Gauthier ce n’est pas moi. Je n’ai jamais voulu devenir cet être abject et sans but que je suis maintenant. Je ne veux plus être un personnage de fiction. Je veux me réapproprier ma vie.
Je ne veux plus que Gauthier soit le seul à déprimer, le seul à aimer, le seul à s’amuser, le seul à se défoncer. Je veux redevenir un être vivant, je veux revenir dans le réel.
Je ne veux plus vivre pour ce blog, je ne veux plus vivre pour alimenter la vie de Gauthier. Je veux que Gauthier disparaisse.
Je veux vivre !
…
Et pourtant je suis bien incapable de me passer de ce prolongement de moi-même. Je l’ai créé à mon image, je l’ai nourri de tout ce que je suis, de tout ce que je voudrais être, de tout ce que j’ai peur de devenir. Et aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer.
Je ne peux pas tuer Gauthier !
En l’exécrant, je ne fais que matérialiser tout ce que je n’aime pas en moi. J’ai créé un monstre à mon image dans lequel j’ai mis tout ce que j’avais de plus pourri pour arriver à le détester au lieu de me détester moi.
Pourtant c’est bien à moi que j’en veux.
Ce n’est pas la faute de ce blog si je me drogue. Ce n’est pas la faute de mes lecteurs si je bois. Ce n’est pas la faute des commentateurs anonymes qui m’assassinent si je suis au chômage.
Non c’est ma faute !
Je refuse de retourner voir un psy, je refuse de faire un boulot qui ne correspond pas à mes études et à mes prétentions salariales, je refuse de me mettre en couple avec un gentil garçon juste parce qu’il faut être en couple, je refuse d’arrêter de sortir, de boire, de me droguer, de dépenser de l’argent que je n’ai pas.
En refusant tout ça ai-je renoncé à la réalité ?
En vous racontant tout ça ai-je renoncé à mon libre-arbitre ?
J’aimerais être ce Gauthier de fiction qui se fout de tout et qui ne peut prendre conscience de sa vie. J’aimerais être cet auteur qui créé un personnage et le pousse à l’auto-destruction.
Malheureusement je suis les deux à la fois. Cette contradiction me mène-t-elle dans une impasse ?
L’auteur et le personnage, l’un et l’autre sont indissociables, l’un ne peut vivre sans l’autre. Je suis l’auteur et le personnage.
Je ne veux plus que Gauthier soit le seul à déprimer, le seul à aimer, le seul à s’amuser, le seul à se défoncer. Je veux redevenir un être vivant, je veux revenir dans le réel.
Je ne veux plus vivre pour ce blog, je ne veux plus vivre pour alimenter la vie de Gauthier. Je veux que Gauthier disparaisse.
Je veux vivre !
…
Et pourtant je suis bien incapable de me passer de ce prolongement de moi-même. Je l’ai créé à mon image, je l’ai nourri de tout ce que je suis, de tout ce que je voudrais être, de tout ce que j’ai peur de devenir. Et aujourd’hui, je ne peux plus m’en passer.
Je ne peux pas tuer Gauthier !
En l’exécrant, je ne fais que matérialiser tout ce que je n’aime pas en moi. J’ai créé un monstre à mon image dans lequel j’ai mis tout ce que j’avais de plus pourri pour arriver à le détester au lieu de me détester moi.
Pourtant c’est bien à moi que j’en veux.
Ce n’est pas la faute de ce blog si je me drogue. Ce n’est pas la faute de mes lecteurs si je bois. Ce n’est pas la faute des commentateurs anonymes qui m’assassinent si je suis au chômage.
Non c’est ma faute !
Je refuse de retourner voir un psy, je refuse de faire un boulot qui ne correspond pas à mes études et à mes prétentions salariales, je refuse de me mettre en couple avec un gentil garçon juste parce qu’il faut être en couple, je refuse d’arrêter de sortir, de boire, de me droguer, de dépenser de l’argent que je n’ai pas.
En refusant tout ça ai-je renoncé à la réalité ?
En vous racontant tout ça ai-je renoncé à mon libre-arbitre ?
J’aimerais être ce Gauthier de fiction qui se fout de tout et qui ne peut prendre conscience de sa vie. J’aimerais être cet auteur qui créé un personnage et le pousse à l’auto-destruction.
Malheureusement je suis les deux à la fois. Cette contradiction me mène-t-elle dans une impasse ?
L’auteur et le personnage, l’un et l’autre sont indissociables, l’un ne peut vivre sans l’autre. Je suis l’auteur et le personnage.
18 commentaires:
On est beaucoup plus que tu ne le crois à avoir ce comportement shizoïde double. L'assumer c'est grandir, et cela ne veut pas dire en abandonner un des deux ou à tout prix se plier à ce que tu crois être la norme !
C'était la minute du vieux sage :-)
Kigou
kig chez club-internt.fr
Une chose me frappe : tu parles d'un personnage qui a pris ta vie. Et pourtant le schéma que je vois en te lisant quotidiennement c'est deux personnes distinctes : toi l'auteur et Gauthier le personnage de fiction. Tu as réussi ce que très peu d'écrivain arrive correctement à faire : créer un personnage, le faire évoluer et le rendre passionnant.
Quand je te lis, j'ai plus l'impression de lire une fiction qu'une autobiographie. Tu pourrais sans problème être romancier. D'ailleurs tu as du temps libre pour ça lol. Ce que je veux dire c'est que comme beaucoup de gens je crois à peine la moitié de ce que tu racontes mais l'autre moitié me fait souvent rire, réagir, parfois j'ai presque envie de gueuler sur ce personnage mais dans ma tête il est fictif, tu n'es pas Gauthier juste son créateur ;)
Belle introspection. Les accouchements se font toujours dans la douleur ... ; )
Hum, intéressante, Madame, cette réflexion.
Gauthier est quelqu'un qui en fait trop, qui exagère toujours (Toulouse n'explique pas tout mais quand meme!) et qui au final fait de la merde. L'auteur est mon ami mais le personnage me fait rire et peur à la fois, même si je sais que la vie de l'auteur n'est pas QUE celle de Gauthier.
Il est vrai que je ressens une certaine prédominance de Gauthier sur son auteur en ce moment. Lorsque l'auteur aura repris sa vie en main ("réappropriée" je crois que c'est le terme employé) Gauthier survivra-t-il?
Selon moi, et c'est en ami que je parle, Gauthier doit exister, continuer à perdre le peu de dignité qui lui reste, vomir sur le tapis rouge du festival de Cannes, taper de la C. avec Loana dans une barraque à frites de Namur, mais l'auteur doit faire ce qui est bien pour lui et s'éloigner de Gauthier. Les avancées de l'auteur devront rester secrètes parce que sinon Gauthier sera moins fun. Rien à foutre que Gauthier trouve du travail, il se complait dans son chômage. En revanche, l'auteur va aller vendre des souvenirs sur l'ile de la Cité s'il veut pas que je lui envoie les huissiers.
Je sais pas si le présent commentaire fait avancer le schmilblick, mais il doit être considéré comme un encouragement plein d'amour à dissocier Gauthier de son auteur, mon ami. Réserve toi une part d'intimité et tâche de te sortir du merdier qu'est la vie de Gauthier.
Amitiés...
Allez arrête tes délires A. !!! J'ai bien dit A., et pas Gauthier ! :-)
queen Mum... +1!
xoxo
le froid
Trop fort l'histoire. Comme dit l'autre tu pourrais être écrivain, m'enfin, au moins écrire de la merde dans Voici ! Le suicide du junky schizophrène supérieur, trop fort ! Mort de rire ! Lol
Lexomil, avant de vouloir paraitre plus intelligent que les autres, apprends à utiliser le mot "schizophrène" correctement.
Merci d'avance.
Là, de suite, ça me fait penser à "L'Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde".
...
Je crois que consciemment ou non, ça nous fait tous du bien d'écrire nos vies, ou pseudo-vie, sur une parcelle de pixel. On a besoin de se lâcher de temps en temps, juste pour évacuer le stress, la pression ou un trop plein d'amour. Certains s'exprime différemment. Toi, tu écris. Et je ne sais pas si tu es au courant, mais tu le fais bien. Même plus que bien, le nombre de lecteur ne trompe pas.
Le problème avec un blog, ça reste ces putains d'archives. Des fois ça nous prend, on a besoin de replonger deux ans en arrière. C'est pas souvent bénéfique. C'est faire face à soi même ( ou non ), puis ça bouffe de l'intérieur, on ne se reconnait pas...
Gauthier, ou plutôt "..." (je ne connais pas ton prénom, juste qu'il commence par "A") J'aurais pas la prétention de te donner des conseils. D'abord parce que je ne te connais pas et puis parce que, comme tu l'as dit, "ce n'est pas vraiment toi sur ce blog." Le blog, c'est peut être une dépendance de plus en fait. Ça parait anodin, mais ça ne l'ai pas...
J'prends énormément plaisir à te lire chaque jours, pas parce que t'es tordu ( :D ) ou gay, ou que tu fais n'importe quoi. Mais, y'a quelque chose de plaisant à vouloir connaitre la suite. A travers Gauthier, on s'attache à toi. Normale. Donc, ce n'est peut être qu'une passade ?
=)
Ce soir passait le biopic de Sagan. Elle a cette très belle phrase : écrire c'est inventer ce que l'on sait déjà.....Je ne sais pas pourquoi tu as créé Gauthier, mais je sais le plaisir que j'ai a te lire. De toute évidence, je ne suis pas le seul. Ce qui est sur c'est qu'avec ton blog, et contrairement à certains livre ou d'autres pages, je n'ai pas l'impression d'être un voyeur car tu as su trouver la distance romanesque nécessaire. Gauthier ne t'appartiens plus vraiment, il est devenu aussi un peu de nous, tes lecteurs.
Ca n'est pas une découverte, j'apprécie beaucoup Gauthier et je ne me gêne pas pour commenter en long en large et en travers les faits et gestes qu'il nous narre.
Je suis cependant beaucoup plus timide et réservée vis à vis de son créateur ....
Créateur dont j'espère qu'il réussira à mieux gérer cette double identité, une ligne verte ne pouvant cependant pas être tracée entre les deux (ah ben ça fait avancer le schmilblick ça ... )
Je crois que je viens de lire trois semaines de tes articles (ah oui moi c'est Jim, je passe ici par intermittence, je vais juste essayer d'être un peu plus régulier...).
Si on commente s'adresse-t-on à Gauthier ou à son Auteur?
Je vais mélanger un peu les deux alors, en espérant que tu ne m'en voudras pas (ni d'utiliser le tutoiement, faut me le dire sinon ^^)
Trois semaines d'articles avec en plus quelques commentaires de soutien et de "courageux" anonymes qui te descendent en flèche ou Gauthier...
Les séparations ont tendance à se fondre entre les personnages et les personnes au bout d'un certain temps. L'un nourrissant l'autre et vice-versa... Je sens que je vais donner dans la métaphysique de comptoir si je continue alors mieux vaut m'arrêter là. Je souhaiterais donc bon courage à Gauthier et à son Auteur.
A bientôt.
Pour avoir rencontré l'auteur cet été dans sa ville natale, il me semble qu'il existe tout de même des différences certaines d'avec Gauthier. Je garde un souvenir très agréable de toi et je n'ai reconnu que très peu Gauthier, bien au contraire... J'ai été impressionné par toi et non par ton personnage de fiction.
Fais toi confiance, tu me sembles avoir toutes les qualités nécessaires pour entreprendre et réussir ce dont tu as envie.
Bisous.
Marion depuis ses montagnes haut savoyardes!!!
PS: un petit coucou à Emma. Ca va toi?
Ceci n'est pas mon premier commentaire mais c'est le premier que je signerai "Anonyme". Je m'amuse de voir des pseudos ou de faux prénoms, parfaitement anonymes, critiquer les "Anonyme". Cependant, on peut sans doute s'interroger sur les rapports entre le type d'anonymat (générique ou personnalisé) et la teneur des commentaires.
Le constat est déjà un pas dans le monde réel. Y'a encore du boulot, cher A., mais c'est un début. Encore faudrait-il savoir se faire aider, avant de continuer cette cyclothymie compliquée qui te bouffe : joie, profonde souffrance, exagération narcissique et puis tirstesse, dépression très profonde, profonde souffrance, exagération narcissique... etc.
Bref, faut se faire aider, mais bien aider... Y'a de bonnes adresses à Paris. Tu les connais. Il est encore temps. TU dis avoir des amis. Des gens se disent tes amis. L'amitié, c'est regarder les choses en face, et non complaire constamment le discours de l'autre. Si les 7h... les grenouilles, les trucs et les biduls sont tes amis, ils doivent réagir vite, sinon, ceux sont des compagnons de beuveries, qui aiment les gens uniquement en surface. A bon entendeur, courage.
Bah ! T'inquiète. Tu sais bien que le complexe personnage bad-boy-vie-dissolue attirera toujours des foules de pédés sensibles aux portes de ton anus. (Oui très poétique je sais)
Quand je t'ai vu, j'ai été surpris de découvrir quelqu'un de différent de Gauthier qui est trés interessant
après, il faut savoir que certain d'entre nous sont très fâchés avec la technologie moderne et de ce fait signe de manière plus au moins anonyme...
Sinon, entièrement d'accord avec l'anonyme au dessus de moi et sa dernière phrase surtout qui résume tout à fait ce que je voulais dire sur l'autre article...
Merci pour la traduction...
Océane
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