos soupirants respectifs deviendraient un peu trop collants.

1 commentaire:

fiuuu a dit…

maisssssssssssss comment te rappelles tu de tous ces details historiques ? tu as pris un dictaphone pour enregistrer la guide ?? ou alors l egypte est vraiment une passion devorante !
bizzzzzzzzz