Suis-je un personnage de fiction ?
Voilà la question qui m’obsède depuis quelques semaines. Quand j’ai fait apparaître Gauthier sur la blogosphère, il y a un peu plus de trois ans maintenant, le contrat était clair. Gauthier était une facette de ma personnalité. Avec une dizaine d’autres jeunes d’une vingtaine d’années, nous avions dans l’idée de parler de nos vies sentimentales et surtout sexuelles.
Petit à petit Gauthier est devenu plus proche de moi, j’ai commencé à parler d’autre chose que simplement mes relations avec les mecs. C’était logique, comment parler des sentiments que j’avais pour un garçon si je ne parlais pas un peu plus de ma vie et de celles de ceux qui m’entourent…
Gauthier a fini par avoir une vie complète : des études, un travail, puis un autre, des angoisses, un passé, des parents, de la famille, des amis, des ex, un amoureux, puis un autre, des projets, des attentes et des déceptions.
Gauthier qui n’était au départ qu’une infime partie de moi, une partie qui ne voulait rien dire, qui ne pouvait vivre par elle-même, a fini par devenir un être entier qui évolue et qui vit en fin de compte.
Pourtant ce Gauthier que vous connaissez depuis trois ans maintenant n’existe que sur la blogosphère. Plus qu’un personnage de fiction, c’est en fin de compte une extrapolation de ma propre personne.
Gauthier aime quand je ne peux pas aimer, Gauthier pleure quand je ne peux pas pleurer, Gauthier doute quand je ne peux pas douter, Gauthier vit quand je ne peux plus vivre…
Je ne suis plus l’auteur du blog de Gauthier, je suis devenu Gauthier. Je vis comme un personnage de fiction. Je n’ai plus de limites, plus de buts, plus de raison d’être autre que de noircir du papier (virtuel certes mais l’esprit reste le même).
Comment un être sensé et doué de raison pourrait rester aussi longtemps au chômage sans se soucier des conséquences à long terme ? Comment accumuler 24 000 euros de dettes et crédits à l’âge de 27 ans sans avoir jamais acheté une voiture ou un appartement ? Comment coucher avec autant de garçons que j’en arrive à faire des approximations à 50 près en ayant eu un nombre d’histoires d’amour qui se comptent sur les doigts d’une main ?
Comment vivre ma vie dans le monde réel ?
Comment revenir dans le monde réel…
Drogues, alcool, sexe, désinvolture, rêves, désillusions, je connais, je maîtrise, j’en joue et je m’en délecte. Mais la réalité, sais-je encore ce que c’est ?
La réalité ce n’est pas faire 2h de ménage et de rangement par jour. Ce n’est pas passer 48h à comparer toutes les mutuelles qui existent en France pour choisir la bonne. Ce n’est pas refuser de revoir un garçon draguer la veille complètement déchiré en boite parce que je ne sais plus à quoi il ressemble. Ce n’est pas prendre mes amis à parti en soirée pour leur dire des choses uniquement parce que je ne sais plus ce qu’il est convenable ou pas de dire ou de faire à cause d’une dose de trop. Ce n’est pas offrir le cadeau que ma mère m’a fait à Noël à Connard d’ex en paiement d’une montre que je lui ai dérobé il y a 2 ans sous le coup de la colère post-ènième-rupture.
Je suis devenu une fiction qui ne colle plus à la réalité. J’ai perdu ma réalité. Je me suis perdu. Je ne sais plus où j’en suis…
« Plus dur sera la chute » ? Je suis déjà au fond, pourtant je continue à sombrer…
À suivre…
Voilà la question qui m’obsède depuis quelques semaines. Quand j’ai fait apparaître Gauthier sur la blogosphère, il y a un peu plus de trois ans maintenant, le contrat était clair. Gauthier était une facette de ma personnalité. Avec une dizaine d’autres jeunes d’une vingtaine d’années, nous avions dans l’idée de parler de nos vies sentimentales et surtout sexuelles.
Petit à petit Gauthier est devenu plus proche de moi, j’ai commencé à parler d’autre chose que simplement mes relations avec les mecs. C’était logique, comment parler des sentiments que j’avais pour un garçon si je ne parlais pas un peu plus de ma vie et de celles de ceux qui m’entourent…
Gauthier a fini par avoir une vie complète : des études, un travail, puis un autre, des angoisses, un passé, des parents, de la famille, des amis, des ex, un amoureux, puis un autre, des projets, des attentes et des déceptions.
Gauthier qui n’était au départ qu’une infime partie de moi, une partie qui ne voulait rien dire, qui ne pouvait vivre par elle-même, a fini par devenir un être entier qui évolue et qui vit en fin de compte.
Pourtant ce Gauthier que vous connaissez depuis trois ans maintenant n’existe que sur la blogosphère. Plus qu’un personnage de fiction, c’est en fin de compte une extrapolation de ma propre personne.
Gauthier aime quand je ne peux pas aimer, Gauthier pleure quand je ne peux pas pleurer, Gauthier doute quand je ne peux pas douter, Gauthier vit quand je ne peux plus vivre…
Je ne suis plus l’auteur du blog de Gauthier, je suis devenu Gauthier. Je vis comme un personnage de fiction. Je n’ai plus de limites, plus de buts, plus de raison d’être autre que de noircir du papier (virtuel certes mais l’esprit reste le même).
Comment un être sensé et doué de raison pourrait rester aussi longtemps au chômage sans se soucier des conséquences à long terme ? Comment accumuler 24 000 euros de dettes et crédits à l’âge de 27 ans sans avoir jamais acheté une voiture ou un appartement ? Comment coucher avec autant de garçons que j’en arrive à faire des approximations à 50 près en ayant eu un nombre d’histoires d’amour qui se comptent sur les doigts d’une main ?
Comment vivre ma vie dans le monde réel ?
Comment revenir dans le monde réel…
Drogues, alcool, sexe, désinvolture, rêves, désillusions, je connais, je maîtrise, j’en joue et je m’en délecte. Mais la réalité, sais-je encore ce que c’est ?
La réalité ce n’est pas faire 2h de ménage et de rangement par jour. Ce n’est pas passer 48h à comparer toutes les mutuelles qui existent en France pour choisir la bonne. Ce n’est pas refuser de revoir un garçon draguer la veille complètement déchiré en boite parce que je ne sais plus à quoi il ressemble. Ce n’est pas prendre mes amis à parti en soirée pour leur dire des choses uniquement parce que je ne sais plus ce qu’il est convenable ou pas de dire ou de faire à cause d’une dose de trop. Ce n’est pas offrir le cadeau que ma mère m’a fait à Noël à Connard d’ex en paiement d’une montre que je lui ai dérobé il y a 2 ans sous le coup de la colère post-ènième-rupture.
Je suis devenu une fiction qui ne colle plus à la réalité. J’ai perdu ma réalité. Je me suis perdu. Je ne sais plus où j’en suis…
« Plus dur sera la chute » ? Je suis déjà au fond, pourtant je continue à sombrer…
À suivre…