mercredi 7 novembre 2007

Déclaration

Parce que ça faisait longtemps que je n’avais pas reçu ce genre de chose. Parce que j’ai besoin d’exorciser et donc de le mettre dans le domaine publique. Parce que le plus « mort à l’intérieur » des deux n’est peut-être pas celui qui l’avoue. Voilà un extrait d’un mail que j’ai reçu ce week-end.

(…)

Et pour finir, ce qui m’a plu chez toi :

Je me sentais stable dans ma petite vie de tout les jours, comme une Bree, qui se convaincrait du bienfait de maintenir les apparences, le quotidien avait pour moi un goût de raté, d’inassouvissement … Et puis tu as fait résonner en moi quelque chose que je m’étais acharné à enfouir, à cacher à moi et aux autres…

Il ne t’aura suffi que de quelques mots, puis lors de notre rencontre d’un regard, d’un sourire du coin de lèvre, d’un bras passé sur ma poitrine. Je me considérais comme mort tu as réinsufflé la vie, la lumière en moi, tu m’as rappelé que mon cœur cadenassé pouvais battre pour d’autre raison que celle bêtement animal pour lequel il a été conçu… Même si je cherchais à cacher dans la panique mon émoi (« ton cœur bat vite… t’inquiètes, c’est pas toi, c’est physiologique » mais quel con je suis)…

J’ai aimé, à tes premières paroles, ton intelligence fine, ton absence de jugement sur l’incongruité des circonstances, ta nonchalance ajoutée, ta gentillesse malgré l’immense fatigue qui te pesait…

Quand tu m’as dit que tu avais besoin d’être rassuré, il a fallu que je morde les lèvres au sang pour ne pas te dire que je voulais être celui qui te tiendrai la main en toute circonstance, dans tes doutes, tes peurs, tes angoisses, pour éclairer ton chemin que tu t’acharne à obscurcir, moi le champion de l’autodestruction, je voulais aider un autre à construire, à protéger, à sécuriser…

Dans tes bras je me suis senti protégé pendant un court instant contre les affres de ce monde bien souvent cruel. Dans tes bras ou toi dans les miens, rien ne pouvait plus nous atteindre, je voulais qu’on nous fige là pour l’éternité, statutaire symbolique de l’étincelle de vie, du bonheur pur et simple, exemple pour les générations à venir…

Un instant, j’ai saisi le bonheur, fugace, entre deux regards, j’aurai pu rien qu’à ce moment, le définir enfin… Le voilà, le sentiment qu’on m’avait arraché, moi aussi j’avais le droit aux violons des musiques de films, moi aussi j’ai le droit à la happy end, au baiser du prince charmant des contes de fée, à cet espèce de frisson qui me parcoure à la fin du film qui se termine bien… Je suis pathétique, je sais…

Tu n’imagines pas à quel point il a été difficile de renoncer à tes avances, tant je mourrai d’envie de communier avec toi… Ta bouche, tes lèvres, tes mots à chaque répétition de ta chorégraphie sensuelle, j’ai cru mourir comme un adolescent, j’ai pleuré silencieusement de bonheur, tu n’as rien vu, heureusement… J’ai eu mal d’être si vivant pour quelqu’un d’autre, Heureusement la pénombre a pu cacher mon âme dénudée, fragile, sans défense comme elle ne l’avait plus été depuis longtemps… L’obscurité a masqué les étoiles que j’avais dans les yeux, un peu comme ceux des héroïnes des mangas de notre enfance…

Cet extrait est la fin du mail que m’a envoyé le garçon qui m’a emmené dormir dans une suite d’hôtel luxueuse vendredi soir. Il termine par me détailler ce qu’il aime chez moi après avoir longuement parler de lui (tout simplement pour nous mettre à égalité vu que lui, il peut lire mon blog).

Enfin bref, on devait se revoir hier, mais j’ai décliné l’invitation. Je ne me justifierai pas ici, je voulais juste vous (me ?) montrer qu’on pouvait encore avoir des étoiles dans les yeux et des papillons dans le ventre grâce à (à cause de ?) moi.

Merci à toi.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Waw elle fait rêver cette lettre *o*

Cédric Darval de Bayen a dit…

glurp ...

Anonyme a dit…

histoires "fleur bleue" "à l'eau de rose" ? la réalité rejoint la fiction,alors vive les fleurs et les papillons!

Anonyme a dit…

une bien jolie lettre, un peu désespérée mais bien tournée...
Steph, romantique et fière de l'être !

Anonyme a dit…

Olala, ça sent le truc qui foire. Si seulement les mecs pouvaient être simples...
Et la simplicité, ça peut aller avec l'émotion et le romantisme, mais il faut toujours que certains se sentent obligés de compliquer à souhait ce qui serait simplement beau. Les cons.
Z.

Anonyme a dit…

Les mecs c'est soit trop simple soit trop compliqué... Mais la lettre mérite d'être lue !