jeudi 15 mai 2008

Fêlé ?

Lecteurs, trices, autres, j’ai besoin de vous. N’étant entouré que de mes amis et de ma famille, j’ai du mal à savoir ce qui est normal ! Oui soyons honnête, j’évolue dans un monde de psychopathes, d’alcooliques, de sexopathes, de névrosés, bref je les aime, je les chéris, mais ça altère quelque peu ma vision du monde.

Ce soir, je me pose des questions sur moi. Je devrais peut-être le faire plus souvent. Mais ça me coûte beaucoup, donc ça se doit de rester rare. Pour les plus fidèles d’entre vous, je n’ai presque plus de secret, vous êtes une espèce d’énorme meilleure amie en somme. Quand je dis énorme, je parle pas du poids, enfin si, parce que si je vous additionne tous… Bref…

Donc tous mes lecteurs mis bout à bout j’ai une énorme oreille compréhensive, mais surtout une énorme capacité à m’analyser et à me dire ce que je dois entendre ! Alors avant de vous poser la question qui me taraude ce soir, je vais vous planter le décor.

J’ai le temps de regarder la télé en ce moment, ça tombe bien, j’adore ça moi regarder la télé. En plus maintenant que la civilisation nous a rattrapé en France on a des centaines de chaînes, toutes plus inutiles les unes que les autres, mais au moins le temps de faire un tour de zapette, la soirée est finie.

Donc ce soir il n’y avait rien de passionnant, je me branche à mon portable et je tiens la jambe à Mister Big qui bosse la nuit (Go bless your job Mister Big). Au bout d’un moment il doit raccrocher, parce que bon des fois aussi il a des trucs à faire (pas souvent quand même). Je reprends donc mon tour de zapette, et je tombe sur un documentaire sur Arte.

Il s’agit en fait d’une suite de deux docus sur la fin de la dernière guerre « De Yalta à Postdam » et « De Berlin à Hiroshima ». Je ne sais pas si vous les avez déjà vu, mais si vous vous intéressez à l’histoire, je vous les conseille, même si le parti pris est un peu dérangeant sur le fond. Mais laissons ici mes envies irrépressibles de servir l’Histoire de façon objective.

Me voilà donc devant des images d’archives de l’année 1945. L’avancée des alliés en Allemagne, Churchill à son bureau, Staline discutant avec ses Maréchaux, les colonnes de chars, les bombardements, le débarquement d’Okinawa, la bataille de Berlin, les colonnes de réfugiés, la destruction de la Pologne, les procès, les essais nucléaires, le bombardement d’Hiroshima, la liesse populaire en Europe, aux Etats-Unis, en URSS, et j’en passe…

Des images qu’on a tous vues mille fois !

Alors je vous pose la question : pourquoi je ne peux pas m’empêcher de pleurer des litres, d’avoir des spasmes, de ressentir une immense tristesse, de m’en faire une congestion tant je pleure, je renifle, et je tremble ? Pourquoi je suis incapable de regarder dans les yeux cette Histoire que je connais pourtant si bien ?

Pourquoi la vue d’une vieille dame fouillant dans une ruelle en ruine de Varsovie me fait pleurer ? Pourquoi la simple image de l’Enola Gay me fait trembler ? Pourquoi le sourire de Truman, de Staline et de Churchill me glace autant ?

Pourquoi je n’arrive pas à prendre de distance avec tout ça ?

La fois où j’ai le plus pleurer de toute ma vie (et dieu sait que je pleure souvent et abondamment !), c’est devant le documentaire « Ils ont filmé la guerre en couleur ». Parce qu’en couleur c’est encore pire que tout, tout me paraît tellement proche de moi…

Et ce n’est pas qu’avec la seconde guerre mondiale, non ça me fait pareil avec tous les documentaires du genre. Par exemple il ne faut pas mon montrer des images du 9/11, je m’effondre encore plus vite que les tours… Ça marche aussi avec les livres ou les articles, mais moins souvent, il faut que ça se soit passé au siècle dernier, quand c’est plus vieux, ça m’émeut beaucoup moins.

Je me souviens quand j’ai fait un exposé sur les événements du printemps 89 en Chine, j’ai tellement chialé que j’ai bouzillé un livre de la bibliothèque (d’ailleurs ça a sonné la fin de ma vie sociale à la fac, je vous déconseille de pleurer au milieu d’une bibliothèque universitaire sans raison apparente !).

Alors si vous avez la réponse à cette question, je suis preneur ! Si vous aussi vous pouvez pas vous empêcher de chialer comme une madeleine à la simple évocation d’un petit génocide de rien du tout, please faites-vous connaître !

Et une fois ce mystère de ma personne élucidé, on s’attaquera à la suite, toujours dans la même veine, à savoir pourquoi je pleure devant les Walt Disney (pareil, avec les spasmes et tout et tout…)



En fait, je crois que je suis juste fêlé !

11 commentaires:

Anonyme a dit…

T'as une "énorme oreille"? Enorme comment?

Anonyme a dit…

Hum "submergeage" lacrymal incontrôlable... Ça me rappelle fichtrement l'époque où je me mettais à chialer à la fin d'une épopée (notamment la fin de NYNY, le manga) sans aucune raison solide ton histoire... J'ai sans doute une piste car j'ai su d'où ça venait chez moi, et que c'est sans aucun doute généralisable, mais j'en parlerai pas en commentaire public... écris moi (cedric chez drtidus point net) si tu veux en discuter !

David a dit…

Moi , je dirais que ça vient d'une hypersensibilité pathologique lié à un sentiment névropathe de la castration paternel venu trop tardivement ou voir jamais qui développe chez l'individu adulte un sentiment de toute puissance (autodestruction - conduites additives) supplanté d'un sentiment d'abandon de la mère génitrice qui génère une instabilité affective. Par cela la personne voyant une scène jouant sur ce registre (désolation, solitude, extermination, destruction...) provoque par effet cathartique, une réaction non contrôlé dites primitives!

Voilà bisous

David

Steppen a dit…

Hum je ne peux rien te dire mais j'attends la réponse... J'ai les mêmes symptômes.

Vincent a dit…

Je chiale jamais, je suis mort à l'intérieur. Désolé de ne pas pouvoir aider, hein! :)

Anonyme a dit…

Comme je te le disais hier soir, je n'en ai pas la moindre idée, va falloir fouiller à l'intérieur tout seul.
En même temps, je ne te blâme pas, je suis extrêmement bon public, je peux pleurer même devant les téléfilms de l'après-midi sur M6.
Et comme en ce moment j'ai de la fièvre, de toute façon, ben je pleure tout le temps.

Anonyme a dit…

tu est fou gauthier ...pardon folle .
gossip boy

Anonyme a dit…

Ben écoute... quand tu vois ce que l'Homme a fait tout au long de son existence, y a de quoi pleurer, hein !

Maintenant, pour les films de Walt Disney... euh... je dirais que tu es un hypersensible, et je te conseillerai de lire "Ces gens qui ont peur d'avoir peur", de Elaine N. Aron.
Tu pourras peut-être éclaircir quelques trucs... ;o)
(ps: je pleure devant "les filles Gilmore",moi!)

Anonyme a dit…

Tu pleures tout simplement parce que tu as vécu ces évènements. Alors, ça ne te rappelle pas que des bons souvenirs.
En fait, on va dire que tu n'as vraiment pas eu de chance... Tu t'es réincarné plusieurs fois et à chaque fois, tu t'es retrouvé victime d'un génocide ou d'une bombe nucléaire.
Cette fois ci, il semble que ce soit plus calme : tu t'es réincarné en France (et non en Corée du Nord, en Chine ou en Birmanie).

Je ne vois aucune autre explication possible.

sameplayer a dit…

T'es pas felé, t'as juste un coeur d'artichaut. You are not alone ! C'est vrai qu'il y a quelque chose dans les images filmées qui nous les font ressentir différemment de la réalité. Il m'arrive aussi d'avoir envie de chialer devant des documentaires, ou des films,
mais la 2e Guerre Mondiale, non. Pas sur que ça t'aide tellement...

shinycreamy a dit…

Mais comment tu peux te sentir mal de pleurer? T'es vivant et ouvert à la vie... Ca durera le temps que ça durera, mais putain, même des claques dans la gueule t'en profites (hein, dis, hein qu't'en profites? ;)) alors qu'y en a tellement qui vivent (meurent?) pour rien!
Enfin, on ne m'enlèvera pas de l'idée que t'es une vraie gonzesse!... Contente de faire ta connaissance!