lundi 24 mai 2010

Egypte 7

Vendredi 7 mai

Dernière journée de visite à Louxor avant de quitter la Haute Egypte, le programme du jour est plus que chargé. Réveil à 6h, départ pour la vallée des reines sur la rive Ouest de Thèbes.

Les souverains du Nouvel Empire ont délaissé les tombeaux construits sur forme de pyramide, trop voyants et donc trop tentants pour les pilleurs, pour des tombes creusées sous la montagne sacrée de Thèbes.

Inauguré par Thoutmosis Ier (18ème dynastie), la vallée des rois est la première à accueillir des dépouilles royales. Au début de la 19ème dynastie, les reines se feront creuser de magnifique tombeaux près de leur maris. Enfin, une vallée des nobles sera aussi aménagée toute proche.

Le site est choisi parce que la montagne sacrée de Thèbes est naturellement en forme de pyramide. Ainsi les anciens Égyptiens ne renonçaient pas à la forme pyramidale si importante pour garantir à l’âme du défunt de rejoindre son père céleste.

La vallée des reines ne contient pas que des tombeaux de souveraines, il y a aussi des princes, des princesses et des hauts dignitaires. La première tombe que l’on visite est d’ailleurs celle d’un fils de Pharaon. Les fresques sont au-delà de ce que l’on peut imaginer. Elles donnent l’impression d’avoir été peinte hier.

La deuxième est celle de la reine Titi de la XXème dynastie, elle est malheureusement en plus mauvais état. Toutes ces tombes sont connues depuis l’Antiquité, elles ont donc été dépouillées de leurs richesses depuis bien longtemps. Mais aucune de celles que j’ai visité ne sont intentionnellement dégradées par l’homme comme l’on pu être les temples.

Les fragiles parois sont protégées des indélicats visiteurs par des vitres en plexi. Malheureusement, ces vitres ne protègent pas de l’humidité dégagée par les centaines de touristes transpirants qui défilent chaque jour, et les fresques s’abîment très vite.

La plus belle tombe de la vallée des reines est celle de Néfertari, épouse de Ramsès II, elle est fermée au public depuis 7 ans à cause des dégradations justement qu’elle a subi au cours des décennies précédentes.

Après cette première visite, on prend le bus pour contourner la montagne et gagner la vallée des rois. Là un petit train, genre promène couillon, nous trimballe du parking jusqu’à l’entrée du site. Ça peut paraître exagéré, mais à 9h du matin, il fait déjà plus de 30°C, sans ombre et sans vent, on souffre !

Le ticket de la vallée des rois permet de visiter trois tombes au choix sur les 7 ouvertes, sauf celle de Toutankhamon pour laquelle il faut payer un supplément.

Je choisis la tombe de Thoutmosis III, celle de Taousert, la reine pharaon qui clôture la 19ème dynastie, et enfin celle de Ramsès III. La tombe de Thoutmosis III est unique. Les décorations sont en fait le livre des morts retranscrit en entier. Seul le noir et le rouge sont utilisés. Il n’y a quasiment aucun dessin, aucune sculpture. Juste le livre. Ce livre est très important pour les anciens égyptiens, puisque c’est grâce à lui que le défunt peut passer les épreuves qui l’attendent après la mort afin de revivre éternellement. De plus sa chambre funéraire est en forme de cartouche royal.

La tombe de Taousert, la reine pharaon est aussi unique car au début c’était sa tombe de régente, puis une fois couronnée, elle la fait agrandir et transformer pour être représenté en Pharaon, enfin son successeur qui inaugure la XXème dynastie l’accusera d’usurpation, il transformera encore une fois la tombe pour son propre usage. Au final on peut voir par endroit les trois couches successives de stupre avec des fresques différentes selon si elles représentaient la reine, la régente ou le roi.

Enfin celle de Ramsès III est beaucoup plus grande que les trois autres, inachevée car les ouvriers du village d’artisans qui étaient les seuls à travailler sur le site s’étaient mis en grève car ils n’avaient pas été payés pendant 2 mois. Il s’agit là de la première grève de l’histoire.

Il est 11h du matin et la chaleur est insoutenable. Tant pis, on continue. On file vers Deir El Bahari, le temple funéraire d’Hatshepsout, la reine Pharaon de la 18ème dynastie. Ce temple est unique aussi. Il est à moitié creusé dans la montagne Sacrée, et à moitié construit. Il est composé de trois terrasses bordée de colonnades, et fait face au Nil. Il a été entièrement détruit par le neveu et successeur de la reine, Thoutmosis III.



Depuis le milieu du XXème siècle, les archéologues le restaurent, on estime qu’il y a encore 50 ans de travaux avant de l’avoir entièrement remis sur pied. Les fresques présentent sont uniques. Elles racontent le voyage au pays de Pnount, en Somalie actuelle sûrement. Les Egyptiens étaient friands de produits exotiques africains. Sur les fresques sont représentés le village des africains, les animaux, les produits qu’ils échangeaient. Le tout avec des détails saisissants.

Si la visite est intéressante, la chaleur me fait souffrir. Je ne pense pas avoir eu aussi chaud de toute ma vie. Il faut s’imaginer en train de gravir des dizaines de marches dans un sauna. Je suis au bord du malaise, et je ne suis pas le seul.

On file assez vite pour la dernière visite de la journée, Deir El Medineh, le village des artisans. Là où les ouvriers en charge de creuser les tombes et construire les temples funéraires des pharaons ont vécu pendant le Nouvel Empire.

Du village entièrement construit en torchis il ne reste que les fondations et des tombes. Nous visitons deux d’entre elles appartenant à des chefs d’équipe. Le premier contemporain de Séthi Ier (père de Ramsès II) et le second contemporain de Ramsès III. Bien que les tombeaux soient de dimensions modestes, les fresques sont magnifiques. En effet, les artisans se servaient des mêmes méthodes et matériaux pour construire leurs tombes et celles des pharaons.

Sur l’une d’entre elles, on trouve la seule représentation connue du paradis telle que se l’imaginait les Egyptiens.

On fini par la visite du temple du village, et on rentre sur la bateau pour profiter de la dernière journée à Louxor comme il se doit : en ne faisant rien parce qu’il fait trop chaud !

Le soir, je continue à sympathiser avec les autres touristes. Il y a peu de gens de mon age, donc on se repère facilement au final. L’ambiance commence à prendre un tour très sympa sur le bateau.

Une fois la nuit tombée, avec mon père et un couple, on décide d’aller faire un tour dans le souk de Louxor. Premier accrochage avec mon p ère qui va faire une crise d’angoisse parce que nous sommes les seuls blancs de la rue. Je commence à en avoir marre des réflexions de mon père sur les arabes, les musulmans, les voiles, les minarets, etc…

Donc je lui suis rentré dans le lard en lui faisant comprendre ce que je pensais de sa façon de voir les choses. Mais merde s’il est si raciste que ça (et en fait, je l’ai un peu découvert pendant ce voyage), il ne part pas dans un pays musulman, il reste dans le Cantal, là au moins il n’y a pas de minaret !!!!!

Je suis très déçu par mon père sur ce coup-là, il a compris qu’il était allé trop loin, mais trop tard…

3 commentaires:

RPH a dit…

Stupre ou staff ?

nigloo a dit…

j'ai fait ça par 50degrés en plein été, en tourriste libre, c'était peut-être avant 97, mais vraiment de sacrés souvenirs!!

theparaprofessional a dit…

Quel régal de lire tes résumés chaque jour ! C'est tellement détaillé et bien écrit qu'on s'y croirait presque !