mardi 30 septembre 2008

Réalité ou fiction ?

Suis-je un personnage de fiction ?

Voilà la question qui m’obsède depuis quelques semaines. Quand j’ai fait apparaître Gauthier sur la blogosphère, il y a un peu plus de trois ans maintenant, le contrat était clair. Gauthier était une facette de ma personnalité. Avec une dizaine d’autres jeunes d’une vingtaine d’années, nous avions dans l’idée de parler de nos vies sentimentales et surtout sexuelles.

Petit à petit Gauthier est devenu plus proche de moi, j’ai commencé à parler d’autre chose que simplement mes relations avec les mecs. C’était logique, comment parler des sentiments que j’avais pour un garçon si je ne parlais pas un peu plus de ma vie et de celles de ceux qui m’entourent…

Gauthier a fini par avoir une vie complète : des études, un travail, puis un autre, des angoisses, un passé, des parents, de la famille, des amis, des ex, un amoureux, puis un autre, des projets, des attentes et des déceptions.

Gauthier qui n’était au départ qu’une infime partie de moi, une partie qui ne voulait rien dire, qui ne pouvait vivre par elle-même, a fini par devenir un être entier qui évolue et qui vit en fin de compte.

Pourtant ce Gauthier que vous connaissez depuis trois ans maintenant n’existe que sur la blogosphère. Plus qu’un personnage de fiction, c’est en fin de compte une extrapolation de ma propre personne.

Gauthier aime quand je ne peux pas aimer, Gauthier pleure quand je ne peux pas pleurer, Gauthier doute quand je ne peux pas douter, Gauthier vit quand je ne peux plus vivre…

Je ne suis plus l’auteur du blog de Gauthier, je suis devenu Gauthier. Je vis comme un personnage de fiction. Je n’ai plus de limites, plus de buts, plus de raison d’être autre que de noircir du papier (virtuel certes mais l’esprit reste le même).

Comment un être sensé et doué de raison pourrait rester aussi longtemps au chômage sans se soucier des conséquences à long terme ? Comment accumuler 24 000 euros de dettes et crédits à l’âge de 27 ans sans avoir jamais acheté une voiture ou un appartement ? Comment coucher avec autant de garçons que j’en arrive à faire des approximations à 50 près en ayant eu un nombre d’histoires d’amour qui se comptent sur les doigts d’une main ?

Comment vivre ma vie dans le monde réel ?

Comment revenir dans le monde réel…

Drogues, alcool, sexe, désinvolture, rêves, désillusions, je connais, je maîtrise, j’en joue et je m’en délecte. Mais la réalité, sais-je encore ce que c’est ?

La réalité ce n’est pas faire 2h de ménage et de rangement par jour. Ce n’est pas passer 48h à comparer toutes les mutuelles qui existent en France pour choisir la bonne. Ce n’est pas refuser de revoir un garçon draguer la veille complètement déchiré en boite parce que je ne sais plus à quoi il ressemble. Ce n’est pas prendre mes amis à parti en soirée pour leur dire des choses uniquement parce que je ne sais plus ce qu’il est convenable ou pas de dire ou de faire à cause d’une dose de trop. Ce n’est pas offrir le cadeau que ma mère m’a fait à Noël à Connard d’ex en paiement d’une montre que je lui ai dérobé il y a 2 ans sous le coup de la colère post-ènième-rupture.

Je suis devenu une fiction qui ne colle plus à la réalité. J’ai perdu ma réalité. Je me suis perdu. Je ne sais plus où j’en suis…

« Plus dur sera la chute » ? Je suis déjà au fond, pourtant je continue à sombrer…




À suivre…

6 commentaires:

Foootaaa a dit…

Gauthier a toujours été toi. Fantasmé ou non. Tu ne pers donc pas. Ce qui ne veut pas dire que ta vie va comme tu veux.


Wolf

David a dit…

Là, j'en reste quoi... Courage, tu trouveras tes solutions, même s'il te faudra 1 moi ou 10 ans. Fais toi confiance et fais toi aider si necessaire. Bisous

Anonyme a dit…

T'as qu'à venir faire du sport avec moi (non, du sport j'ai dit), genre du ju-jitsu, tu verras, ça te fera vachement de bien.

Je suis crédible là ? ;)

Anonyme a dit…

moi, je t'ai dit hier soir ce que j'en pensé....
La futilité est une carapace beaucoup plus résistante que toutes les autres carapaces pouvant exister...
Il est important de pouvoir avoir une zone, un domaine ( naturel si tu vois ce que je veux dire) privé, où l'on peut "oublier".
C'est en faisant le vide qu'on a toujours pu prendre nos décisions : souvenons nous un instant de cette soirée buffet campagnard où sous une bouteille de vodka tu t'es résolu à tenter l'aventure parisienne.
Le meilleur endroit que nous avions trouver pour réfléchir ( le seul endroit où l'on était capable de faire le vide pour enfin pouvoir penser d'une manière objective)reste encore je pense le meilleur endroit pour faire un sacro-sain bilan : une piste de danse, avec de la musique très très forte et pas trop de parole, afin même nos fonctions vitales ( à savoir nos battements de cœur) soient assistées et que nous puissions nous consacrer tout à nos pensées.
Ce n'est pas pour autant que nous étions en dehors de la réalité au contraire, il faut juste veiller à ce que cette carapace ne nous transforme pas en statut de sel....

Heu comme j'ai un mini parasite qui me sature mon environnement sonore, j'ai un peu de mal à entendre mes propres pensées et dons à avoir un raisonnement construit....

Bref, il est important que garde une carapace mais fait attention au deuxième effet kiss-cooool

Voilà
Je me comprends et c'est bien l'essentiel!
Océane

Anonyme a dit…

Ha oui, ça y est, je me souviens ce que je voulais aborder comme autre sujet sensible : l'aventure parisienne...

Je sens que je vais me faire le plein d'amis mais comme tu as dit un jour : je m'en fou, vous êtes des sales parigots et j'habite à 800 km ( bon ok toi t'avais plutôt dit de sales bouseux, mais bon!)

Donc, tu savais que l'esprit n'y est pas le même que part chez nous.
La solidarité, l'accent, la mode et la futilité...
Certes, il y a la culture ( ça va , on le sait que nous ne sommes que de pauvres mécréants, des sauvageons à peine civilisés...)
Mais après ? tout y est cher : les amitiées, les loyers, les places pour aller bosser....

Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'au premier regard, on aurait pu penser que c'était un milieu fait à ta démesure mais en fait non, car tu es quelqu'un de définitivement bon, généreux et droit...

Tout le contraire des individualistes pressés qui ne prennent le temps de s'arrêter que pour lire les "exploits" des autres dont ils fantasmes de faire ne serais-ce que la moitie...
Qui considèrent faire leur BA mensuelle en te donnant des conseils bateau lus dans la psycomagasine pendant leur trajet de RER.
Mais n'oublies pas ceux qui peuvent te donner de vrais soutiens, vrai parce qu'ils ont pris le temps de te connaître, toi et des multiples personnalités, et ce depuis des années...

Voilà, bien le bonjour...

Océane

anyia a dit…

Je ne sais que dire. Simplement que tu commences à réaliser les choses pour de vrai.. Enfin j'ai en tout cas la sensation que tu commences à réaliser sans fuire ou éviter de faire face.
C'est le plus dur, mais c'est un bon début.

Courage.