vendredi 9 février 2007

Regarde-moi

Un sentiment étrange qui parcours mon corps. Je ne vibre plus, je ne vis presque plus, je ne suis rien de plus qu’une ombre qui attend d’être dissipée par la lumière. La lumière, cette lumière, ma lumière, c’est toi. Mais toi tu n’es pas là, tu n’es peut-être même pas réel en fait.

Que sais-je de toi ? À quoi me raccrocher quand je sombre. Il me faut une main, une main tendue et réconfortante. Même si ce n’est qu’une projection mentale, elle est nécessaire. Peux-tu être cette main ? Peux-tu devenir ce socle qui me manque ?

Mais suis-je à même de te demander d’être quoique ce soit pour moi ? Après tout je ne te connais pas, tu n’es qu’un souvenir, qu’un sentiment en devenir, qu’une source de joie et d’angoisse à venir. Dans mon cœur, tu peux être tout alors que tu n’es rien. Dans ma tête, tu peux tout prendre alors que tu ne fais que passer.

Au lieu de te donner réellement ta chance je te fuis. Ou alors c’est la vie elle-même que je fuis, toujours cette fuite en avant, toujours cette envie de tout foutre en l’air. Fatigué de me prendre des murs, j’ai décidé de m’asseoir et de ne plus avancer. Quand viendras-tu me prendre par la main ?

Pourquoi aurais-tu envie de t’emmerder avec une épave comme moi ! Je ne suis qu’un poids, un boulet qu’on se traîne. Je ne suis pas fiable. Rien ne peut t’assurer que je ne vais pas m’effondrer malgré tes efforts, rien ne m’empêchera de partir si j’en éprouve le besoin.

Et une fois ma vie d’égoïste reprise en main, une fois que je t’aurais tourné le dos, qui te reconstruira ? Qui sera là pour toi ? Qui jouera ce rôle que je te demande de jouer pour moi ?

Je suis un vampire, je prends sans donner. Là encore je te demande, je t’attends, je te presse, je te dirige, je t’implore. Et toi en réponse tu fonces, tu t’exécutes, tu t’obliges, en gros tu m’obéis. Et pour quel résultat ? Aucune garanti de réussite.

Je te promets la clé de mon cœur sans te la donner, sans même te la montrer. Et toi tu avances confiant vers moi alors que je ne suis que l’ombre dans laquelle tu vas te perdre. Un labyrinthe sans fin et surtout sans issue dans lequel tu laisseras ta joie, ton âme et peut-être même ta vie.

Quel présomptueux je fais à déclarer ici que je peux te détruire ! Et pourtant non, je l’ai déjà fait, je connais les rouages de l’âme. J’ai trop souffert, la seule façon de ne plus souffrir c’est de me fermer, complètement, et de partir, loin.

Tu le sais, je te l’ai dit, un jour je partirai. Et ce jour-là il n’y aura aucun signal, aucune mise en garde, aucune supplique, juste le son de la porte qui claque. Et ce jour-là tu ne pourras rien faire, rien dire qui me retiendra, tout simplement parce que tu n’auras rien fait pour que je parte.

Mais avant qu’on en arrive là, j’ai besoin de toi. Alors s’il te plait, regarde moi, et dissipe le brouillard dans lequel je suis. Eclaire moi, et entraîne moi vers ta lumière. J’ai besoin de toi mon cœur.

7 commentaires:

blabla a dit…

Gauthier comme je l'aime, tu es doué, écris en attendant de trouver ta voie. C'est tout simplement beau. Celui a qui ces mots sont déstinés, si il sont déstinés, en sera transpercé.

Anonyme a dit…

Magnifique texte, magnifique déclaration comment rester insensible.Et comment refuserait-il de te tendre la main et de te prendre dans ses bras.

Anonyme a dit…

Désolé, la forme est belle et sincère, mais le fond me fait vomir, pour avoir été la chose dont on se sert et qu'on jette après. Je maintiens la comparaison avec Christian Troy.

Anonyme a dit…

Et c'est pas anonyme, c'est Martin qui le dit!

Anonyme a dit…

Oh là là, je préfère mes plans midinettes romanticonnes moi !!! :) Cette "déclaration" me filerait totalement la flippe et les jambes à mon cou (et la gaule direct aussi évidemment...). :))

Anonyme a dit…

je comprend exactement ce que tu veux dire.

... il existe différentes façons de blesser et les blessures de l'ame sont les plus cruelles et les plus longues à cicatriser, j'en ai fait l'experience...

un bisou.

Anonyme a dit…

C'est beau, Gauthier, mais c'est dur.
C'est même très beau ce que tu as écrit, mais putain que c'est difficile ... Même les vampires peuvent être repentis.