mardi 26 juin 2007

À la recherche du bonheur

On court tous après, mais sait-on vraiment ce qu’on veut attraper ? Le bonheur, il n’y a rien de plus vague. Dans le dictionnaire, il y a écrit :

BONHEUR, subst. masc. : Bonne fortune, chance favorable, occasion propice, événement propre à apporter quelque satisfaction.


De la satisfaction ? Je peux en tirer de plein de choses ou d’évènements. Dans ce cas-là : l’alcool, le sexe, le shopping, un film, une chanson, un regard peuvent m’apporter du bonheur. J’en reçois des tonnes tous les jours ou presque, et pourtant je ne suis jamais rassasié. J’en demande toujours plus.

Est-ce que cette insatisfaction ne vient pas plutôt du fait que je ne me rend compte du bonheur que m’apportent certaines choses qu’une fois que je les ai laissées filées ? Ou cela vient-il plutôt du fait que la plupart de mes bonheurs ne sont qu’en fait des addictions à double tranchant qui ont tendance à me consumer ?

Je propose une autre définition :

BONHEUR, subst. masc. : état de fait irréel qui nous pousse toujours plus loin dans la quête de ce qu’il nous paraît indispensable, et qui, au bout du compte, ne peut que nous rendre malheureux et éternellement insatisfait. (voir « films de Walt Disney »)

Là je me reconnais. Alors voilà, on revient au point de départ, enfin surtout moi. Je cours, sans autre but que d’atteindre un bonheur que je ne suis même pas capable de définir.

Est-ce avoir un travail épanouissant ? Est-ce avoir plein d’argent ? Est-ce être en bonne santé ? Est-ce vivre une histoire d’amour avec l’homme parfait ? Est-ce avoir une belle et grande famille unie et de beaux enfants ? Est-ce ma vie ou celle du voisin ?

Le bonheur on le cherche, mais au bout du compte moi je ne trouve que la déception et l’envie. Oui une envie consumante et dévastatrice. Je prends et je refuse de donner. Je veux tout et tout de suite, mais je me lasse avant même d’avoir fini de consommer.

Tout n’est donc que consommation : les mecs, l’alcool, la drogue, les fringues, même mes amitiés. Je suis ramené au niveau de consommateur, de client, d’usager. J’ai donc des droits, le les connais et j’en use. Mais ai-je des devoirs ? Dans ma logique on ne peut rien m’imposer !

Tout ce qui me concerne, à commencer par mon bonheur, passe avant tout le reste. Après l’envie voilà l’égoïsme. Il n’y a pas plus égoïste que moi, certains pourraient vous en parler pendant des heures.

À force de prendre sans donner je finis par ne plus rien recevoir et ce n’est que justice. Alors je me console en me disant que si je donne, mais quoi ? Du temps, de l’argent, des sourires, je ne donne que ce qui n’a pas d’importance pour moi, à commencer par mon corps. Mais je ne donnerai jamais le plus important, le plus beau, le plus gratifiant pour celui qui le reçoit : du bonheur sans rien attendre en retour.

Car si je donne, c’est parce que je sais que je vais recevoir au centuple. Je suis un investisseur. Après l’envie et l’égoïsme, voilà l’avarice. Je suis avare de ce qui me fait défaut. Je suis incapable de donner quelque chose que je suis persuadé de ne pas avoir. Pourtant s’il y a une personne sur Terre plus entourée et aimée que moi qu’elle se dénonce…

Si j’étais croyant, je m’immolerais sur place. Je ne suis que vice et péché. Peut-être que je me punis d’avoir tant reçu et de n’avoir su que le gâcher. Peut-être que je me punis parce que je ne suis pas capable d’aimer cette personne que tout le monde semble si enclin à porter aux nues. Peut-être que j’ai besoin d’aide. Peut-être que j’ai trop été aidé.

Je me refuse à me voir comme un adulte. Je me refuse à finir de grandir. Je me refuse à avancer en levant la tête.

Je veux vivre comme dans un film, oui, je suis lâche et faible. Je veux être heureux, je veux dégouliner de bonheur, mais je ne sais ni comment ni pourquoi.

Tu me manques, et je regrette tellement de ne pas avoir pu te dire au revoir comme tu le mérites. Je ne pense pas qu’on se revoie un jour, je te souhaite une belle vie. Ce bonheur que je ne sais définir tu y as droit, alors saisi-le et envole-toi.

Je t’aime.

9 commentaires:

Sylvain J a dit…

j'étais deja au bord du suicide ce soir, ca va m'aider tien!

Anonyme a dit…

Tu es plus croyant que tu le penses....Tu dis être que vice et péché....théorie purement judéo-chrétienne, tout ça n'est que foutaise....les lois de la moralité ne sont que de pures inventions, nous sommes des êtres humains un point c'est tout, il faut pas se juger et être jugé, mais vivre et laisser vivre. Le bonheur est pontuel, on le prends quand il est au rendez-vous, sur ce, je vais continuer de te lire cher Gauthier car c'est un petit bonheur qui me comble!

Anonyme a dit…

Je ne crois pas que quiconque puisse définir le bonheur. D'abord parce que c'est une notion très abstraite et qu'en plus elle est propre à chacun.
Quelque chose qui va te rendre heureux ne comblera pas ton voisin. C'est évident que nous sommes tous à sa recherche. Mais c'est une quète vaine. Il faut savoir saisir les instants qui s'offrent à nous, en profiter, vivre pleinement, donner, recevoir. En tout cas pour moi le bonheur ce n'est rien de plus que de vivre. Avec ceux qu'on aime, en profitant de chaque instant avec eux.

Bonne journée ;-)
Bises !

Anonyme a dit…

4000% d'accord avec Sugar.

Ne reste pas victime de l'illusion suivant laquelle le bonheur est le but de la vie.

Laisse le alors te surprendre.

Anonyme a dit…

Sacré coup de bourdon, dis donc !!

Je suis vexé, là je suis battu, et en plus écrit magnifiquement.

Je te lisais toujours en restant timidement caché derrière mon clavier, pour ne pas me faire jeter, comme toujours...
Mais là, c'est trop ! Chapeau !

Anonyme a dit…

En tous cas tu donnes et sans rien recevoir en retour ...un super texte! (tu vas finir par faire payer oui!!)

Pour ton dernier paragraphe...j'espere qu'il te lira, ça en vaut vraiment la peine.

Plein de bonheur à toi!

Anonyme a dit…

Le bonheur ... vaste question que j'ai résolu hâtivement en réalisant qu'il s'agit là d'un concept marketing Disneyien ayant pour conséquence de nous transformer en éternels insatisfaits et boulimiques consommateurs de substituts qui se seront éternellement du Canada Dry de bonheur ... ça y ressemble, mais ça n'en a pas la saveur.

Allo SOS Détresse Amitié ? Appuyez sur le bouton ? Non, non, ça va ... une fois qu'on a conscience de tout ça, ça va mieux paradoxalement !

Anonyme a dit…

"Tu me manques, et je regrette tellement de ne pas avoir pu te dire au revoir comme tu le mérites. Je ne pense pas qu’on se revoie un jour, je te souhaite une belle vie. Ce bonheur que je ne sais définir tu y as droit, alors saisi-le et envole-toi"
Ton article résume en gros ma vie enfin surtout cette partie. Moi aussi j'ai vécu ca, je te comprends trop bien.

Unknown a dit…

6L20: j'ai pas fait exprès

Sugar D: je ne le suis pas du tout, c'est juste que j'utilise ce que ma culture judéo-chrétienne me fournit comme références ;) Heureux d'être ton petit bonheur alors!

Hélène: Jolie philosophie de la vie!

Anonyme: bien chef!

Boby : oui des fois ça m'attrape et je ne sais pas trop pourquoi... Et je ne jette personne donc n'hésite pas à prendre la parole!

Fraise: merci, je ne pense pas qu'il lise, il n'est pas censé connaitre l'existence de ce blog!

tto: je suis tout à fait d'accord avec toi! A mort Walt Disney, à mort Hollywood!!!!!

Kitt67: tiens, prends un mouchoir...